Bienvenue sur Saint Seiya Animecdz
  




Cette fiche vous est proposée par : Doko libra


Hadès 1743

Tout était redevenu calme. Après un long affrontement intense, où chacun des chevaliers avait repoussé son cosmos jusqu’à des limites insondables, jusqu’au sacrifice de leurs propres vies, seuls émergeaient encore du champ de bataille les deux dieux par qui tout avait commencé, et par qui tout se terminerait sans doute bientôt. Athéna, déesse de la guerre, faisait face à son ennemi de l’Olympe, Hadès, dieu de la Mort, sous les traits de Moros. Maintenant que Thanatos et Hypnos avaient disparu, il était difficile de dire qui de Moros ou d’Athéna possédait l’avantage. Le corps d’Athéna était recouvert d’égratignures, de bleus et de traces de coups, mais la déesse avait gardé une étonnante dignité qui lui permettait encore de se tenir debout, majestueuse, enveloppé de son cosmos divin doux et puissant, qui faisait onduler ses longs cheveux blonds dans le vent nocturne de la montagne. Autour d’elle, des cadavres désormais innombrables. Des chevaliers, des spectres, de tous rangs et tous horizons, qui avaient tous donné leur vie, dans un sacrifice héroïque et pourtant tellement absurde.


Moros : Athéna…tu es encore debout…mais pourquoi te relèves-tu encore ? Tu aurais déjà dû comprendre…ce combat est désormais inutile…tu ferais bien de te rallier à moi…
Athéna : Combien de fois faudra t-il te le répéter, Moros ? Jamais je ne me rallierai aux desseins de conquête et de domination que tu envisages et que tu me proposes de partager à tes côtés.
Moros : Et pourtant…ces desseins que tu critiques, ils sont aussi les tiens…ce que tu veux, autant que moi, c’est garder le contrôle de cette terre, toi aussi…les hommes ne sont rien de plus que les reflets de notre toute-puissance…
Athéna : Je respecte toute vie sur cette terre, Moros ! Ce que tu appelles domination n’est que l’interprétation que tu fais de notre pouvoir ! Jamais je n’ai imposé ni n’imposerai un règne aux habitants de cette terre…et je la défendrai jusqu’au bout contre la haine et la désespérance que tu comptes y faire régner…je vais t’enfermer, à nouveau, comme je l’ai toujours fait…en faisant cette fois en sorte que ta captivité soit la plus longue possible ! (fait brûler son cosmos)
Moros : Je viens de te montrer, à plusieurs reprises, que tes pouvoirs étaient ridicules par rapport aux miens ! Si tu ne veux rien entendre, alors battons-nous, jusqu’à ce que l’un de nous vacille !!


Et, d’un seul coup, sans crier gare, Moros lança une nouvelle salve d’énergie qui jaillit de sa main, sans incantation, en se déployant comme des rayons de lumière bleutés, qui menaçaient à nouveau la déesse de la Guerre. Athéna brandit son imposant bouclier de la main droite, sans crainte de ce qui arriverait, confiante en ses pouvoirs. Sa tête disparut derrière la puissante protection, et les rayons lancés par Moros vinrent se réfléchir dans le bouclier comme un miroir opaque qui renvoya l’attaque à son expéditeur en un éclair. Moros sauta sur le côté pour éviter les rayons qu’il avait lui-même générés, et retomba sur le sol en souffletant de fatigue légèrement, ce qui n’échappa pas à Athéna.


Athéna : Mes chevaliers ont réussi à enfermer Thanatos et Hypnos dans un monde d’où ils ne pourront plus revenir…bientôt, ce sera ton tour d’être enfermé, et par mes soins cette fois ! Abandonne la partie, Moros !!
Moros : Tes stupides chevaliers…qui n’ont pas hésité à se sacrifier…mais maintenant, ils sont tous morts !! Tu es seule, Athéna ! Sans eux, même avec ton Bouclier, tu es désarmée…alors que moi, je n’aurai aucun mal à me battre seul !


Mais, au moment où il prononçait ces paroles, un râle sonore surgit des décombres aux alentours. Un corps se remettait en mouvement tout doucement. Avec la nuit et la multitude de corps entassés au sol, il était presque impossible de deviner de qui il s’agissait…très vite, le visage d’Alrisha, le chevalier d’or des Poissons, apparut aux deux dieux, et le chevalier se remit debout, prêt à se battre à nouveau ; il avança vers sa déesse et trembla en marchant, sans un mot, le regard tout droit dirigé contre le dieu de la Mort, avec une petite flamme de détermination brûlant dans chaque œil.


Athéna : Alrisha !!
Alrisha : N’ayez crainte, déesse Athéna…je suis en vie et je ne suis certainement pas le seul…ce combat, cette Guerre Sainte n’est pas finie…(brûle son cosmos) Tant qu’un souffle de vie m’animera, il n’est pas question que j’abandonne et que vous laisse vous battre seule…Par la Danse des Roses Démoniaques !!!
Athéna : Alrisha !! Non !!


Mais Alrisha, qui savait que sa déesse lui demanderait de s’abstenir de se battre, ne pouvait se résoudre à lui obéir, et l’idée de regarder Athéna se battre sans pouvoir l’aider, ne lui était pas supportable. Il attaqua donc de toutes ses forces, en faisant voler des dizaines de roses d’un rouge éclatant, qui jaillissaient de sa main. Les roses, en apparence inoffensives, atteignirent Moros à toute vitesse, qui se défendit d’un simple revers de la main. Un écran invisible et protecteur s’était formé devant lui et bloquait d’un coup la totalité des roses envoyées par le chevalier. Pourtant, alors qu’Alrisha avait une moue de dépit en constatant la vanité de son attaque, l’une des roses, une seule, parvint à transpercer le bouclier du dieu de la mort, et à l’atteindre au visage ! Moros poussa un petit cri en sentant une épine de la fleur lui égratigner la joue droite. Quelques gouttes de sang coulèrent de la coupure.


Moros : Agh !! Comment est-ce que…(essuie le sang et le regarde, incrédule) Tu as… !!
Alrisha : Tu es peut-être un dieu, mais moi, je suis un chevalier d’or !! Et peu m’importe qu’il y ait un fossé entre ta puissance et la mienne, tant que j’aurai la force de me battre, je t’attaquerai de toute la force de mon cosmos…
Et un miracle se produira…j’aiderai Athéna…et, à ses côtés, nous t’enfermerons, pour les siècles à venir !
Athéna (regard attendri) : Alrisha…
Moros : Comme c’est touchant…tu as déjà accompli le miracle dont tu parles en parvenant à me griffer…et je te jure que ça n’ira pas plus loin. Je vais te tuer de ma main…(lève les bras, puis les abat) Calice Divin !!
Alrisha : Arrrghhhh !!


Alrisha fut balayé comme une feuille morte sur le point de se craqueler ; il retomba au sol lourdement et son visage fut envahi par un sang de la même couleur que ses roses flamboyantes. Il se releva en tremblant et grimaçant : il n’en démordait pas et décida d’attaquer à nouveau, sur le champ.


Alrisha : Roses Piranhas…attaquez votre ennemi !!


Cette fois, des roses noires comme le surplis des spectres jaillirent des mains du chevalier d’or, et se dirigèrent à nouveau vers leur cible, à toute allure. Moros n’eut aucune inquiétude mais anticipa malgré tout le risque que le chevalier parvienne à l’atteindre une seconde fois ; il se déplaça donc à grande vitesse non loin de là, en s’étirant dans les airs comme un rideau tiré sur le côté. Les roses noires tombèrent à terre et se perdirent dans l’obscurité de la nuit. Cette fois, Alrisha n’avait rien pu faire…


Alrisha : Non…je n’ai pas pu rééditer mon exploit…pourtant, le pouvoir des roses noires est plus grand…
Moros : Croyais-tu pouvoir me toucher ? C’est moi qui vais…aghh !!


Moros sentit une vive douleur dans son bras droit. Il regarda et aperçut une nouvelle blessure qui le faisait légèrement saigner. A nouveau, à ses pieds, une rose noire trônait à ses pieds, et témoignait de la réussite de l’attaque d’Alrisha !


Moros : Misérable… !! Comment as-tu encore pu…cette fois…


Moros concentra son cosmos mais d’une façon violente et subite qui n’avait plus rien à voir avec le début du combat. Ses forces décuplaient littéralement, avec une telle violence qu’on aurait pu croire qu’il détruirait les montagnes toutes entières à la prochaine attaque. Alrisha s’inquiéta, tout comme Athéna.


Alrisha : Mmm…cette puissance…j’ai réveillé la colère du dieu…
Athéna : Moros !! Laisse le chevalier des Poissons !! C’est moi ton adversaire !
Moros : Tu n’aurais pas dû me chercher, chevalier…car quand on me cherche, on me trouve !! Calice Divin !!
Athéna : Noooonnn…


 Il y eut une explosion de lumière. Alrisha fut balayé avec une grande violence mais il ne sombra pas dans l’inconscience et s’étonna même de pouvoir encore se relever à l’issue de l’attaque. Il comprit rapidement pourquoi : Athéna s’était interposée entre lui et Moros, et avait tenté de parer l’attaque à l’aide de son bouclier, mais, même armée de cette façon, elle avait été projetée à  plusieurs mètres elle aussi, et n’avait pas pu se rétablir. Que la déesse elle-même ait eu du mal à résister témoigna au chevalier des Poissons de la puissance que Moros avait utilisé. Il se culpabilisa aussitôt d’avoir mis en danger Athéna, et accourut à ses côtés pour s’enquérir de son état.


Alrisha : Athéna !!
Athéna : Arghhh…ce n’est rien…(se relève) Mais laisse-moi faire, je t’en prie…
Moros (toujours en colère) : Athéna !! Ne t’interpose plus entre moi et ce chevalier…je veux l’abattre de mes mains, tu m’entends !!
Alrisha : Quoi ?? Tu me défies, Hadès ?
Athéna : Alrisha !! Ne l’écoute pas !!


Mais le chevalier des Poissons se sentit désormais contraint de répondre à la provocation de Moros. Il savait parfaitement qu’affronter un dieu pour le vaincre était chose quasi impossible pour lui. Mais les traits du visage de son ancien compagnon, Ménélas du Cancer, le motivaient à poursuivre le combat. Non, il ne devait pas désespérer et perdre espoir. Même s’il n’avait aucune chance de tuer le dieu de la Mort, il pouvait au moins espérer réveiller le chevalier qui sommeillait sans doute encore en lui ! Les deux failles qu’il avait causées à l’aide des roses rouges puis noires lui donnaient envie d’aller jusqu’au bout. Il prit donc une décision, tandis que Moros déployait autour de lui, à nouveau, son cosmos divin, puissant et menaçant.


Moros : Tu as l’air décidé, chevalier…et il vaut mieux pour toi, car il te reste peu de temps à vivre !
Alrisha : Ménélas !! Je vais te sortir de là…grâce à ceci !!


Et Alrisha fit apparaître, du bout de ses doigts, une magnifique et somptueuse rose d’un blanc éclatant, que personne, pas même Athéna, n’avait jamais vu auparavant.


Moros : Mais !! Encore une rose ?? Qu’espères-tu encore me faire ??
Alrisha : Cette rose blanche, personne ne peut l’éviter…elle est mortelle pour celui avec qui elle entre en contact…elle va venir se ficher dans ton corps, et se remplir peu à peu de ton sang, pour prendre une teinte rouge…lorsqu’elle sera totalement rouge, ton cœur s’arrêtera de battre…dans ton cas, je l’espère, le chevalier du Cancer renaîtra de ce corps dans lequel tu l’avais emprisonné !!
Moros : Imbécile…quelle stupidité de ta part pour penser qu’une telle chose puisse être possible…
Alrisha : J’ai pourtant déjà réussi à percer deux fois ta défense à l’aide de mes roses…celle-ci est la plus puissante de toutes mes armes…tu es le premier adversaire contre lequel j’en fais usage !!
Moros : Et le dernier !! Meurs, Poissons !! Calice Divin !!
Alrisha (emporté par le souffle de vent) : Rose de la Mooooorrrrttt !!!
Athéna : Alrisha !!


Ce fut un tourbillon déchaîné qui emporta le chevalier des Poissons en le soulevant du sol sans qu’il ne puisse rien faire. Athéna elle-même dut s’abriter derrière son bouclier pour ne pas risquer d’être emportée à son tour. Alrisha ne vit pas ce qui se produisait à l’origine du tourbillon. La puissante rose blanche remontait le courant d’air comme un poisson nageant à contre-courant, en se rapprochant de Moros, de plus en plus dangereusement…arrivée à quelques centimètres à peine du cœur du dieu, elle se figea sur place…puis fit demi-tour, violemment, à vive allure, vers le chevalier des Poissons, qui gisait maintenant au sol, terrassé, allongé sur le dos. Il eut à peine le temps de distinguer la fleur qui fonçait sur lui. Son arme se retournait contre lui. Il n’avait rien put faire…
Il y eut un petit bruit de piqûre, aussi léger qu’un bruissement de vent. La rose blanche avait pénétré et percé le plastron de l’armure d’or des Poissons, et se remplissait assez vite de rouge, pour lui donner une nouvelle teinte…Athéna se précipita, mais il n’y avait déjà plus rien à faire.


Alrisha (se regarde agoniser) : Aggh...A….Athénaaaa….
- Alrisha !! Maître Alrisha !!
Alrisha : Cette voix…tu es… ??! Nerval… ??!!
Nerval : Oui, mon maître…nous voilà réunis…
Alrisha : Il..il ne faut pas !!


Mais les retrouvailles entre Alrisha et sa défunte élève, chevalier de la Rose, échappa à Athéna et à Moros. Alrisha, chevalier d’or des Poissons, n’était plus de ce monde. Athéna s’effondra sur le corps de son chevalier, en  se laissant gagner par quelques larmes de tristesse. Elle n’avait rien pu faire et avait assistée, impuissante, à la mort de l’un de ses plus puissants chevaliers…
Moros, lui, se tenait maintenant devant elle, à quelques mètres de là, et son visage avait repris son expression habituelle de froideur et de mépris.


Athéna : Grr…Moros !!
Moros : C’est fini pour lui !! Je te l’avait dit, voilà ce qu’il en coûte de provoquer la colère d’un dieu !! A présent, il n’y a plus que nous, tous tes chevaliers sont morts. C’est un combat entre toi et moi !!
Athéna : Très bien, puisque c’est ainsi, je ne te laisserai aucune chance de rédemption. Je vais t’enfermer, Moros !! T’enfermer pour longtemps !! (fait brûler son cosmos)
Et tu te trompes en affirmant que nous sommes désormais seuls…


En disant cela, plusieurs bras commençaient à bouger dans les décombres du champ de bataille. Plusieurs corps se remettaient en mouvement, derniers soubresauts de vie dans un paysage dévasté par les combats menés…des corps redressés émergèrent Doko, chevalier de la Balance, Iolaos, chevalier du Scorpion, et Hippolyte, chevalier du Verseau…un peu plus loin, presque côte à côte, c’était au tour de Adam, chevalier de l’Horloge, et Aritaki, chevalier de Pégase. Ces deux derniers étaient plus blessés que les autres, et leurs protections, bien moins puissantes, étaient presque entièrement réduites à néant. Seule la force de leur volonté les maintenaient encore tous debout…malgré la différence de cosmos évidente qui existait entre eux tous, cinq nouveaux chevaliers entourèrent à nouveau la déesse Athéna.


Athéna : Je ne suis pas seule…plusieurs chevaliers du Zodiaque se sont encore relevés…et même s’ils sont les derniers, nous nous battrons, ensemble…et nous t’enfermerons !! Moros !!
Moros (pensant) : Mmm…encore cinq chevaliers…et ces cosmos…quelle détermination…peut-être vaut-il mieux que…
(à Athéna) Très bien…je t’avais dit que ce combat ne regardait plus que toi et moi, Athéna…et comme Thanatos et Hypnos te l’avaient dit tout à l’heure, ça m’ennuie terriblement de devoir me salir les mains à tuer un à un tes chevaliers…par conséquent, je vais employer l’un des moyens qui me restent…
Doko : Comment ça ?? Aurais-tu peur de nous affronter encore, Moros ??
Moros (lève les bras) : Spectre du dragon…que tu es stupide…si tu avais choisi le bon côté, tu aurais compris…
Venez à moi, dieux impériaux !!


Des deux mains levées de Moros, un éclair jaillit à l’horizontale et parcourut le ciel d’est en ouest, en éclairant d’un coup la montagne comme si le jour s’était levé, puis le calme retomba quelques instants. Lorsque la nuit fut totalement retombée, deux autres éclairs, cette fois verticaux, s’abattirent tout près des cinq chevaliers survivants, en les effrayant sans les menacer. A l’endroit où les éclairs étaient tombés, se tenaient maintenant deux êtres, tout de noirs vêtus, avec une cape noire dans le dos, sans armure. Le premier était un homme aux traits asiatiques, aux cheveux noirs mi-longs et à la moustache longue et fine. Le deuxième était une femme au grand chignon élégant, qui lui ressemblait beaucoup. Athéna parut totalement surprise : à l’évidence, elle ne les avait jamais vus, tout comme la plupart des chevaliers. Seul Doko reconnut très vite l’homme parmi les deux êtres.


Doko : Quoi… ?? Mais…Fu Xi ??
Fu Xi : Nous revoici, Doko du Dragon…
Doko : Et cette femme alors…Nu Güa ??


Mais, avant que les autres n’aient eu le temps de comprendre qui ils étaient et ce qu’ils faisaient là, Moros reprit la parole.


Moros : Je suis désolé de vous avoir fait revenir…mais vous savez ce que je souhaite. Effectuez la dernière tâche que je vous demande et vous pourrez régner aux côtés de l’Auguste de Jade sur le nouveau monde qui émergera des décombres de cette Guerre Sainte…
Athéna : Je commence à comprendre…mais cette façon de te battre est déloyale. Non content d’avoir fait appel à deux autres dieux pour t’épauler dans cette bataille, avec Thanatos et Hypnos, tu essaies encore de faire pencher la balance de ton côté…en utilisant cette fois les subordonnés de celui avec qui tu t’es allié !!
Fu Xi !! Nu Güa !! L’Auguste de Jade est un dieu pacifique, qui ne veut pas se battre, et vous le savez !! Vous n’êtes pas à la solde d’Hadès, alors laissez-nous nous battre !! Je vais vaincre Moros et vous retrouverez alors la quiétude qui était la vôtre avant que cette Guerre Sainte ne commence !!
Nu Güa (concentre un cosmos autour d’elle) : Tais-toi, femme stupide !!


D’un seul coup, sans prévenir, Nu Güa lança une rafale d’énergie par un simple mouvement du bras, sans prononcer d’incantation, qui balaya Athéna en arrière et la fit s’écraser dans les cailloux, en lâchant son précieux bouclier qui roula près de Moros. Les cinq chevaliers survivants, saisis d’effrois, accoururent auprès de leur déesse, sonnée par l’attaque.


Iolaos : Athéna !!
Athéna : Aghh…arrghh…ce n’est rien...mais...(regarde Nu Güa) Tu me traites de femme stupide…mais tu es aveuglée par l’envie, Nu Güa…devant la promesse que t’a faite Hadès, tu n’as pas su résister…il est encore temps pour toi et ton frère de renoncer à ce combat stupide ! Il n’est pas dans vos habitudes de vous battre…votre ennemi ne se trouve pas parmi mes chevaliers…il est à vos côtés !!
Moros (ne fait pas attention) : Allez !! Nettoyez-moi ce champ de bataille…et finissez-en vite avec ces cinq-là…plus vite en tout cas que ces deux idiots qui se sont laissés enfermer tout à l’heure !!
Aritaki : Une minute !! Nous sommes encore là, prêts à nous battre !! (concentre son cosmos)


Fu Xi : Qui es-tu, jeune impertinent  à l’armure brisée ?? Sais-tu à qui tu t’adresses ?
Aritaki : Je suis Aritaki, chevalier de bronze de Pégase !! Et je vais te combattre, s’il le faut !! (à la déesse) Athéna !! Vous pouvez affronter seule Moros en toute tranquillité !! Nous nous occupons de ces deux-là…
Athéna : Aritaki…
Doko : Il a bien parlé…Fu Xi !! Nu Güa !! Puisque c’est ainsi, battons-nous !!
Fu Xi : Je vais d’abord vous montrer ce qui vous attend, vous quatre, si vous me parlez sur le même ton que celui-là (montre Aritaki) C’est moi qui ait en partie donné naissance à l’humanité et il apparaît que vous ne méritez qu’une chose, c’est qu’on vous reprenne la vie qui vous a été donnée. L’Ecume de la Vie !!
Aritaki : Très bien !! Par le Météore de Pégase !!


Les deux cosmos s’entrechoquèrent en provoquant une explosion de lumière bleutée, toutefois, la différence naturelle entre le dieu d’un côté et le chevalier de bronze de l’autre, apparut très nettement. Pourtant, Aritaki ne s’était pas effondré sur le sol, et tentait, à la hauteur de ses moyens, de contenir toute la puissance de Fu Xi entre ses mains !! Une boule de lumière, infiniment dense et brûlante, était logée entre les paumes de ses deux mains, et le chevalier de Pégase grimaçait douloureusement, mais se tenait toujours debout.


Aritaki : Arrghh…agghh…
Fu Xi : Imbécile !! Si tu voulais mourir tout de suite, tu ne t’y prendrais pas mieux autrement !!


Aritaki lâcha prise, les brûlures sur ses mains étant trop vives. Une nouvelle entaille se forma dans le reste de son plastron, d’où coula un filet de sang, et le malheureux chevalier s’effondra au sol. Doko et les autres essayèrent d’accourir.


Fu Xi : C’est ce qu’il en coûte de…mais…Ohh !!


Fu Xi regarda le bout de ses doigts et y aperçut une égratignure d’où coulaient quelques gouttes de sang. L’un des météores de Pégase avait atteint le dieu et l’avait touché !! Même très faiblement atteint, Fu Xi se mit aussitôt dans une colère noire et se rapprocha à grands pas du chevalier de bronze, qui gisait au sol sans réaction.


Fu Xi : C’est…c’est une chose impardonnable !! (concentre son cosmos) Pour la peine, tu endureras les pires souffrances dans ton agonie…Meurs !!!
Athéna : Nooonn !!


Mais, au moment où Fu Xi allait abattre sa main sur Aritaki et l’achever avec la plus grande facilité, un souffle de vent caressa le visage de toutes les personnes présentes, en leur faisant tourner la tête vers l’origine du vent. Trois boules de lumière s’étaient formées dans le ciel, et descendaient lentement vers le sol. En touchant celui-ci, trois êtres se matérialisèrent…deux d’entre eux portaient une armure dorée, et le troisième une autre toute blanche, réplique identique de l’une des deux premières.
Sion, Jason et Janus avaient survécu à l’emprisonnement de Thanatos et Hypnos.


Athéna : Vous êtes vivants !!
Moros (moue mécontente) : Mmm…
Janus : Oui…c’est presque miraculeux…nous avons réussi à enfermer Thanatos et Hypnos…ils sommeilleront pour toujours dans une boîte perdue, que, je l’espère, personne ne retrouvera jamais…mais, alors que je devais périr, enfermé avec eux dans un monde parallèle, mon maître Ivan, l’ancien Grand Pope, m’est apparu en songe et m’a permis, même par-delà la mort, de trouver le chemin pour regagner ce monde…
(montre les deux autres) Quant à Sion et Jason, ils ont résisté brillamment à l’aspiration de la technique ultime des Gémeaux…
Doko : Mais alors…Siddartha…
Janus : Oui !! Malheureusement, pour enfermer Thanatos et Hypnos, il fallait qu’au moins l’un de nous se sacrifie pour maintenir le sceau…le chevalier de la Vierge est mort héroïquement, dans le sacrifice de sa vie…
(regarde tout le monde) Mais le combat n’est pas fini. Nous sommes encore assez nombreux pour aider Athéna !!
Moros (lassé) : Peu m’importe que vous soyez encore cinq, dix ou vingt à vous tenir debout…vous allez vivre vos derniers instants. Allez ! Fu Xi et Nu Güa !! Finissez-en, et vite !! Quant à toi, Athéna…à nous deux !!


La scène du combat prit une nouvelle configuration. Plusieurs affrontements distincts se formèrent presque spontanément : Janus, Sion et Jason avaient compris qu’Hadès avait fait appel à deux nouveaux dieux, et rejoignirent Doko et les autres pour leur prêter main forte, tandis qu’Athéna s’isolait un peu plus loin, devant la pagode de l’Auguste de Jade, seule face à son ennemi de toujours. Huit chevaliers survivants se tenaient encore debout devant les deux dieux impériaux. Trois combats distincts eurent lieu : Doko, Janus, Aritaki et Adam affrontaient Fu Xi d’un côté, tandis que les deux chevaliers du Bélier, Iolaos et Hippolyte affrontaient pour leur part sa sœur Nu Güa.


Fu Xi : Quatre chevaliers pour moi seul…j’en suis flatté…mais, malheureusement, comme vous l’a dit Moros, vous allez vivre vos derniers instants…à commencer par celui-là !! (montre Aritaki)
Aritaki (se relève péniblement) : Arrghh…Fu Xi…Le combat n’est pas fini.
Doko : Aritaki, laisse-le, et repose-toi un instant…je vais m’occuper de lui. Je vais me battre, Fu Xi, même si tes pouvoirs sont mille fois supérieurs aux miens…
Fu Xi : Tu ne vas pas te battre longtemps dans ce cas !
Doko : Nous verrons bien !! Par les Cent Dragons Sacrés de Rozan !!


Des dizaines de dragons jaillirent du poing brandi de Doko et se précipitèrent sur leur cible à abattre…mais, au moment crucial, ils se heurtèrent à un mur invisible, et la plupart tombèrent au sol, frappés de plein fouet, en disparaissant aussitôt.


Doko : Aghh !! Il a bloqué mon attaque !
Janus : Attention, Doko !!
Fu Xi (violemment) : L’Ecume de la Vie !!
Doko : AAArrggghh !!!


Doko fut violemment projeté en arrière et il ne dut son salut qu’à son armure d’or ; le dieu avait manifesté un cosmos d’une grande puissance et hostilité, qui n’était pas sans lui rappeler celui de Moros lui-même. Aritaki et Adam avaient perdu l’équilibre ; seul Janus restait debout, devant son adversaire, sans avoir été inquiété.


Fu Xi : Tu as résisté à l’Ecume de la Vie ?? Quel est ce prodige ?
Janus : Ton attaque a beau être divine, elle ne fait appel qu’à la puissance physique que tu dégages…voyons ce que tu feras face à ma propre technique, à présent !! Par l’Explosion Galactique !!


Fu Xi tendit les deux bras joints devant lui et ouvrit la paume des mains pour y contenir l’attaque du chevalier d’or. Bien qu’une pluie de météorites semblait s’abattre sur lui, le dieu ne fut nullement touché, comme si les projectiles étaient naturellement déviés de leur trajectoire en se rapprochant de lui.


Fu Xi : Reçois ta propre attaque, à présent !! L’Explosion Galactique !!
Janus (terrifié) : QUOI ??? Arrrgghhhh !!


Tout se passa si rapidement que Janus n’eut pas le temps de comprendre ; juste celui de sentir sa propre technique de combat se retourner contre lui !! Il retomba violemment sur une étendue caillouteuse, tête la première, et sembla perdre ses esprits un instant. Fu Xi marcha calmement près de lui et s’adressa alors à lui, bras croisés.


Fu Xi : Tu devrais le savoir, pourtant…vous devriez tous le savoir, désormais…c’est ce qui arrive lorsqu’on attaque un dieu…sa technique se retourne contre soi !! Vous pourrez me lancer toutes les attaques que vous voudrez, vous ne parviendrez jamais à m’atteindre…
Aritaki (se relève) : Pourtant…tout à l’heure…pendant une fraction de seconde…(brûle son cosmos) J’y suis parvenu !!
Fu Xi : Ah oui, j’oubliais…tu es toujours en vie…j’avais dit de commencer par toi…c’est donc ce que je vais faire !!
Aritaki : Par le Météore de Pégase !!


Aritaki avait poussé son cosmos jusqu’à son paroxysme ; jamais il n’avait semblé si puissant et lumineux, en dépassant, depuis bien longtemps déjà, le niveau du chevalier de bronze qui était le sien à l’origine. Pourtant, Fu Xi n’eut aucun mal à bloquer tous les météores, un à un, en bougeant les mains à vive allure. Chaque météore provoqua une petite étincelle blanche en heurtant les mains du dieu, qui ne bougea pas d’un cil.


Fu Xi : C’est tout ce que tu as à me proposer ?? Meurs !! Ecume de la Vie !!
Doko (se relève) : Par la Colère du Dragon !!


Doko surprit l’attaque du dieu en attaquant à son tour, mais Aritaki fut malgré tout projeté loin en arrière, tout près du Puits aux Morts, qui ne se trouvait plus très loin de là ; en retombant, l’un de ses bras glissa sur le bord du Puits en y pendant dans le vide. L’attaque de Doko, en surprenant son adversaire, avait eu pour effet de diminuer l’intensité de l’Auguste Châtiment, sans quoi le chevalier de bronze de Pégase aurait été tué sur le coup.
Doko se mit en position de combat face à Fu Xi, tandis qu’Aritaki gisait sans connaissance, un peu plus loin.


Fu Xi : Cette attaque…c’est celle du chevalier du Dragon…
Doko : Oui, et elle reste la mienne, même avec une autre armure sur les épaules ! Ton adversaire, désormais, c’est moi !!
Fu Xi : Quel dommage…j’allais tuer très rapidement le chevalier de Pégase…à présent, tu m’obliges à le laisser souffrir inutilement avant qu’il ne passe de vie à trépas.  
Doko : Peu m’importe !!
Janus (revient près de lui) : Nous sommes des chevaliers d’or…nous n’abandonnerons pas le combat…
Fu Xi : L’autre jour, j’ai infligé une correction à l’un d’entre vous…le chevalier de la Vierge avait eu le toupet de me défier en duel…il s’en est fallu de peu pour que je me débarrasse de lui…lequel d’entre vous veut être le suivant ?
Janus : Lors d’une précédente bataille que nous avions menée, nous avions dû affronter le dieu Asclépios…et bien que ses pouvoirs eussent été sans commune mesure avec les nôtres, j’étais parvenu à le vaincre…
Fu Xi : Asclépios ? Qui est-ce ?
Janus : C’est le fils du dieu Apollon…et il n’est désormais plus de ce monde…alors si j’ai accompli un miracle ce jour-là, j’en accomplirai un autre aujourd’hui, cette nuit, avec toi !!
Fu Xi : Assez parlé…tu me fatigues !! Ecume de la Vie !!


Mais le dieu avait déjà fait usage de la même technique à plusieurs reprises, et Janus avait eu l’occasion, déjà, de pouvoir l’analyser un peu. Lorsque la boule lumineuse d’énergie s’abattit sur Janus, celui-ci ne bougea pas d’un iota. L’attaque lui traversa le corps et ressortit de l’autre côté, en continuant sa route et s’évanouissant dans le vide !!


Fu Xi : Mais !! Qu’est-ce que…
Janus : Alors, as-tu perdu ta cible, Fu Xi ?


Le chevalier d’or des Gémeaux s’était matérialisé en quatre personnes distinctes, distantes de quelques mètres les unes des autres, et l’attaque de Fu Xi avait traversé l’un des faux Janus.


Fu Xi : Je vois…dans ce cas, je vais m’y prendre autrement…L’Ultime Savoir !!


Des caractères chinois brillèrent dans les airs d’une lumière blanche aveuglante…Un souffle de vent surpuissant s’abattit sur le sommet du Mont Kunlun…le souffle grandit et devint une tempête, puis bientôt un véritable ouragan…la puissance qu’il dégageait était si grande que tout le monde perdit pied et s’envola dans les airs ; les quatre chevaliers des Gémeaux se matérialisèrent à nouveau en un seul, et tout le monde vint s’écraser au sol ; le chevalier de Pégase, qui ne bougeait déjà plus, le chevalier de la Balance et Janus à ses côtés. Tous les trois ne bougeaient plus et du sang était visible autour du visage renversé du chevalier des Gémeaux. Aritaki, toujours inconscient, était retombé exactement au même endroit qu’auparavant, et gisait près du Puits aux Morts, un bras pendant dans le vide du puits. Il ne lui manquait plus que quelques centimètres pour glisser de manière fatale et tomber pour de bon…


Fu Xi : J’aurais dû commencer par là…avec vos blessures, si je vous précipite tous dans le vide, vous n’aurez aucune chance de pouvoir revenir du Puits aux Morts…je vais donc commencer par celui-là (regarde Aritaki). Allez ! Meurs !! (lance le pied vers lui)
Adam : A…attends…
Fu Xi (se retourne) : Quoi ??


Le chevalier d’argent de l’Horloge, le visage en sang, et l’armure totalement éclatée, s’était relevé, seul, et se remettait, en tremblant, dans une position de combat aussi déterminée que désespérée.


Fu Xi : Quoi ?? Tu n’en as pas encore assez ?? Tu veux encore te battre ?
Adam : Je suis un chevalier d’Athéna…il n’est pas dans mes habitudes d’accepter la défaite quand je peux encore me battre !! En garde, Fu Xi !!
Fu Xi : Très bien, comme tu voudras !! Mais tu vas t’infliger des souffrances inutiles…tu aurais pu mourir tout de suite, sans souffrir !!
Adam : Nous verrons bien !! L’Evasion des Horloges !!


Adam se mit à tourbillonner à toute vitesse autour de son adversaire jusqu’à devenir invisible, puis ne plus être qu’une langue de feu tournant à un rythme effréné. Fu Xi essaya de percevoir ses mouvements, qui ne pouvaient dépasser une grande vitesse…pourtant, les déplacements échappaient à sa perception, et il ne parvenait pas à voir autre chose qu’un fil doré tourbillonnant autour de lui…d’un coup, des petites boules de feu jaillirent de tous les endroits du cercle en même temps…le dieu fut assailli et ne pouvait échapper à l’étau qui se resserrait…
Il y eut une explosion de lumière ; Fu Xi croisa les bras pour se protéger, et Adam cessa de tourbillonner lorsque ses boules de feu touchèrent leur ennemi. Il y avait un épais nuage de poussière dans lequel on ne distinguait plus rien. Puis le dieu apparut : sa cape était déchirée par endroits, et son visage était plein de poussière, mais il n’était nullement blessé. Par contre, un sentiment de grande colère était visible dans ses yeux.


Fu Xi : Grr…comment as-tu osé ?
Adam : Tu crois pouvoir échapper sans cesse à nos attaques répétées ? Mais mon attaque de l’Evasion des Horloges ne fait pas que te lancer des boules de feu comme tu l’as vu…elle comprime et ralentit la perception du temps qui s’écoule !! C’est pourquoi ma vitesse t’a parue plus élevée que ce que tu croyais, et que tu n’as pas pu y échapper !!
(brûle son cosmos) Mais je promets de te frapper plus durement encore à la prochaine attaque…dussé-je y laisser la vie, je t’emmènerai avec moi !!
Fu Xi : Voyez-moi ça !! Allez, ça suffit, meurs !! L’Ecume de la Vie !!


Adam ne put cette fois rien faire et fut balayé comme un fétu de paille ; il retomba tout près d’Aritaki, non loin du Puits aux Morts ; et manqua d’y sombrer à son tour. Doko et Janus, un peu plus loi, gisaient eux aussi au sol, sans connaissance…
Un peu plus loin, près de la grande Pagode de l’Auguste de Jade, Athéna affrontait Moros dans un combat très disputé ; les deux dieux ne faisaient plus que se lancer des attaques violentes et physiques : lorsque Moros attaquait, Athéna réfléchissait chacun des coups à l’aide de son puissant bouclier, tandis que Moros contenait, à mains nues, la puissance du Châtiment de l’Olympe dont Athéna faisait maintenant usage. Sans que l’un ou l’autre ait l’avantage, le combat semblait pouvoir se poursuivre encore très longtemps.
Un peu plus loin, cette fois au milieu du champ de bataille, les chevaliers du Bélier, du Scorpion et du Verseau faisaient face à une autre déesse, Nu Güa, la sœur de Fu Xi.


Sion : Voici une puissante adversaire…mais nous avons réussi à enfermer Thanatos et Hypnos. Il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas rééditer ce miracle !
Nu Güa : vous êtes décidément bien tels que Fu Xi m’avait décrit les humains d’aujourd’hui…fatigants, arrogants, et inconscients…
Iolaos : Tu seras moins sûre de toi lorsque nous t’aurons touchée ! Je n’ai habituellement pas l’habitude de porter mes coups contre une femme, mais, cette fois, si l’avenir de cette terre l’exige, alors…Par l’Aiguille Ecarlate !!


Un rayon de lumière rouge s’échappa du doigt tendu de Iolaos en filant vers la déesse de l’Humanité. Mais celle-ci ferma simplement les yeux, sans bouger, et le rayon parut s’évanouir dans les airs en éclatant d’un coup. D’un seul coup, Nu Güa rouvrit les yeux et le rayon réapparut en faisant demi-tour vers Iolaos. Le chevalier du Scorpion ne pouvait plus bouger, pétrifié par une douleur qu’il n’imaginait pas si grande ; son visage prit une expression d’immense souffrance.


Iolaos : Agghhh !!! AAArrghhh !! (s’effondre au sol)
Hippolyte : Iolaos !!
Nu Güa : N’aie crainte, il n’est pas encore mort…mais ça ne saurait tarder…il a juste été un peu…surpris de recevoir sa propre attaque…à voir l’expression de son visage, il semble bien que c’était la première fois d’ailleurs !
Hippolyte : Je n’ai pas peur de me mesurer à toi…ni de perdre la vie dans cet ultime combat…La victoire d’Athéna est en route, j’ai confiance ! Par l’Exécution de l’Aurore !


Le chevalier du Verseau généra un souffle froid surpuissant entre ses deux mains puis l’abattit sur Nu Güa, qui ne bougea toujours pas…elle ferma à nouveau les yeux, dans une expression de sérénité presque inquiétante. Le fluide glacé fonça sur elle et se heurta, à nouveau, à une sorte de barrière invisible dans les airs. Mais, dans le même temps, Hippolyte n’avait pas relâché son attaque et continuait d’exercer une puissante pression de ses deux mains pour tenter de percer la barrière invisible. Les muscles de ses bras, usés par les années passées, se contractèrent à la limite se rompre, et le chevalier du Verseau serra les mâchoires…puis, à la surprise de tous, le fluide bleuté craqua finalement le mur qui le bloquait et s’abattit sur Nu Güa ! La déesse de l’Humanité fut engloutie dans une avalanche de glace, qui la fit disparaître puis recouvrir d’une épaisse couche de glace. Prisonnière d’un énorme cube glacé, la déesse restait immobile, les yeux et la bouche grands ouverts d’étonnement. Sion et Jason étaient admiratifs quoique circonspects.


Sion : Hippolyte…tu as réussi… ??!
Jason : Mmm…Nu Güa n’est pas morte…nous devons profiter qu’elle ne puisse plus se défendre…pour l’envoyer dans l’autre monde, comme Thanatos et Hypnos…
Sion : Mais nous avons déjà utilisé votre boîte de Pandore…il n’y a plus d’endroit où nous pourrions…


Mais, pendant qu’ils parlaient, une fissure se creusa le long du bloc de glace, puis deux, puis une multitude de failles qui craquelèrent peu à peu la surface en dessinant des toiles d’araignée gigantesques…les trois chevaliers d’or encore debout prirent une expression d’effroi et n’eurent pas le temps de reculer…d’un seul coup, le bloc de glace explosa et des milliers de minuscules fragments de glace jaillirent vers eux en se pulvérisèrent instantanément, les projetant violemment au sol tous les trois.


Sion, Jason et Hippolyte : Agghhhh !!!
Nu Güa : Imbéciles…comme je vous l’avais dit…si vous attaquez les dieux, ils vous renverront à chaque fois tout ce que vous leur envoyez…(à Hippolyte) Je dois admettre que tu te débrouilles un peu mieux que les autres et que ton fluide glacial a été assez puissant pour me retenir quelques instants…mais…
Hippolyte : Je…je n’en ai pas fini…avec toi…(se relève) Tant qu’un souffle de vie m’animera encore…je te combattrai !!
Nu Güa : Et tu espères sérieusement pouvoir me vaincre ? Dans ton état, en plus ? Tu as l’air plus âgé que tes petits camarades…tu résisteras moins longtemps à la puissance divine…


Mais Hippolyte ne répondit rien, comme s’il n’avait pas entendu les paroles de la déesse, ce qui était en fait la réalité, ses tympans crevés le rendant totalement sourd. Il se contenta de faire brûler son cosmos de toutes ses forces, prêt à attaquer à nouveau, sans démordre de la première fois.


Hippolyte : Par l’Exécution de l’Aurore !!
Nu Güa : Par le Fluide Vital !!


 Les deux attaques s’entrechoquèrent avec violence, tandis que Sion et Jason se relevaient et que Iolaos restait toujours au sol, comme inconscient. Cette fois, l’attaque lancée par Nu Güa ne laissa aucune chance à l’attaque du chevalier du Verseau, qui fut balayé comme une feuille morte pour aller s’écraser non loin de l’endroit où les deux chevaliers du Bélier s’étaient relevés. Sion et Jason ne purent qu’assister, impuissants, à la nouvelle déroute de leur compagnon.


Sion : Hippolyte !!
Nu Güa : Ne bougez pas, si vous ne voulez pas connaître le même sort…
Jason : C’est celui que tu nous réserves, de toute façon, non ?
Nu Güa : Absolument…mais si vous souhaitez que votre mort soit douce, vous devriez…aghh !!


Une vive douleur assaillit la déesse de l’Humanité : à la hauteur de sa taille, une violente piqûre glacée lui causa une vive douleur. Hippolyte avait réussi à atteindre Nu Güa, une fraction de seconde !


Nu Güa : Mais…comment ?? Son Exécution de l’Aurore m’aurait finalement… ??
Jason : Tu vois que nous pouvons te toucher !! A force de nous relever et de t’attaquer à chaque fois, nous parviendrons à te faire vaciller !!
Nu Güa : J’ai besoin de comprendre…(concentre son cosmos)
Sion : Mais… ?? Que vas-tu encore faire ?
Nu Güa (vers Hippolyte) : Réincarnation !!


Sans que Sion et Jason n’aient pu l’en empêcher, Nu Güa lança un rayon de lumière bleuté pas plus gros que celui de l’Aiguille Ecarlate, qui alla toucher le visage du chevalier du Verseau, désormais immobile sur le sol, et fit apparaître des cercles concentriques blanchâtres qui s’échappaient de son front. Sion et son maître ne comprirent pas ce qui se passait.
Pourtant, très vite, des images se formèrent dans une bulle de lumière qui flottait dans les airs…


C’était il y a longtemps, très longtemps, peut-être plus d’un siècle. Hippolyte, chevalier d’or du Verseau, était présent, dans une grande salle toute en pierre, sans fenêtres, le visage beaucoup plus jeune qu’aujourd’hui. A ses côtés, plusieurs chevaliers, d’or mais pas seulement, que Jason connaissait pour certains. Il y avait là Anatol, chevalier de bronze du Dragon, ancien maître de Doko ; Ivan, l’ancien grand pope et chevalier d’or des Gémeaux ; et deux chevaliers d’argent, de la Lyre et du Lézard, que Jason n’avait jamais vus. Un peu plus loin, les chevaliers du Taureau et du Cancer gisaient au sol, et, bien que ne pouvant plus se battre, paraissaient encore en vie. Plus loin encore, dans une autre pièce, Archinoald, chevalier d’or de la Balance, affrontait Rhadamanthe du Wyvern dans un combat acharné qui semblait échapper aux lois du temps et de l’espace, sans se soucier de ce qui se passait à côté.
Tous étaient blessés et, à leurs côtés, se trouvait une jeune femme, aux longs cheveux noirs, revêtue d’une puissante armure, tenant un sceptre à la main.
Athéna, deux siècles plus tôt !
Devant eux, leur adversaire de toujours…le combat prenait fin.


Athéna : Hadès, ça suffit. Presque tous tes spectres sont morts. Abandonne le combat !
Hadès : Athéna…tu n’as donc toujours pas compris…cette terre est de toute façon condamnée…
Athéna : Non, et tu le sais très bien !! Tant que des hommes seront prêts à la défendre et à se battre pour elle, alors le Mal que tu représentes ne pourra pas triompher…
Hippolyte : Athéna…l’heure est venue de lancer le dernier assaut. Détruisons le mal, et enfermons-le pour longtemps !!


Tous les chevaliers survivants, emmenés par Hippolyte, firent brûler leur cosmos simultanément, entourant Athéna qui, elle-même, fit un pas vers Hadès, qui se cachait sans nul doute sous les traits d’un des chevaliers d’or dont il avait emprunté le corps. Son visage paraissait beaucoup moins serein que ne l’était, aujourd’hui, celui de Moros : ici, en l’an 1556, Hadès était seul, totalement isolé, face à une douzaine de chevaliers qui avaient héroïquement survécu.


Hippolyte : Hadès !! Je vais t’enfermer dans le mur de glace éternelle…dont tu ne te réchapperas plus, au moins pendant longtemps !!
Hadès : Non !! Vous n’y parviendrez jamais…je ne vous laisserai pas faire !!
Hippolyte : Allez, avec moi !! PAR L’EXECUTION DE L’AURORE !!
Anatol : Par la Colère du Dragon !!
Ivan : Par l’Explosion Galactique !!
Chevalier de la Lyre : Le son de Corde Final !!
Chevalier du Lézard : La Capture du Lézard !!


Le cosmos d’Athéna enveloppa tous les autres et un gigantesque cosmos, mosaïque de toutes les énergies présentes cumulées, s’abattit sur Hadès qui fit brûler son cosmos comme il le put sans pouvoir résister à une telle déferlante. Au bout de quelques instants, lorsque le calme revint dans la pièce, le dieu de la Mort gisait, pétrifié, dans un immense bloc de glace transparent qui trônait en lieu et place du siège impérial où Hadès s’asseyait habituellement. Au bout de quelques secondes, un sceau en parchemin se matérialisa au pied du bloc de glace, avec les cinq lettres grecques composant le nom d’Athéna.
Tous les chevaliers survivants tombèrent au sol, à genoux, épuisés par la débauche d’énergie, tous sauf Hippolyte, qui se tenait toujours debout, fièrement, aux côtés de sa déesse.


Athéna : Hippolyte…chevalier du Verseau…tu as réussi…
Hippolyte : Oui…grâce à vous, déesse Athéna !!
Athéna : Hadès restera désormais enfermé dans ce bloc de glace éternelle…il ne fondra jamais, du moins pas tant que le sceau ne parvienne à se rompre…dans plusieurs siècles, j’espère…


Les images défilèrent à nouveau à toute vitesse…et le mont Kunlun réapparut, éclairé par la pleine lune, à nouveau en 1743.


Nu Güa : Alors c’était donc ça…tu as survécu à la dernière Guerre Sainte…et à cette époque, avec l’aide d’Athéna, tu avais réussi à emprisonner Hadès dans un bloc de glace !!
Jason, ému : Hippolyte !!


Mais le chevalier du Verseau, allongé au sol, ne bougeait toujours plus. Seuls Jason et Sion se tenaient encore debout, capables de se battre. Encore émus par les images qu’ils venaient de découvrir sur le dernier combat sacré, ils firent brûler tous les deux leurs cosmos dorés, puissants et presque identiques. Celui de Sion surpassait désormais légèrement celui de son maître.


Nu Güa : Qu’espérez-vous encore, tous les deux ??
Jason : Nous battre, bien sûr !! Prend ça, Nu Güa !! (avec Sion) Par le Tourbillon Etoilé !!!


L’attaque fut plus puissante que jamais, et les deux chevaliers avaient poussé leurs deux cosmos jusqu’à leur paroxysme. Mais Nu Güa concentra cette fois le sien, décidée non seulement à se défendre elle aussi, mais aussi à attaquer.


Nu Güa : Par le Fluide Vital !!


L’attaque de la déesse surpassa rapidement les deux cosmos pourtant cumulés de Sion et de Jason, qui virent revenir vers eux les boules d’énergie qu’ils avaient lancées contre la déesse de l’Humanité. Ils allèrent s’écraser très lourdement au sol, sans véritablement comprendre comment ils pouvaient être si impuissants, eux, des chevaliers d’or.


Sion : Aghh…quelle douleur…
Jason : Nous avons tout essayé, tout tenté…il n’y a rien à faire…
C’est sans espoir !!
Nu Güa : Vous commencez enfin à comprendre ?? Tout à l’heure, en enfermant, par miracle, Hypnos et Thanatos dans une dimension parallèle, vous avez utilisé toute l’énergie qui vous restait…en d’autres termes, vous n’avez plus aucune force pour vous battre…vous êtes comme des enfants, à la merci de votre adversaire…(brûle son cosmos) Et Moros va pouvoir terminer, tranquillement, le combat qu’il livre en ce moment contre Athéna…


Tandis que Nu Güa concentrait son cosmos, sans doute décidée à donner le coup de grâce aux deux chevaliers du Bélier qui gisaient au sol, épuisés, sans pouvoir bouger, Athéna, plus loin, affrontait toujours Moros dans un combat acharné dans lequel elle utilisait maintenant la totalité de son cosmos divin, comme elle ne l’avait encore jamais fait. Elle avait lancé plusieurs fois son Châtiment Divin contre le dieu de la Mort, que celui-ci avait contré à chaque fois ; de même, lorsque Moros lançait le Calice Divin, Athéna le bloquait systématiquement à l’aide de son bouclier. Mais l’usure commençait à se faire sentir et, tôt où tard, l’un des deux adversaires finirait par lâcher le premier ; il ne faisait nul doute pour les chevaliers survivants qu’il fallait encore se relever pour aller aider la déesse dans son ultime combat.
Mais Nu Güa garda toute son attention sur sa mission qui était d’éliminer les derniers chevaliers survivants. Elle concentra une boule d’énergie dans le creux de sa main, puis leva celle-ci au-dessus de Sion et de Jason.


Nu Güa : J’ai été assez patiente jusqu’ici…mais maintenant, c’est fini pour vous. Mourrez !!
Iolaos : Par l’Aiguille Ecarlate !! 
Nu Güa (touchée par surprise) : Agghhh !!


Pour la première fois, la déesse de l’Humanité vacilla sur le côté, sans avoir eu le temps de lancer sa dernière attaque contre Sion et Jason. Iolaos du Scorpion était parvenu à se relever et, contre toute attente, avait lancé à nouveau le venin de l’Aiguille Ecarlate, cette fois avec succès. Nu Güa se tordit de douleur et tomba sur le côté, la main sur son ventre, là où Hippolyte l’avait touchée peu avant.


Iolaos : Alors ?? Ca fait mal ?? C’est ce pouvoir dont tu te moquais tout à l’heure…et ce n’est qu’un début. Je vais te faire souffrir, de plus en plus, jusqu’à ce que tu te rendes vraiment compte de ce qu’est le pouvoir des plus puissants chevaliers d’Athéna…les chevaliers d’or !!


Joignant le geste à la parole, Iolaos lança aussitôt les deuxièmes et troisièmes coups de l’aiguille écarlate, qui atteignirent à nouveau la déesse, avec une facilité pour la moins étonnante. Nu Güa s’effondra au sol, et sa vision commença à se troubler.


Nu Güa : Mais…comment ?? Je suis…une déesse…tu ne peux pas…
Iolaos : Parfois, en temps de guerre, lorsque la situation l’exige, les hommes de cette terre dont capables d’accomplir des miracles…et je veux y croire, aujourd’hui…je veux continuer à croire à une possible victoire d’Athéna…aussi…si tu acceptes de renoncer à cette guerre sainte, qui a déjà fait couler tant de sang, je te laisserai partir…
Retourne, avec ton frère Fu Xi, dans le monde d’où vous venez !! Et laissez les hommes disposer de cette terre comme ils l’ont toujours fait !!
Nu Güa : Tu plaisantes, j’espère…(se relève) : L’Auguste Plainte !!
Iolaos : Aghhh !!!


Sans pouvoir se défendre, Iolaos fut projeté en arrière par la nouvelle attaque de la déesse, plus puissante encore que la première, et les plaies de ses blessures lui causèrent à nouveau de vives douleurs en se réveillant. De son seul œil encore valide, au sol, il regarda Nu Güa marcher vers lui calmement, l’air déterminé.


Nu Güa : Effectivement, comme tu l’as dit, c’est un véritable miracle pour toi d’être parvenu à me toucher avec l’Aiguille Ecarlate…je t’ai un peu sous-estimé mais il est temps que ce combat prenne fin, et que vous n’ayez plus aucune chance, ni toi ni les autres, de vous relever…(concentre son cosmos) Je vais te tuer, de ce coup, Scorpion… !!
- A…attends…


Hippolyte du Verseau venait de se relever, une nouvelle fois, et de se remettre en position de combat devant Nu Güa, en brûlant tout le cosmos dont il était encore capable. Mais son épuisement était visible, et seule la puissance de sa cosmo–énergie le maintenait encore debout : il savait qu’il menait son ultime combat et qu’il n’y survivrait sans doute pas.


Nu Güa : Alors, tu t’es finalement relevé, toi aussi ?? Mais vous auriez déjà dû comprendre, tous les deux…vous allez augmenter la souffrance de votre agonie inutilement, plutôt que de périr doucement, et de vous éteindre peu à peu…
Dans tous les cas, c’est la mort qui sera au bout du chemin !!


Mais Hippolyte n’eut aucune réaction à ces parole, ce que remarqua cette fois Nu Güa.


Nu Güa : Que me vaut ce regard, Verseau ?? Tu veux donc que je te répète ce que je viens de dire ?
Hippolyte : Ne te fatigue pas à me parler, je n’entends de toute façon rien de ce que tu me dis, déesse dont je ne connais même pas le nom…tout ce que je peux te dire, c’est que je ne me laisserai pas mourir…avant de t’avoir vue périr en premier sous mes yeux !! PAR L’EXECUTION DE L’AURORE !!


Une nouvelle fois, l’attaque d’Hippolyte, surpuissante, fonça sur Nu Güa, qui tenta de résister sans riposter, en utilisant le même mur de protection que la première fois. Mais, dans le cosmos d’Hippolyte, d’autres énergies semblèrent se mêler à la sienne. Des roses rouges jaillissaient à présent, en même temps que la glace ! Lorsque Nu Güa remarqua cette curiosité, le mur de protection se craquela et la déesse fut projetée en arrière, cette fois beaucoup plus violemment que la première fois. Elle se releva en tremblant, son chignon défait, le visage maculé de sang, encore sous le choc de ce qui venait de se passer.


Nu Güa (essuie son visage) : Comment…as-tu pu…as-tu osé…
Hippolyte : Je vais te dire une chose…Thanatos et Hypnos, en comparaison, étaient plus terribles que toi et ton frère !!
Nu Güa : Comment oses-tu… !! Mais…ce n’était pas que ton pouvoir…ces roses…
Iolaos : L’âme des chevaliers morts au combat est encore présente pour nous prêter main forte…
Nu Güa : Quoi ??
Iolaos : Alrisha des Poissons a perdu la vie dans la bataille…mais il nous adresse encore le sursaut de son âme, et par-delà la mort, il essaie encore de nous aider !!
Nu Güa : C’est stupide !! Hadès est le dieu qui commande la mort…il ne permettrait jamais une telle chose…
Iolaos : Voyons comment tu te débrouilles face à ça !! Les Pinces Fatales !!


Iolaos décida contre toute attente de changer de technique de combat, et un gigantesque scorpion apparut dans son dos, prêt à pincer la déesse pour lui inoculer son venin mortel…il savait qu’il n’avait que peu de chances d’y parvenir. Pourtant, en même temps qu’il attaquait, il sentit que d’autres forces se ralliaient subitement à la sienne. Aux côtés du scorpion, un puissant lion apparaissait à présent, la gueule grande ouverte, de même qu’un taureau, la tête baissée, les cornes en avant !!


Nu Güa : Mais qu’est-ce que c’est que…plusieurs cosmos ?? Mais…aghhhh !!!


Une nouvelle fois, Nu Güa alla s’effondrer au sol. Iolaos et Hippolyte, seuls à se tenir encore debout, retinrent leur souffle…plus loin, le corps de Gassama du Taureau, déjà blanchi et refroidi par la mort, n’avait pas bougé d’un millimètre, pourtant les deux chevaliers avaient senti son cosmos venir les aider au moment fatidique, une dernière fois, lui aussi. De même que Samsom du Lion depuis les Limbes des Enfers.
Nu Güa se releva encore, plus rapidement encore, mais l’expression de son visage avait cette fois totalement changé. Son air de froideur sereine n’était plus qu’un souvenir ; ses yeux étaient rouges de colère, comme s’ils jetaient des éclairs, et ses cheveux, décoiffés et ébouriffés, lui donnaient presque un air de furie. Son cosmos brûlait comme jamais auparavant, mais ce n’était plus comparable avec la force qu’elle avait utilisée jusqu’ici. Il paraissait aussi puissant que celui d’Athéna, avec de l’hostilité en plus.


Nu Güa : Mi…misérables…vous allez me le payer…
Hippolyte : La colère…nous avons réveillé la colère d’un dieu…d’une déesse !!
Iolaos : Quoi ??
Hippolyte : C’est la pire chose qui puisse arriver…réveiller la colère d’un dieu a des conséquences incalculables…elle n’est plus contrôlable !!
Iolaos : Mais… !! Hippolyte… !!


Le chevalier du Verseau paraissait terrifié par ce qu’ils venaient de faire, et se demandaient comment ils pourraient désormais lutter à armes égales…le cosmos de Nu Güa augmentait à vue d’œil…plus loin, près de la pagode de l’Auguste de Jade, Moros et Athéna, qui avaient perçu ce qui s’était passé, avaient interrompu leur combat un instant pour regarder ce qui se passait…de même que Fu Xi, qui s’apprêtait à en finir avec ses quatre adversaires.


Hippolyte : Iolaos…si la colère de cette déesse explose, alors la terre toute entière sera menacée…il faut prendre une décision, et vite !!
Iolaos : Mais…que pouvons-nous faire ??
Hippolyte : Nous devons unir nos cosmos, nos vies…une dernière fois…tant pis si nous ne survivons pas à cet ultime assaut !!
Iolaos : Je…


Iolaos savait qu’il n’y avait plus rien d’autre à tenter désormais…emporter la déesse avec eux, dans un sacrifice ultime, celui de leur propre vie…


Nu Güa (furieuse) : Chevaliers d’or !! Voici la fin de votre existence…et aussi celle de ce monde !! Que la déesse de l’Humanité reprenne la vie qu’elle vous avait donnée !!


Mais, au moment où la déesse de l’Humanité allait libérer son cosmos, Iolaos et Hippolyte surgirent tous les deux sur elle et lui agrippèrent les deux bras, chacun d’un côté, en l’empêchant de bouger et de porter son coup.


 Nu Güa : Mais… !! Que faites-vous ?? Lâchez-moi !!
Iolaos : Il est vrai que nous allons mourir…mais, nous le jurons sur le sacrifice de nos vies, nous ne te laisserons pas intenter à celles de millions d’innocents, celles des hommes de ce monde !!
Nu Güa : Quoi ?? Mais… !! Qu’allez-vous faire ??


Les deux chevaliers firent simultanément brûler leurs cosmos, de toutes leurs forces, mais sans manifester l’intention d’attaquer. On devinait aisément ce qu’ils recherchaient. Deux brasiers ardents, d’un orange vif, brûlèrent intensément, et donnèrent une nouvelle impression de jour au beau milieu de la nuit, en irradiant les lieux alentours à plusieurs kilomètres à la ronde.
Bien qu’ils ne la voyaient pas ou, plutôt, qu’ils ne prêtaient pas attention à elle, Athéna les regardait, tous les deux, agir de la sorte. Et des larmes coulaient doucement le long de ses joues. Athéna pleurait.


Athéna : Non…Hippolyte…Iolaos…pourquoi…


Sion et Jason commençaient à se relever, réveillés de leur torpeur par une chaleur subite dont ils cherchaient l’origine. Une chaleur telle que Nu Güa commençait à sentir les flammes ardentes des deux cosmos lui brûler la peau des bras, puis du reste du corps. Elle tentait de se débattre mais, malgré sa puissance divine, les deux forces qui la bloquaient étaient si puissantes qu’elles l’interdisaient de bouger.


Nu Güa : Imbéciles !! Vous allez mourir pour rien !! Si vous trouvez votre geste héroïque, il est parfaitement stupide !! Je m’en réchapperai…
Hippolyte : Plus la peine de te débattre, déesse…c’est fini pour nous, certes…mais pour toi également…
(lance un regard) Athéna, déesse…j’ai eu l’honneur de vous servir à deux reprises dans ce monde…je n’oublierai jamais tout l’amour et la compassion dont vous avez fait preuve à l’égard de l’humanité, à cette époque mais aussi lors de notre précédent combat…mais, à présent, il est temps de mettre fin au sursis de vie que vous m’aviez si gracieusement accordé, voici 187 ans…
Iolaos : Que notre sacrifice ne soit pas vain mais qu’il permette à la Justice de triompher !!


Deus boules de feu grossirent, grossirent de plus en plus, dans des proportions telles qu’on pouvait les voir à des dizaines de kilomètres…au moment fatidique, en contrebas du pic où se trouvait le puits aux Morts, un nouvel homme arrivait à toute allure, guidé par les lumières, essoufflé, et inquiet de ce qu’il voyait au loin…


- Mpf…mpf…ces lumières…ce sont…NON !!!
J’arrive trop tard…


Hippolyte : Que ma vie explose !!
Iolaos : Que mon cosmos emporte le mal avec lui !!
Nu Güa : Nooooonnnnn !!!


Les boules de feu explosèrent en libérant toute l’énergie qu’elles contenaient…une déflagration formidable, qui souffla des collines de terre, de cailloux et de gravas…tout le monde fut balayé, les quelques chevaliers encore debout, les cadavres amoncelés depuis plusieurs jours, Athéna et Moros eux-mêmes, qui se rétablirent comme ils purent…puis le calme revint, et la nuit noire, éclairée faiblement par la pleine lune et la traînée blanche des étoiles de la Voie Lactée.
A la place de l’endroit où s’étaient trouvés les chevaliers du Scorpion et du Verseau quelques instants auparavant, il y avait deux crevasses de terre creusées à même le centre de la montagne, dont l’épicentre fumait encore de la chaleur dégagée par la déflagration…deux crevasses si profondes que, de loin, c’était comme si deux nouveaux Puits aux Morts avaient surgi à côté du premier. Mais plus aucune trace des deux chevaliers d’or, ni de leur corps, ni de leurs cosmos.
Pourtant, deux lumières scintillèrent à nouveau dans les airs…comme deux lucioles qui volaient vers eux, Sion et Jason, qui s’étaient maintenant remis debout, regardèrent les deux points briller…lesquels grossirent et prirent la forme de deux armures. Un animal à la queue pointue et aux pinces acérées, et une femme portant une jarre au-dessus de sa tête. Les armures d’or du Scorpion et du Verseau, presque intactes mais vidées de leurs occupants, se posèrent majestueusement devant eux.


Sion : I…Iolaos…
Jason : Hippolyte… 


Ils tombèrent à genoux, et des larmes de chagrin coulèrent de leurs joues fatiguées, instantanément.
Fu Xi, qui n’avait pas quitté la scène des yeux, se sentit rempli d’une colère grandissante, peut-être égale à celle de sa sœur quelques instants auparavant. Cette sœur dont il ne restait désormais plus rien.
Moros resta impassible, même devant le spectacle d’Athéna ne pouvant retenir ses larmes…puis un nouveau point grossit à l’horizon, éclairé par le cosmos doré qu’il dégageait. Un nouvel homme faisait son entrée en scène. 


Sion : Qui...quel est cet homme…
L’homme : Sion !! Jason de Heinstein !! Vous êtes encore là…
Et Athéna !!
Athéna (reconnaît l’homme) : Ar…Archinoald !!


Le Grand Pope venait de rejoindre Athéna dans son ultime combat.

chapitre précédent - chapitre suivant







Recopier le nombre avant d'envoyer votre formulaire.




© 2002-2010 Animecdz. Tous droits réservés. Saint Seiya © Toei Animation, Bandai et Masami Kurumada