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Cette fiche vous est proposée par : squekky Initiation
Moyï faisait les cent pas dans son bureau, perplexe. Depuis qu’il avait pris ses fonctions, c’était la première fois qu’il se trouvait en situation de crise. Il s’assit derrière son bureau, harcelé par ses pensées. Comment gérer la situation ? Comment expliquer pourquoi le Sanctuaire en était arrivé là ? Tant de questions sans réponses... Son regard balaya la pièce. Tout, entre ces quatre murs pourtant si familiers, le mettait à présent mal à l’aise. Mais il était obligé d’expliquer les raisons de ce conseil. Moyï se leva, inspirant un grand coup. Il revêtit son aube blanche, ouvra en grand les imposantes portes de chêne de son bureau et disparut dans la pénombre du crépuscule.
Le Sanctuaire était plongé dans le calme ; les treize Temples étaient protégés par la statue bienveillante de la Déesse Athéna. Les montagnes veillaient sur ces lieux sacrés, les protégeant des regards indiscrets. Sur le pic le plus culminant, le Star Hill, un autre Temple faisait face à la représentation de marbre de la Déesse. Dans ces maisons totalement isolées de la mégalopole athénienne, vivaient les Chevaliers d’Or d’Athéna, gardiens de ces lieux. Devant la deuxième Maison, trois personnes allongées sur l’herbe sèche regardaient les étoiles. Math, les yeux à demi clos, laissait son esprit voler vers les astres lumineux. Sa semaine avait été harassante. A peine quatre jours plus tôt, il était en mission diplomatique en Inde avec le gouvernement de son pays natal, le Pérou. Officiellement, il devait protéger la délégation ; officieusement, il était également chargé de contrôler le sanctuaire de Shiva et de s’assurer de sa pacificité. Heureusement, aucune menace ne se profilait à l’Est. Mais les vacances bien méritées qu’il comptait prendre à son retour d’Inde avaient été ajournées par le conseil du lendemain. Math avait été surpris, en rentrant au Sanctuaire, d’apprendre que tant de Chevaliers manquaient encore à l’appel : ils n’étaient que quatre, et maintenant cinq avec Arnaud. Où étaient les sept autres ? Il ferma les yeux, rêvant au lendemain, lorsqu’il regagnerait enfin son pays. Il se plaisait en Grèce, mais les Andes l’appelaient haut et fort depuis quelques temps déjà. Il se redressa, tourna la tête vers l’entrée de la Maison du Taureau derrière son dos ; son Temple était déjà vide ; il n’avait même pas pris la peine de défaire ses valises, les laissant dans le hall prêtes à repartir sitôt la réunion terminé. A sa gauche, Arnaud dormait déjà, l’esprit au royaume des rêves ; il récupérait de la fatigue de son voyage. A sa droite, Steph se redressa brusquement. Elle se leva, s’étira et contempla le Sanctuaire. Son propre Temple était caché par la forêt qui entourait la Maison de la Vierge, enfoui dans un jardin de cerisiers et d’amandiers ; elle ne pouvait discerner que le globe du Temple de la Balance dont elle était la gardienne. Son regard parcoura l’ensemble du site et s’arrêta sur le Temple d’Arnaud. Cela faisait plus de six mois que la Pandora du Scorpion était la seule gardienne de la huitième Maison. Mais aujourd’hui, le maître des lieux était de retour. - Bon les jeunes, je vais devoir vous laisser. - Mmm ? répliqua paresseusement Math. - Je disais que j’allais vous laisser. - Pourquoi ? - Laure et Clément arrivent dans une heure ; je dois aller les chercher à la gare. - Mais Charlène ne peut-elle pas s’en occuper elle-même ? Elle est déjà sur place ! Math était assez étonné : depuis son arrivé au Sanctuaire, c’était Steph qui s’occupait de la réception des Chevaliers. De plus, Charlène et Ariane étaient au Sanctuaire bien avant que Steph n’arrive, mais elles étaient toutes les deux introuvables. Leur Temple à chacune était désert. Tout ce qu’on savait, c’est qu’elles étaient sans cesse dans le bureau du Grand Pope. - Bon allez, tu souhaiteras une bonne nuit au touriste, et à demain. - OK. Sois prudente quand même, on ne sait jamais… - Ne t’inquiète pas pas pour nous, on est de taille à se défendre, sourit Steph avant de tourner les talons, laissant ses amis devant le Temple de Math.
Math fixait la statue d’Athéna du regard. Elle était radieuse ; il pouvait discerner le moindre de ses contours. Le marbre blanc rayonnait dans la pénombre de la nuit, illuminant la vallée. Elle était, avec les treize temples, le dernier vestige de la mythologie grecque. Le bouclier de granit reprenait les couleurs argentées de la réalité ; la tête de méduse était plus réelle que toutes les représentations des musées. Dans la main droite de la statue, il y avait en couleur blanche la représentation de la Déesse de la victoire Niké. Math se retrouva vingt-deux ans en arrière. Pour la première fois, il découvrait les légendes qui entouraient ces lieux, lui, pauvre péruvien qui ne connaissait que son pays. D’après ses parents, l’attendait ici un avenir radieux, un destin fabuleux. Ici, c’était l’Europe. Il se souvient du jour où il avait débarqué en Grèce ; la journée avait eu un goût particulier, celui qui laisse entrevoir un long chemin semé d’embûches. Il secoua la tête ; le moment n’était pas à la nostalgie, et encore moins à l’ouverture de plaies anciennes. Il se pencha sur Arnaud et le secoua doucement. - Arnaud… Viens dormir à l’intérieur, il fera moins froid. De fait, la température commençait à chuter, malgré la saison. Arnaud se releva en titubant, et, l’esprit toujours embrouillé, suivit son ami dans le Temple du Taureau.
Dans la salle du conseil, Ariane et Charlène attendaient la venue du Grand Pope Moyï. L’immense table de granit en forme de cercle était découpée en treize parts représentant les douze signes du Zodiaque et le symbole du souverain du Sanctuaire d’Athéna. Installées à leur place respective, les deux Chevaliers discutaient. Dans cette immense salle, les colonnes de marbre imposaient une atmosphère de plénitude et de sérieux. Chaque fois que les douze représentants de l’ordre se retrouvaient dans cette salle, c’était soit pour nommer un nouveau successeur au Grand Pope, soit pour accueillir un nouveau membre. Mais, vu que ces deux issues étaient impossibles - ils étaient déjà douze à protéger le Sanctuaire et l’actuel Grand Pope n’était pas près de démissionner- la seule solution était le Crusos Sunagein. Un conseil regroupant tous les Chevaliers d’Or sous les ordres du Grand Pope ; l’issue cette réunion pouvait aisément changer la face du monde. Ariane et Charlène en étaient conscientes. S’amusant avec ses boucles châtain clair, Charlène, assise à la sixième place à la table, attendait l’arrivée du Grand Pope. Trois places après elle, Ariane était concentrée sur la liste des Chevaliers déjà présents. Sur la totalité de l’ordre, ils n’étaient pour l’instant que cinq, bientôt six avec l’arrivée de Laure. Et sept si Clément était à l’heure. Ariane sourit ; Clément, à l’heure… On aura tout vu. Le Chevalier du Sagittaire cocha le nom de Laure sur sa liste et marque un point d’interrogation près de celui de Clément. Ariane posa ses feuilles et se leva ; elle n’était vêtue que d’un simple bustier noir et d’une longue robe blanche. - Dis-moi Charlène, tu sais à quelle heure arrivent les autres ? A part Arnaud, qui lui-même ne connaissait pratiquement personne à cause de son arrivée tardive au Sanctuaire, les deux filles connaissaient très bien leurs douze compagnons d’armes. A vingt-sept ans, Ariane était un des doyens : cela faisait plus de dix années qu’elle servait le Sanctuaire. Du haut de ses trente ans, François était le plus ancien serviteur de la Chevalerie. A eux deux, ils avaient vu arriver leur futurs compagnons d’armes. Ariane avait pour rôle de gérer l’ensemble des dépenses du Sanctuaire et d’attribuer les missions. Pour l’aider dans sa tâche, elle avait formé Charlène, qui s’occupait des ressources humaines et avait la garde de la Maison de la Vierge. François, Charlène et Ariane constituaient en quelque sorte la mémoire de cette génération de Chevaliers. Les deux filles étaient arrivées à deux ans d’intervalle, environ un an après François. Charlène sortit de sa torpeur, brusquement ramenée à la réalité par son aînée. - Je ne sais pas.. Je suppose que Clem sera à retard, comme à son habitude. François, lui, arrivera au petit matin avec Thomas. - OK. Pour ces trois-là, on est d’accord. Mais les autres… aucune nouvelle, réfléchit Ariane à haute voix, visiblement soucieuse. Charlène secoua la tête. - Aucune. J’ai envoyé N’jim, le Chevalier d’Argent du Cerbère, et Aurélie, le Chevalier de Bronze du Lionnet. - Et alors ? - J’attends leur réponse. Ils sont tous les deux allés rassembler le reste des troupes, comme Achir a fait avec Arnaud. - J’espère qu’ils seront là pour la réunion... - Moi aussi. La situation m’inquiète vraiment. Pour ordonner un Crusos Sunagein, Moyï doit avoir de très mauvaises nouvelles à nous transmettre. - Je suis d’accord avec toi. J’espère seulement que…. Mais Ariane fut interrompue par l’entrée du Grand Pope Moyï dans la salle du conseil.
Cécile se remettait lentement de ses blessures. Elle avait réussi à se lever et à marcher à l’aide de béquilles. Ses deux nouveaux amis l’encourageaient et la soutenaient activement. Elle était quand même heureuse de ne pas être seule. Bien qu’ayant été clouée au lit pendant plusieurs jours, elle avait réussi à prévenir le Sanctuaire de ce qui se tramait dans les Pyrénées. Le Grand Pope lui avait ordonné de revenir en Grèce, mais elle avait refusé catégoriquement : il était hors de question pour elle d’abandonner Patrick. Le Chevalier du Cygne était intransportable, toujours plongé dans un profond coma. Assise au chevet de Patrick, Cécile contemplait son ami, pensive ; elle réfléchissait. Quelques heures après son arrivée à l’hôpital, elle avait alerté le Sanctuaire, demandant au Grand Pope ce conseil d’urgence. Le temps de rassembler les Chevaliers… Le conseil avait probablement eu lieu la veille ou l’avant-veille. La jeune fille attendait impatiemment un émissaire du Sanctuaire. Qu’avait-il été décidé ? Dire que c’était elle qui avait sonné le branle-bas de combat au Sanctuaire… Dire que c’était cette mission, sa mission à elle, qui avait révélé à la Chevalerie le monstrueux complot… Cette même mission qui avait valu à Patrick cette chambre d’hôpital… Non, cette fois, ce n’était pas la mission : c’était elle. C’était sa faute à elle, Cécile, si Patrick était plongé dans le coma. Sa faute. Les premiers rayons de la lune éclairaient la chambre. Cécile ne pouvait détacher ses yeux de son ami. Il avait l’air serein et calme. Elle tendit une main vers le visage insensible de Patrick et essaya de repousser sa mèche rebelle de son front ; elle retomba tout de suite à sa place. Cécile sourit tristement ; combien de fois n’avait-elle pas vu Patrick essayer de se dégager l’œil de cette mèche ? Et s’il ne le refaisait plus jamais… Des tuyaux sortaient de son nez, ses bras semblaient surchargés des aiguilles de perfusion, et des sondes étaient disposées tout le long de son corps. Cécile n’aurait jamais pensé à une telle conclusion. Tout ça… pour la sauver, elle. Pourquoi s’était-il tant acharné, pourquoi avait-il tant souffert, uniquement pour qu’elle puisse survivre ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
- Pourquoi… Mais parce que c’était de son devoir de le faire… Une voix, glaciale et sifflante comme celle d’un serpent, venait de trouer le silence de la nuit. Chacun de ces mots atteignit Cécile au cœur plus sûrement qu’un poignard. Son devoir… Patrick était au seuil de la mort parce qu’il avait respecté son devoir… Quelle ironie… Quelle injustice… Cécile se raidit soudain. Sous le choc de la réponse, elle n’avait pas réalisé qu’elle ne s’était jamais posé ces questions à voix haute. Mais alors… qui avait répondu sans qu’elle n’ouvre la bouche ? Qui dégageait cette cosmo-énergie hargneuse, à présent très perceptible dans son dos ? Qui était ce nouvel ennemi ? Encore… Encore des adversaires, encore des combats… L’espace d’un instant, le Chevalier de la Licorne voulut fermer les yeux, s’abandonner à sa faiblesse et laisser son ennemi prendre sa vie. Rien que l’idée de bouger, de se retourner, de faire face à l’intrus sapait le peu d’énergie qu’elle avait en elle. Elle était si fatiguée… Ce serait tellement plus simple de s’abandonner à sa lassitude… Bip… Bip… Cécile tressaillit. Patrick ! A côté d’elle, les machines qui surveillaient l’état de Patrick fonctionnaient comme à leur habitude. Pour le maintenir en vie. Patrick avait besoin de ces machines pour rester en vie. Il avait besoin de machines. A cause d’elle. Patrick s’était sacrifié pour elle, et elle… Elle allait se laisser tuer sans même se défendre, rendant le sacrifice de son ami tout à fait inutile. Pire, elle morte, qui défendrait Patrick contre cet étranger à l’énergie si belliqueuse ? Bip… Bip… Les machines se battaient pour Patrick ; et elle, Cécile, Chevalier d’Athéna, n’allait pas se battre pour lui ? Ces machines luttaient, et pas elle ? Elle allait le laisser se faire tuer sans réagir ? Etait-elle plus dépourvue de cœur et de courage que de vulgaires machines ? Qui plus est, elle avait une dette envers Patrick ! Elle lui devait la vie ! Cécile ferma les yeux, inspira longuement, profondément. Elle devait se ressaisir, reprendre possession de ses moyens. Pour Patrick. Derrière elle, l’inconnu n’avait pas bronché, se contentant de répandre son énergie haineuse dans toute la chambre. Le Chevalier de la Licorne se redressa sur sa chaise, releva la tête, ses immenses yeux noirs brillant d’une flamme nouvelle. Pour Patrick. Cécile s’appuya sur une de ses béquilles et se releva péniblement. Jetant un dernier regard sur le corps de son ami, elle se retourna lentement, fit face à son ennemi, le menton levé dans une attitude de défi. - Sans Armure ? ricana l’inconnu. - Sans Armure, répliqua Cécile d’une voix sourde. Pour Patrick…
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