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Cette fiche vous est proposée par : Doko libra Hadès 1743
Le Sanctuaire, Grèce
Ils se battaient depuis des jours, peut-être déjà même des semaines. Le combat, long et passionné, n’en était pas monotone pour autant, et les deux adversaires usaient de toutes les ruses et stratagèmes pour prendre le dessus sur l’autre, bien qu’ils savaient qu’ils n’avaient que peu de chance d’infléchir le cours du combat de sa logique programmée. Un combat de mille jours et mille nuits.
- Par la Terreur du Wyvern !!
Rhadamanthe, peut-être déjà pour la millième fois, avait attaqué Archinoald, Grand Pope et ancien chevalier d’or de la Balance, contre lequel il se battait sur le parvis devant la grande dalle qui soutenait habituellement la grande statue d’Athéna Nikê. Le coup, surpuissant, partit des ses deux mains jointes qui formaient une alcôve, et Archinoald regarda fondre calmement la boule d’énergie sur lui, sans craindre de ne pouvoir l’éviter. Le jour venait de se lever et, dans l’aurore naissante aux reflets roses dans le ciel, l’attaque illumina le paysage de nouveaux contours violacés qui ajoutaient à la beauté des lieux. Mais l’heure n’était pas à la contemplation. Archinoald, une nouvelle fois, avait bloqué l’attaque à mains nues, et reculait de quelques pas en grimaçant, poussé sur le sol par la force de l’attaque. Il finit par rejeter la boule d’énergie vers son adversaire, mais celle-ci dévia et finit sa course dans l’un des grands pavés qui formaient le sol des lieux, en faisant éclater celui-ci. Archinoald haleta, d’une respiration saccadée, une légère fatigue commençant à se faire sentir, ce qui n’avait pas échappé à Rhadamanthe.
Rhadamanthe : Alors, vieillard !! Toujours pas décidé à passer l’arme à gauche ? Archinoald : Pas plus que toi, je pense…(respire vite, essuie la sueur) Ta technique de combat est toujours aussi puissante qu’au début, peut-être même plus encore…tu l’as sacrément affûtée depuis que nous avons commencé à nous battre…mais il va falloir opérer différemment si tu veux renverser le combat à ton avantage. Rhadamanthe : Voyez un peu ça ! Regarde-toi un peu, Grand Pope, tu ne tiens déjà presque plus sur tes jambes ! Le poids des ans te rattrape ! Et, à force de bloquer mon attaque à mains nues, je suis certain que tes doigts commencent à te brûler… Ai-je raison ou tort ?
Le Grand Pope ne répondit rien, une fois de plus, à cette nouvelle tentative d’intimidation, mais se contenta de joindre les mains en concentrant son cosmos tout autour de son corps, le faisant brûler intensément. Il ferma les yeux un instant, sans lâcher la perception qu’il avait du Juge des Enfers en face de lui.
Rhadamanthe : Que crois-tu encore pouvoir faire…me surprendre ? Je connais déjà toutes tes techniques…Et je ne te laisserai pas le temps de te concentrer assez pour te laisser agir…La Prudence d… !! Archinoald (ouvre les yeux) : Justice Divine !!!
Une pluie d’éclairs jaillit du ciel et s’abattit sur le spectre, en le surprenant quelque peu. Archinoald avait déjà usé maintes fois de cette technique de combat, mais c’était la première fois que plusieurs éclairs, simultanés, s’abattaient en même temps sur le Juge des Enfers. Il le surprenait encore par des ripostes différentes. Il se rendit alors compte que, malgré les nombreuses journées déjà passées à se battre, Archinoald n’avait pas encore dévoilé la totalité de ses pouvoirs. Il courut dans tous les sens, aussi vite que les rayons du soleil, pour tenter d’éviter les éclairs, mais ces derniers, presque aussi rapides que lui, finirent par lui toucher un bras et le faire basculer sur le côté ! Il s’écrasa contre un rocher qui bordait les lieux du combat, et la brassière droite de son surplis se craquela un peu davantage, en lui faisant mal. Depuis le début, sa protection d’ébène avait été déjà bien entamée, son casque avait volé en éclats, ses épaulettes étaient brisées à moitié, et de nombreuses fissures étaient visibles en divers endroits du plastron et de la ceinture. Mais il avait confiance en la puissance de sa protection malgré tout. Archinoald, lui aussi, avait déjà subi plusieurs dommages importants et la protection de la Balance qu’il portait, puissante certes mais imitatrice du véritable métal doré, souffrait en divers endroits de la puissance du combat mené.
Archinoald : Alors, qu’en dis-tu, Rhadamanthe ? Suis-je si fatigué et usé par les ans que cela ? Rhadamanthe : Grrr…tu m’as surpris de bien belle manière, je dois l’avouer…ainsi tu n’as pas encore abattu toutes tes cartes dans le combat…il te reste encore des techniques secrètes…et la possibilité de modifier celles que tu m’as déjà montrées… Archinoald : C’est exact ! Et j’ai un avantage sur toi…tu connais la règle selon laquelle un même coup ne marche pas deux fois contre un même chevalier d’Athéna…cette règle n’existe pas dans l’autre sens !! Nous n’avons pas la même capacité d’analyse, et, si je peux, moi, à force, comprendre toutes les arcanes de tes techniques de combat, tu auras beaucoup plus de mal, de ton côté, à percer le secret des miennes !! Je peux réutiliser indéfiniment la même technique autant de fois que je le désire, sans que cela ne me pose préjudice ! Rhadamanthe : Ah oui ?? Et qu’est-ce que cela change, dis-moi ? Ce combat est prévu pour durer encore des mois et des mois, nous n’en sommes qu’au début, tu n’as cessé de me le rappeler ! Alors en garde, et voyons ce que tu vas faire si j’intensifie encore la puissance de ma technique ! Car moi aussi, j’ai encore des surprises en réserve !!
Et le spectre concentra un cosmos surpuissant, en allant puiser au plus profond de son âme sombre pour trouver des trésors de force et d’énergie capables de sublimer sa technique de combat.
Rhadamanthe : Terreur du Wyvern !!!
L’attaque fondit à nouveau sur le Grand Pope comme une boule de feu et ce dernier n’eut pas le temps de s’écarter, il joignit à nouveau les mains en grimaçant et tenta une énième fois de bloquer l’attaque à mains nues. Mais celle-ci était réellement plus puissante qu’avant et Archinoald fut cette fois balayé en arrière, en allant s’écraser dans un trou déjà creusé dans la pierre de la dalle où ils se trouvaient. Le lieu du combat ressemblait de plus en plus à un vrai champ de bataille : en de nombreux endroits, la pierre était éclatée et de nombreuses traces d’impacts étaient visibles un peu partout. Du champ de vision de Rhadamanthe, plusieurs mètres plus loin, Archinoald avait disparu de sa vue en tombant dans le trou, mais une main, sanglante, qui en surgit, lui montra vite que le Grand Pope se remettait debout.
Archinoald : Agh…(essuie du sang sur ses lèvres) Cette attaque…décidemment… (sourire ironique) J’ai l’impression que plus nous nous battons et plus nos forces augmentent !!
Il se remit en position de combat très rapidement, et concentra son cosmos doré. Rhadamanthe fit de même et brûla face à lui un puissant cosmos pourpre. Le combat titanesque n’était pas prêt de s’achever…
Le monde des Morts, palais du Giudecca
La porte de la salle d’Hadès venait de grincer de façon lugubre et sinistre. Dans un silence de ténèbres, une forme verdâtre qui flottait dans les airs s’engouffra dans la salle où se tenait assis le dieu de la Mort, et la double porte ornée de gargouilles se referma toute seule derrière elle. La forme avança lentement vers Hadès, en dévoilant peu à peu un visage distinct. L’Auguste de Jade se présentait devant son homologue.
L’Auguste : Hadès ! J’ai à te parler. Moros : Appelle-moi Moros, veux-tu…Qu’y a-t-il, Auguste de Jade ? Qu’est-ce qui t’a poussé à quitter ton monde et à venir jusqu’ici pour me voir, qui plus est sous cette forme imparfaite ? L’Auguste : J’ai eu des échos de la Guerre Sainte…j’ai appris que de nombreux spectres du Zodiaque sont tombés au combat…en fait, presque tous…neuf d’entre eux ont rendu l’âme… Et je ne suis guère content de la tournure que prennent les évènements ! Moros : Et alors ? L’Auguste : Ne fais pas l’indifférent parce que tu ici en terrain conquis, Hadès, ou plutôt Moros ! Tu sais quel est le pacte qui nous unit. Tu répugnes comme moi à faire couler du sang inutilement. Je viens de voir Fu Xi, juste derrière cette porte, qui se délectait à faire souffrir son adversaire, et cette scène m’a révolté. Les consignes que j’avais données aux combattants que je t’ai prêtés, n’ont pas été respectées ! Moros : Certes, mais nous sommes en guerre, Auguste de Jade. Peu m’importe que le sang coule, le contrôle de cette terre est en jeu. Je souhaite vivement la reprendre à Athéna, et je te l’avais expliqué. En échange, je suis d’accord pour te céder l’Empire de Chine et ne pas y toucher, comme cela a été convenu. Lorsque la terre sera entièrement entre mes mains, tu resteras le dieu incontesté de cet Empire du Milieu. Je tiendrai ma promesse. L’Auguste : Crois-tu que je puisse m’abaisser à régner avec du sang sur les mains ? Nous n’avons pas les mêmes méthodes et les mêmes principes, Moros. Je ne peux accepter que tu prennes cette terre au prix du sacrifice de millions d’innocents ! Moros (expression de lassitude) : Ce discours…on croirait entendre celui d’Athéna…décidemment… Qu’est-ce que vous avez tous à vouloir défendre cette race humaine méprisable ? Votre entêtement est ridicule… L’Auguste de Jade : Ecoute-moi, Hadès. Nous avons fait un pacte et je ne le romprai pas. Mais, dès que tout cela sera terminé, je reprendrai Fu Xi, Nu Güa et les deux ou trois spectres du Zodiaque encore en vie. Ils sont à moi ! Tu m’as compris ? Moros : N’aie crainte, ils retourneront dans ton monde…et je ressusciterai même les autres spectres du Zodiaque si tu le souhaites, bien que cette idée ne m’enchante pas. L’Auguste : Comment ça ? Tu es pourtant le dieu de la Mort, il me semble ? Moros : Oui, mais les spectres du Zodiaque ont failli à leur devoir…ils n’ont été que trop faibles, et je ne trouve pas qu’ils méritent une seconde chance. Mais, si tu insistes… L’Auguste : J’ai mis Fu Xi en garde sur son attitude, et il a intérêt à se tenir à carreau. Tu diras la même chose à Nu Güa quand tu la verras ! Moros : Très bien, il en sera fait ainsi…à présent, excuse-moi, mais Athéna va se présenter ici d’un instant à l’autre, son arrivée est imminente. Je te prie de me laisser, d’autant plus que tu n’avais pas prévenu de ta venue. Je ne t’ai jamais dérangé dans ton monde, jusqu’ici, moi, alors fais-en autant. J’ai même offert à Perséphone un moyen de naviguer entre les deux mondes, alors tu devrais plutôt me remercier.
A la prononciation du nom de Perséphone, le ton de la voix de l’Auguste changea brusquement, comme s’il était pris par une émotion violente. Il devint plus doux, moins assuré.
L’Auguste : Nous nous retrouverons, Moros, plus tôt que tu ne le penses. Et tu auras des comptes à me rendre, le moment venu !
D’un seul coup, sans qu’il n’ait besoin de se déplacer, l’ectoplasme verdâtre disparut en s’évaporant dans les airs, comme un brouillard qui se dissipe brusquement. L’Auguste de Jade, dieu suprême du panthéon chinois, était reparti. Au même instant, d’un côté du trône, Perséphone surgit, par la porte qui menait au jardin du Giudecca.
Perséphone : Il …il est parti ? Moros : Oui, Perséphone, L’Auguste de Jade s’en est retourné en son monde. Je souhaiterais que, la prochaine fois que tu iras le voir, tu manifestes moins d’empressement avec lui. Perséphone : Mais, majesté Moros, vous savez bien que… Moros : Je n’ai pas une grande confiance en lui. Et je n’ai de toute façon pas l’intention de lui rendre Fu Xi et les autres. Ils m’aideront à organiser mon nouveau règne quand Athéna sera morte et la terre passée sous mon contrôle. Perséphone : Savez-vous si elle va bientôt arriver ici, majesté ? Moros : Je sens sa présence toute proche…mais elle reste au même endroit depuis un long moment, c’est étrange d’ailleurs car je ne la sens pas en difficulté le moins du monde. On dirait qu’elle attend quelque chose avant de se présenter ici, en retardant volontairement son arrivée. En attendant, nous allons en profiter pour prendre de l’avance sur elle. Je vais avoir besoin de toi… Perséphone : En quoi pourrai-je vous être utile, cette fois ? Moros : Nous devons mobiliser toutes les forces qui nous restent dans la bataille. Le spectre du Dragon va bientôt tenter de pénétrer dans le monde des Morts. Je veux que tu le fasses venir ici dès qu’il mettra les pieds dans ce monde. Lui et lui seul ! Perséphone : Très bien, majesté Moros.
Non loin de là, dans le couloir
Après un certain temps passé allongé au sol, Siddartha reprit totalement ses esprits, en remettant de l’ordre dans ses pensées. Fu Xi, le dieu de l’Humanité, se tenait debout devant lui, et le regardait, les bras croisés. Il devait se tenir ainsi, immobile, depuis plusieurs minutes, et n’avait pas tenté de l’attaquer.
Siddartha (se relève) : Aghh…tu es toujours là…pourquoi me regardes-tu ainsi ? Tu as eu l’occasion de m’achever et tu ne l’as pas fait…(se souvient et sourit) Ah oui…le dieu de l’Humanité s’est fait disputer par son supérieur… Fu Xi : Sache que je n’ai que faire de ce que pense l’Auguste de Jade, et même Hadès, et que je ne leur suis pas subordonné comme tu le penses. J’ai parfaitement choisi de les servir, l’un et l’autre, et suis libre d’aller et venir comme bon me semble. Contrairement à eux, je n’ai pas de desseins de conquête ! Siddartha : Pourtant, tu es bien obligé de te rallier à la cause d’Hadès…sinon tu ne me barrerais pas la route ! Fu Xi : Je te l’ai dit, je ne veux pas qu’Hadès te tue de ses propres mains…si tu dois périr, il vaut mieux que ce soit des miennes. Je ne supporterai pas de te voir souffrir inutilement. Siddartha (commence à avancer) : Je n’ai pas le temps de m’appesantir en bavardages inutiles…je dois aller le voir au plus vite… Fu Xi (se met en travers) : Je te le demande solennellement…renonces-y, Siddartha. Cela vaudra mieux. Siddartha : Tu es donc toujours décidé à me barrer la route ? Essaie au moins de te demander ce qui te pousse vraiment à obéir aux ordres d’Hadès, si tu es aussi libre que tu le dis !! Tant pis, je me battrai jusqu’au bout, même si tes pouvoirs sont mille fois supérieurs aux miens…Le Trésor du Ciel !!
A nouveau un paysage onirique apparut, peuplé de fleurs de lotus gigantesques et de boddhisattvas obèses en profonde méditation, le sourire aux lèvres.
Siddartha : A nouveau te voilà acculé à ne plus pouvoir te défendre…et cette fois, personne ne te viendra en aide… Fu Xi : Qui parle de me venir en aide ? Siddartha : Que la paralysie te gagne à nouveau ! Fu Xi (touché) : Agh !!
Le dieu de l’Humanité semblait ne plus pouvoir bouger. Mais Siddartha restait réservé sur la réussite réelle de son entreprise. Au lieu d’attaquer à nouveau, le chevalier de la Vierge referma les yeux, s’assit en tailleur et entra en lévitation en quelques instants. Un cosmos doré et doux l’enveloppa et le souleva du sol.
Fu Xi (pensant) : Que va-t-il encore tenter… Siddartha : Ooooommmmm…
Le vocable fut prononcé avec une extrême lenteur, le son coulant le long de ses cordes vocales, comme l’onde d’une vague profonde et puissante. Il y eut comme une explosion, et le paysage disparut et se brisa en des milliers de fragments. Il fallut un bon moment pour que l’on vit à nouveau clair dans le couloir. Siddartha réapparut, seul. Fu Xi avait disparu.
Siddartha : Il a disparu…peu importe s’il est toujours en vie ou non…(regarde la grande porte au fond) La voie semble libre…
Il se mit à courir en direction de la grande porte, contemplant attentivement son objectif. Mais, au bout de quelques pas à peine…
Fu Xi : L’Ultime Savoir !! Siddartha : Ahhhhh !!!
Siddartha fut balayé par une rafale de vent prodigieuse, qui éteignit d’un coup toutes les torches murales et plongea le couloir dans l’obscurité la plus totale. Siddartha ne vit pas où il alla s’écraser, mais supposa que c’était un mur…lorsqu’il retomba au sol une fois de plus, le dieu apparut devant lui, luisant dans le noir comme une luciole.
Siddartha : Aghh…arrgh… Fu Xi : Avant de t’achever, je vais répondre à ta question…tu m’as demandé pourquoi je tenais à te barrer la route au lieu de te laisser passer…je te l’avais déjà dit lorsque je me suis présenté, mais tu as semble t-il déjà oublié…Regarde bien…
Siddartha redressa douloureusement la tête, en tentant d’essuyer du sang qui lui coulait dans les yeux, et vit des images apparaître et flotter dans les airs. Des humains, hommes, femmes, apparaissaient à lui. Par milliers, ils marchaient, en silence, tous dans la même direction, vêtus de sortes de peaux de bête. Fu Xi commenta les scènes comme le narrateur d’une histoire.
Fu Xi : Il y a des temps immémoriaux, la race humaine a été créée par les dieux de ce monde…l’Auguste de Jade et les dieux qui l’entouraient, dans leur grande bonté, avaient décidé de peupler la terre d’êtres très nombreux qu’ils appelèrent humains. Mais un jour d’été, il y a bien longtemps, un homme, qui travaillait dans son champ, fut surpris par un orage d’une grande violence. Pour l’arrêter, il décida de suspendre une cage à un mur de sa maison, et, à l’aide d’une fourche, captura le dieu du Tonnerre, Wen Zhong, qui était à l’origine de l’orage. Dès que le dieu fut fait prisonnier, l’orage cessa et ses récoltes furent sauvées. Il décida de tuer le dieu et se rendit pour cela au marché chercher des épices pour assaisonner sa victime…avant de partir, il interdit à ses deux enfants, un garçon et une fille, de s’approcher de la cage. Mais les supplications de Wen Zhong eurent raison de l’innocence des enfants et ils lui servirent à boire à sa demande. Immédiatement, le dieu, revigoré, jaillit hors de sa cage et s’enfuit en perdant une dent. Les deux enfants la plantèrent dans le sol et il poussa un pied de potiron qui produisit en peu de temps une énorme citrouille. La pluie se remit à tomber de plus belle et, cette fois, un véritable déluge menaça de dévaster la terre entière. Le paysan, de retour, furieux de la désobéissance de ses enfants, leur ordonna néanmoins de monter dans la citrouille, qui leur permit d’échapper au déluge, mais ne fut pas capable d’y monter lui-même et il mourut. Lorsque les eaux refluèrent, les deux enfants étaient désormais les seuls survivants du déluge. Ils prirent alors le nom de Fu Xi et de Nu Güa, ce qui signifie « citrouille », et décidèrent de redonner vie à l’humanité. Ils se marièrent et les dieux firent accoucher Nu Güa d’une boule de chair. Ils la découpèrent en tranches et, du haut d’une échelle, soufflèrent dessus en dispersant les morceaux sur toute la surface de la terre. C’est ainsi que l’humanité naquit à nouveau !
Fu Xi : J’espère que tu comprends enfin, maintenant…c’est grâce à moi que tu vis, que vous vivez tous…mais, avec le temps, j’ai été de moins en moins satisfait de la façon dont l’humanité a géré la vie que nous lui avons donnée…Hadès m’a peu à peu convaincu qu’il était peut-être temps de vous la reprendre… Siddartha (relève la tête vers lui) : Non !! Fu Xi : Mais, je te le répète, je ne suis pas qu’un simple subordonné d’Hadès et de l’Auguste de Jade. Je suis le dieu de l’Humanité et je refuse que tu périsses des mains de l’Empereur des Ténèbres. Tu périras donc des miennes !!
Fu Xi concentra à nouveau, peut-être pour la dernière fois, une boule de lumière entre ses mains. Sans doute avait-il, encore, l’intention de frapper le chevalier d’or de la Vierge, mais son attaque allait être la dernière. Il voulait en finir avec lui, et rapidement. Pourtant, Siddartha, malgré ses blessures et le sang qui s’écoulait sur son visage, trouva encore la force de se relever, en tremblant, le corps traversé de spasmes, et de concentrer son puissant cosmos doré.
Fu Xi : Quoi ? Comment oses-tu encore te relever ?? C’est fini, chevalier d’or…tu as du le comprendre depuis tout à l’heure, déjà…tu n’es déjà plus qu’un vivant en sursis…pourquoi t’acharnes-tu à de débattre, tu vas mourir ! Siddartha : L’idée de la mort de me fait pas peur et tu dois bien t’en douter…depuis le début de cette Guerre Sainte, je suis préparé à mourir ! Mais pas avant d’avoir brûlé toute l’énergie qui est encore en moi !!
Il brûla son cosmos encore et encore, jusqu’à concurrencer en intensité le cosmos du dieu, qui brûlait en même temps de reflets blancs et bleutés dans l’obscurité du couloir. Mais ce dernier avait nettement l’avantage, et aucune crainte ne se lisait sur le visage du dieu.
Siddartha : Une dernière fois, je tenterai de te vaincre, Fu Xi…peu m’importe que tes pouvoirs soient incalculables ! Fu Xi : Arrête ! C’est inutile…je me prépare moi-même à t’achever… Siddartha : Plonge dans les Affres des mondes de la métempsychose ! Avec toute la compassion qui est la mienne !! Om mani padme hum !!
A la prononciation du mantra, il y eut une explosion bruyante qui, à nouveau, fit trembler tout le décor et apparaître un paysage de vallées luxuriantes où des milliers de fleurs et de papillons folâtraient gaiement dans une joie et une quiétude infinies. La vision du paradis…et puis… La vallée laissait place à un torrent de flammes ardentes, un enfer brûlant, de souffrances sans fin, où des êtres se consumaient de douleur, le corps lardé par des flammes qui les brûlaient éternellement, sans jamais achever de les brûler totalement…
Siddartha : Le pire de tous les mondes est réservé aux adversaires les plus redoutables ! Disparais dans ce monde, Fu Xi !! Pour toujours !! Fu Xi : Complexe Fatal !!
Un bouclier de lumière enveloppa à nouveau le dieu, au moment crucial, et empêcha le cosmos de Siddartha de capturer le dieu et de l’envoyer vers sa destination. A la place, au contraire, le cosmos se redéploya dans l’autre sens et fonça sur Siddartha lui-même !
Siddartha : Nooonn !!
Une nouvelle explosion, plus brève et moins bruyante que la première. Un corps retombant avec fracas sur le sol. Celui de Siddartha. Le chevalier d’or gisait à terre, sans aucune réaction, le corps raidi par un froid mortel.
Fu Xi (contemple Siddartha) : Pauvre idiot…tu es mort, terrassé par ta propre attaque…ton âme a quitté ton corps et s’est envolée pour l’Enfer dans lequel tu comptais m’envoyer…Désormais, tu es prisonnier de ce monde, pour l’éternité. Je devrais faire disparaître ce corps, à présent…mais je vais le laisser là, pour l’instant…d’autres chevaliers d’or arriveront sans doute bientôt, et comprendront ce qui les attend s’ils tentent de pénétrer dans la salle d’Hadès…
Fu Xi tourna les talons au cadavre de Siddartha et prit, en marchant d’un pas calme et tranquille, la direction opposée, vers l’entrée du temple de Giudecca.
Le mont Kunlun, deux jours plus tard
Une nouvelle agitation commençait à animer le mont Kunlun. Le lieu, habituellement calme et désert, était à nouveau le théâtre de toutes les attentions pour une poignée d’hommes. Un petit groupe de visiteurs se rapprochait du Puits aux Morts. Ils connaissaient la région pour y être déjà venus, et ne faisaient que revenir sur les lieux de leur destination finale. L’endroit où tout s’achève, le point de non-retour. La Guerre Sainte prenait désormais un tournant décisif et ils le savaient tous. Quatre des cinq Sceaux des Ténèbres avaient été rompus sur les différents Pics Sacrés, et la plupart des spectres du Zodiaque avaient été vaincus. Depuis plusieurs jours, ils avaient senti s’évanouir, au fur et à mesure, les nombreux cosmos de leurs pairs dispersés à travers tout le pays. Certains avaient déjà tenté le grand saut dans l’espoir d’atteindre l’ennemi ultime, Hadès, le dieu de la Mort. Combien y étaient réellement parvenus ? Combien seraient-ils à survivre lorsque tout serait terminé ? Il leur était difficile de répondre, pourtant, leur foi en la victoire était intacte. Athéna était déjà partie, seule, à la rencontre de son ennemi, et les retrouvailles avec la déesse étaient sans nul doute imminentes. Parmi le groupe d’une quinzaine de chevaliers, quatre chevaliers d’or menaient le pas. Doko de la Balance, qui connaissait le mieux la région, emmenait dans son sillage Alrisha des Poissons, Sion du Bélier, et son maître l’ancien chevalier d’or Jason de Heinstein. Derrière eux, comme si une hiérarchie s’était créée toute seule dans le groupe hétérogène, se trouvait Adam de l’Horloge, seul chevalier d’argent, et avec lui huit chevaliers de bronze, la plupart à l’armure abîmées et les membres portant de nombreuses blessures, témoignant de l’extrême violence des combats menés. Aritaki de Pégase, mais aussi Hugo du Lièvre, Todd et Bradley des Couronnes Boréale et Australe, Baryton du Dauphin, Rin de Cassiopée, Iclandre du Sextant et Pactrus de l’Octant, étaient les derniers chevaliers de bronze survivants de cette sanglante Guerre Sainte.
Doko : Cette fois, ça y est…nous sommes revenus au mont Kunlun… Adam (voit un corps) : Oh !! Regardez !!
Le groupe accourut, craignant découvrir le cadavre de l’un des leurs, mais, en voyant le corps sans vie de Pa Shi, spectre du Cheval, ils ressentirent une sorte de soulagement gêné, bien que la mort d’un homme, quel qu’il fût, ne pouvait être une bonne nouvelle.
Adam : Des traces de sang…un violent combat a eu lieu ici… Jason : Oui, et à voir la blancheur et la froideur de la peau de ce malheureux, on peut aisément supposer que le spectre du Cheval est mort depuis déjà plusieurs jours…
Aritaki de Pégase fut attiré par des sortes de petits cailloux à la brillance éclatante, disséminés à terre en plusieurs endroits. Il se pencha et eut un petit cri d’étonnement en les ramassant. Ce n’étaient pas des cailloux. Mais de minuscules fragments d’une armure d’or brisée !!
Aritaki : Sion…toi qui connais mieux que nul autre le secret des armures…regarde un peu… Sion : Ce sont…(regarde attentivement) Ces minuscules fragments proviennent de l’armure d’or du Scorpion !! Bradley : Alors cela veut donc dire que… ?? Sion : Oui, ça ne fait pas l’ombre d’un doute…Le chevalier Iolaos du Scorpion est revenu jusqu’ici, en vie, et il a vaincu le spectre du Cheval, qui protégeait le Puits aux Morts…Mais, si le corps de Iolaos n’est nulle part en cet endroit, cela signifie donc que… Tous comprirent sans finir la phrase. Iolaos avait plongé. Ils regardèrent tous en même temps l’impressionnant Puits aux Morts, à une dizaine de mètres de là, qui ouvrait toute grande sa gueule sombre et béante, prêt à les engloutir à leur tour. Une étrange fascination morbide les prenait en s’approchant du bord, comme s’ils avaient tous envie de sauter de concert et sans réfléchir à ce qu’ils faisaient. Pourtant, l’heure était à une prise de décision.
Doko : Bon…nous sommes revenus ici maintenant que la bataille des Cinq Pics, pour la destruction des Sceaux, est terminée…et nous avons suivi tes instructions, Jason du Bélier…Plusieurs chevaliers d’or ont sans nul doute déjà fait le grand saut pour atteindre le monde des Morts en vie…Iolaos et quelques autres… Alrisha : Nous ne savons pas lesquels, mais nous sommes sans doute les derniers de tous les chevaliers qui ont survécu, à revenir ici…
Au moment où il parlait, l’attention de tous fut attirée par des nuées de plus en plus distinctes venant du contrebas de la montagne. Quelques hommes accouraient vers eux en soulevant de la poussière dans leur course rapide et assurée.
Jason : Soyons sur nos gardes…ce sont peut-être encore des spectres…
On ne voyait pas de qui il pouvait s’agir, de loin, et le petit groupe prit une posture de combat, en se concentrant silencieusement. Mais quelle ne fut pas leur surprise en découvrant l’identité des quatre hommes : Gassama du Taureau emmenait avec lui Chinon de la Lyre, Gheraert d’Héraklès, et Vrolant de l’Aigle, les trois chevaliers d’argent rescapés des précédents combats ! Tous les trois portaient des traces évidentes des combats menés et leurs armures étaient abîmées par endroits ; Chinon et Vrolant se soutenaient même par les épaules pour marcher en équilibre. Mais tous eurent le sourire aux lèvres en découvrant le groupe de chevaliers qu’ils rejoignaient.
Gassama : Doko !! Sion !! Et tous les autres !! Vous êtes toujours en vie !! Jason : Oui, et nous sommes heureux de constater que vous aussi…Gassama, tu as donc vaincu Minos du Griffon ?
S’il n’avait pas eu la peau noire, on aurait distingué quelques rougeurs de gêne sur le visage de Gassama. Ce dernier raconta brièvement son combat contre le Juge des Enfers – sans toutefois ressasser encore les terribles souvenirs que son adversaire avait ravivé en lui – et ses retrouvailles avec les chevaliers d’argent rescapés, qu’il avait aidés à vaincre les spectres contre lesquels ils se battaient.
Vrolant : Oui, Gassama a vaincu les trois spectres à lui seul alors que nous étions tous en mauvaise posture : vous auriez vu ça ! Il… Gassama (gêné) : Eh bien, le principal, c’est que nous soyons tous là ! Sion : Cette fois…nous sommes tous réunis…tous les chevaliers qui ont survécu…
Ils se regardèrent tous en silence pendant quelques instants qui parurent une éternité. Le combat allait maintenant entrer dans sa phase décisive. De nombreux spectres et peut-être autant de chevaliers d’Athéna, étaient morts aux combat depuis maintenant plusieurs semaines. L’heure de l’affrontement final entre Athéna et son ennemi approchait. Ces retrouvailles entre eux, après tous s’être battus en différents endroits, étaient les dernières. Ils allaient unir leurs dernières forces pour livrer leur dernier combat. Aucun d’entre eux, peut-être, n’y survivrait. Toutefois, les choses n’étaient pas si simples.
Jason : …Nous sommes donc une vingtaine ici présents…à cela il nous faut compter les quelques chevaliers d’or qui sont déjà parvenus à pénétrer en vie dans les Enfers… (regarde le puits) L’heure est venue d’aller les rejoindre, et de retrouver Athéna, face à Hadès !! Les autres : Oui !! Jason : Mais nous allons devoir encore nous séparer en deux…une dernière fois… Alrisha : Quoi ?? Sion : Maître Jason a raison…ce saut est extrêmement dangereux…nous n’avons aucune certitude d’y arriver tous en vie…malgré les quatre sceaux qui ont été brisés…il nous faut pour cela atteindre un niveau de concentration extrême, que très peu de chevaliers peuvent générer…même parmi les chevaliers d’or…le pouvoir du huitième sens… Adam : Oui, tu as tout à fait raison. Nous autres, chevaliers d’argent, ne pourrons jamais y arriver. Je propose que seuls les chevaliers d’or fassent le saut !! Je resterai à la surface avec l’ensemble des chevaliers de bronze et d’argent…nous surveillerons les lieux, au cas où quelques spectres rôderaient encore dans les parages…et nous attendrons le retour glorieux d’Athéna…j’ai confiance en elle… Et en vous tous, chevaliers d’or !!
La décision était difficile à prendre, mais elle s’imposait d’elle-même. Il était évident que les chevaliers de bronze, et même d’argent, n’avaient quasiment aucune chance de pouvoir pénétrer dans le monde des Morts en restant en vie. Ils n’avaient pas le choix : ils devaient rester à la surface.
Doko : Très bien…il nous faut donc nous dire…adieu… Gassama : Je resterai ici également, avec eux. Doko : Quoi ?? Mais, Gassama… ?? Gassama : On ne sait jamais…de puissants spectres, de la même trempe que Minos, sont peut-être toujours en vie, et menacent encore la paix de cette terre…seuls, les chevaliers de bronze et d’argent seront sans doute démunis…ce n’est pas que je ne leur fais pas confiance, mais il faut qu’au moins un chevalier d’or reste avec eux pour combattre à leurs côtés…Doko, Sion, Alrisha, Jason, vous êtes encore quatre, et j’ai confiance… Jason (gêné) : Je…oui, tu as raison…c’est peut-être mieux ainsi…très bien, dans ce cas, fais ce qui te semble être le mieux…reste avec eux… Sion : Bon !! Le moment est venu…concentrez-vous !!
Quatre cosmos dorés brûlèrent intensément devant le Puits, irradiant tout le paysage environnant.
Doko : Que le Huitième Sens nous permette d’atteindre notre ennemi !!
Les quatre chevaliers d’or sautèrent en même temps et disparurent en un instant, aspirés dans les ténèbres du Puits.
Dans le monde des Morts
Trois chevaliers dorés venaient de pénétrer dans une nouvelle prison. Iolaos du Scorpion, Hippolyte du Verseau et Abel du Capricorne, tous les trois, marchaient d’un pas assuré, mais néanmoins marqué par une certaine fatigue. Iolaos avait de plus en plus de mal à progresser et, par moment, quand il le pouvait, posait sa main sur des rochers bordant la route pour s’aider. Il avait resserré comme il pouvait les bandelettes de ses bras qui s’étaient détendues, et son œil borgne, emporté dans ses précédents combats, lui faisait de plus en plus mal. Mais il avait eu beaucoup de chance en survivant à sa chute précipitée dans le Puits aux Morts, qui lui avait permis de retrouver malgré tout ses deux compagnons, une fois parvenu dans les Enfers. Abel, quant à lui, ne pouvait plus se servir de ses deux bras, et ne pouvait compter que sur ses jambes pour progresser. Son bras droit était marqué d’une profonde fissure dans la brassière de son armure d’or, qui le rendait désormais invalide. C’était finalement le plus ancien du groupe, Hippolyte, qui s’en sortait le mieux, malgré une surdité qui l’empêchait de communiquer directement avec ses deux interlocuteurs.
Abel : Une nouvelle prison…enfin…nous y sommes presque… Iolaos : C’est la septième ! Si ce que ce Stix a affirmé est vrai, la prochaine sera la dernière de toutes, le Cocyte ! Abel : Prenons garde, je suis certain que des spectres rôdent encore dans les parages…
Mais ils ne cherchèrent pas à trouver une éventuelle présence en ces lieux : une odeur de souffre et de pourriture nauséabonde vint leur chatouiller les narines, et ils découvrirent un paysage effroyable sous leurs yeux. Une immense plaine de pierre, au sol tapissé de milliers de petites pointes acérées, était peuplé de toutes sortes de créatures visiblement torturées par des bourreaux qui leur infligeaient divers supplices : coups de fouet, harponnage par les pieds au bout de crochets, etc. Leur armure d’or leur permit de franchir le lieu sans se faire mal au pied, mais ils avaient l’impression désagréable de marcher sur des œufs et de risquer de se blesser à tout moment.
Hippolyte : Quel endroit hideux…quittons-le au plus vite… Abel : Oui !! - Le quitter pour aller où ??
Une voix grave résonna dans les oreilles des deux premiers. Abel et Iolaos se retournèrent : un spectre se tenait non loin d’eux, debout sur un petit monticule de pierre qui semblait servir de poste d’observation à tout ce qui se passait. Son surplis était très couvrant, avec deux ailes immenses dans son dos, et il paraissait être très puissant.
Iolaos : Mais, tu es… !! Le spectre : Eaque de Garuda, de l’Etoile céleste de la Supériorité ! Je suis l’un des trois Juges Suprêmes des Enfers et aussi le chef de la troisième phalange des spectres, celle qui officie dans ce secteur des Enfers…je trouve que vous vous êtes aventurés un peu loin en pénétrant dans cette septième prison… Abel : Tu es l’un des Trois Juges des Enfers ?? Cela signifie donc que nous nous rapprochons du but…tu vas pouvoir nous conduire jusqu’à Hadès… Eaque : Vous n’y pensez pas sérieusement ?? Je m’apprêtais à remonter sur terre, en me disant que jamais des chevaliers, même d’or, ne risqueraient à s’aventurer en ce monde, mais je vois que votre stupidité n’a d’égal que votre entêtement…je vous permets encore de faire demi-tour, si vous voulez rester en vie ! Iolaos (s’énerve) : On n’a pas fait tout ce chemin pour repartir au moment de toucher au but ! C’est mal connaître les chevaliers d’or ! C’est plutôt toi qui va t’écarter pour nous laisser passer, si tu ne veux pas goûter à notre pouvoir ! (concentre son cosmos) Hippolyte : Iolaos ! Non !! Iolaos : Par l’Aiguille Ecarlate !! Eaque : L’Envol du Garuda !!
De son seul coup, qui produisit une explosion formidable, Eaque balaya le paysage et les trois chevaliers d’or en même temps. Non seulement l’Aiguille Ecarlate n’eut aucun effet apparent sur le spectre, mais en plus les trois chevaliers retombèrent lourdement sur le sol sans pouvoir se défendre. Eaque se rapprocha de ses trois adversaires, et les regarda trembler, au sol, avec une expression de mépris.
Eaque : Habituellement, j’abats mes adversaires avec un seul coup…j’ai retenu un peu ma force pour cette fois, car je voulais vous montrer ce qui vous attendait si vous continuez de vous entêter, en vous laissant encore la chance de faire demi-tour… Que décidez-vous ?? Abel (se relève) : Iolaos te l’a dit tout à l’heure…nous sommes des chevaliers d’or…et, en temps que tel, nous… Eaque (le coupe) : Et que crois-tu pouvoir faire avec tes deux bras en moins ? Abel : T’attaquer !! L’Omni-Taillade du Capricorne !!
Sans remuer les bras, des dizaines, centaines d’éclairs jaillirent du corps du chevalier d’or en direction du spectre. Ce n’étaient en fait pas des éclairs mais bel et bien des lames puissantes et acérées. Celles-ci menacèrent le juge des Enfers…qui se contenta de déployer ses ailes et de les refermer devant lui en tirant dessus, comme un voile de protection !!
Abel : C’est inutile, mes lames perceront ta protection…yahh !!
En effet, le spectre n’avait pas jugé bon de se déplacer, espérant contrer les lames par la seule résistance de son surplis…mais quelques-unes provoquèrent des entailles dans les ailes et commencèrent à l’abîmer sérieusement. Eaque comprit qu’il allait devoir bouger…
Eaque : Aghh !! J’aurais du… Abel : Ce n’est pas fini !! Reçois une nouvelle salve !! Omni-Taillade !!
Mais, cette fois, l’attaque fut stoppée nette dès le début par un éclair surpuissant et jaillissant. Un deuxième spectre, sur le rocher, venait de faire son apparition.
Abel : Qui a osé ? Eaque (le regarde) : Ah, c’est toi ? Que fais-tu encore ici ? Je t’avais dit de rester sur terre ! Le spectre : Avant d’y retourner, j’aimerais achever le combat que j’ai commencé…j’ai un petit compte à régler avec ces trois-là…
Faisant fi de ce que lui disait son chef Eaque, le spectre avança de quelques pas vers les trois chevaliers d’or. Hippolyte et Iolaos s’étaient maintenant relevés aux côtés d’Abel, et regardaient leur nouvel adversaire fixement. Le spectre avait le surplis fort abîmé par endroits, et l’on devinait aisément qu’il s’était déjà battu récemment, sans doute contre l’un des leurs.
Iolaos : Qui es-tu ? Le spectre : Je suis Wang du Chien, de l’étoile terrestre de la Fidélité ! J’ai affronté les chevaliers du Bélier et des Poissons l’autre jour, au pic du Centre… Abel (le coupe en souriant) : Et ils t’ont déjà bien refait le portrait, à en juger ton surplis… Wang : Très drôle ! Je suis en tout cas l’un des douze spectres du Zodiaque, et, si je n’ai pas eu l’occasion d’abattre les chevaliers d’or la dernière fois, je souhaiterais vivement rattraper mon erreur cette fois-ci… (se tournant vers Eaque) : Maître Eaque ! J’ai une faveur à vous demander…(montre les chevaliers d’or du doigt) Vous savez laquelle…
Eaque eut une moue dubitative, qui témoignait de son hésitation. Et il décroisa finalement les bras, en s’adressant au spectre du Chien :
Eaque : Très bien…soit, je te laisse disposer d’eux. Je te fais confiance. Je devais de toute façon regagner la surface de la terre pour superviser la fin des combats…je vais me débarrasser des derniers chevaliers d’Athéna qui s’y trouvent encore, puis je reviendrai te trouver ici. A bientôt, Wang. Abel : Ehh !! Une minute !! C’est nous tes adversaires !! Aurais-tu peur ? Omni-taill… Wang : Par le Hurlement Infernal !! Iolaos et Abel : AAAgghh !!!
Lançant son attaque, les deux chevaliers d’or tombèrent au sol en portant leurs mains à leurs oreilles, et tentant de contenir la douleur des hurlements. Au même instant, Eaque disparut, sans bouger, en s’évanouissant sur place ! Montrant ainsi la faculté qu’il avait de se déplacer à sa guise, instantanément, où il voulait dans le monde des Morts. Hippolyte du Verseau, du fait de son infirmité, était resté debout, nullement inquiété par la puissance du Hurlement Infernal.
Wang (incrédule) : Mais !! Comment as-tu pu…Tu n’as rien !?? Hippolyte : Inutile de me parler, je ne comprends pas un traître mot de ce que tu peux me dire…mais je lis dans ton regard ton expression d’étonnement…tu n’auras donc aucun mal à comprendre pourquoi je suis toujours debout, contrairement à mes compagnons… Wang : Tu es sourd, si je comprends bien…très bien, dans ce cas…tu risques d’être très surpris par ce qui va suivre…tu ne réchapperas pas à ma prochaine attaque et, en n’entendant rien, tu ne la verras même pas arriver…Par la Morsure des Crocs Saignants !!
Une meute de chiens féroces et enragés, aux babines dégoulinantes de bave, s’abattit sur le chevalier du Verseau qui, effectivement, ne vit pas l’attaque arriver et tomba au sol dans une grande douleur, la peau des jambes entaillées par deux profondes morsures. Il se tint la jambe, crispé par la douleur.
Hippolyte : AAAgghh !!! Wang : Vient près de lui : Les infirmes n’ont pas leur place en ce lieu…regarde un peu tous ces êtres condamnés aux pires supplices pour les activités malsaines que leur profession leur a fait mener sur terre…ce n’est certes pas la prison qui te correspond, mais je vais arranger cela… La pire des prisons, celle où vont ceux qui ont commis le péché le plus grave : comploter contre Dieu !! Par la M… Iolaos : Par l’Aiguille Ecarlate !! Wang : AAAghhh !!!
Le spectre, surpris, s’écroula au sol en hurlant à son tour de douleur. Le chevalier d’or du Scorpion s’était relevé avec Abel et avait réussi à surprendre le spectre du Chien qui ne croyait pas que ses adversaires se relèveraient si vite. Il contempla le spectre, le corps ravagé par la douleur du premier coup de l’Aiguille Ecarlate.
Iolaos : Que disais-tu, il y a un instant ?? Tu comptais abattre trois chevaliers d’or à toi seul, c’est bien ça ? Essaie déjà avec un pour commencer ! En attendant, voici le deuxième des quinze coups de l’Aiguille Ecarlate, et le début de ta lente agonie !! (vise le bras du spectre) Wang : AAghh !! Hippolyte : Iolaos !! Nous allons te prêter main forte. Attaquons tous les trois ensemble, et vainquons notre adversaire ! Iolaos : Non !! Abel : Quoi ?? Iolaos : Notre mission est de parvenir devant Hadès et d’y retrouver Athéna pour mener notre ultime combat…nous touchons au but…partez en avant ! Je vous rejoindrai ! Abel : Mais enfin…ce n’est pas… Hippolyte : Je comprends ce que tu nous demandes. Tu as raison. Viens, Abel !! Allons vers la huitième et dernière prison !! Abel : Je…d’accord. Nous te laissons, Iolaos. Puisses-tu en finir rapidement avec ce spectre du Chien et nous rejoindre ! Iolaos : Vous l’avez senti comme moi, le cosmos d’Athéna est tout proche…le combat final est imminent…je ne vous dis pas adieu, je sais que nous nous retrouverons. Allez !! Abel : Oui !!
En quelques instants, les chevaliers d’or du Capricorne et du Verseau disparurent des lieux et coururent à toute vitesse vers la huitième prison des Enfers. Il ne restait désormais plus que Iolaos du Scorpion face à son adversaire, Wang du Chien. Lequel commençait à retrouver sa mobilité et se relever, le corps encore parcouru par les spasmes de la douleur de l’Aiguille Ecarlate.
Wang : Pauvre fou…tu n’aurais pas du les laisser partir…je ne vais pas te faire de cadeaux… Iolaos : Peut-être, mais, même si j’y reste, Abel et Hippolyte vont bientôt parvenir devant Hadès et l’affronter ! Et je suis certain que d’autres chevaliers d’or sont déjà passés ici avant nous… Presque tous les spectres ont déjà été vaincus, et Hadès ne tardera pas à l’être à son tour. Athéna est sur le point de remporter la victoire ! Wang : Quand bien même vous abattriez effectivement chacun des 108 spectres de l’Empereur des Ténèbres, jamais vous ne serez en mesure de vous mesurer à lui, et encore moins de le vaincre…Hadès est un dieu !! Il est immortel ! Iolaos : Depuis la nuit des temps, Athéna a affronté Hadès et l’a vaincu à chaque génération…j’ai confiance. L’Histoire se répètera encore, aujourd’hui !! Wang : Trêve de bavardages. J’ai là une occasion inespérée d’en finir avec l’un d’entre vous, et je ne vais pas la laisser passer. Par le Hurlement infernal !!
Iolaos : Arrrghhh !!
Iolaos s’effondra à nouveau au sol, les mains aux oreilles, terrassé par le hurlement des chiens contre lequel il ne semblait rien pouvoir faire.
Wang : Tu as cru pouvoir me vaincre à l’aide de ton Aiguille Ecarlate…Mais j’ai moi aussi le pouvoir de te faire endurer d’atroces souffrances, qui ne te feront agoniser que lentement, en consumant ton corps à petit feu avant de m’attaquer à ton esprit…et ce n’est qu’un début… Iolaos (se relève en grimaçant) : Alors sache…que l’Aiguille Ecarlate est une attaque progressive…tu vas recevoir quinze coups…qui te priveront peu à peu de l’usage de tes cinq sens…puis de tout le sang qui coule dans tes veines…avant une mort inéluctable… Reçois à présent le troisième coup !!
Mais, au moment de le toucher, le jet de lumière de l’Aiguille Ecarlate se heurta à une sorte de bouclier invisible, qui le fit rebondir puis s’évanouir dans les airs. Wang n’avait rien. Au même instant, Iolaos vit l’image d’un énorme chien de race indéfinie qui se jetait sur l’aiguille écarlate pour la recevoir à la place du spectre ! Le molosse tomba, raide mort, à terre, en poussant un hurlement strident, et disparut comme il était apparu.
Iolaos : Mais !! Qu’est-ce que cela veut dire ? Wang : Tu as l’air surpris…tu oublies pourtant que le chien est un animal fidèle parmi les plus fidèles…au moment où tu as cru pouvoir m’atteindre, l’un de mes nombreux compagnons à quatre pattes est venu me protéger, au péril de sa propre vie…en me servant de bouclier ! Iolaos : Tu veux dire que tu envoies les chiens sciemment à la mort, pour t’en servir comme simples armes de défense ? Wang : En quelque sorte, oui… Iolaos : Même si ce ne sont que des chiens, je reste écoeuré devant une telle cruauté…je vais te tuer, de toutes façons, et tes amis à quatre pattes ne pourront rien contre cela… Wang : C’est moi qui vais t’abattre !! Par la Morsure des Crocs Saignants !!
D’autres molosses, plus redoutables et farouches que les premiers, foncèrent en meute organisée vers le chevalier du Scorpion pour le mordre et quasiment le saigner à blanc. Gêné par ses nombreuses bandelettes et blessures récentes, le chevalier d’or s’effondra et ses plaies se rouvrirent douloureusement.
Iolaos : Aghh…arrgh… Wang : C’est fini, chevalier d’or. Tu t’es bien battu mais tu n’es pas à la hauteur…tu n’aurais pas du laisser tes deux compagnons filer. Tu vas mourir !! (concentre son cosmos) Iolaos : Aghh…c’est fini…à la prochaine attaque, je vais y passer…Athéna…j’ai échoué… Wang : Va retrouver les chevaliers d’Athéna déjà morts au combat ! Par la Mors… - Par l’Explosion Galactique !!
L’attaque fut stoppée net par un autre coup surpuissant venant de l’arrière. Sous l’effet du choc, les deux attaques s’annulèrent quasiment. Le spectre du Chien se rétablir et découvrit un nouvel adversaire face à lui. Il savait de qui il s’agissait. Son étonnement fut grand de le voir debout face à lui.
Wang : Mais !! Tu avais été plongé dans la glace du Cocyte…Comment as-tu pu… ?? Iolaos : Janus !!
Le chevalier d’or des Gémeaux venait de faire son retour sur la scène du combat.
Ailleurs dans le même monde
Dans un paysage de désolation où des montagnes s’étendaient à perte de vue, plusieurs chevaliers, allongés au sol, se relevèrent péniblement.
Sion : Aghh…arghhh…
Le chevalier d’or du Bélier émergea peu à peu. En ouvrant les yeux, il découvrit un ciel ocre d’une couleur qu’il n’avait jamais vue. Il mit quelques longues secondes à retrouver tous ses esprits et réaliser qu’il avait réussi. Il regarda ses mains et toucha son corps pour se rendre compte qu’il était toujours bien en vie. Il avait réussi. Il avait atteint le monde des Morts, en vie ! Il regarda dans différentes directions et retrouva très vite ses compagnons. Ou plutôt, certains d’entre eux. Son maître Jason, ainsi qu’Alrisha, le chevalier d’or des Poissons, se relevaient en même temps que lui. Mais de Doko de la Balance, nulle trace.
Sion : Jason, mon maître ! Alrisha ! Nous avons réussi !! Regardez, nous sommes dans les Enfers, en vie ! Jason : Oui, en effet…nous nous sommes donc éveillés au huitième sens…tous les trois…et Doko… Alrisha : Où est passé le chevalier de la Balance ??
Une goutte de sueur perla sur son front. Il eut un très mauvais pressentiment, d’un coup.
Alrisha : Cela veut donc dire qu’il est… ??? Jason : Hélas…il n’était pas dit que nous parviendrions tous les quatre à atteindre ce monde en vie…si Doko n’est pas là, c’est sans doute que…
Un frisson d’effroi les parcourut tous les trois. Doko, mort !! Ils ne parvenaient pas à y croire. Et pourtant, ils devaient peut-être s’y résoudre. S’il n’était pas à leurs côtés, il fallait sans doute en conclure qu’il n’avait pas eu la même chance qu’eux et avait failli à atteindre le huitième sens. Des larmes perlèrent sur les yeux de Sion. Le chevalier du Bélier, en cet instant, réalisa alors les liens d’amitié qui l’avaient rapproché de Doko depuis peu. Il avait fallu cette disparition pour qu’il s’en rende compte. Maintenant, il était sans doute trop tard. Ils n’eurent pas le temps de réfléchir longtemps : ils devaient se mettre en route au plus vite pour atteindre Hadès dans sa demeure, et, espéraient-ils, retrouver Athéna au plus vite. Mais une soudaine découverte les bouleversa alors qu’ils commençaient juste à retrouver leurs moyens.
Alrisha : Oh mon Dieu, cette armure !!
L’armure d’or du Sagittaire, vide et reconstituée, se tenait droit devant eux, posée à même le sol !! Incrédules, ils essayèrent de comprendre ce qu’elle faisait là. Si elle n’était plus sur les épaules de son propriétaire, il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à cela : Zéthée, le chevalier d’or, n’était déjà plus des leurs.
Alrisha (verse une larme) : Zéthée… Jason : Comme c’est étrange…regardez l’armure !!
Ils n’avaient pas remarqué un détail troublant : l’armure n’était pas complète ! Plusieurs fragments, dont la flèche et l’arc qu’elle portait habituellement, avaient disparu, tout comme les ailes normalement attachées au plastron, comme si quelqu’un passé avant eux les avait volontairement ôtées.
Jason : Qu’est-ce que cela veut dire… - Encore des chevaliers d’or ? Décidemment…
La voix venait d’un rivage non loin de là. Un conducteur de barque, au surplis couvrant, et à l’expression du regard empreinte de lassitude, venait d’apercevoir les trois chevaliers d’or et leur adressait la parole. Il tapait du pied nerveusement, une grande pagaie dans la main.
Sion : Qui es-tu ? Stix : Je suis Stix, spectre de l’Achéron ! Le Passeur du Fleuve des Enfers…vous êtes donc vivants, vous aussi… Alrisha (les yeux brillant) : Comment ça, « vous aussi » ?? Tu veux donc dire que d’autres chevaliers d’or sont parvenus ici en vie ? Stix (gêné) : Oui, mais peu importe ! Je trouve que ça commence à faire un peu désordre ! Ce monde est celui des Morts, vous n’avez rien à y faire ! Jason : Je vois…c’est comme dans la légende…nous devons traverser l’Achéron pour atteindre le début du monde des Enfers…c’est toi qui est chargé de nous emmener sur l’autre rive…c’est bien ça ? Stix : Oui, c’est exactement ça, et je devrais vous demander une petite contribution financière pour vous y conduire…mais, en raison des évènements récents, j’ai reçu tout récemment de nouvelles consignes de mon maître Eaque…je ne dois plus laisser passer de chevaliers vivants, je dois au contraire leur barrer la route !
Et, joignant le geste à la parole, il brandit sa grande pagaie et menaça les trois chevaliers d’or.
Jason : Quoi ?? Stix : En garde, chevaliers d’or !! Le Fracas des Vents Tourbillonnants !!
Dans une grande rafale de vent, Stix fit tourbillonner sa pagaie à toute vitesse. Les trois chevaliers d’or furent balayés d’un coup par le spectre et retombèrent lourdement sur le sol sans pouvoir se rétablir. Ils constatèrent avec dépit que, en ce monde, leurs mouvements étaient un peu ralentis par une force mystérieuse, et qu’ils ne parvenaient pas à se défendre avec la totalité de leur force habituelle, comme si un sortilège avait été lancé pour protéger le monde des Morts de ses envahisseurs. Mais les trois chevaliers d’or, encore étourdis, se relevèrent rapidement, Sion le premier.
Sion : C’est stupide…nous sommes des chevaliers d’or et ne nous laisserons pas intimider par ces quelques coups de vent…(concentre son cosmos) Par le Tourbillon de Poussière d’Etoile !!!
En concentrant son cosmos jusqu’à son paroxysme, Sion du Bélier répliqua très vite et efficacement contre son adversaire, alors que Jason et Alrisha venaient juste de ses relever. Le spectre de l’Achéron fut balayé à son tour, comme un fétu de paille, et vint s’écraser tout aussi lourdement contre sa propre barque. Le plastron de son surplis se brisa et quelques pièces d’or en tombèrent, en résonnant avec fracas contre le métal noir étrange dont était faite l’embarcation. Stix se releva en ricanant froidement.
Stix : Ha ha ha ha… Sion : Quoi ?? Pourquoi ris-tu ?? Je viens de te toucher et de te montrer que je peux te vaincre facilement !! Stix : Oui, tu as peut-être raison…face à deux ou trois chevaliers d’or, je ne ferai peut-être pas le poids…mais, pour atteindre les Enfers, vous devez obligatoirement franchir ce fleuve en barque… Et je suis la seule personne qui pourra vous y emmener !! Alrisha : Quoi ?? Stix : Si vous me tuez, vous perdrez le seul moyen que vous avez d’atteindre l’autre rive…vous resterez bloqués ici pour l’éternité !! Ha ha ha ha !! Sion : Non !! Dans ce cas, tu vas nous y conduire immédiatement, sur le champ ! Stix : Vous oubliez que je suis un spectre d’Hadès…j’ai prêté serment et je me battrai jusqu’à la mort…je n’ai pas peur de mourir…et jamais je ne vous conduirai de l’autre côté du fleuve ! Alrisha : Non !! Stix : Si !! Prenez ça !! Le Fracas des Vents Tourbillonnants !!
Le coup, aussi puissant que la première fois, n’eut pas le même effet dévastateur contre les trois chevaliers d’or, mais, à présent, la situation devenait problématique pour les chevaliers d’or.
Dans le Giudecca
Un homme, allongé à terre depuis plusieurs instants, se releva péniblement, le visage ruisselant de sueur. Le décor autour de lui était flou. Il était dans une pièce sombre, sans fenêtre, faiblement éclairée par des torches murales. Il lui fallut un moment pour retrouver parfaitement l’usage de ses cinq sens.
- Majesté Moros, j’ai appliqué vos consignes, comme vous le voyez…j’ai fait transférer ici directement le spectre du Dragon, sans le faire passer par la traversée habituelle du fleuve Achéron… Moros : Très bien, je te remercie, Perséphone. Perséphone : Est-ce que je… ? Moros : Non, ne pars pas pour l’instant, je te prie de rester ici.
Doko de la Balance acheva de reprendre ses esprits. Moros ? Perséphone ? Il eut à peine le temps d’essayer de comprendre à qui il avait affaire, que la personne qu’il vit assise non loin de là lui causa un frisson glacial dans le dos.
Doko : MENELAS !!!
Il se précipita aussitôt vers lui sans réfléchir, mais, au moment où il allait gravir la première des marches qui le séparaient du trône, une violente barrière d’énergie invisible le projeta vers l’arrière et le fit s’écraser sur le dos, en lui ôtant le casque de l’armure d’or de la Balance, qui se détacha se sa tête et alla rouler au sol dans un ricochet sonore. Il n’en croyait pas ses yeux. Pourquoi était-il tout seul ? Qu’est-ce que le chevalier d’or du Cancer faisait devant lui, sans armure et habillé d’une ridicule robe noire ? Ses yeux avaient un regard froid, presque inquiétant.
Doko (en sueur) : Ménélas, tu… Moros : Cesse de m’appeler ainsi, veux-tu ? Je suis Moros, l’Empereur des Ténèbres. Je t’ai fait venir spécialement ici, car j’ai à te parler en particulier. Doko : Alors, cet endroit, c’est donc…le palais d’Hadès, j’imagine…mais…pourquoi ?? Et Athéna ? Où est-elle ? Et toi, femme ? Perséphone : Tu ne comprends donc pas ? La personne que tu as en face de toi n’est pas le chevalier du Cancer ! C’est l’Empereur des Ténèbres !! Doko : QUOI ?? (Regarde Ménélas / Moros) : Tu es… Hadès ??!? Moros (se lève) : C’est le corps de ton ancien compagnon d’armes qui m’a permis de revenir à la vie…oui…l’âme d’Hadès a repris vie à cette époque, pour affronter Athéna, comme cela arrive depuis la nuit des temps… Et je voulais te parler. Spectre du Dragon !!
A cette appellation, le souvenir douloureux des révélations de Moebius, sur ses origines, lui revint en mémoire. Il ne voulait rien entendre, même s’il acceptait de croire que tout ce qui avait été dit était vrai. Il était Doko, chevalier d’or de la Balance, au service d’Athéna. Peu lui importait qu’il fût né pour servir d’autres desseins. Mais, face à celui qu’il voyait toujours comme étant le chevalier d’or du Cancer, il restait incrédule.
Doko : Je commence à comprendre…Ce n’est pas comme pour Athéna…tu as besoin d’un corps d’emprunt pour revenir parmi les vivants…à cette époque, tu as donc choisi celui de Ménélas du Cancer…c’était le chevalier le plus gentil et le plus doux, certainement, parmi nous tous… Mais je ne peux accepter que tu l’aies dépossédé ainsi de son corps. Moros : Je n’ai pas besoin de connaître ton avis…rassure-toi. Mais, si je t’ai fait venir, c’est que j’avais à te parler. Doko : Quoi ? Moi ? Mais que me veux-tu ? Et pourquoi suis-je seul ? Où est Athéna ?
Un silence assourdissant remplit la pièce. Hadès ne disait rien et ne manifestait aucune expression, sinon de la froideur et un silence inquiétant. Perséphone, elle aussi, peut-être intimidée, se tenait en silence, dans un coin de la pièce, et observait la scène : Doko avait à peine remarqué sa présence.
Doko : Pourquoi, dis-moi ?? Réponds !!
Mais Hadès ne répondit rien. Doko prit une expression de colère et serra les poings très fort.
Doko : Alors, c’est donc ça…Hadès prend le corps de la victime qu’il a désignée… Mais, je suis sûr que le chevalier d’or du Cancer est toujours parmi nous… Ménélas !! Je vais te sortir de là !!
Doko se mit à courir, dans un rythme effréné, vers Moros, en gravissant cette fois sans difficulté les marches qui menaient au trône. Mais, arrivé devant l’Empereur des Ténèbres, il resta un instant figé, pris d’une douloureuse hésitation. Il ne pouvait se résoudre à attaquer le corps de son compagnon d’armes !! Et pourtant…Que pouvait-il faire d’autre ? Durant cette courte hésitation, Moros leva le doigt vers lui et le fixa du regard. Sans qu’il n’ouvre la bouche, le chevalier de la Balance fut une nouvelle fois projeté vers l’arrière par un souffle de vent et s’écrasa violemment au sol.
Doko : Aghh…Hadès..tu… Moros : Ne m’appelle pas ainsi…pas encore…je suis Moros… Doko : Quoi ? Moros ? Mais… (pensant)Qu’est-ce que cela veut dire…c’est un corps d’emprunt…pourquoi veut-il qu’on l’appelle par un autre nom… Non…alors, il y aurait un autre corps…le vrai… ?? Mais pourquoi… ?? Moros : Ne bouge plus. Doko : Et pourquoi ? Vas-tu enfin m’expliquer ? Qui es-tu vraiment, Moros ? Moros : Je t’ai expliqué qui je suis…mais tu n’arrêtes pas de gesticuler…or, je t’ai fait venir ici dans un but bien précis, et tu ne m’as pas encore laissé le temps de te parler…Je te demanderai de, comment dire, te calmer un peu… Doko (méfiant) : Ah oui ? Et pourquoi m’as-tu fait venir, dans ce cas ? Pourquoi ai-je été téléporté ici, directement ? Moros : Tu ne devines toujours pas ? Tu dois désormais savoir que, parmi tous les chevaliers d’Athéna, tu joues un rôle très particulier…celui qui t’a fait naître dans les terres d’Asie…Doko, spectre du Dragon ! Doko (troublé) : Non !! Je… Moros : Tu es né pour faire partie de mon armée, mais cette stupide Athéna a tout fait échouer…pourtant, une partie de toi est toujours disposée à me servir...(lève la main) et cette partie que je vais faire renaître, ici et maintenant !! Doko du Dragon !! Laisse-toi pénétrer par le cosmos des Ténèbres !! Et redeviens le spectre que tu n’aurais jamais dû cesser d’être !!
Doko tomba au sol, à genoux, terrassé par une force impalpable, le visage ruisselant de sueur. Moros, qui avait levé la main droite vers le plafond, concentra en celle-ci une boule d’énergie blanche qui ondulait en faisant des étincelles. En générant ce que, deux siècles plus tard, les hommes allaient utiliser couramment sous le nom d’électricité…Il baissa la main et lança la boule d’énergie qui alla toucher Doko, sans le renverser. Doko ne retomba pas, au contraire, il resta figé sur place. Dans sa tête, des dizaines de pensées défilèrent à toutes vitesse, indépendamment de sa propre volonté. Il pensa aux combats menés à Delphes plusieurs mois plus tôt, contre Apollon, puis au Sanctuaire, à tous les chevaliers d’or qu’il y avait cotoyés, à Athéna, qui lui souriait. Il pensa ensuite à Rozan, la terre où il avait passé de nombreuses années, au vieux maître Anatol, à Yoko, l’ancien chevalier du Tigre, qu’il avait longtemps prise pour un homme…puis des souvenirs de plus en plus anciens, qu’il avait perdus depuis longtemps, revinrent à lui. Il vit un petit garçon qui pleurait devant un lit où était allongée une femme mourante. Sa mère.
- Doko…Doko…je suis là…n’aie pas peur… Doko : Aghh…ma…maman… - Doko…sois fort...tu dois te battre pour la justice...tu as promis... Doko : Ahhh…Athéna !! - Doko…relève-toi, spectre du Dragon !! Ton surplis t’attend !! Doko : Ma…majesté Hadès…
Il sentit comme une explosion intérieure qui sectionnait son cerveau en deux. Il s’effondra au sol, devant Hadès, sans connaissance. Le Tigre dessiné sur la peau de son dos brillait d’une intense lumière…
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