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Cette fiche vous est proposée par : squekky Initiation
Dans une petite ruelle, trois hommes se faisaient face. La tension entre eux était presque palpable ; poings serrés, corps tendu, ils s’épiaient du regard, analysant le moindre mouvement, le moindre geste. Un combat était sur le point d’éclater. Le visage de François était lisse comme un masque de cire, ses traits durs comme les arêtes d’un rocher. Il ne quittait pas des yeux ses deux adversaires, et dut reculer de quelques pas pour les avoir tous les deux dans son champ de vision. A sa gauche, se tenait un homme bien bâti, au cosmos agressif, mais sans plus. Son adversaire de droite l’intriguait beaucoup plus. Plus petit et trapu que son compagnon, il semblait être atteint de cécité, comme le montrait le bandeau noir qu’il avait sur les yeux. Mais c’était son cosmos qui inquiétait surtout le Chevalier du Verseau ; il n’arrivait pas à le situer, comme s’il était double. Comme si l’homme était doté d’une double personnalité ou pire, était habité par deux êtres différents. François sentit un frisson glacé courir le long de son échine. Comment venir à bout d’un adversaire qu’il n’arrivait même pas à cerner ? Il continuait d’examiner ses deux adversaires, sans broncher ; eux non plus n’avaient pas ouvert la bouche depuis quelques minutes. Le silence régnait en maître. La tension grimpa d’un cran. François retira posément ses lunettes et les rangea nonchalamment dans la poche intérieure de sa veste. Mais sa main tremblait légèrement, et l’homme à sa gauche le remarqua ; un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. François fit encore un pas en arrière, de façon à mieux englober du regard les deux hommes à la fois. Ses yeux bruns les fixèrent longuement, et sa cosmo-énergie retomba soudain, jusqu’à devenir presque nulle. Il ne restait plus qu’un léger halo bleuâtre autour du corps du Chevalier, comme une seconde enveloppe charnelle. Les hommes tressaillirent ; ils ne comprenaient pas. François réfléchissait à toute allure : face à un adversaire aussi complexe que l’homme au bandeau, mieux valait dissimuler sa véritable puissance et aviser le moment venu… Enfin, le Chevalier du Verseau prit la parole, du même ton détaché que s’il donnait son avis sur la météo du lendemain : - Je ne sais pas qui vous êtes, lâcha-t-il en fixant l’homme au bandeau, mais la cosmo-énergie que vous dégagez m’est franchement antipathique, vous savez… L’homme dut sentir que la remarque lui était adressée, car il ricana et répliqua d’une voix doucereuse, qui contrastait totalement avec son apparence : - Je m’en doute bien… répondit-il avec un petit rire, comme s’il se délectait du seul fait qu’il était antipathique à un Chevalier d’Athéna. Chevalier François de la constellation du Verseau, ajouta-t-il inutilement, mais avec une pointe de mépris qui fit frémir François de rage. Sa cosmo-énergie s’enflamma brusquement sous l’effet de la colère, mais il se maîtrisa rapidement, et elle retomba aussi vite qu’elle s’était manifestée. Et de nouveau, les hommes eurent un même mouvement d’inquiétude. A leur tour, ils n’arrivaient pas à cerner leur adversaire. Mais dans leur cas, c’était plus grave : François se dissimulait volontairement, et avait sur sa cosmo-énergie une maîtrise hors du commun. - Que voulez-vous de moi ? reprit François plus calmement. L’homme qui se tenait à sa droite souffla bruyamment avant de prendre la parole. - Tu ne dois pas être très futé si tu n’arrives pas à savoir ce qu’on veut de toi… C’est ça, les Chevaliers d’Or d’Athéna, les combattants les plus puissants de la Terre ? Ils savent réfléchir, les combattants les plus puissants de la Terre ? ricana-t-il. Il n’avait pas encore fini sa phrase qu’il se jetait sur François. François adopta immédiatement une position de garde et para les coups de poing de son agresseur avant de le repousser. Son regard balaya les alentours, et il lâcha un grognement désapprobateur : la ruelle où ils se trouvaient était bien visible des passants, et beaucoup trop étroite pour pouvoir s’y battre a l’aise. Cherchant des yeux un échappatoire, il avisa le toit du bâtiment voisin. Il s’y retrouva en un clin d’œil, immédiatement suivi par ses adversaires. François commençait sérieusement à s’inquiéter : se battre ne lui faisait pas peur, mais où ? Son regard tomba soudain sur un chantier à quelques blocs de là. Sûrement désert à cette heure-ci… Une fraction de secondes plus tard, le Chevalier avait traversé les blocs et atterrissait élégamment sur une petite dune de sable au cœur du chantier. A peine avait-il posé le pied sur le sable qu’il sentit la présence des deux hommes dans son dos ; ils étaient presque aussi rapides que lui… Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres : ici au moins, il avait la place pour manœuvrer. La voix doucereuse résonna derrière lui. - Tu as choisi les lieux de ta défaite, Chevalier, ricana l’homme au bandeau en se mettant en position de garde. François ne répondit pas ; il essayait de se concentrer sur ses adversaires. Il devait expédier le plus rapidement ce combat, sans éveiller de soupçons, et surtout savoir qui étaient ses agresseurs et ce qu’ils lui voulaient. Il se retourna. - Bon, vous savez qui je suis. Mais vous, qui êtes vous pour avoir la folie de me défier ? - Et qu’espères-tu tirer des éventuelles réponses que nous pourrions te donner ? répliqua l’homme au bandeau. - Très bien, lâcha François. Vous ne voulez pas parler… Je vous ferai moi-même parler ! Il recula une jambe et leva les bras au niveau de sa poitrine, prêts à parer d’éventuels coups. Ses yeux se rétrécirent sous l’effet de la concentration, et l’air autour de lui se fit un peu plus froid, tandis que sa cosmo-énergie s’intensifiait légèrement. Sa voix résonna dans le silence de la nuit. - Venez ! tonna-t-il. Montrez-moi de quoi vous êtes capables, vous qui osez défier le Chevalier d’Or du Verseau ! A ces mots, l’homme au bandeau se rua sur lui avec un hurlement de rage presque bestial. Une fraction de secondes plus tard, il avait sorti de ses manches deux lames aux reflets argentés. - Vlanir ! hurla son acolyte en se jetant à son tour sur François. Pas maintenant ! - Davi… ? Du coin de l’œil, François vit Vlanir ranger ses armes ; l’incompréhension se lisait clairement sur son visage, bien que ses yeux fussent masqués. Pourquoi Davi l’avait-il empêché d’utiliser ses lames ? Mais François fut rapidement distrait de Vlanir par le poing de Davi qui fonçait vers sa mâchoire à une vitesse inquiétante. Il eut à peine le temps de tendre le bras que le poing de son adversaire vint s’écraser dans sa main auréolée d’une énergie bleutée et glacée. François serra le poing, et Davi poussa un hurlement de douleur au moment où sa peau se déchira sous l’effet du froid ; le sang jaillit des gerçures et gela immédiatement à la surface des blessures. François prit appui sur le poing de son adversaire, le repoussa et bondit vers Vlanir, dont la jambe était lancée en direction des genoux du Chevalier. Vlanir l’entendit arriver, tourna la tête vers lui et leva un bras protecteur, mais c’était trop tard. Le genou de François le frappa violemment entre les omoplates, et l’envoya rouler à terre. Le Chevalier se remit en position de garde, le bras droit levé vers le visage et le gauche vers l’abdomen, les jambes légèrement écartées, tous les sens à l’affût. Les deux hommes gisaient sur le sol, Vlanir face contre terre et Davi sur le dos, le poing ensanglanté et presque gelé. Mais ils ne tardèrent pas à se relever et repartirent à l’assaut ; une attaque identique à la précédente. Mais quelque chose dérangeait François, quelque chose n’allait pas... Et soudain, une jambe surgie de nulle part le percuta violemment sur le coté. François sentit une côte se fêler sous l’impact du coup, un goût écœurant de sang emplit sa bouche, et il comprit en un éclair ce qui s’était passe : Davi avait utilisé un hologramme pour le tromper, et l’inciter à se défendre contre de faux coups. Il lui avait ensuite été facile de se rapprocher de lui alors qu’il avait sa garde baissée. Un autre coup porté par Vlanir à l’abdomen lui coupa le souffle ; ses genoux fléchirent, et il s’écroula, les poumons en feu. Ses adversaires avaient pris l’avantage, et se permettaient même de le toiser d’un air narquois. Serrant les dents, François intensifia légèrement son cosmos et se concentra de toutes ses forces sur cette énergie bienfaisante. La douleur diminua rapidement, au fur et à mesure que son cosmos se répandait dans son corps ; l’air revenait dans ses poumons, sa vue s’éclaircissait graduellement, le brouillard dans sa tête se dissipait petit à petit. Une seconde plus tard, François était debout, solidement campé sur ses jambes et prêt à essuyer une nouvelle offensive. - Déjà debout, Chevalier… Bravo… Je suis impressionné, lâcha Davi avec une pointe d’ironie dans la voix. Vlanir… Vas-y… Vlanir grommela quelque chose entre ses dents, que François ne put comprendre. Le Chevalier le vit rapprocher ses mains l’une de l’autre, jusqu'à ce que ses poignets et le bout de ses doigts se touchent. Vlanir concentra son cosmos, et une boule d’énergie naquit au creux de ses mains ; elle vibrait toute entière d’un immense pouvoir, et François ne put réprimer un frisson. Il se surprit à espérer stupidement que Vlanir ne l’attaque pas au moyen de cette énergie. Un flash d’une blancheur aveuglante jaillit soudain du corps de Vlanir, et François leva vivement le bras à hauteur de ses yeux pour se protéger de la lumière. Celle-ci brilla intensément pendant de longues secondes, accompagnée d’un grondement sourd qui semblait provenir de Vlanir lui-même, puis retomba brutalement. Le silence se fit. François abaissa son bras, ouvrit péniblement les yeux... et se retrouva face à une créature d’environ deux mètres de haut, presque entièrement recouverte d’une espèce d’excroissance osseuse, comme une seconde peau. La créature dégageait une aura si haineuse et si belliqueuse que François se sentit pris de nausées. Il fallut quelques secondes au Chevalier pour réaliser que Vlanir n’avait pas disparu, qu’il était devant lui en ce moment même, qu’il était la créature en question. Il pouvait presque voir le cosmos noir de son vis-à-vis suinter de son corps, et s’étaler autour de lui comme une flaque d’encre. Et soudain, l’inimaginable se produisit : le cosmos de Vlanir sembla se matérialiser réellement sous la forme d’une eau noire qui coulait le long de son corps, se répandait par terre, rampait vers François, l’entourait, venait lécher ses chevilles, commençait à emprisonner ses mollets… Le contact avec cette énergie écoeurante fit reprendre ses esprits au Chevalier du Verseau. Sondant rapidement le cosmos de son adversaire, il se rendit vite compte qu’il était beaucoup plus malsain que véritablement puissant. Il toisa froidement les longues et fines vaguelettes noires, semblables à des flammes, et concentra sa propre cosmo-énergie qui entra immédiatement en contact avec celle de Vlanir. L’eau noire et la vapeur glacée bleutée semblèrent lutter un instant, puis le blanc prit le dessus sur le noir, l’eau se fit envelopper par la vapeur, et céda enfin sous la forte pression qu’exerçait sur elle le cosmos de François, L’énergie noire recula petit à petit, jusqu’à se retrouver à environ deux mètres de François ; les deux cosmos se touchaient à présent, luttant l’un contre l’autre, chacun poussant vers son adversaire. Le Chevalier du Verseau, très droit, ne regardait même plus sa cosmo-énergie se battre avec celle de son adversaire : il se contentait de fixer Vlanir du regard, et modulait son cosmos selon la puissance de celui de son opposant. Celui-ci avait clairement plus de mal à rester aussi froid : courbé en avant, les bras tendus, le souffle court, il se concentrait de toute ses forces sur son propre cosmos. François sentit cependant que l’énergie de Vlanir était loin d’avoir atteint son maximum mais ne se déconcentra pas pour autant. La lutte se poursuivit ainsi pensant de longues minutes. Le Chevalier maintenait ce calme impassible, mais Vlanir s’impatientait visiblement ; François le sentait désireux de passer à la vitesse supérieure. Il sourit intérieurement : il avait repris l’avantage. Ce fut Vlanir qui rompit l’équilibre instable qui s’était installé entre les deux cosmos. Il se relâcha brutalement, et l’aura noire régressa de quelques mètres. Surpris, François ne put empêcher sa propre énergie de progresser vers Vlanir, mais il se maîtrisa rapidement, et l’aura bleuâtre recula et revint envelopper le Chevalier du Verseau. Les quelques mètres qui séparaient les combattants étaient à présent vides. Vlanir éclata d’un rire rauque, et François fronça le sourcil. Ce n’était ni la voix, ni le rire qu’il connaissait à Vlanir. - Pas mal Chevalier, pas mal du tout… apprécia-t-il d’une voix caverneuse. Mais cela ne te suffira pas, face à moi… Davi respira. Un instant, il avait eu vraiment peur pour Vlanir. Mais maintenant, tout allait bien. Désireux de s’éloigner de la zone de combat, il avisa un bungalow de chantier jaune à quelques mètres de là. En un bond, il s’installa sur le toit et jeta un regard autour de lui. D’ici, il pouvait parfaitement observer la scène. Davi était réellement curieux : Vlanir avait enfin fait exploser son pouvoir. Pouvoir dont il ne savait rien, si ce n’était qu’on le disait terrifiant. Perché sur son bungalow, Davi sentait que François se posait à peu près autant de questions que lui ; il ne comprenait visiblement rien à ce qui se passait, que ce soit la métamorphose de Vlanir, ou le fait de se retrouver coincés par deux tueurs sans aucun motif apparent. Vlanir et François se dévisageaient à présent, immobiles, silencieux, se jaugeant du regard. De nouveau, ce fut Vlanir qui rompit la situation entre eux. Se ramassant sur lui-même, il esquissa un léger sourire et ouvrit brusquement les yeux. François frémit : il n’y avait pas d’yeux. Juste deux orbites vides. Vlanir ricana, ayant visiblement perçu la réaction de dégoût de son adversaire. - Tu vois, Chevalier, tu as devant toi un homme qui a sacrifié son humanité pour pouvoir vous combattre, vous pantins du Sanctuaire et des Dieux. Abasourdi, François fronça le sourcil. Bien qu’il ait du affronter de nombreux ennemis, c’était bien la première fois qu’il assistait à un tel spectacle et qu’il entendait ce genre de propos. - Sacrifier… ton humanité ? - Tout à fait, Chevalier… Comme ça, regarde ! Avec un hurlement de rage, Vlanir fit exploser son cosmos et François sentit qu’il se libérait ainsi de sa hargne. L’air autour de lui vibrait de l’énergie haineuse maintenant libérée, et François commença à sérieusement envisager de faire appel à son Armure. Il observa longuement Vlanir ; celui-ci semblait avoir fait abstraction de tout ce qui l’entourait, et se concentrait de toutes ses forces sur quelque chose, que son adversaire ne put cerner. Enfin, sous les yeux horrifiés de François, la deuxième peau de Vlanir se développa et sembla gagner en épaisseur ; chaque morceau de l’excroissance osseuse s’allongea et se recourba, englobant entièrement le corps de Vlanir. Une vingtaine de secondes plus tard, le tueur se redressa, à présent protégé par cette espèce d’armure, qui semblait formée de morceaux d’os plats assemblés, et avait une couleur indéfinie, oscillant entre le beige et le blanc sale. François n’hésita plus ; la situation avait maintenant changé, et continuer ainsi sans protection relevait de la pure folie. Tendant les bras à la verticale, il plaça ses mains jointes au-dessus de sa tête et concentra son cosmos. Un courant d’air froid se forma, vibra durant quelques secondes et explosa. De l’explosion naquit une Armure d’Or ; la constellation du Verseau avait envoyé à François la protection demandée. La protection sacrée s’était posée entre son protégé et son adversaire, et irradiait les lieux d’un doux cosmos doré et chaleureux. Le Chevalier du Verseau la contempla un instant, un sourire presque attendri aux lèvres. Avec une pensée reconnaissante pour sa constellation protectrice, il intensifia légèrement son cosmos. L’énergie bleutée vibrait à présent en harmonie avec l’aura dorée de l’Armure, et le Chevalier sourit de nouveau. Comme il appréciait cette relation avec son Armure, l’impression qu’elle était vivante, qu’ils ne formaient qu’un… Il tendit le bras, paume ouverte en un geste d’appel, et la protection explosa et se dissocia. Une fraction de seconde plus tard, elle avait recouvert son protégé presque intégralement, et brillait doucement dans l’obscurité d’une aura à la fois dorée et blanche, conjuguant la sienne et celle de François. Le Chevalier du Verseau se détendit. Il était avec son Armure, sous la protection de sa constellation ; son étoile veillait sur lui. Il eut un petit rire ; il n’y avait plus rien à craindre. Il releva la tête, le regard calme mais dur, et fixa son adversaire. Celui-ci n’avait pas esquissé le moindre geste, attendant patiemment que son vis-à-vis ait endossé sa protection. - Ça y est ? ricana-t-il. On peut y aller ? Pour toute réponse, François haussa les épaules. - Quand tu veux, comme tu veux… Ça n’a guère d’importance… L’issue du combat et d’ores et déjà connue. Vlanir s’élança vers son adversaire, poings en avant, visiblement aveuglé par sa fureur. François le regarda venir, et secoua doucement la tête. - Ta garde, murmura-t-il. Ta garde… En effet, Vlanir fonçait droit devant lui, sans aucune défense. François tendit le bras, paume ouverte vers le ciel, et un orbe de glace se forma dans sa main. Lorsque son adversaire ne fut plus qu’à quelques mètres de lui, le Chevalier relâcha l’orbe. Vlanir n’eut pas le temps de réagir, il ne put ne s’écarter de la trajectoire de l’attaque, ni s’en protéger ; il reçut de plein fouet l’orbe de glace sur son bras, qui gela instantanément. Avec un hurlement de douleur, il s’écroula au sol, tenant son bras de sa main valide. François prit la parole, d’un ton posé : - Eh oui… A foncer comme ça, tu as complètement négligé ta garde… Ce n’est pas étonnant que tu te sois fait avoir par une attaque aussi basique, dans ce cas ! - Comment… mon Armure… Elle ne m’a pas protégé, balbutia Vlanir. - Sincèrement, je ne sais pas ce que vaut ta protection. Peut-être résisterait-elle face à un Chevalier de Bronze, voire même d’Argent. Mais face au froid du Chevalier du Verseau, tu n’as pas la moindre chance ! Je suis capable de geler n’importe quelle matière, et ni ton corps ni ton Armure ne font exception ! Vlanir se releva sur un genou. Il réalisait petit à petit le fossé existant entre lui et le Chevalier d’Or face à lui : son attitude, la puissance de son cosmos par rapport au sien, son analyse de la situation… Mais qu’importe ! Lui, Vlanir, avait tout sacrifié pour obtenir ce pouvoir. Et il se devait d’honorer sa propre promesse. Serrant les dents, il se releva, mais son bras gauche était maintenant devenu un handicap. La voix de François résonna de nouveau. - Vlanir ! Dis-moi qui vous êtes ! Dis-moi ce que vous me voulez, ainsi qu’au Sanctuaire, et je vous laisserai repartir, toi et ton compagnon ! - Débrouille-toi tout seul pour le savoir, Chevalier, répliqua Vlanir en secouant la tête. François fronça les sourcils, visiblement agacé. Il tendit le bras droit devant lui, et un souffle glacé l’enveloppa. Fermant les yeux, il intensifia son cosmos, et le souffle devint un petit tourbillon. - Tu ne changes pas d’avis, Vlanir ? Je te le conseille amicalement… - Va au diable, Chevalier ! Son adversaire se jeta en avant, visiblement hors de lui. Mais François ne le laissa pas approcher de plus de quelques mètres. - Tant pis pour toi, lâcha-t-il. Je t’aurais prévenu… François ouvrit brusquement les yeux, et l’air glacé qui tourbillonnait autour de son bras s’abattit sur Vlanir, l’enveloppa, le cloua sur place, exerçant une pression de plus en plus forte sur son corps. Vlanir hurlait de douleur, son Armure s’effritait sous la pression et la température de l’air, qui tourbillonnait de plus en plus vite autour de lui. Il entendit au loin la voix de François, haute et claire. - C’est très douloureux, je te l’accorde… Dis-moi ce que je veux savoir, et je te relâcherai ! J’ai une furieuse envie de vous abattre ici tous les deux, mais si vous me donnez les informations nécessaires, je vous laisserai la vie sauve ! - Je t’ai déjà… répondu… articula péniblement Vlanir. Et je ne changerai pas d’avis ! hurla-t-il au prix d’un effort monstrueux. François laissa échapper un soupir de lassitude. Il tourna légèrement le bras, renforçant son attaque, et Vlanir hurla encore plus fort. Ses cris mêlaient la rage et la douleur, la peur et la colère, des cris presque bestiaux ; François ne pût s’empêcher de frémir en les entendant. Le Chevalier sentit le cosmos de Davi réagir, et il comprit aisément qu’il comptait se lancer dans la bataille. - Toi, là-haut, tu ne bouges pas ! tonna-t-il à l’adresse de Davi, sans même le regarder. A moins que tu ne veuilles répondre à mes questions à la place de ton compagnon, et le délivrer par la même occasion ? Davi, qui s’était en effet levé, resta figé sur place, subjugué par la puissance de son adversaire ; il alla même jusqu’à se rasseoir, et l’intensité de sa cosmo-énergie baissa nettement. François eut un petit sourire narquois, et relâcha la pression qu’il exerçait sur Vlanir, qui s’écroula à nouveau, face contre terre, et ne bougea plus. Il était dans un piteux état : son Armure était fissurée de toutes parts, et la peau mise ainsi à découvert avait gelé. Le froid n’avait cependant pas été assez puissant cette fois pour geler l’Armure elle-même ni les parties protégées. Vlanir tremblait de tous ses membres, laissant échapper des grognements de douleur, mais ne semblait pas vouloir se relever. - Debout ! Relève-toi, lui intima François d’une voix dure. Je n’abattrai pas un homme à terre ! Je suis pressé d’en finir, mais il ne sera pas dit qu’un Chevalier d’Athéna ait lâchement achevé un homme, fut-il son plus redoutable adversaire ! Debout ! Vlanir se remit péniblement debout, avec la très nette impression que sa fin approchait. Il faisait à présent face à François, tremblant sur ses jambes, mais bel et bien debout. Le Chevalier sourit et hocha la tête, en un signe de respect envers son adversaire ; il savait mieux que quiconque combien il était difficile de se relever après pareille attaque, et pourtant Vlanir l’avait fait. - Toujours pas ? Vous n’allez rien me dire ? Vlanir secoua obstinément la tête, sans rien dire. François haussa les épaules. - Dans ce cas, je ferais mieux de t’achever rapidement. Vlanir releva la tête, ses orbites vides fixant son adversaire. François concentra son cosmos. La température ambiante chuta de plusieurs degrés. Des cristaux de glace se formèrent autour du corps du Chevalier. De nouveau, un orbe de glace se forma dans la paume de François, mais cette fois, il avait une couleur bleue transparente, et on pouvait voir de minuscules cristaux de neige voler à l’intérieur. Tendant le bras, le Chevalier du Verseau libéra l’orbe. - Par la Poussière de Diamant ! La sphère de glace sembla exploser, libérant un souffle glacial dans lequel dansaient des cristaux de neige en quantité. Le tourbillon glacé percuta Vlanir de plein fouet, et l’envoya s’écraser contre un mur en béton. Vlanir chuta lourdement au sol, et ne bougea plus. Un long silence s’ensuivit, rompu par un hurlement déchirant : « Vlanir !!! » Davi avait sauté à bas du toit du bungalow, et était à genoux près de son ami. Vlanir, le corps brisé, recouvert d’une fine couche de givre, le visage ensanglanté, tremblait de tous ses membres, de froid comme de souffrance. Davi leva les yeux vers François, croisa son regard aussi dur et glacial que ses techniques, et les rabaissa vers son ami qui agonisait dans ses bras. Comment… comment Vlanir avait-il pu se faire battre aussi facilement ? Etait-ce là le véritable pouvoir des Chevaliers d’Or ? A ce moment, la protection osseuse se résorba d’elle-même, découvrant le corps brisé et meurtri de Vlanir ; elle ne servait plus à rien. - Que… Pourquoi… Comment… balbutiait Vlanir, désormais incapable de raisonner. - Je n’en sais pas plus que toi, malheureusement, murmura Davi en secouant doucement la tête. Vlanir fixait son ami de ses yeux aveugles, attendant visiblement une réponse, une explication à cet échec si cuisant, au fait qu’il se soit fait battre si facilement, et surtout, si inutilement. - Je ne sais pas, Vlanir, répéta Davi à voix basse, en tirant de sa poche un foulard noir. Des larmes coulèrent doucement des yeux de Vlanir, et roulèrent sur ses joues. Ainsi, tout était fini… C’avait été inutile… Son sacrifice n’avait servi à rien… Il avait échoué, il avait été écrasé comme un insecte, et tout ça pour quoi ? Pour rien. Davi contempla son ami pendant quelques secondes, puis, en un dernier geste de respect, lui ceignit les yeux du bandeau qu’il venait de sortir de sa poche. Ainsi, Vlanir conserverait toute sa dignité, même pendant son voyage vers l’au-delà. François ne ratait pas une miette du spectacle, il essayait toujours de comprendre. Il avait face à lui un homme qui avait volontairement subi de terribles mutilations pour pouvoir effectuer sa révolution. Et qui avait malheureusement échoué. Le Chevalier devait lutter contre lui-même pour ne pas éprouver de compassion envers Vlanir, qui l’apitoyait réellement. Il était un Chevalier sacré, et toute pitié envers un adversaire lui était interdite ! Il se reprochait presque d’avoir montré son respect à Vlanir quelques instants plus tôt. Son regard se durcit. Il allait rattraper cette erreur à cette seconde même ; il se devait d’abattre ces hommes qui prétendaient défier les dieux. Il marcha vers ses adversaires, et s’immobilisa soudain sur place. Son regard descendit froidement vers ses jambes, et il vit ses chevilles emprisonnées dans des lianes sorties tout droit du sol. L’œuvre de Davi, sans l’ombre d’un doute… François lâcha un soupir de mépris, et tira un coup sec. Les lianes se resserrèrent. - Je vois… murmura le Chevalier d’un ton blasé. - Ne t’inquiète pas Chevalier, elle ne te feront aucun mal tant que tu ne bouges pas, lança Davi. Ces mots prononcés, il se désintéressa totalement de François, le laissant aux prises avec ses lianes. Le Chevalier le vit sortir de sa poche une seringue, dont il planta inexplicablement l’aiguille dans le cou de Vlanir. Avec un froncement de sourcils interrogateur, François regarda la seringue se remplir du sang du mourant. Tout au spectacle qui se déroulait sous ses yeux, il avait oublié les lianes de Davi. Davi retira l’aiguille du cou de Vlanir, recouvrit la seringue de son capuchon en plastique, rangea le tout dans sa poche et prit son ami dans ses bras. François ne comprit pas très bien ce qui se passa ensuite. Il n’entendit que la voix de Davi. - Pardonne-moi Vlanir… Mais tes souffrances prennent fin aujourd’hui… Le sourire d’un mourant, le craquement sec des cervicales, un sanglot étouffé, un corps qui se relève, une silhouette qui disparaît d’un bond dans la nuit, laissant derrière elle le corps brisé de son ami…
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