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Cette fiche vous est proposée par : Doko libra


Hadès 1743

Le combat avait pris une nouvelle tournure depuis que Sion du Bélier et Alrisha avaient été rejoints au sommet du Songshan, le pic du Nord, face à leurs adversaires, les spectres du Chien et du Rat. Des renforts importants s’offraient à eux : Doko de la Balance, Jason de Heinstein, maître de Sion, Adam de la Balance, Aritaki de Pégase, et huit autres chevaliers de bronze survivants des dernières batailles.


Doko : Sion ! Alrisha ! Ca va ? Vous n’êtes pas blessés ??


Sion : Je…oui, ça ira, merci…ça fait plaisir de vous voir…mais, maître Jason…pourquoi… ?


Jason : Je sais, plein de questions te traversent la tête, et tu aimerais bien comprendre…je vais tout t’expliquer…mais pas avant que nous n’en ayons fini avec notre adversaire !


Et il désigna du regard le spectre du Chien, seul rescapé après que le spectre du Rat eut succombé à la rose blanche d’Alrisha.


Wang : Je suis toujours là, prêt à me battre !! Et à protéger le Sceau des Ténèbres ! Je ne vous crains pas !


Doko : Ah oui ? Toujours est-il que tu es seul à te battre et que nous sommes désormais une petite quinzaine face à toi !! Si j’étais toi, je commencerais à me méfier !!


Wang : Et pourquoi donc ? Goûtez à mes pouvoirs !! Par la Morsure des Crocs Saignants !!


Une meute de gros chiens enragés, à la race indéfinissable mais aux crocs saillants et aux babines dégoulinantes de bave, se rua sur l’ensemble des chevaliers présents. Tous firent des bonds pour éviter les molosses mais les chevaliers de bronze n’eurent pas tant de chance et de résistance que leurs aînés d’or et plusieurs tombèrent au sol, leurs armures de bronze abîmées. Xantippe du Sculpteur, notamment, paraissait plus grièvement blessé que les autres.


Sion : Xantippe !!!


Xantippe (se relève) : Agh…ce pouvoir…c’est l’un des spectres les plus puissants…mais je vais me battre…(brûle son cosmos)


Jason : Non, Xantippe, arrête !! Je vous l’ai déjà dit, vous n’êtes hélas pas de taille à lutter contre ces spectres du Zodiaque…laissez-nous faire !


Mais Xantippe paraissait ne pas écouter les conseils avisés de son aîné et attaqua sans hésiter un instant.


Xantippe : Par le Choc de la Pierre !!


Un couteau aiguisé apparut et fonça sur le spectre pour le pulvériser, mais Wang se contenta de tendre les deux mains sans bouger, et bloqua le couteau à mains nues. Le chevalier de bronze se retrouva bloqué entre les bras du spectre, qui exerça une pression sur ses os de plus en plus vive.


Wang : C’est tout ?? Si c’est ça le pouvoir des chevaliers d’Athéna, c’est à mourir de rire !! Inutile de te débattre, tu ne pourras plus échapper à mon étreinte…(serre de plus en plus fort)


Xantippe (douleur intense) : ARRRRHHHHH !!!


Doko (accourt) : Xantippe !!


Mais, avant que Doko n’ait eu le temps de venir à son secours, le spectre du Chien jeta le chevalier du Sculpteur sur le côté, comme s’il se débarrassait d’un paquet d’ordures, et l’armure de bronze du malheureux chevalier se brisa d’un coup en retombant. Xantippe agonisa en quelques instants à peine.


Aritaki : Grr…(brûle son cosmos) : Spectre d’Hadès, tu vas payer pour ce que tu as fait !!


Jason : Arrête, Aritaki !! Tu n’y arriveras p…


Aritaki : Par le Météore de Pégase !!


Mais, une fois de plus, n’écoutant que sa colère, le chevalier de Pégase attaqua son adversaire malgré la différence de puissance théorique qui l’opposait à lui. Pourtant, Jason, Adam et leurs compagnons parurent surpris de la technique utilisée par Aritaki.


Jason (pensant) :Ce météore…son poing de Pégase s’est transformé…


Wang (voit le météore arriver) : C’est ça qui est censé me faire peur ?? Regarde comme je bloque ton météore à mains nues !! Quelle vitesse ridicule !!


Aritaki : Attends un peu, ce n’est pas fini !!


Wang : Mais…d’autres météores…et cette vitesse…ils accélèèèèr…ahhhhhh !!!!


Tout le monde retint son souffle. Finalement, le spectre du Chien fut terrassé par l’un des coups qu’il ne réussit pas à éviter, et alla s’écraser un peu plus loin de là. Il se releva vite, mais était quelque peu décontenancé par ce qui venait de se passer.


Wang : Espèce de misérable !! Comment as-tu osé ??


Jason : Aritaki !! Ton Poing de Pégase…il… !!


Aritaki : Oui, je sais…mais j’ai ressenti comme une force nouvelle…comme si j’étais désormais capable de frapper plus fort qu’avant…et mon Poing est devenu Météore…


Wang : Très bien !! Pas deux fois, je te le garantis !! Prend ça, chevalier de bronze !! Par le Hurlement Infernal !!


Des aboiements stridents de chiens, assez semblables à ceux d’un loup, résonnèrent douloureusement dans les oreilles d’Aritaki, qui dut y poser les mains pour moins souffrir. Mais rien n’y faisait, et, en baissant sa garde, le chevalier de Pégase devenait d’un coup vulnérable. Wang en profita et attaqua à mains nues, le poing en avant, en transperçant d’un seul coup l’armure de bronze d’Aritaki.


Aritaki : Ahhh !!


Doko : Aritaki !!


Wang : Ca t’apprendra !! Au suivant !!


Sion : Attends un peu…notre combat n’est pas fini !! Et on t’a gardé le meilleur pour la fin !! (fait brûler son cosmos)


Alrisha : Oui…les chevaliers d’or ne se laissent pas vaincre aussi facilement…


Doko : Attaquons tous ensemble, mes amis !!


Jason : Oui !! (brûle son cosmos)


Quatre cosmos dorés et surpuissants se mirent à briller d’un coup, tandis qu’Adam et les sept chevaliers de bronze s’enquéraient de la santé du chevalier de Pégase, allongé au sol dans des débris d’armures. Devant un tel déploiement de puissance, le spectre du Chien commença à paniquer intérieurement.


Wang (pensant) :Quatre chevaliers d’or face à moi…mieux vaut rester raisonnable…


Doko : Allez !! Prends ça !! Mais…où vas-tu !?? Ehh ! Reviens !!


Le spectre du Chien fit brusquement demi-tour et commença à se sauver de la scène du combat, en délaissant le Sceau qu’il était pourtant chargé de protéger.


Wang : Nous nous retrouverons, c’est juré !!


Alrisha : Reviens !!


Jason : Non, laissez-le…


Tous allèrent voir les chevaliers du Sculpteur et de Pégase. Le premier était déjà mort ; mais le deuxième n’était que superficiellement blessé. Par contre, l’armure de Pégase, pour la deuxième fois, était totalement brisée.


Sion : Comment te sens-tu ??


Aritaki : Ca va, merci…(se relève) Malheureusement, ces armures de bronze ne sont pas bien résistantes…


Doko (pensant) :Pourtant, sans s’en rendre compte, Aritaki s’est éveillé au septième sens…


Sion !! Jason !! Pouvez-vous redonner vie à cette armure ??


Jason : Quoi ?? Mais…que veux-tu faire… ??


Doko : Aritaki doit se battre à nos côtés…comme tous les autres…et je suis prêt à verser mon sang pour faire revivre l’armure de Pégase…


Sion : Quoi ?? Mais…Doko !!


Aritaki : Voyons, Doko, je ne mérite sans doute pas tant d’égards…il vaut mieux que tu gardes tes forces pour les combats à venir…car le plus dur reste à faire…


Mais Doko semblait insister, pour une raison qui échappait encore au reste des chevaliers présents.


Alrisha : Puisque le spectre du Chien s’est enfui, la voie est libre pour détruire le cinquième et dernier sceau des ténèbres…(fait apparaître une rose rouge)


Jason : Non !! Combien de fois vais-je devoir le répéter ?? Ne faites surtout pas ça !! Ne plongez pas ce monde dans l’Apocalypse !!


Sion : Quoi ?? Mais…maître Jason !! Allez-vous enfin tout nous expliquer ??


Jason : Très bien…


Et Jason fit asseoir l’ensemble des chevaliers en cercle pour raconter, une nouvelle fois, méthodiquement, toute son histoire à Sion et Alrisha, depuis sa mort simulée aux retrouvailles avec les chevaliers de bronze, en passant par les secrets découverts sur les cinq Sceaux des Ténèbres et sur l’origine de Doko et Yoko. Ils l’écoutèrent attentivement et Sion et Alrisha parurent se résoudre à abandonner l’idée de détruire le dernier des cinq sceaux.


Jason : …J’espère que vous me comprenez…pour aller voir Hadès, nous devons pénétrer dans le monde des Morts, tout en restant en vie…mais en maintenant malgré tout fermée la barrière qui sépare les deux mondes…l’ouvrir serait la pire chose que ce monde puisse connaître…il ne s’en remettrait jamais…en ayant détruit les quatre premiers sceaux, la barrière s’est toutefois considérablement affaiblie, et nous avons une chance d’y parvenir, sans nécessairement avoir besoin de nous éveiller au huitième sens…


Alrisha : Très bien !! Dans ce cas, en route !! Nous devons rejoindre Athéna et l’accompagner dans son dernier combat contre Hadès !! Et mettre fin à cette guerre sainte !!


Jason : Oui, en effet…mais ce ne sera pas simple. Hadès est un Dieu, et nous ne pouvons pas l’affronter directement…seule Athéna peut le vaincre. Mais elle a besoin de nous, malgré tout. Elle est partie l’affronter seule, et, même si elle est armée et qu’elle ne craint aucun spectre, Hadès est rusé et nous ne savons pas ce qu’il peut manigancer. Il faut la rejoindre le plus vite possible.


Les autres : Oui !!


Jason : Mais auparavant…Doko a raison. Nous allons redonner vie à ton armure, chevalier de Pégase !!


Les autres chevaliers de bronze furent surpris, et même un peu jaloux, qu’Aritaki ait droit à tant d’honneurs et de considération, comparativement à eux. Mais ils l’avaient bien senti en le voyant attaquer. Aritaki avait dépassé de loin le niveau d’un simple chevalier de bronze. Il était capable d’accompagner les chevaliers d’argent, et peut-être même d’or, dans leurs combats, et il ne fallait pas négliger un tel atout. Doko tint sa promesse et versa la quantité de sang nécessaire au rétablissement de l’armure de bronze de Pégase. Au bout d’une heure ou deux, l’armure, totalement régénérée, resplendissait de mille feux, mais ce n’était plus tout à fait la même. Elle avait changé de forme ! Elle recouvrait beaucoup plus le corps d’Aritaki, et une force nouvelle semblait la parcourir de part en part.


Aritaki : C’est incroyable…je la sens vibrer en moi…


Jason : Oui…elle a changé de forme…car elle a reçu le sang d’un chevalier d’or !!


Aritaki : Quoi ??


Jason : Tu n’es pas un chevalier ordinaire…je l’ai senti lorsque cette Guerre Sainte a commencé…tu as réussi à tenir tête à Rhadamanthe, l’un des trois Juges des Enfers, dans la dixième Maison du Sanctuaire, que tu étais chargé de protéger…Pour un chevalier de bronze, c’est un exploit exceptionnel…et je souhaite que tu puisses te battre de toutes tes forces…


Aritaki (rougit un peu) : Merci…c’est trop d’honneurs…je ne suis pourtant qu’un simple samouraï…


Adam : Bon !! C’est tout ! Maintenant, en route !


Doko : C’est étrange…nous avons laissé Gassama du Taureau face à Minos, mais il n’est toujours pas reparu…j’ai peur que…


Jason : Malheureusement, nous n’avons plus le temps d’aller à sa recherche. Il nous rejoindra par lui-même, s’il a survécu à son combat. Maintenant, en route pour le mont Kunlun !


Et la quinzaine de chevaliers rescapés se remit en route vers son ultime destination.


Quelques jours plus tard


C’étaient les premiers jours de septembre. La chaleur moite de cette fin d’été laissait paraître des difficultés d’irrigation dans de nombreuses régions de la Chine. Partout, les hommes redoublaient d’activités dans les champs et les rizières. Tous ignoraient pourtant les terribles combats qui avaient lieu au même moment, et qui avaient pour enjeu, ni plus ni moins, l’avenir de la planète.


Devant le Puits aux Morts, délaissé depuis plus d’une semaine, un homme fit son apparition. Il était enveloppé d’une cape épaisse qui recouvrait son armure. Pourtant, sous celle-ci, ses bras et la peau de son cou, étaient recouverts de bandelettes. Son visage, aux cheveux blonds bouclés et éparpillés, était parcouru d’une longue balafre récente sur la joue gauche. Son œil gauche était enfoui sous une grave blessure, qui le rendait désormais borgne. Et il semblait marcher en boitant légèrement ; sa jambe droite, blessée aussi, lui faisait mal et l’empêchait de se tenir correctement. Pourtant, malgré ses nombreuses blessures, l’homme était vivant, et bien décidé à se battre jusqu’à son dernier souffle.


L’homme : J’y suis parvenu…cela doit faire plus de dix jours, maintenant…


Il se pencha près du bord du Puits sans fond, et tenta d’y apercevoir quelque chose, mais en vain.


L’homme : D’autres ont sans doute déjà fait le grand saut…je vais devoir essayer moi aussi…(fait brûler son cosmos) Les cinq sceaux n’ont pas encore été tous détruits, mais je n’ai plus le temps d’attendre…


- Où crois-tu aller, chevalier ??


Il se retourna. Un spectre venait de faire son apparition. Son surplis était presque entièrement brisé, il était torse nu. Mais, en voyant l’image d’un cochon dessinée dans son dos, l’homme devina facilement qu’il s’agissait de l’un des spectres du Zodiaque. Le spectre, quant à lui, en voyant le métal doré de l’armure de son adversaire, comprit qu’il avait affaire à un chevalier d’or.


Spectre : Tu allais sauter, c’est bien ça ? Crois-tu que je vais te laisser faire ?


Chevalier : Je dois retrouver Athéna au plus vite…mais ç’aurait été trop simple pour que le Puits ne soit pas protégé…je suppose que tu es l’un des spectres du zodiaque…Comment se fait-il que tu protèges encore ce puits ?


Spectre : Je suis Pa Shi, spectre du Cheval, de l’étoile céleste impériale, et toi, qui que tu sois, je vois que mes compagnons t’ont déjà bien réglé ton compte ! Je n’aurai plus qu’à achever le travail !!


Chevalier : Je suis Iolaos, chevalier d’or du Scorpion !! J’ai déjà vaincu le dénommé Kao Lang du Serpent au sommet du Pic de l’Ouest, et je ne te crains pas !! D’autant plus que tu n’as déjà plus de surplis !!


Pa Shi : Peu m’importe qui tu es ! Ma mission est de ne pas te laisser passer !


Par la Cavalcade Infernale de l’Empereur !!


Des dizaines de chevaux au galop arrivèrent à grands bruits, en piétinant violemment le sol et dégageant d’épais nuages de poussière. Iolaos fut renversé et n’eut le temps de voir que les sabots des équidés qui le frappèrent violemment à de nombreuses reprises. Son armure lui permit de réchapper à l’attaque mais les coups reçus ravivèrent les blessures qu’il avait aux jambes et il eut beaucoup de mal à se remettre debout.


Iolaos : Aggh…cette attaque…c’est l’Empereur de Cathay ??


Pa Shi : Absolument !! L’ancien empereur Yongzhen, dont je suis l’un des fils…avec les onze autres spectres du Zodiaque…


Iolaos : Quoi ?? Tu es en train de me dire que tu es le fils de l’Empereur ?


Pa Shi : C’est exact…c’est indirectement de lui que nous tirons une partie de notre force…quand Hadès s’est réveillé, l’Empereur lui a offert douze de ses fils, pour en faire ses spectres les plus puissants…c’est pourquoi nous ne craignons aucun adversaire, pas même les chevaliers d’or…


Iolaos : Pourtant, à en juger les fissures sur ce qu’il reste de ton surplis, j’ai l’impression de reconnaître la marque de l’Excalibur du chevalier du Capricorne…j’en déduis qu‘il t’a déjà affronté et qu’il est au moins parvenu à te priver de ta protection !!


Pa Shi (embarrassé) : Oui, certes, mais je lui ai déjà réglé son compte définitivement !! A l’heure qu’il est, il doit avoir rejoint le monde des Morts…mais pas en vie !!


Iolaos : Quoi ??


Pa Shi (concentre son cosmos sombre) : Mais, assez parlé !! Tu vas aller le rejoindre, et vite !! Par la Cavalcade Infernale de l’Empereur !!


Une nouvelle fois, Pa Shi du Cheval attaqua Iolaos de front, et déchaîna les splendides destriers de l’armée impériale, guidés par l’Empereur en personne. Iolaos dut un instant fermer le seul œil valide qu’il lui restait…avant de faire face. Il venait de voir cette même attaque une première fois et avait déjà réussi à l’analyser. Il se déplaça donc à toute vitesse sur le sol, en anticipant les mouvements de chacun des chevaux, et parvint à les éviter, presque tous. Il se crut alors tiré d’affaire.


Pa Shi : Tu es rapide, mais les chevaux te rattraperont malgré tout !!


Iolaos (pensant) :Les chevaux accélèrent…comment des chevaux, même au galop, peuvent-ils atteindre une telle vitesse…c’est insensé !! Ahhhhhhh !!


Rattrapé par les équidés et finalement piétiné, ce à quoi s’ajoutait le handicap de ses blessures, Iolaos s’effondra au sol et fut recouvert de terre et de poussière. Du sang s’écoulait à travers les bandages de ses bras pourtant solidement serrés, signe que les blessures avaient été rouvertes par le nouveau coup reçu. En rouvrant l’œil, en outre, le chevalier du Scorpion aperçut une fissure qui s’était formée sur l’épaulette de son armure d’or !


Iolaos (incrédule) : Mon armure d’or !! Une des plus puissantes de la chevalerie… !! (se relève)


Pa Shi : Elle finira bientôt dans le même état que mon surplis !! Prépare-toi !


Iolaos (s’énerve) : Tu as eu de la chance que je sois diminué par les blessures de mes précédents combats, car en temps normal j’aurais pu éviter ton attaque…tu me l’as montrée deux fois et j’ai eu le temps de l’analyser…(lève un bras) Mais maintenant, fini la plaisanterie, il est temps de te montrer enfin de quoi je suis capable !!


Par l’Aiguille Ecarlate !!


N’étant plus protégé par un surplis, le spectre du Cheval ne parvint pas à éviter le rayon de lumière rouge qui jaillit du doigt levé du chevalier du Scorpion, et une douleur soudaine, vive et insupportable, lui traversa toute la poitrine. Il mit ses mains près de son cœur et les serra très fort, comme s’il avait envie de s’arracher la peau pour faire cesser la douleur.


Pa Shi : AAAgHH !! AARRRHHH !!!


Iolaos : C’est le premier coup de l’Aiguille Ecarlate…elle va propager dans ton corps un venin te causant des souffrances que tu n’imagines pas encore…Il n’y aura bientôt plus que deux solutions pour toi :


(deuxième coup) La mort…ou la capitulation (troisième coup) !!


Pa Shi : AaggHHH !!!


Le spectre s’écroula au sol en se tordant de douleur dans tous les sens, prenant la forme d’une véritable anguille géante agitée par des spasmes insoutenables. Puis, peu à peu, la douleur sembla diminuer et le visage déformé du spectre, prendre une expression apaisée, comme s’il était maintenant gagné par un sommeil doux. Iolaos le contempla quelques instants, avant de faire quelques pas près de lui. A quelques mètres d’eux à peine, se trouvaient le vaste Puits aux Morts. Il s’approcha du bord et regarda à nouveau vers le fond, en parlant au spectre, de dos.


Iolaos : Je sais que tu peux m’entendre…tu as déjà reçu trois coups de l’Aiguille Ecarlate…peu à peu, le venin va se propager dans tes centres nerveux, et te priver de tes cinq sens…mais, comme tu le sais, ma mission n’est pas de te tuer…mais bien de me rendre dans le Monde des Morts, en vie, pour y affronter Hadès aux côtés d’Athéna.


(se retourne) Comme les autres spectres, tu as probablement reçu d’Hadès le privilège d’aller et venir comme bon te semble entre les deux mondes…je te propose donc un marché. Je te laisse la vie sauve, et tu m’emmènes avec toi dans ce monde, en me guidant jusqu’à ton maître !!


Pa Shi (se relève en tremblant) : Tu plaisantes ?? Sache que, même si j’ai effectivement la possibilité d’aller dans le Monde des Morts comme je le désire, il m’est impossible de t’y emmener vivant !! Pour toi, le grand saut est synonyme de mort immédiate, fusses-tu seul ou accompagné !!


Iolaos : Très bien, alors je voudrais comprendre quelque chose…


Plutôt que de m’affronter, depuis tout à l’heure, pourquoi n’essaies-tu pas plutôt de me précipiter directement dans ce Puits pour me tuer plus vite ??


Le spectre du Cheval fut embarrassé par cette question. Il savait qu’il existait une petite chance pour que les chevaliers d’or atteignent le fond en restant en vie, s’ils parvenaient à se concentrer suffisamment pour s’éveiller au-delà du septième sens. Mais il ne voulait pas lui mettre la puce à l’oreille, et l’inciter à le faire : sa mission était, au contraire, de l’empêcher de sauter. Il décida donc de lui cacher ce qu’il savait.


Pa Shi : J’aurais plus de plaisir à te voir mourir sous mes yeux, de mes propres mains, que dans ce puits pour finir comme n’importe quel quidam, voilà tout !! A présent, prépares-toi !! Ton venin ne m’a pas encore atteint !!


Iolaos : Rassures-toi, ce n’est encore que le début !! Je t’attends !!


Pa Shi : Par la Cavalcade Infernale de l’Empereur !!


Pa Shi avait oublié cette règle presque immuable : Ioalos avait déjà vu cette attaque. Bien que l’intensité en soit plus élevée, le chevalier d’or se concentra sur ce qu’il avait vu quelques instants auparavant, et glissa sur les côtés pour éviter les puissants chevaux lancés au grand galop dans sa direction pour le piétiner. Il dut faire un grand saut périlleux au-dessus de son adversaire pour finalement réapparaître derrière lui. Pa Shi n’eut que le temps de se retourner et de voir que Iolaos s’était défait facilement de l’attaque. Mais il attaquait de nouveau, sans lui laisser de répit.


Iolaos : L’Aiguille Ecarlate !!


Pa Shi : Agghhhh !!


Iolaos : Et encore un !! Cinquième coup !!


Pa Shi : Aghh…aghhh…


Iolaos : Rassure-toi, tout ceci va bientôt prendre fin…regarde plutôt tes jambes…


Tout le long de ses jambes, de nombreuses piqûres, minuscules, avaient pénétré les pores de la peau et faisaient écouler le sang du spectre, bien que ne portant pas de traces de blessure apparente. Pa Shi du Cheval, toujours tremblant, essayait de se tenir debout, mais ses sens se troublaient de plus en plus. Il se vidait peu à peu de son sang, et, sans protection, il aurait sans doute beaucoup de mal à empêcher l’inéluctable.


Iolaos : Alors ?? Tu es décidé à capituler ? Tu as compris ??


Pa Shi : Ce que j’ai compris…c’est que je n’abandonnerai jamais…jusqu’à mon dernier souffle…


Iolaos : Alors dans ce cas, prépare-toi à endurer les pires souffrances de toute ton existence…une agonie atroce, longue et lancinante, qui te reconduira peu à peu au pays d’où tu viens…


Sauf que, cette fois, ce sera pour ne plus jamais en revenir ! (sixième coup)


Le spectre s’effondra au sol, sans bouger davantage. Inerte, le corps complètement raide, il semblait presque déjà mort. La douleur lui avait fait perdre connaissance. Près de lui, le Puits aux Morts s’affaissait dans la terre meuble de la montagne. Le monstre ténébreux à la bouche grande ouverte semblait déjà prêt à les avaler tous les deux.


Iolaos (s’approche du spectre) : Je pourrais l’achever en le jetant dans le puits directement…mais il est vrai que, comme tout spectre d’Hadès, il risquerait d’arriver encore en vie…mieux vaut que je termine le travail de l’Aiguille Ecarlate…(lève le bras droit et pointe le doigt) lescoups qui vont suivre seront les plus terribles de tous !!


Mais, au moment de lancer le septième coup de l’Aiguille Ecarlate, une puissante cosmo-énergie le retint. Le corps du spectre se mit à briller de plus en plus. Une lumière pourpre l’enveloppa peu à peu, et commença à irradier les environs. Iolaos put sentir la chaleur brûlante qui montait jusqu’à lui. Il s’écarta de quelques pas, intrigué. Que se passait-il ? Il avait touché le spectre à plusieurs reprises et c’était comme si ses forces ne faisaient qu’augmenter.


Iolaos : Mais…comment peux-tu te relever ? C’est insensé ! Par l’Aiguille Ecarlate !!


Mais l’aiguille s’arrêta net, stoppée par une puissante barrière de protection qui entourait le spectre du Cheval. Pa Shi s’était relevé entièrement, et il regardait maintenant son adversaire fixement dans les yeux, avec une lueur de détermination, le visage transfiguré. Le sang cessait de couler sur ses jambes.


Iolaos : Qu’est-ce que cela veut dire…comment peux-tu encore déployer un cosmos aussi puissant, alors que le venin de l’aiguille écarlate devrait déjà avoir atteint tes centres vitaux ??


Pa Shi : Ha ha ha…l’Empereur des Ténèbres ne veut pas que je perde…il a réveillé en moi les forces qui me restaient…même si mon surplis est brisé, même si mon corps est blessé par les combats menés, je suis toujours l’un des douze spectres du zodiaque…et je ne crains pas de t’affronter…je vais me battre contre toi au péril de ma vie !! (Concentre son cosmos)


Iolaos (pensant) :Se pourrait-il que, comme cela nous arrive parfois à nous-même avec Athéna, le cosmos d’Hadès soit venu l’aider ??(au spectre) Je reconnais que tu es un adversaire redoutable, mais, malheureusement pour toi, j’ai d’autres techniques de combat que l’Aiguille Ecarlate en réserve !! Prépare-toi !!


Pa Shi (au maximum de sa concentration) : Je vais te frapper d’un ultime coup, chevalier d’or !! Ceci devrait clore notre combat…Nous allons voir qui de nous deux sera le plus résistant !!


Iolaos : Tu n’as plus de protection et, même si tu m’atteins effectivement, je suis, moi, protégé par cette armure d’or…je doute fort que tu en réchappes vivant !! Le cosmos d’Hadès ne te viendra pas deux fois en aide !!


Pa Shi : c’est ce que nous allons voir…


Pa Shi du Cheval avait maintenant déployé son cosmos sombre à son paroxysme. Il utilisait la totalité de sa force, toute dirigée contre son adversaire. Le coup qu’il allait porter serait peut-être le dernier. Iolaos, lui, concentrait aussi son cosmos, et se préparait à contre-attaquer.


Pa Shi : L’armée d’Athéna va encore compter un chevalier d’or en moins !! Que le Galop du Cheval Fol te terrasse !!


Iolaos : Par les Pinces Fatales !!


Les deux attaques furent foudroyantes, on ne distingua guère qu’une explosion de lumière, d’une couleur dorée tirant sur le pourpre. Le bruit de la détonation fut particulièrement long à s’évanouir et plusieurs troncs d’arbres se cambrèrent jusqu’à se déraciner sous la violence des courants d’air. Lorsque les nuages de poussière commencèrent à se dissiper, le spectre du Cheval se tenait, seul, debout, devant le puits aux Morts, complètement immobile. Le chevalier du Scorpion avait disparu de son champ de vision.


Iolaos : Agghhh…


Le bruit venait du Puits aux Morts. Iolaos, sous la violence du coup, avait été projeté dans le puits !! Au dernier moment, ses deux bras avaient agrippé le rebord et il se tenait de toutes ses forces, en luttant pour ne pas tomber. Mais il sentait le vide lugubre sous ses pieds : il ne pourrait pas tenir bien longtemps. Son visage était en sang, son seul œil encore valide était aveuglé par le liquide chaud, et les blessures aux bras de ses précédents combats s’étaient rouvertes. En entendant son râle, Pa Shi du Cheval comprit où était son adversaire.


Pa Shi : J’ai réussi…l’Empereur des Ténèbres sera content de moi…un nouveau chevalier d’or est vaincu…


Mais je ne survivrai pas à ce combat…


Et le spectre du Cheval s’effondra au sol, en retombant sur le ventre, et fermant les yeux. Il rendit son dernier souffle, terrassé par l’ultime attaque du chevalier d’or.


Dans le Puits aux Morts, la situation était critique. Iolaos se cramponnait désespéramment au bord comme il pouvait. Mais ses muscles, tétanisés par les efforts, lui faisaient atrocement mal. Il lui sembla qu’une éternité s’était écoulée lorsqu’il entendit des bruits de pas qui approchaient du Puits. Le spectre du Cheval s’était-il encore relevé et venait-il le narguer une dernière fois ??


Iolaos : Agh…qui va là ??


Une silhouette, puis deux, apparurent au-dessus de lui. Deux personnes qui penchèrent leur tête vers le puits et virent le malheureux chevalier d’or en mauvaise posture. Mais ce n’étaient ni Pa Shi, ni quelconque spectre.


Abel : Iolaos !!


Les chevaliers d’or du Capricorne et du Verseau venaient d’arriver sur les lieux. Ils avaient à peine eu le temps de découvrir le corps de leur ancien adversaire, Pa Shi du Cheval, gisant sans vie sur le sol, qu’ils avaient été alertés par le râle de Iolaos du Scorpion.


Abel : Tiens bon, nous allons te sortir de là !!


Iolaos : C’est inutile…je n’ai plus de force…ces maudites blessures aux bras…et je suis trop bas…vous n’y arriverez paaaaaaaaaa… !!!.


Au même instant, ses mains perdirent leurs appuis et il tomba à la renverse, surpris, en disparaissant dans les ténèbres en quelques instants. Abel et Hippolyte eurent juste le temps de percevoir une expression d’épouvante sur son visage avant qu’il ne disparaisse, le son de sa voix emporté dans le néant.


Hippolyte : Il ne pouvait plus faire demi-tour…il est donc parti vers le monde des Morts…il peut y arriver en vie…


Abel : Quoi ?? Mais, pourtant, les cinq sceaux n’ont pas tous été brisés…L’un d’entre eux est toujours intact…


Il échangea un regard expressif avec le chevalier du Verseau. Hippolyte avait dû se crever les tympans dans son combat contre Mao du Cochon et n’entendait désormais plus rien. La question du chevalier du Capricorne devait donc rester sans réponse. Pourtant, l’expérience et le grand âge d’Hippolyte lui permirent de comprendre ce à quoi Abel pensait.


Hippolyte : Je sais ce qui te tracasse…tu penses que, si les cinq sceaux ne sont pas tous brisés, Iolaos ne pourra pas en réchapper, c’est cela ?


Abel lui répondit d’un hochement de la tête.


Hippolyte : Lors de la précédente guerre sainte, Hadès avait établi en Grèce la frontière entre ce monde et le sien…non loin du Sanctuaire…j’étais resté à la surface et n’avais pas tenté de pénétrer dans le monde des Morts…quelques-uns y étaient allés et en étaient revenus…parmi ceux-là se trouvent Archinoald, notre Grand Pope…il avait réussi à pousser son cosmos à son paroxysme, et à dépasser de cette façon la limite de notre septième sens…pour s’éveiller au huitième sens…et il en est revenu, comme tu le sais…c’est la seule façon de survivre à la chute…et il n’est pas nécessaire que les cinq sceaux soient brisés…


Je suis sûr que Iolaos, avant de quitter ce monde, s’est ressaisi et qu’il s’est lui aussi éveillé à l’ultime cosmos…nous devons avoir confiance !!


Mais Abel ne partageait pas tant d’optimisme.


Abel : Nous devons attendre que le cinquième sceau soit brisé…ce sera plus prudent…nous ne pouvons pas nous permettre de…mais, Hippolyte !! Que fais-tu ??


Hippolyte (s’approche du puits) : Je crois que le temps est venu de faire ce que je n’avais pas fait lors de la précédente guerre sainte…il faut que tu me suives…nous devons aller retrouver Athéna et l’aider à combattre Hadès !!


Abel : Arrête !! Nous n’avons que peu de chance de…


Hippolyte : A quoi bon nous servira t-il de rester ici, de toutes manières ?? De nombreux spectres sont déjà morts, et ne sont plus là pour protéger Hadès…nous devons en profiter pour l’atteindre…de plus, comme moi, tu as dû sentir disparaître les cosmos de plusieurs chevaliers d’or…certains ont déjà dû sauter aussi…


Je suis sûr que nous rejoindrons Iolaos là-bas !!


Abel : Mais je…


Devant la détermination affichée du chevalier du Verseau, Abel du Capricorne finit par se résigner. Il s’approcha de son compagnon et se pencha avec lui vers le puits. Il imagina un instant qu’il pourrait apercevoir le fond…avant de se raviser.


Hippolyte : Tu es prêt ??


Abel : Oui !! Allons-y !!


Hippolyte (concentre son cosmos) : Que la puissance du huitième sens nous protège et nous permette d’atteindre notre ennemi !!


Jusqu’au plus profond des Enfers…


Les deux chevaliers d’or se donnèrent l’accolade et disparurent dans le néant.


Loin de là


Dans les montagnes du Centre de la Chine, dans un paysage de vallées rizicoles bordées de montagnes en pain de sucre, un petit groupe de cinq hommes faisait route vers l’Ouest, en remontant le cours du Yang Tsé Kiang, le Fleuve Bleu. Ils savaient que c’était à la source du fleuve qu’ils parviendraient à la destination finale. Mais la route était encore longue, et ils en avaient bien conscience.


Les chevaliers d’argent, rescapés des combats du pic de l’Est, savaient aussi que le temps pressait, et que plusieurs chevaliers avaient tenté, déjà, de pénétrer dans le monde des Morts pour y trouver Hadès. Ils l’avaient senti.


Vrolant de l’Aigle : Ca suffit pour l’instant !! Nous avons bien marché…faisons une petite halte…


Et ils s’assirent, en faisant brûler du feu à l’aide de branches cueillies au hasard de leur longue marche, en posant sur le feu plusieurs lapins qu’une habile chasse leur avait permis de trouver. De telles conditions de survie, rudimentaires, ne leur posaient pourtant pas de problème, et la fatigue ne se faisait pas encore sentir sur leurs organismes. Pourtant, certains commençaient à être inquiets.


Chinon de la Lyre : Que c’est long…il nous faudra encore plusieurs jours, au moins, avant d’atteindre le mont Kunlun…


Vrolant : Ayons confiance…les chevaliers d’or mènent déjà une lutte sans merci pour affronter les spectres du Zodiaque…


Mais, au moment où il prononçait ses paroles, la terre se mit à trembler et lui fit lâcher la cuisse de lapin qu’il tenait dans la main.


Akhetras du Bouvier : Mais !! Que se passe t-il ??


Une espèce de serpent à la longueur démesurée, jaillit du sol et enveloppa tout le corps du chevalier du Bouvier, en le comprimant violemment.


Les autres : Akhetras !!


Akhetras : Agh…ahhh…


Un autre serpent, puis plusieurs autres, jaillirent en d’autres endroits du sol, en faisant trembler à chaque fois la terre. Mais ce n’étaient pas des serpents.


Parsifal de Persée : Ce sont des vers !!


- Ha ha ha…


Quelqu’un ricana derrière eux. Ils se retournèrent et virent un spectre, au visage hideux, qui était à l’origine de l’attaque des Vers de terre. Il lâcha le chevalier du Bouvier, qui s’effondra au sol avec une fissure sur le plastron de son armure.


Chinon : Grr…qui es-tu ??


Spectre : Je suis Frodon du Ver, de l’Etoile Terrestre Camouflée !! Le maître Eaque m’a confié la mission de retrouver les derniers chevaliers d’argent survivants et de les abattre définitivement. Vous n’êtes plus que cinq, la tâche me sera simplifiée !!


Gheraert d’Héraklès : Parce que tu espères pouvoir nous vaincre tous d’un coup ?? En garde, spectre d’Hadès !! Par le Poing des Titans !!


Le chevalier d’Héraklès empoigna le spectre du Ver par la taille et le souleva du sol à mains nues. La pression de ses mains semblait capable à elle seule de vaincre le spectre. Mais, avec les deux mains encore dégagées, Frodon porta le pouce et l’index de sa main droite à sa bouche et émit un sifflement strident.


Gheraert : Mais !! Que fais-tu ??


Frodon : La Saisie du Ver !!


Deux nouveaux vers gigantesques jaillirent de terre et obligèrent le chevalier d’argent à lâcher prise. Dans le même temps, une demi-douzaine de nouveaux spectres fit son apparition !


Chinon : Encore ?? Qui êtes-vous ?


Spectre 1 : Je suis Fox du Minotaure, de l’étoile céleste de la Prison !!


Spectre 2 : Dylan de l’Elfe, de l’étoile terrestre de l’Infériorité !!


Spectre 3 : Yasser de la Hallebarde, de l’étoile céleste de la Technique !


Les deux derniers spectres n’avaient pas eu le temps de se présenter, que déjà les attaques commençaient à fuser.


Fox : La Grande Hache Broyeuse !!


Une hache gigantesque s’abattit sur Parsifal de Persée, qui opposa son bouclier pour le contrer. Mais il retomba à la renverse, sa précieuse protection entamée. Dans le même temps, les autres chevaliers d’argent s’étaient chacun, spontanément, répartis les spectres à combattre, sans vraiment réfléchir à une quelconque stratégie.


Fox : Alors, ce bouclier n’a pas l’air bien solide…au prochain coup, il se brisera…


Parsifal : Que tu crois !! Regarde un peu ce qu’il contient, tu comprendras très vite ! Bouclier de la Méduse !


Sans réfléchir, Fox du Minotaure regarda effectivement la jeune femme qui avait son visage sculpté sur le Bouclier. Les yeux de Méduse, aux cheveux de serpents, s’ouvrirent, et deux rayons lumineux jaillirent, en foudroyant d’un coup le spectre. Son corps se recouvrit peu à peu de pierre…le spectre du Minotaure était devenu une statue de pierre ! Les autres spectres virent très vite ce qui s’était passé, mais il était trop tard.


Spectre 4 : Fox !!


Parsifal : Ecarte-toi si tu ne veux pas subir le même sort !!


Vrolant de l’Aigle : Une minute ! C’est moi ton adversaire !! Par les Serres de l’Aigle !!


Spectre 4 : La Capture de la Mygale !


Une grande toile de nylon blanc se forma en quelques instants et le chevalier de l’Aigle y fut prisonnier sans pouvoir s’en défaire. Il se débattit de toutes ses forces. Parsifal de Persée vint à son secours.


Parsifal : Vrolant !!


Spectre 4 : Alors…quel effet cela fait-il, pour un rapace…d’être à son tour capturé ?? Ha ha ha ha !!


Parsifal : Bouclier de la Méduse !!


Le spectre avait vu ce qui s’était passé avec l’imprudent Fox du Minotaure et s’efforça de ne pas regarder le bouclier dans les yeux lorsque Parsifal déclencha son attaque…mais les rayons de lumière de la Méduse le touchèrent malgré tout au bras droit, lequel disparut sous une couche de pierre.


Spectre 4 : Aghh !!


Parsifal : Et voilà !! Ton bras droit est mort, tu ne peux plus construire de toile !!


Spectre 4 : Mais mon bras gauche peut toujours t’atteindre !! Les Six Pattes Ténébreuses !!


Parsifal : Ahhhhh !!!


Parsifal de Persée alla s’écraser lourdement au sol. Lorsqu’il se releva, son bouclier était brisé !!


Spectre de la Mygale (s’approche de lui) : Toi non plus, tu ne peux plus attaquer !! Je t’ai privé de ton principal moyen d’attaque…à présent, je n’ai plus qu’à t’achever !!


Au moment de l’attaquer, de la lumière jaillit derrière lui. Vrolant de l’Aigle concentrait son cosmos à son paroxysme.


Spectre de la Mygale : C’est impossible, tu ne pourras pas t’échapper de la toile !!


Vrolant (fait exploser la toile) : Yaaahhh !! Par les Serres de l’Aigle !!


Sublimé par une énergie nouvelle, un boulet de lumière bleue s’abattit sur le spectre de la Mygale, qui mordit la poussière en quelques instants. En retombant, il fit tomber la statue de pierre de Fox du Minotaure, qui explosa en une multitude de petits morceaux ! Il ne restait plus rien du corps du spectre.


Frodon du Ver : Fox !!! Ils ont vaincu Fox…je dois le venger…finissons-en !! Prends ça, chevalier du Bouvier !! Le Cri du Sang !!


Des dizaines de vers hideux et immenses, à la fois, attaquèrent Akhetras du Bouvier, qui fut lacéré comme par des coups de couteaux et tomba douloureusement au sol. Il se vida peu à peu de son sang et sombra vers une mort certaine. Frodon du Ver, sans se retourner, fonçait vers Parsifal de Persée.


Parsifal : Agh !!


Frodon : Vous allez nous le payer !! La Saisie du Ver !!


Vrolant : Par les Serres de l’Aigle !!


Parsifal : Prend ça !! La Colère de Méduse !!


Les deux attaques, conjointes, vinrent à bout du spectre du Ver, qui s’effondra au sol. Mais, dans le même temps, Parsifal de Persée s’écroula, son armure complètement brisée. La situation était critique : en quelques instants, les chevaliers du Bouvier et de Persée étaient passés de vie à trépas. Les trois chevaliers d’argent rescapés se regroupèrent et firent face à trois spectres : les spectres de l’Elfe, de la Hallebarde et du Puits.


Vrolant : Attaquons tous en même temps pour les vaincre !! Vous êtes prêts ? Par les Serres de l’Aigle !!


Chinon : Le Son de Corde Final !!


Gheraert : Le Poing des Titans !!


Mais les spectres ripostèrent par des attaques qui prirent le dessus sur celles des chevaliers d’argent.


Spectre de l’Elfe : La Terreur Naturelle !


Spectre de la Hallebarde : La Lame Mortelle !!


Spectre du Puits : La Chute de l’Oubli !!


Les attaques, cette fois plus puissantes, balayèrent les trois chevaliers d’argent, sans les inquiéter eux-mêmes. Les trois chevaliers d’argent retombèrent lourdement au sol, côte à côté, leurs armures partiellement brisées. Le spectre de l’Elfe se rapprocha d’eux le premier, en levant la main.


Dylan : Bien essayé, mais, aujourd’hui, c’est jour de victoire pour Hadès !! Prenez ça, et mourrez tous les trois !!


Chinon (pensant) :C’est la fin…nous aussi, nous avons échoué…


Dylan : La Terreur Natur…


- Par la corne du Taureau !!!


Le spectre de l’Elfe fut balayé en un instant. Un nouveau chevalier, beaucoup plus puissant, à l’armure dorée, venait de faire son apparition.


Le Monde des Morts


Dans la huitième prison des Enfers, celle du Cocyte, un déploiement inhabituel d’énergie illuminait l’étendue immense de glace d’une couleur dorée. En un point précis, une petite explosion fit craquer la surface et permit à un homme prisonnier des glaces de s’en extraire. Mais l’effort consenti était très violent et l’homme eut du mal à reprendre son souffle. Son corps était parcouru de petits spasmes dus au refroidissement.


Siddartha, chevalier d’or de la Vierge, était parvenu à se sortir du Cocyte dans lequel il avait été plongé.


Siddartha : Je me souviens…Abdel du Papillon m’a vaincu…et ensuite…


Il regarda aussi loin qu’il put et vit de la glace presque partout. De nombreux crânes à la surface témoignaient des nombreux chevaliers morts au combat lors des précédentes guerres saintes. Depuis combien de siècles, de millénaires Athéna et Hadès s’affrontaient-ils ? L’origine des combats se perdait sans doute dans la nuit des temps. Et pas un seul de ces valeureux combattants qui avaient donné leur vie, ne lui était connu. Sauf un…


Janus, chevalier des Gémeaux, gisait sans connaissance, quelque part dans la glace, son armure encore sur ses épaules, les yeux ouverts mais roulés dans leurs orbites, dans une expression affreuse de grande souffrance.


Siddartha (pensant) :Janus, mon ami…tu as eu moins de chance que moi…et je ne peux plus rien faire pour toi…j’espère que seras plus fort que la mort et que réussiras encore à te relever pour te battre…une dernière fois…


Il ne savait pas si Janus des Gémeaux était encore en vie : il ne sentait plus son cosmos, mais peut-être un souffle de vie l’animait-il encore. Il n’avait cependant guère le temps de s’attarder. Il devait retrouver Athéna au plus vite. Il regarda dans toutes les directions et, finalement, enveloppé dans d’épais nuages de brume, il aperçut les contours d’un temple qui se dressait sur les flancs d’une montagne. Il commença aussitôt à courir dans cette direction qui était de toute façon la seule possible pour le moment.


Au bout de quelques hectomètres de course, après avoir dépassé de nombreux crânes de chevaliers défunts, un visage familier attira son attention. Mais, à la différence de Janus des Gémeaux, il ne portait plus d’armure d’or sur les épaules.


Siddartha : Zéthée !!


La tête du chevalier du Sagittaire, cette fois sans vie, dépassait elle aussi de la glace. L’expression de son visage était la même que celle de Janus, mais sa peau était d’une blancheur immaculée. Il ne faisait nul doute qu’il était trop tard.


Siddartha : Non…alors…


(Verse une larme) Hadès !! (Parle dans le vide, vers le temple) J’arrive !! Et je vais te tuer !!


Il se remit à courir. La glace céda la place à un escalier interminable creusé dans la roche de la montagne. Il ne semblait pas avoir de fin. Depuis combien de temps progressait-il déjà ? Il ne se sentait curieusement pas fatigué malgré les efforts consentis. La silhouette du temple qu’il avait aperçu en bas de la montagne, apparut enfin. Il pénétra dans l’édifice et ne cessa pas de courir. Le temple était spacieux et lui rappelait un peu dans son style dorique l’une des douze maisons du Zodiaque où il vivait depuis déjà de nombreuses années.


Au milieu de la pièce, il aperçut une grande fresque gravée dans la pierre. Il s’approcha un instant, intrigué, et distingua des scènes de combats sculptées finement. On distinguait aisément un puissant spectre face à plusieurs adversaires. Or, l’un de ceux-ci portait une armure d’or sur les épaules…précisément l’armure d’or de la vierge !!


Siddartha : Je vois…cette fresque raconte les combats des guerres saintes passées…et le spectre qui est représenté ici, a affronté le chevalier d’or de la Vierge à cette époque…


Un peu flatté de voir son prédécesseur à l’armure d’or cité dans la fresque, Siddartha repensa toutefois fermement à sa mission, et continua son chemin. Il sortit bientôt du grand temple sans y avoir rencontré qui que ce soit, et continua sa route. Un deuxième temple, plus petit, succéda bientôt au premier. Il était de forme circulaire avec un grand aigle majestueux sculpté à son sommet. Au centre de celui-ci, à nouveau, dans la pièce principale, des fresques représentaient un autre spectre, puissant à en juger son surplis, en combat avec d’autres chevaliers d’or. De qui s’agissait-il ? Il ne rencontra personne non plus dans ce temple et continua son chemin. Un troisième édifice se tenait, encore un peu plus haut dans la montagne…il commença à s’impatienter. Combien de temples allaient encore se succéder ainsi ? Les spectres lui avaient pourtant affirmé que le Cocyte était la huitième et dernière prison des Enfers. Hadès était-il encore loin de cet endroit ? Il songea aussi à Athéna, dont il ressentait le puissant cosmos, non loin de là. Etait-elle déjà parvenue jusqu’à Hadès ? Allait-il bientôt, enfin, la retrouver ? Il avait déjà pénétré dans le troisième temple lorsque son esprit divagua et se posa toutes ces questions. Il parcourut un long couloir…au bout de celui-ci, plusieurs colonnes qui longeaient les lieux, étaient disposés de travers. L’une d’entre elles avait certainement été déplacée peu de temps auparavant. Que s’était-il passé pour qu’on abîme ainsi les piliers du temple ? Une ouverture, sur le côté, laissait deviner une porte, et une autre ouverture apparaissait devant lui, au bout du couloir. Quelle issue prendre ? Il était intrigué par la porte sur le côté et décida de commencer par là.


Il pénétra dans une petite pièce sans fenêtre, faiblement éclairée par quelques torches murales. Un lit dans un coin constituait le seul meuble de la pièce. Et dans ce lit était allongé un homme qu’il connaissait.


Siddartha : Samsom !!!


Le chevalier du Lion, sans armure, était allongé dans le lit, les yeux fermés. Mais Siddartha, croyant qu’il ne faisait que dormir, comprit vite en s’approchant de lui. Il ne respirait plus et sa peau était froide. Il tira le drap sur le côté et vit une profonde entaille rouge dans sa poitrine, qui lui avait sans doute été fatale. De nombreuses nouvelles questions se pressèrent dans sa tête. Que s’état-il passé pour que le chevalier du Lion se retrouve ici, mort, sans son armure ? Qui lui avait asséné le coup fatal, et de quelle façon ??


Siddartha : C’est affreux…d’abord Janus, puis Zéthée…et maintenant Samsom…


Il serra les poings, déterminé, et refusa de pleurer.


Siddartha : Mais je suis toujours en vie et je dois me battre jusqu’au bout…même si je dois, moi aussi, y laisser la vie…


Au moment où il s’apprêtait à quitter la pièce et laisser Samsom à son triste sort, quelqu’un ouvrit la porte de l’extérieur avant qu’il n’ait pu le faire lui-même. Perséphone apparut alors !! Brusquement saisie de trouver un nouveau chevalier d’or dans les lieux, elle s’efforça de ne rien laisser paraître.


Siddartha : Qui es-tu ?? Perséphone, j’imagine ?


Perséphone : Puisque tu le sais, pourquoi me poses-tu la question ? En effet, je suis bien Perséphone, compagne de l’Empereur des Ténèbres dans ce monde…et toi, laisse-moi deviner…cette armure…tu es le chevalier d’or de la Vierge !!


Siddartha : C’est exact…et tu vas pouvoir m’expliquer…qu’est-il arrivé à Samsom ?? Pourquoi est-il dans ce lit ?


Perséphone (contient quelques larmes) : Le…le chevalier du Lion…il a…il est…


Siddartha : Mais !!? Pourquoi pleures-tu ?? Que me caches-tu ??


Perséphone : Je…tu ne comprendrais pas si je t’expliquais…


Siddartha : Quoi ?? Mais comprendre quoi ??


C’est alors que Perséphone brandit de la main un étui contenant un couteau coupant et propre, récemment nettoyé. Celui-là même qui avait frappé Samsom. Perséphone le montra à Siddartha tandis que quelques larmes coulaient silencieusement sur ses joues. Siddartha comprit aussitôt, incrédule.


Siddartha : Quoi ?? Tu veux dire que c’est toi qui… ???


Perséphone : Je…je ne voulais pas…mais…


Une pensée lui traversa alors l’esprit. Perséphone était la compagne d’Hadès, elle était donc logiquement son ennemie. N’était-elle pas en train de jouer une mise en scène destinée à le brouiller ? Et n’était-ce pas de cette façon qu’elle avait berné le chevalier du Lion ? Sa décision fut rapidement prise.


Siddartha : Je n’ai pas le temps de tout comprendre…mais Samsom est mort, et je dois atteindre Hadès au plus vite…dis-moi combien de ces maudits temples je dois encore traverser avant de l’atteindre !!


Perséphone (sèche ses larmes) : Tu y es presque…le temple du Giudecca se trouve juste derrière celui-ci…mais ne t’imagine pas que tu y parviendras si facilement…


Siddartha : Et Athéna ?? Est-elle passée ici ?? (Prend le bras de Perséphone et la secoue) Réponds-moi !! Où est Athéna ??


Perséphone se débattit, surprise de la violence subite du chevalier de la Vierge, lui qu’on disait pourtant le plus proche d’un dieu. Elle ne voulut pas le laisser partir de cette façon et exhiba une nouvelle fois son couteau.


Siddartha : Tu n’y penses pas…je n’ai pas envie de faire du mal à une femme, alors écarte-toi !


Perséphone : Très bien, si tu veux mourir, alors poursuis ta route ! ( S’écarte)


Siddartha : Quoi ??


Perséphone : Sa majesté Hadès est un Dieu…il ne se montre pas aux hommes si facilement, et encore moins à quelqu’un qui vient pour le menacer…si tu franchis ce dernier temple, tu parviendras dans son domaine…et tu t’exposeras à sa colère…la colère d’un dieu !! Si j’étais toi, je renoncerais à vouloir le rencontrer…


Siddartha : Sache que je suis prêt à donner ma vie pour la victoire d’Athéna…je ne crains pas de me mesurer à un dieu…je ne comprends toujours pas comment Samsom a pu se laisser berner, mais je ne te fais pas confiance…à présent, écarte-toi, Perséphone…


Siddartha sortit de la pièce en courant, sans se retourner, et continua sa route. Il franchit la grande pièce qui servait de piscine et vit une curieuse tache rougeâtre répandue à la surface de l’eau…il n’avait pas le temps de faire le lien avec ce qu’il avait vu et de comprendre ; il continua sa route. Il sortit bientôt du troisième temple et vit enfin, au-dessus de lui, au sommet de la montagne, un quatrième et dernier édifice. A en juger les grosses gargouilles qui en bordaient l’entrée, il n’y avait aucun doute : c’était bien le Giudecca, la demeure d’Hadès dans le monde des Morts. Il hâta le pas et parvint en quelques enjambées sur le perron du temple. Il avala l’entrée et fonça à toute allure dans un vaste et long couloir, toujours faiblement éclairé par de petites torches murales de taille modeste pour un tel bâtiment.


Siddartha : Cette fois, ça y est !! J’y suis presque…


Mais, au milieu du couloir qui se terminait par une épaisse double porte dorée, il dut ralentir le pas puis cesser de bouger totalement. Il avait senti quelque chose.


Il avança de quelques pas, prudemment, et avança la main devant lui. Sa main heurta une barrière invisible dans les airs, qui l’empêchait d’aller plus loin, et contre laquelle il se serait à coup sûr heurté tête la première s’il avait continué à courir.


Siddartha (pensant) :Qu’est-ce que ce mur invisible…nous allons y remédier…


Il concentra son cosmos, décidé à faire exploser la barrière de protection, mais il sentit alors une présence derrière lui. Il se retourna et vit un spectre se tenir devant lui. Son armure le recouvrait presque intégralement.


Siddartha : C’est toi qui a créé cette barrière d’énergie ?


Le spectre : Tu es perspicace pour l’avoir sentie sans t’y heurter tête la première…chevalier d’or de la Vierge !!


Siddartha : Qui es-tu ?


Le spectre : Je suis Fu Xi, dieu de l’Humanité, et grand chambellan de sa majesté Hadès…


Siddartha : Quoi ?? Un…dieu, dis-tu ??


Fu Xi : Tu as l’air surpris…mais Hadès n’est pas le seul Dieu dans ce monde…tu devrais savoir qu’il a conclu un pacte avec l’Auguste de Jade…Le Dieu de l’Empire du Milieu…et je suis son second…c’est moi qui, en ce monde, le représente, je suis son ambassadeur et, en même temps, je m’occupe de tout ce qui a trait aux affaires courantes du monde des Morts…


Siddartha : D’accord, tu es donc une sorte de surintendant de ce monde, si je comprends bien...mais, comme tu dois le savoir de ton côté, Athéna est venue dans ce monde pour affronter Hadès et le vaincre. Et nous autres, ses chevaliers d’or, venons lui prêter main forte. Si je dois t’affronter pour atteindre Hadès, alors je suis prêt à me battre. En garde !


Mais Fu Xi se contenta d’esquisser un sourire et de croiser les bras, sans bouger.


Siddartha (pensant) :Il essaye de m’intimider…à moi d’attaquer le premier…


Peu importe l’adversaire que j’ai en face de moi, si j’ai la conviction que la cause que je sers est la plus juste…


Par les Six mondes de la Métempsychose !


Un paysage lumineux et nuageux apparut, faisant disparaître la noirceur habituelle des lieux. Siddartha et son anniversaire n’étaient plus dans les Enfers, mais dans un décor plus proche de ce qu’on pouvait imaginer comme étant le Paradis…d’énormes fleurs de lotus y poussaient et éclosaient en quelques instants à peine, et plusieurs boddhisattvas corpulents méditaient paisiblement, assis en divers endroits du décor. Fu Xi ne réagissait pas à ce qui se passait. Il ferma les yeux et croisa les bras, tandis que le chevalier d’or déployait l’étendue de son pouvoir.


Siddartha maintenait les yeux fermés depuis le début, mais pouvait percevoir la moindre émotion ou réaction de son adversaire. Or, cette fois, il ne percevait rien.


Siddartha : Fu Xi, te voilà désormais dans le monde de la métempsychose…un monde de délices, proche peut-être de celui que tu connais…mais j’en suis le seul maître, et tu es à ma merci…


Mais le dieu de l’Humanité ne parlait toujours pas, et ne manifestait pas la moindre émotion apparente, comme s’il était presque absent à la scène. Siddartha savait bien qu’il avait affaire à un dieu et que la partie ne serait pas facile, mais il s’efforça de ne pas laisser le doute l’envahir. La pensée d’Athéna le maintint dans sa conviction.


Siddartha : Tu ne dis toujours rien ? Tu dois pourtant sentir que, dans ces six mondes, des souffrances inimaginables sont promises aux personnes qui y échouent…


Lequel de ces six mondes te plairait-il de visiter ? (des paysages défilent) Veux-tu voir ce que tu pourrais y endurer ?


(Toujours pas de réaction) Très bien, je n’en attendais pas moins venant d’un dieu…ne pas même s’efforcer d’utiliser la parole pour affronter un mortel…mais tu seras bien obligé de te défendre…


Plonge dans les affres de la Mare Sanguine !!


Aussitôt, le paysage d’enchantement disparut et les deux adversaires revinrent sur leur lieu d’origine, dans le couloir froid et lugubre du Giudecca. Mais, par un sortilège impressionnant, un liquide rouge commençait à ruisseler à même le sol, en suintant sur les dalles de pierre. Du sang envahit le couloir, à une telle vitesse que le niveau monta et le sang chatouilla les chevilles de Fu Xi. Siddartha s’était rematérialisé dans les airs et contemplait Fu Xi en position assise, en tailleur. Les yeux toujours clos, il semblait pourtant contempler la scène sans rien en rater.


Siddartha (pensant) :Non…il ne peut pas rester sans réagir…


Le sang montait, brûlant, en commençant à coaguler et se durcir tellement la chaleur montait…il arriva à hauteur des épaules de Fu Xi…


Et, d’un seul coup, dans le dos du dieu, des ailes grandes et majestueuses se déployèrent dans son surplis, et commencèrent à le lever vers le plafond du couloir. Fu Xi s’éleva dans les airs, bientôt au niveau de Siddartha, en le regardant fixement dans les yeux. Mais, dans le même temps, le plafond disparut, tout le reste du paysage avec, et le sang n’eut plus de limites pour s’écouler, en remplissant des étendues de plus en plus vastes et démesurées. Plus le dieu montait et plus le sang montait avec lui, en le poursuivant…


Siddartha : C’est inutile, tu seras rattrapé par le sang de la Mort !! C’est le sang versé par toutes les victimes innocentes de la terre !!


Fu Xi : L’Ecume de la Vie !!


En frappant du poing, Fu Xit apparaître un puissant liquide verdâtre mais à la lumière intense, qui recouvrit peu à peu tout le sang en le faisant disparaître, comme une éponge gigantesque…le liquide prit bientôt la majorité de la place et fonça sur le chevalier de la Vierge en le précipitant vers le sol.


Siddartha : Ahhhhh !!!


Le chevalier d’or s’écrasa violemment au sol. Il se releva en tremblant, mais garda les yeux fermés. Le décor était redevenu normal : le couloir avec, au bout, la double porte ornée de gargouilles.


Fu Xi : Ton pouvoir est étendu pour un simple mortel…mais tu oublies que la personne que tu affrontes n’en es pas un…


Siddartha : C’est impensable…comment as-tu pu surmonter aussi facilement la Mare de Sang…Tout dieu que tu es, tu aurais dû avoir plus de mal…


Fu Xi : Je suis le dieu de l’Humanité…c’est moi qui ai créé la race humaine dont tu fais partie…le pouvoir que tu utilises est directement emprunté du pouvoir des dieux…je connais la légende…c’est du Bouddha Sakyamuni, lui-même, que tu tires l’essentiel de ta force…tu revendiques certainement son héritage…et pourtant, il te manque une chose essentielle pour lui arriver à la cheville…


La compassion pour ton adversaire !!


Siddartha (se relève totalement) : Tu ne comprends donc pas…la compassion que j’ai pour toi, c’est justement l’envie de te faire prendre conscience de tes erreurs…


La Capitulation du Démon !!!


Un éclair gigantesque déchira le plafond du temple en s’abattant sur Fu Xi, qui ne réagit toujours pas et ne sembla pas encore manifester de réaction. La visibilité des lieux avait disparu et la lumière des torches murales menaçait de disparaître avec la puissance de l’éclair. Pourtant, lorsque l’on vit à nouveau ce qui se passait, le dieu de l’Humanité n’avait pas bougé d’un millimètre.


Siddartha : Mais c’est impossible !!


A nouveau, reçois la Capitulation du Démon !!


Fu Xi : Complexe Fatal !!


Un bouclier de lumière apparut et tournoya autour du corps du dieu, le protégeant totalement. L’éclair, lancé avec une force encore plus grande que la première fois, buta contre le bouclier…et se dirigea contre Siddartha lui-même !! Il n’eut pas le temps de s’écarter et fut frappé de plein fouet par son propre pouvoir. En mordant la poussière, il constata avec dépit à quel point sa propre puissance était grande…mais le découvrir dans de telles circonstances commença à le faire douter de son entreprise. Il se releva, le visage en sang, vers son adversaire. Toujours les yeux fermés, en guettant des émotions impalpables chez Fu Xi.


Fu Xi : Eh bien !! Qu’espères-tu ? Me toucher ?


Siddartha : La…la porte, au bout du couloir, c’est…la salle où se trouve Hadès, c’est bien ça ??


Fu Xi : Que veux-tu que ce soit d’autre ? Mais, si tu continues à m’affronter ainsi, tu seras mort avant d’avoir pu le voir un seul instant…tu n’as pas besoin de le rencontrer, de toutes manières…je peux me débarrasser de toi moi-même, il n’aura pas besoin d’effectuer ce travail.


Siddartha : Je ne peux pas rester sans rien faire…je dois aller l’affronter !!


Fu Xi (sourit) : Alors il te reste un dernier petit détail à régler pour pouvoir passer…


Siddartha perçut le petit sourire du dieu. Non, il ne fallait pas douter. Et mettre toutes ses forces dans le combat, quitte à y risquer sa vie. Même s’il n’y survivait pas, il arriverait bien à abattre Fu Xi, et les autres chevaliers d’or, avec Athéna, termineraient le travail contre Hadès après lui.


Siddartha (concentre tout son cosmos) : Fu Xi, voici venir…le Trésor du Ciel !!


Le paysage changea à nouveau, pour ressembler à tout point à des lieux oniriques, comme lors de sa première attaque. Fu Xi fut soulevé du sol et, cette fois, ne parut pas pouvoir résister à l’attaque. Mais, les yeux ouverts, il regardait toujours le chevalier d’or fixement, sans expression d’inquiétude. Siddartha, au moment d’attaquer, ouvrit alors les yeux.


Siddartha : C’est une technique qui combine l’attaque et la défense…tu ne peux donc plus attaquer ni te défendre…


Fu Xi : Et alors ?


Siddartha : Quoi ?


Fu Xi : Quand bien même tu m’aurais immobilisé, qu’espères-tu pouvoir faire à un dieu ?


Siddartha : Eh bien…ablation du premier sens !!


Un rayon de lumière jaillit des mains jointes du chevalier de la Vierge et frappa le dieu de l’Humanité. Il ne sourcilla pas.


Fu Xi : Et maintenant ?


Siddartha : Tu ne peux plus sentir quoi que ce soit !! Et maintenant…ablation du deuxième sens !!


Un nouveau rayon frappa le dieu aux yeux. Les pupilles de Fu Xi parurent blanchir d’un coup. Siddartha avait-il finalement réussi ?


Fu Xi (inquiet) : Mais je…


Siddartha : Ablation du troisième sens !!


Fu Xi : Aghh !!


Cette fois touché aux membres, Fu Xi tomba au sol, à la renverse, sans être en mesure de se rattraper. Il semblait souffrir et ne plus pouvoir le cacher. Ses membres se raidirent et il ne put que difficilement se remettre debout.


Siddartha : Ablation du quatrième sens !!


Touché à la bouche, Fu Xi fit une petite grimace…et retomba encore au sol, comme la première fois.


Siddartha : Ablation totale !!


Ses oreilles furent enfin touchées. Agité de quelques spasmes, le corps tout entier du Dieu ne réagissait presque plus. Siddartha s’en approcha, et, tout en gardant une expression sereine, il s’étonna d’avoir si facilement atteint le dieu de l’Humanité.


Siddartha : Il ne peut plus m’entendre…je suis un peu surpris que tu n’aies pu réagir à l’attaque du Trésor du Ciel…mais c’est peut-être mieux ainsi, finalement…(regarde la double porte au fond du couloir) Et maintenant…


Mais, au moment de poursuivre son chemin, le corps de Fu Xi fut enveloppé par un cosmos pourpre d’une intensité que Siddartha n’avait encore jamais vu. Le dieu se releva, comme si son corps était tiré par des ficelles invisibles, et il regarda son adversaire d’un regard toujours aussi marqué de détermination.


Siddartha : Mais !! Comment as-tu pu…


Fu Xi : L’Ultime Savoir !!


De gestes de la main droite, Fu Xi sembla écrire quelque chose dans le vide, en mimant le geste de tenir un pinceau…des caractères chinois apparurent alors, dans une encre qui flottait dans les airs…l’encre se dissout en se rapprochant de Siddartha, et un courant d’air prodigieux balaya le chevalier d’or en le faisant s’écraser violemment contre le mur derrière lui. Il retomba, tête la première, et ne bougea plus. Son visage, à nouveau, lui faisait très mal, et le sol se tacha de sang autour de lui.


Fu Xi : Pauvre idiot…Ta technique du Trésor du Ciel est certainement redoutable face à des mortels, et je ne doute pas que de nombreux combattants ont déjà dû y succomber de tes mains…mais, face à un dieu, elle est aussi efficace qu’un souffle de vent contre une montagne…


Siddartha (relève la tête vers lui) : Non…tu as beau être un dieu, tu te manifestes à moi sous la forme d’un homme, au corps de chair et de sang…il est impossible que tu réchappes à l’ablation des cinq sens sans en éprouver les stigmates…


Fu Xi : Tu es parvenu à venir dans ce monde en vie en sublimant ton cosmos jusqu’à un point extrême, inhabituel pour un mortel…on parle de huitième sens, et c’est presque un miracle pour toi d’y être parvenu…sans doute grâce au niveau de sagesse à laquelle ta pratique bouddhique t’a fait parvenir…Mais, pour vous élever encore, il vous manque une connaissance ultime que seuls les dieux peuvent avoir…la connaissance de la Volonté Suprême…


Siddartha : Quoi ? La Volonté…


Fu Xi : Mais il est trop tard…ton corps est déjà engourdi par l’Ultime Savoir…je suis le premier Empereur du monde des vivants…c’est moi qui ai apporté aux hommes le savoir, après leur avoir permis de naître…L’écriture, la calligraphie…c’est de ce savoir que tu vas périr, après l’avoir entrevu…


Moi aussi, rassure-toi, j’ai de la compassion pour toi…et je supporterai pas te voir mourir de la main de l’Empereur des Ténèbres…je préfère t’éviter des souffrances supplémentaires, en t’abattant moi-même…


Le dieu de l’Humanité leva le tranchant de la main et concentra une petite boule de lumière qui enveloppa celle-ci. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter. D’un instant à l’autre, il abattrait sa main sur le chevalier d’or pour l’achever. Au sol, Siddartha se laissait aller à de la vague à l’âme. Ses dernières forces l’abandonnaient. Jamais il n’aurait cru qu’un tel adversaire puisse exister…


Siddartha (pensant) :Non…j’ai tout essayé…il est trop fort…j’ai échoué…c’est la fin…


Déesse Athéna…où êtes-vous ?? Pourquoi ne me venez-vous pas en aide ?? Hadès va gagner…


Je suis le chevalier d’or de la Vierge…je suis…


Fu Xi : Tu n’aurais jamais dû tenter de pénétrer dans ce monde en vie…voilà ce qui arrive aux trop curieux !! Meurs !!


Mais, au moment où la main du dieu s’abattit vers le cou du malheureux chevalier d’or, Fu Xi grimaça. Sa main était bloquée par une force invisible et ne pouvait achever son mouvement !! Il se débattit sans comprendre.


Fu Xi : Mais…comment ?? Aghh..


- Fu Xi !! Arrête !! Laisse le chevalier de la Vierge !!


Siddartha : Quoi…mais…cette voix…qui est-ce…


Fu Xi (parle dans le vide) : Laissez-moi !! Cet homme est notre ennemi !! L’ennemi d’Hadès !! Nous devons l’éliminer !!


- Je ne veux pas que du sang coule inutilement…ton rôle en ce monde est de seconder Hadès…pas de le remplacer !!


Fu Xi : Mais enfin !! Divin Auguste !!


Siddartha : Quoi ???


Une forme se matérialisa alors dans les airs, devant eux. Un ectoplasme de lumière verte flottait devant eux, et un visage apparut. Un homme chinois, au grand chapeau bleu et à la barbe finement taillée…Siddartha, sans l’avoir jamais vu, devina aussitôt son identité : l’Auguste de Jade, dont il avait tant entendu parler depuis le début de la Guerre Sainte.


Fu Xi, dieu de l’Humanité, avait complètement changé d’expression, et semblait rongé par l’inquiétude.


Fu Xi : La mission que vous m’avez confié…tous les deux…je dois…


L’Auguste : Il suffit !! Hadès a déjà usurpé ses droits en me prenant mes plus fidèles combattants…presque tous les spectres du Zodiaque sont morts par sa faute, et il n’a pas été digne de la confiance que je lui avais donnée…


Fu Xi : Divin Auguste, laissez-moi, je vous prie, en finir avec ce chevalier d’or…ensuite, je…


L’Auguste : Tais-toi, Fu Xi !!


Une explosion de lumière retentit et balaya le dieu de l’Humanité en le faisant s’écraser contre le mur comme Suddartha peu avant. Il retomba au sol lourdement, sans réagir ! Siddartha, blessé, qui ne parvenait pas à se relever, regarda la scène, incrédule. Lorsqu’il entendit un grincement de porte sinistre…au bout du couloir, la double porte menant à la salle d’Hadès s’était ouverte.


L’ectoplasme verdâtre de l’Auguste de Jade s’y était engouffré, et la porte se referma derrière lui…

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