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Cette fiche vous est proposée par : Atlas Le juste retour des choses
Entre le gardien et moi, tout n’était que coups, parades et esquives à une vitesse hallucinante. Le corps à corps s’intensifia pour ne devenir que lumière jusqu’au moment où lui comme moi fîmes un bond en arrière pour évaluer rapidement la situation. - Alors, Shun… Est-ce que tu comprends maintenant, en regardant ton ami étendu là, que malgré toute la volonté que vous mettrez à combattre, vous ne pourrez pas influer sur l’issue tragique qui vous attend ? - Que veux-tu dire ? lançai-je à mon vis-à-vis, alors que nous tournions en rond comme deux fauves se préparant au combat. - Ce que je veux dire, répliqua le gardien, c’est que quelque soit le nombre de chevaliers restants à la fin de ces combats, notre déesse sera là pour veiller au bon déroulement de votre sentence… Cette dernière phrase fut ponctuée d’une redoutable déflagration non loin de nous sur la gauche, comme pour souligner les propos de mon adversaire. - Je vais néanmoins retarder ta punition, reprit-il souriant, en te permettant… de faire une pause en quelque sorte ! Je me mis en position de défense, ne sachant trop à quoi m’attendre de la part d’un gardien dont je ne connaissais absolument pas les pouvoirs. - Au fait, j’ai complètement oublié de me présenter… Je suis Omerion, gardien de l’Elément Temps, et voici mon pouvoir… Temporal Opening ! (1) Malgré la promptitude de ma réaction en défense, faisant de nouveau appel à la sphère énergétique protectrice du Khan, mes mouvements ralentirent soudainement jusqu’à être aussi mous que ceux que l’on fait parfois dans les rêves. - Je t’ai pourtant dit qu’il était inutile de résister, chevalier, me lança Omerion, le sourire aux lèvres. Ce coup est imparable ! Rien ne m’empêche maintenant de te frapper au corps à corps jusqu’à ce que tu sois noyé sous mes coups ! Et comme je tentais vainement de résister et de contrer cette force qui me rendait vulnérable, Omerion se rua sur moi et joignit le geste à la parole. J’étais littéralement submergé par ses rafales de coups de poing et de pied, et interposer mon bras me demandait un temps bien trop long pour réussir à parer ses attaques. Au bout d’un moment qui me parut incroyablement long, Omerion recula d’un pas, toujours souriant, et me contempla. Les effets de son attaque s’estompaient progressivement. - Tu n’es pas beau à voir, tu sais ! s’esclaffa-t-il. Une fois mort, peut-être que cela choquera moins… Alors que j’étais étendu sur le sol, à l’agonie, et que le gardien s’approchait de moi en prenant la même pose que pour son premier coup, quelque chose d’inattendu se produisit. Omerion s’immobilisa, son regard confiant devint vague, et sa dalmatique à peine abîmée par les attaques de Seiya se fendilla en plusieurs points. - Mais… que… - Il semblerait que ces gardiens ne se soient jamais vraiment mesurés à aussi fort qu’eux, fit une voix grave derrière lui. Geki s’avança, surveillant les alentours immédiats, et s’agenouilla face à moi. - Allez, lève-toi mon ami, me dit-il en me prenant par le bras. - Tu veux mourir avec ton ami, chevalier du Taureau ? Ce n’est pas un problème… - Viens, Shun, allons aider les autres, il n’y a plus rien qui nous retienne ici… me fit Geki en souriant. - Attendez, chevaliers ! Où allez-vous ? Mon combat avec le chevalier de la Vierge n’est pas terminé, lança Omerion, l’air menaçant. Je sentais malgré tout une pointe de doute dans le ton de sa voix. - Bien sûr que si, il l’est. Tu es déjà mort, gardien. Il est étonnant que tu ne comprennes pas pourquoi, alors que vous prétendez en savoir beaucoup sur nous… lui lança Geki sans se retourner. Tu as été touché par le Great Horn, cela signifie que ta vie s’arrête ici, dans cette arène maudite. Adieu ! - Le Great… non, pas ça, non, ce n’est pas possi… Le corps d’Omerion se pulvérisa dans notre dos. Il était inutile de regarder en arrière, le casque ensanglanté du gardien qui finissait de rouler à nos pieds en était la preuve la plus parlante. Supporté par le bras puissant de Geki, je jetai un regard circulaire sur l’arène. Nous pûmes profiter d’un moment de répit, sous l’œil narquois de Gaïa, et celui sans expression d’Athéna, puisque les gardiens restants semblaient tous encore bien « occupés ». - Seiya… murmura Geki, l’air affligé. - Je sais, mon ami. Et je ne sens plus le cosmos de Letho non plus, ajoutai-je, tristement. - Il est… tombé. Il n’a rien pu faire face aux pouvoirs du gardien qui nous a amenés à la salle du Conseil. - Yahin, de l’Elément Espace… Je me demande pourquoi cela ne m’étonne pas plus que cela, dis-je d’un air dépité. Nous vîmes alors Marine succomber sous les coups de boutoir de deux gardiens, alors que quelques autres chevaliers étaient étendus, inconscientsTout allait tellement vite que nous étions bien malgré nous les tristes spectateurs de la chute de nos compagnons, sans pouvoir intervenir à temps. Je dénombrai malgré tout deux autres chevaliers debout : Ikki, qui descendait péniblement les marches de l’arène sur lesquelles il venait de livrer son combat contre deux gardiens, et Hyoga, affaibli, qui faisait maintenant face aux gardiens restants qui se regroupaient. Un des gardiens tendit un bras enveloppé de flammes en direction de mon ami. Une tempête de feu aussi soudaine que puissante emporta le chevalier d’Or du Verseau sur les gradins les plus hauts de l’arène, sur lesquelles il retomba lourdement, apparemment inconscient. - Hyoga ! criai-je, désespéré. - Mon dieu… balbutia Geki. Viens, Shun… allons retrouver ton frère. - Un dernier assaut aurait raison de nous, fis-je larmoyant. - Nous allons voir cela, me dit mon ami, la voix tremblante de désespoir et de colère. Nous nous retrouvâmes donc à trois contre six. Autant dire que la partie semblait jouée d’avance. Yahin, dont le visage blessé et fatigué laissait toujours entrevoir sa détermination, s’avança d’un pas et nous toisa du regard. - Je crois qu’il est temps d’en finir une bonne fois pour toutes, chevaliers d’Athéna. Vous vous êtes bien battus, et nous avons perdu beaucoup de nos compagnons gardiens. Soumettez-vous, et nous ferons cela dignement. Vous aurez droit à une mort honorable. Continuez, et nous serons sans pitié. Ce sera avec une indicible joie que nous vous ferons souffrir. - Tu t’avances un peu vite, gardien, lui lança mon frère, alors que nous l’avions rejoint. Ce n’est pas parce que nous ne sommes plus que trois que la partie est gagnée pour vous. - Décidemment, tu aimes provoquer, chevalier du Lion. Eh bien, ce sera donc par ta faute que tes amis et toi allez connaître mille douleurs. Yahin s’approcha doucement, accompagné de deux autres gardiens. Tous trois brûlaient leur cosmos jusqu’à un niveau inouï. - Laissez-moi vous présenter Hélès de l’Elément Air, et Graüm, de l’Elément Feu, dont vous avez pu voir l’étendue des pouvoirs il y a un instant. Mais alors que nous nous apprêtions à livrer une bataille désespérée à trois contre trois me vint à l’esprit une idée folle, mais qui pouvait nous laisser encore une chance de repousser l’inéluctable. Je murmurai alors à mes deux compagnons : - Les trois gardiens restés en arrière n’hésiteront pas à intervenir si les choses tournent mal pour Yahin et ses deux soutiens… Laissez-moi tenter quelque chose ! - Shun ! Non ! me lança Ikki, les yeux écarquillés de terreur. Ne fais pas ça ! Ikki et Geki n’eurent cependant pas le temps de réagir que déjà les trois gardiens, Yahin en tête, fondirent sur eux. Je me déportai vivement sur le côté, puisant dans mes dernières forces, et faisais maintenant face aux trois autres adversaires, surpris par ma volte-face. - Qu’espères-tu faire contre trois gardiens, chevalier ? me demanda l’un d’entre eux. Je remarquai cependant un changement dans leur attitude. Ils étaient passés de la position d’observateurs à celle de contre-attaquants. Il me fallait donc agir vite. - Attention, fit le gardien sur ma gauche qui semblait avoir deviné mes intentions, il va… Je prononçai alors les paroles de l’attaque la plus terrible du chevalier d’Or de la Vierge, dans un souffle calme et précis : - Ten Bu Ho Rin ! Le combat entre mes compagnons et les autres gardiens n’existait alors plus. J’avais en face de moi, placés en arc de cercle, mes trois adversaires. Celui qui était intervenu pour prévenir les autres semblait terrifié, les deux autres restaient concentrés et assez sûrs d’eux. - C’est donc cela, le Ten Bu Ho Rin… Notre déesse nous a décrit cette attaque comme imparable, et elle peut soi-disant supprimer un à un nos cinq sens… - Vous êtes assez bien renseignés. C’est à la fois une attaque et une défense, et personne ne pourra sortir de ce cercle tant que vos cinq sens ne seront pas supprimés. Vous ne pouvez ni attaquer, ni défendre, bref, je vous annonce le crépuscule de vos vies… Et maintenant, trêve de bavardages, gardiens, mourez et payez pour mes amis ! Ablation du premier sens ! Les corps des trois gardiens se tordirent alors en tout sens et mes adversaires s’écroulèrent. La colère sourde qui montait en moi depuis que j’avais senti les cosmos de Seiya et Letho s’éteindre redoubla de violence. Je ne laissai pas le temps à mes adversaires de me supplier et leur supprimai les autres sens. Il finirent par s’écrouler, inertes. Je regardai alors en direction de mon frère et de Geki. Les deux chevaliers se démenaient comme des forcenés pour contrer les attaques des trois gardiens restants. Je laissai mon regard se diriger alors vers les deux déesses. Gaïa n’était plus aussi sereine, et le visage d’Athéna luisait de ses larmes. Sans trop savoir comment, je réussis à rejoindre mes compagnons et à me maintenir à leurs côtés. Mon arrivée interrompit le combat. Yahin m’évalua du regard, surpris, et haineux de ma réussite. - Vous ne comprendrez donc pas ! hurla-t-il, hors de lui. Vous devez subir cette sentence, il faut rétablir l’ordre des choses ! Vous ne pouviez pas éternellement vous moquer des préceptes de la vie ! Il semblait devenir totalement fou. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, et les jointures de ses doigts blanchissaient au fur et à mesure qu’il refermait plus fortement les poings. Son cosmos semblait atteindre son paroxysme. Je regardai mes compagnons, et d’un signe assenti de tête, nous nous mîmes en position. - Qu’est-ce… commença Graüm. - Ils ne vont quand même pas… poursuivit Yahin en reculant d’un pas. - Vous ne nous laissez pas le choix, gardiens, coupa Ikki. - C’est la… la… balbutia Hélès, horrifiée. - La posture de la Trinité, oui, conclut Geki. Geki s’était agenouillé, et mon frère et moi-même nous étions postés de part et d’autre du chevalier d’Or du Taureau. Je regardai mon frère dans les yeux un instant, et ce que j’y vis était sans doute l’une des choses dont je me rappellerai le plus chez lui après cet épisode de nos vies : son regard n’était qu’amour et détermination. - Ensemble pour toujours, mon frère, me dit-il - Ikki… soufflai-je. - Shun, Ikki, avec moi ? demanda Geki sans se retourner. - Un instant ! interrompit Yahin. Nous regardâmes ensemble le gardien et ses comparses. - Il se trouve que nous aussi, nous avons certains pouvoirs que nous pouvons transcender à plusieurs. Yahin consulta ses compagnons. Hélès et Graüm semblaient moins sereins que le gardien de l’Elément Espace. - Yahin, tu sais que si nous faisons cela… commença Hélès. - Il suffit ! coupa sèchement le meneur du groupe. Les chevaliers d’Athéna l’ont déjà fait par le passé et s’apprêtent à le refaire. Ils le font parce qu’ils croient leur cause désespérée et juste. Nous n’avons pas le choix, si nous voulons résister à une telle attaque, nous devons nous y opposer avec les moyens dont nous disposons ! Notre cause est la bonne, et je suis sûr que notre déesse sera d’accord. Il jeta alors un œil à Gaïa, qui, manifestement satisfaite du spectacle, hocha lentement la tête en souriant. Le regard d’Athéna semblait perdu dans le vague. J’en profitai pour essayer de voir comment allaient mes autres compagnons. J’aperçus des mouvements au sol, un peu plus loin, mais n’eus pas le temps d’identifier de qui ils provenaient. Quoiqu’il en soit, la vie avait toujours sa place dans cet endroit, si faible soit la lumière de sa flamme. Les trois gardiens se mirent en ligne, Yahin au centre, l’air plus déterminé que jamais. J’avais remarqué que la couleur indéfinissable et légèrement teintée de leurs dalmatiques variait non seulement en fonction de l’Elément qu’ils représentaient, mais aussi de l’état d’esprit dans lequel se trouvait leur porteur. Une teinte pourpre et brillante (du sang ?) irradiait de celle du gardien de l’Elément Espace en ce moment même, partant du plexus solaire pour s’étoiler sur les côtés, ce qui donnait à l’armure un aspect inquiétant, comme si elle demandait elle aussi sa part de chair et d’hémoglobine. Hélès et Graüm firent brûler leur cosmos puis posèrent chacun une main sur une épaule de Yahin. Celui-ci avait fermé les yeux. - L’Athéna Exclamation, hein, dit-il narquois. Eh bien, voici L’Absolution de Gaïa, le pardon définitif fait à nos adversaires les plus coriaces. Adieu, chevaliers ! Six voix s’élevèrent alors en même temps. - Athéna Exclamation ! - Absolution ! Les deux noyaux d’énergie pure se percutèrent de plein fouet et s’équilibrèrent de manière précaire. L’effet résultant de ces deux attaques équivalait au deux Athéna Exclamation que les anciens chevaliers d’Or avaient produit lors de la dernière bataille contre Hadès. Une énorme sphère lumineuse prenait forme et grossissait petit à petit au point de rencontre des deux flux. - Renoncez, chevaliers ! cria Yahin, dont la voix était atténuée par le grondement assourdissant de l’attaque. Vous êtes trop tendres pour supporter et canaliser une telle puissance ! - Nous ne capitulerons pas ! répliqua Geki, d’une voix forte. Si nous devons mourir, nous le ferons tous ensemble ! Cet échange d’énergie pouvait durer éternellement, tant que les deux partis en présence ne baisseraient pas les bras. Je ne pouvais voir ce que faisaient les déesses, pas plus que les autres combattants mais aperçus un mouvement furtif dans mon champ de vision. La sphère géante s’ébranla alors subrepticement sur le côté, comme si une troisième force tentait de briser ce lien mortel entre les gardiens et nous. Je sentis une quatrième source d’énergie affluer sur le côté, puis avant même de pouvoir comprendre ce qu’il se passait, la boule lumineuse géante dévia lentement de sa trajectoire. Forcés de suivre le mouvement latéral pour ne pas nous laisser déborder et éviter que l’attaque ne se retourne contre nous, je compris que les quatre sources de cosmos oeuvraient malgré elles dans le même sens, et, au moment où l’inclinaison des attaques sur la sphère monstrueuse fut concentrée sur le même point, celle-ci fut projetée à une vitesse fulgurante hors de l’arène, fusant telle une comète au-delà de notre champ de vision. J’entendis quelques instants plus tard un grondement monumental s’élever, puis sentis un souffle d’air frais et humide sur mon visage. L’attaque semblait s’être abîmée dans l’océan. Rompu de fatigue, je tombai à genoux en même temps que mon frère. Les gardiens qui nous faisaient face semblaient dans le même état. - Que s’est-il passé ? souffla Geki. - Quelque chose ou quelqu’un a dévié l’attaque, répondit Ikki, haletant. Je n’eus pas la force de relever la tête pour voir qui avait participé à l’annihilation de l’attaque, mais entendis une voix familière répondre à mon frère. - C’est moi, Ikki. Ou plutôt devrais-je dire « c’est nous ». Je me redressai dans un suprême effort et vis mon ami Shiryu debout à quelques pas. Le teint pâle, l’armure abîmée et fêlée en plusieurs endroits, il se tenait face à nous. A ses côtés, Marine supportait tant bien que mal Hyoga, un bras dans son dos et celui du chevalier du Verseau derrière sa nuque. La troisième force que j’avais senti durant cette attaque émanait donc de mes compagnons. Mais quelle était donc la quatrième ? Qui avait eu le désir d’arrêter les attaques les plus puissantes de nos ordres respectifs ? C’est à ce moment-là, alors que je me rendais compte avec bonheur de la survie de certains de mes amis, que s’avancèrent derrière eux deux gardiens. Le premier aidait Nachi à marcher jusqu’à nous, le second vint se poster aux côtés de Shiryu, l’air grave, et son regard se posa successivement sur nous et ses compagnons. Je reconnus Elona, le gardien de l’Elément Eau. Notes de l'auteur :(1) Temporal Opening : Brèche Temporelle : attaque d’Omerion. Créé une faille qui ralentit momentanément l’écoulement du temps.
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