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Le juste retour des choses

Les événements prirent une tournure inattendue. Deux gardiens se tenaient aux côtés de mes amis, dans une attitude de résignation équivalente. Elona et son compagnon semblaient avoir signé une entente tacite avec Shiryu et les autres chevaliers encore debout. Yahin fulminait. Voir ses propres amis s'entendre avec l'ennemi, assister à une telle trahison, ç'en était trop.


- Elona ! Nohr ! rugit-il, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui vous prend ? Venez nous aider au lieu de rester immobiles !


Un long silence suivit pour toute réponse. Elona posait sur le gardien de l'Elément Espace un regard froid et scrutateur. Il semblait en proie à une grande réflexion intérieure. Graüm et Hélès, debout derrière Yahin, donnaient l'impression d'attendre l'issue de la confrontation entre les deux gardiens pour savoir comment réagir.


- Vous abdiquez, c'est ça ? reprit ce dernier, sur le même ton.


Son regard furieux mais teinté d'incrédulité passait d'Elona à Nohr, puis revenait sur Elona, sans plus nous prêter attention.


Nohr aida doucement Nachi à s'asseoir sur le sol, s'avança d'un pas et leva la main en signe d'apaisement. Contrairement à ses compagnons, le gardien affichait une expression sereine et déterminée.


- Je crois qu'il est temps d'arrêter cette mascarade inutile, avança-t-il paisiblement. Il y a déjà eu trop de victimes, d'un côté comme de l'autre. Je ne pense pas que nos déesses soient contre le fait de dire que le châtiment prononcé au Conseil a été appliqué.


Nos regards se tournèrent alors vers les deux femmes derrière nous en haut de l'arène naturelle. Gaïa arborait une mine sombre et masquait mal sa colère naissante alors qu'Athéna semblait reprendre vie. Mais la déesse de la Terre n'avait pas l'air de vouloir intervenir pour le moment. Elle tenait fermement le sceptre de la Victoire dans sa main droite et foudroyait Nohr du regard.


- Comment peux-tu prétendre savoir si la sentence est appliquée ou non ? Qu'est-ce qui te permet d'en décider à la place de notre déesse ? reprit Yahin, furieux. Je ne crois pas avoir entendu sa voix prononcer quoi que ce soit depuis le début des combats.


- Yahin a raison, intervint timidement Hélès. Tant que Gaïa ne dira rien…


- … vous continuerez à vous battre sans réfléchir, poursuivit Elona, à son tour agressif. Ne trouvez-vous pas que ç'en est assez ? Le sang n'a-t-il donc pas assez coulé sur les dalmatiques et les armures ? Vous tenez donc si peu à la vie pour vouloir rejoindre Qwel, Omerion, Arafin, Selos et les autres aussi rapidement ? Arrêtons cette folie immédiatement, il me semble qu…


Elona fut réduit au silence si rapidement que personne ne bougea ni ne proféra le moindre son. Un rayon lumineux le traversa de part en part, verticalement. Je pus lire dans ses yeux l'horreur mêlée à la surprise. Il s'effondra, mort. L'attaque provenait du haut de l'arène, de Gaïa plus précisément. Celle-ci affichait un air à la fois narquois et satisfait.


- Finalement, la petite rébellion minable d'Elona vous servira au moins à une chose, chevaliers, dit-elle souriante. Vous allez enfin comprendre un des plus grands mystères non résolus que la Terre ait porté. Regardez bien !


Le corps d'Elona disparut sous terre, comme absorbé. Le faible halo lumineux qui enveloppait son corps se répandit sur la surface du sol et je sentis bientôt des secousses et des tremblements sous mes pieds. Nous nous éloignâmes de l'endroit où Elona venait de disparaître. Le sol se fissura, puis une monumentale statue de pierre brune s'éleva rapidement et lourdement, semblable à celles que nous avions admirées en arrivant sur le domaine.


- Ce… ce… ce n'est pas possible, balbutia Shiryu.


- Cela voudrait dire que les statues de l'île sont… soufflai-je.


- Tout à fait, répondit Yahin qui semblait s'être apaisé, certainement satisfait du sort réservé à son ancien compagnon. Ce sont ceux qui ont subi la colère de Gaïa. Comprenez-vous maintenant pourquoi il vous est inutile d'espérer la victoire ? Vous ne pouvez rien contre Gaïa, votre sort est scellé à celui de vos compagnons morts et des traîtres qui osent défier notre déesse.


- Quelle macabre ironie ! C'est indigne d'une déesse de disposer de la vie de ses chevaliers de la sorte ! rugit Ikki. Quelle divinité cette femme prétend-elle représenter pour oser jouer avec la vie d'êtres humains comme on jouerait avec la vie d'un insecte ? Est-ce là le véritable rôle de la déesse de la Terre ? tonna mon frère en pointant Gaïa du doigt.


- Comment peux-tu savoir quel est son rôle, toi qui n'est qu'un humain? lança Graüm, qui venait certainement de décider dans quel camp il fallait se trouver pour survivre.


- Vous êtes complètement aveuglés par votre croyance et votre dévouement envers votre déesse, gardiens, souffla Shiryu.


- Pas plus que vous par votre allégeance à Athéna, répliqua Hélès. Tout cela n'est qu'une question de point de vue, finalement.


Je ne saurais te dire pourquoi je pris alors véritablement conscience de la situation à ce moment là plus qu'à un autre, fils. La mort de certains mes compagnons était passée au second plan et, pris dans la tourmente des événements, nous en étions venus à occulter complètement les tragédies qui s'étaient passées à quelques pas de là où nous nous trouvions. Seiya et Letho reposaient un peu plus loin, et les cosmos de Jabu, June et Ban s'affaiblissaient de plus en plus. Je ne pouvais plus rester là à écouter mes amis et les gardiens parler sans réagir. En assistant à la mort d'Elona, puis à l'échange qui en suivit, je désirais plus que tout voir les corps de mes amis tombés au combat, et me dépêcher aux côtés de ceux qui avaient besoin d'aide.


- Laissez-moi passer, soufflai-je éreinté. Il est grand temps que cela cesse. Laissez-moi voir mes amis tombés sous l'astre qui illumine d'une pâleur mortelle cette arène.


Personne n'eut l'idée d'intervenir, ou même de bouger. Tous restèrent silencieux, même Yahin, qui pourtant n'avait de cesse d'attaquer verbalement alors que son corps fatigué ne pouvait plus lui répondre. Les deux déesses descendaient lentement les marches de l'arène. Il sembla que le moment de recueillement que j’avais demandé en me dirigeant vers les corps étendus non loin fut respecté, au point que chevaliers et gardiens firent de même, après quelques instants d'hésitation. La mort, chacun l'affronte de manière personnelle, certains y font face quand d'autres la fuient, mais tous se rejoignent lorsque les cosmos parlent et communient.


Je m'approchai avec difficulté du corps de Seiya. Tel un ange tombé en disgrâce, mon ami reposait sur le ventre, les ailes brisées de l'armure d'or du Sagittaire lui donnant l'air d'un oiseau majestueux qui se serait effondré en plein vol. Je sentais la présence de Shiryu et Hyoga dans mon dos, alors que Marine s'était agenouillée face à June, que Geki se dirigeait vers Ban et Jabu avec Nachi, et que mon frère se recueillait devant la dépouille de Letho à quelques pas de là. Les gardiens faisaient de même avec leurs compagnons, y compris Yahin qui semblait particulièrement ému par la vue d'un de ses amis allongé devant lui.


Je caressai la joue douce et froide de mon ami. Yahin avait parachever l'oeuvre d'Omerion. Il semblait disposer du même genre d'attaques que celles du chevalier des Gémeaux. Le regard de Seiya était flou, comme plongé dans une contemplation terrible et hypnotique. Mais l'attaque subie par mon compagnon l'avait projeté dans un autre espace mental, le perdant à jamais. J'abaissai ses paupières, lui donnant l'air serein de quelqu'un qui part sans douleur et me relevai péniblement. Les larmes me brouillant la vue, j'avisai tristement les autres recueillements. Nous ne pourrions pas laisser nos amis dans cet état là. Il nous faudrait leur ériger des sépultures à la hauteur de leurs exploits et de l'importance qu'ils avaient prise dans nos vies. Si bien-sûr Gaïa nous en laissait le temps.


Comment quelqu'un qui avait défié les dieux jusqu'à les atteindre pouvait-il nous abandonner là, en cet endroit insolite et silencieux, alors qu'il était parvenu à repousser la mort bien des fois, quand celle-ci l'invitait de sa main froide et décharnée ? Comment l'ancien chevalier du zodiaque de Pégase pouvait-il disparaître maintenant, alors qu'il était en quelque sorte notre guide, sans doute le plus courageux de nous tous ?


Je lui en voulais. Terriblement. Mais j'en voulais plus encore à celle par qui tout ceci était arrivé, celle qui avait causé la mort de Seiya, mais aussi de Letho, éphémère compagnon d'aventure, avec qui nous aurions certainement pu lier plus qu'une amitié formelle.


Marine nous fit signe afin que nous la rejoignions. June ! Jeune et belle June…


Je m'agenouillai aux côtés de Marine, entouré par les autres chevaliers et pris la main du chevalier du Bélier.


- Elle respire difficilement, souffla Marine.


- Otons-lui son masque.


Marine prit délicatement le masque doré entre ses mains et le posa au sol. June semblait souffrir d'un manque d'air important et respirait bruyamment.


- Elle s'en sortira si l'on s'occupe très vite de son cas, dis-je à mes amis. Il faut la rapatrier d'urgence à la Maison Ellinogallikon . Comment vont Ban et Jabu ?


- Ca devrait aller, si on les emmène également rapidement, affirma Geki.


Je regardai autour de moi pour voir où en étaient les gardiens de Gaïa. Je passai rapidement d’un gardien à l’autre et restai interdit. Je m’attardai sur Yahin. Le gardien de l’Elément Espace se frottait machinalement les tempes et secouait vivement la tête. Il semblait se réveiller d’un mauvais sommeil. Certains autres protecteurs de la déesse de la Terre avaient la même attitude, comme s’ils revenaient progressivement à eux. Le gardien qui était venu s’interposer avec Elona un peu plus tôt, Nohr, s’approchait lentement de notre groupe. Son regard empli de peur et d’appréhension passait rapidement de mes compagnons à moi-même, puis sur les deux déesses.


- Chevaliers, souffla-t-il, implorant, partez, partez vite !


Je regardai mes amis, interloqué.


- Fuyez ! cria-t-il. Fuyez tant que vous le pouvez, n’attendez pas !


Une voix doucereuse se fit entendre à quelques pas de l’endroit où nous nous trouvions, en écho à celle affolée du gardien.


- Très touchant, chevaliers. Un moment à inscrire très vite dans les tables en marbre du Sanctuaire comme celui où tous les chevaliers d’Or furent décimés en même temps, lança Gaïa, d’une voix enjouée.


La déesse de la Terre s’approchait tranquillement de nous, d’un pas lent, avec une expression de confiance absolue.


- Partez ! hurla Nohr, les yeux écarquillés. Vous ne pouvez vaincre ! Si vous tenez à la vie, partez maintenant !


- Allons, allons, Nohr, dit doucement Gaïa, sur un ton de reproche.


Je me relevai et me regroupai avec mes amis. Les gardiens hébétés semblaient faire de même. Yahin parlait à voix basse, de manière indistincte, mais je pouvais lire la même terreur dans son regard que dans celui de Nohr.


- Vous ne pouvez pas partir, chevaliers, annonça la déesse, comme à regret. La sentence est loin d’être prononcée. Vous devez tous être punis.


Une aura verte et brillante émanait de son corps. Elle se retourna lentement vers Athéna, qui semblait elle aussi comprendre ce qu’il se passait et se réveiller d’une somnolence profonde. Je l’entendis murmurer des paroles incompréhensibles, sorte d’imprécations secrètes dont elle seule connaissait le sens. Une lueur verte passa alors dans le regard de mademoiselle Saori qui s’enferma à nouveau dans un mutisme total.


- Vous ne comprenez donc pas ? lança Nohr à notre intention. Nous ne sommes pas nous-mêmes depuis votre arrivée sur l’île ! Gaïa nous possède, comme elle possède tout ce qui est vivant sur son domaine, expliqua-t-il d’un débit rapide tout en regardant la maléfique déesse. Cela fait partie de nos attributs, gardiens de Gaïa, d’être voués corps et âme à notre divinité. Nos moments de conscience sont bien trop brefs pour que l’on ait le temps de faire quoi que ce soit. Notre devoir est si bien ancré en nous qu’aucun gardien n’a encore dévié de sa tâche. Je vous le dis encore une dernière fois, partez ! Il n’existe qu’un seul moyen pour sortir de cette arène, il faut…


Le gardien n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il se tut brusquement. Nohr et ses compagnons se regroupèrent dans une démarche mécanique, comme guidés par un marionetiste invisible. Ils se mirent tous en ligne face à nous et la vision que nous eûmes d’eux à ce moment-là fait partie des moments que je ne peux oublier.


Nohr et Yahin étaient encadrés par Hélès, Graüm et deux autres gardiens qui s’étaient relevés peu avant. Gaïa prononçait des paroles basses et énigmatiques en les regardant, le sceptre de la Victoire auréolé d’une lueur semblable à la sienne. Les six gardiens restants se tenaient debout, alignés sous le crépuscule étoilé, la tête baissée et le regard rivé au sol. De leurs dalmatiques abîmées se dégageaient des nuances de couleurs différentes, comme les flammes du feu dansant dans un âtre et se nourrissant du bois dont on l’alimente. A cet instant, j’avais l’impression de faire face à un groupe d’êtres morts à qui on aurait redonné vie et qui ne pourrait tenir debout que par la force maléfique qui les habite.


Nous étions tellement surpris et débordés encore une fois par les événements que personne ne songea à bouger. La fatigue et la tristesse y étaient pour beaucoup, et la résignation nous guettait également.


Pour ma part, la perte de mes compagnons et l’idée de reprendre le combat me galvanisèrent à nouveau. Nous avions connu maintes péripéties, affronté la mort et frôlé son étreinte bien des fois, alors même que l’espoir et la force nous quittaient. Je jetai un œil à mes compagnons. D’un seul regard, de ce regard que l’on avait déjà échangé maintes fois auparavant, nous regagnâmes la foi en notre déesse, une foi absolue qui ne s’arrêtait pas à mademoiselle Saori mais qui pénétrait bien plus loin, au cœur même de son âme, là où Athéna vit et combat toujours pour la Justice.


Ainsi, entouré de Ikki, Geki, Shiryu sur ma gauche, et de Hyoga, Marine et Nachi sur ma droite, j’entrepris de faire à nouveau le vide en moi, les yeux fermés, et fis brûler mon cosmos, à l’unisson avec celui de mes amis. Nous faisions de nouveau face à l’ennemi, si dure soit la réalité de cette expression. Sept chevaliers d’Athéna contre six gardiens de Gaïa. Cosmos pur, unifié et doré contre cosmos souillé, individuel et aux multiples couleurs. Armures d’or brisées et fêlées contre dalmatiques fendues et éclatées. La Justice contre la Terre.


- Gardiens, oeuvrez pour votre déesse et donnez à ces chevaliers ce qu’ils sont venus chercher… La paix et le silence éternel. Que la véritable justice soit faite. Que l’ordre et le cheminement de l’existence reprennent leurs droits. Adieu, chevaliers d’Athéna.


Après avoir prononcé ces paroles, Gaïa frappa le sol avec le sceptre et recula. Les gardiens levèrent la tête à l’unisson, une lueur verte dans le regard. Et ils fondirent sur nous.


L’assaut des gardiens fut beaucoup plus violent que le précédent. « Rechargés » à bloc, les serviteurs de Gaïa ne connaîtraient ni répit, ni mansuétude, et allaient se battre jusqu’à la mort, sans pouvoir réfléchir à leurs actes. Leur attitude me rappelait celle d’Aiolia lors de la bataille du Sanctuaire , lorsque Seiya avait dû lui faire face alors que le chevalier du Lion n’était pas lui-même. Celui-ci devait tuer quelqu’un avant de pouvoir recouvrer toutes ses facultés et être libéré de l’emprise du Grand Pope. Mais la malédiction n’était pourtant pas la même pour ces gardiens, puisque Yahin était resté le même après avoir tué Seiya. Il devait pourtant être possible d’arrêter cette folie, mais comment ? Leur mort était-elle leur seule libération, étant donnée la durée du maléfice ?


Le corps à corps s’engagea brutalement. Notre maigre supériorité numérique ne nous serait d’aucun secours face à des combattants galvanisés par une force telle que celle à laquelle nous étions confrontés. En un éclair, je pus voir Yahin se précipiter sur Shiryu, Graüm, colosse fou foncer sur Hyoga, le poing en avant telle une masse géante entourée de flammes, et Hélès s’attaquer à Marine. Avant que Nohr me tombe dessus tel un rapace sur sa proie, je reconnus également Ziyan, l’un des premiers gardiens que l’on ait rencontré et protecteur de l’Elément Radian s’en prendre à mon frère, et le sixième gardien se ruer sur Nachi, certainement le plus affaibli physiquement, alors que Geki restait à ses côtés pour le seconder.


Dans la précipitation, et parce que je m’attardai à nouveau sur Ikki qui venait d’éviter la première attaque de Ziyan, je reçus de Nohr un coup puissant à la mâchoire qui me fit basculer en arrière et me projeta sur quelques mètres. Nohr ne perdit pas de temps en conjectures, s’avança sur moi l’air diabolique et me coupa la respiration d’un redoutable coup de pied dans le ventre. Je me pliai en deux, haletant. Le gardien continuait son office, plus fou que jamais, en m’assénant de multiples coups dans les côtes et dans le dos. Il me fallait réagir au plus vite. J’entendais au loin les échanges de coups des autres combats, sentais vibrer le sol des chutes des corps et des attaques puissantes de l’un et l’autre des deux camps. La douleur irradiait à de multiples endroits sur mon corps mais je trouvais malgré tout le courage de me relever. Nohr m’interpella alors en m’assénant un autre coup.


- Je crois que cette fois-ci, vous allez enfin comprendre ce qu’il en coûte de ne pas obéir et de se voiler la face vainement à l’approche de l’inéluctable…


- Si tu n’as pas la force de combattre le maléfice qui fait de toi un monstre, gardien, c’est que ton âme est plus noire et damnée que bonne et juste. Et je ne peux donc te laisser continuer à vivre de la sorte. Laisse-moi… te libérer, soufflai-je.


- Le devoir passe avant les cas de conscience, chevalier. C’est ce qui vous manque. Vous ne pourrez vaincre tant que votre cœur prendra le dessus sur vos obligations, répondit-il en m’attaquant.


- Alors il ne reste plus assez d’humanité en vous pour que vous ne vous rendiez pas compte de ce que vous faites ? lui lançai-je en parant de l’avant-bras son attaque.


- Humanité ? Qu’est-ce que l’humanité sinon un perpétuel égocentrisme et la conscience de l’homme pour l’homme, en bien ou en mal ? Ne trouves-tu pas que l’être humain ne vit que pour lui-même, se dégageant des véritables responsabilités qui lui incombent, négligeant toute autre forme de vie sous prétexte qu’il est au stade supérieur de l’évolution ?


Les coups s’accéléraient au fur et à mesure de la passion avec laquelle nous échangions. J’arrivai toutefois à prendre le dessus un instant suite à une esquive et le frappai à la tempe, ce qui lui fit mettre un genou à terre. Il gémit et releva la tête pour me regarder droit dans les yeux. Un regard de dément.


- L’être humain s’est complu dans son rôle de créature terrienne dominante, jusqu’à en ignorer superbement celle par qui il a pu exister, la Terre, continua-t-il haletant. Il détruit celle qui le porte pour avoir toujours plus d’espace, de confort et d’assurance, sans parler du pouvoir. Gaïa nous a donné la force de faire de nos combats des prises de conscience, et même si ça ne marche pas encore comme nous le voudrions, elle nous soutient et nous aide de toute sa puissance. Nos petits coups d’éclat ne sont rien comparés à ce que notre déesse projette de faire.


Nohr se releva précipitamment et d’un coup de poing bien placé sur le ventre me fit mettre genoux à terre à mon tour.


- Vous allez mourir, pour avoir prétendu représenter et défendre l’humanité telle que vous la considérez. Votre faculté à jouer avec la mort vous a rapproché d’elle. Le fait d’avoir atteint le huitième sens n’est qu’un prétexte. Gaïa estime simplement que vous n’êtes pas les dignes représentants dont la Terre a besoin.


Les pensées se bousculaient dans ma tête alors que je peinais à reprendre mon souffle. Gaïa avait un dessein bien plus grand et terrible que ce que nous avions imaginé. Il fallait à tout prix que nous arrêtions la déesse et ses serviteurs. Ici. Et maintenant. Je me relevai encore, titubant.


- Votre folie sera votre perte, Nohr, dis-je dans un souffle. Nous, chevaliers d’Athéna, ne pouvons laisser faire pareille chose. Athéna ne le…


Un éclat de lumière sur ma gauche m’interrompit. Nous tournâmes la tête ensemble. Ziyan venait de porter une attaque puissante sur mon frère, et la silhouette en ombre chinoise d’Ikki se dessinait sous un halo lumineux qui illumina l’arène tel un flash.


- Ikki !


- Je crois que l’ancien chevalier du Phoenix ne renaîtra pas de ses cendres, cette fois, me lança cyniquement Nohr.

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le 01/01/1970 à 01:00:00 par




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