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Cette fiche vous est proposée par : squekky


Initiation

Les derniers rayons de soleil commençaient à plonger la ville dans un crépuscule aux couleurs de feu. La mer s’agitait doucement, filtrant les derniers rayons de lumière. Les grandes tours du centre-ville revêtaient une à une leur habit de nuit . Des lumières s’allumaient ici et là, se rajoutant à cet apparat nocturne. La cité universitaire dressait ses bâtiments noirs un peu à l’écart de la ville. Quelques fenêtres étaient encore éclairées, malgré l’heure tardive. Sur l’une de ces fenêtres, une silhouette assise, dos au vide, se découpait en ombre chionoise : un homme assez grand, habillé de blanc et portant des lunettes. En face de lui, installée en tailleur sur son lit, une jeune fille buvait littéralement ses paroles, enivrée par l’histoire qu’il lui racontait.


 


Dehors, les lampadaires commençaient à éclairer les rues pavées et goudronnées de la cité et les hauts building vitrés aux petits pavillons résidentiels, qui avaient poussé un peu partout pendant l’année, brillaient à présent de mille feux.


Deux hommes se tenaient sur la terrasse de l’un de ces buildings, leur regard porté au loin, vers l’horizon. L’un d’eux, assis sur le bord, les jambes se balaçant dans le vide, les bras tendus, contemplait pensivement le ressac de la mer en contrebas. Plongé dans ses réflexions, il semblait avoir fait abstraction de tout ce qui l’entourait. L’autre allait et venait, parlant à voix basse au téléphone. Ils étaient tous les deux en plein vent ; de légères bourrasques gonflaient leur veste et faisaient danser leurs cheveux. La personne assise tourna la tête pour se protéger du vent, qui s’engouffra sous ses cheveux, releva sa frange et découvrit le bandeau noir qui lui recouvrait entièrement les yeux. Il se leva pour rejoindre son compagnon qui se trouvait à l’autre extrémité du toit. Il traversa la longue terrasse en évitant toutes les installations techniques de la tour. Malgré sa cécité et la véritable cacophonie qui régnait sur le toit, il se déplaçait aussi facilement que n’importe qui. L’autre venait tout juste de raccrocher quand l’homme au bandeau se planta devant lui.



- Bon, c‘est ok ! dit-il en rangeant son téléphone portable dans la poche de son pantalon.



- Enfin ! on va pouvoir les utiliser ! s’exclama l’aveugle. J’attends ce jours depuis plus de deux ans…



- Calme-toi Vlanir… Nous sommes proches du but ; il ne faut surtout rien rater.



Vlanir se retourna et de dirigea vers le rebord du bâtiment. Il s’exposa en plein vent, fit craquer son corps entier et se jeta dans le vide en direction du toit du bâtiment d’en face, où il se réceptionna gracieusement. Il se redressa, et roula des épaules sous sa veste en jean ; un pan s’écarta pour laisser entrevoir son t-shirt blanc. Il porta sa main droite vers son cou et le fit craquer ; son corps se détendit entièrement. Il était prêt.


 


 


Pendant ce temps, dans la chambre de Leti, la conversation battait son plein. Elle avait enfin obtenu les réponses à une bonne partie de ses questions. François était quelqu’un de gentil, calme, posé, bref, très agréable ; son petit accent du nord soulignait ses origines flamandes.



- Voilà... Maintenant, tu sais tout sur le chemin qu’a tracé Juka pour toi.



- Oui, merci. Mais j’aimerais vous poser une autre question…



- Vas-y. Si j’ai la réponse, je te la donnerai volontiers.


 



Leti plongea au plus profond d’elle-même, et se remémora sa rencontre vieille de dix jours.


- Vous me dites que dans votre ordre vous êtes douze, mais que vous êtes le premier à avoir pris contact avec moi. Mais si je me souviens bien des paroles de l’inconnu du dernier soir, il m’a dit que nous étions douze à avoir subi plus de dix ans d’entraînement. Et la seule chose dont je souviens vraiment, c’est qu’il était aussi jeune que moi. Mais malheureusement, je ne pourrais pas vous le décrire.



- C’est impossible Leti, répondit François, perplexe. Je suis le premier des trois ordre réunis à te rencontrer. Et personne au sein même du Sanctuaire n’est au courant de ta présence, hormis le Grand Pope et Juka. Et comme tu le sais, tu rencontreras bientôt tes frères d’armes et l’ensemble des soldats du Sanctuaire grec.



- Oui, mais… Leti hésita, mais François l’encouragea d’un sourire à poursuivre. S’il n’est pas du Sanctuaire… Qui peut-il bien être ?



François secoua la tête, les sourcils froncés. Il n’en avait pas la moindre idée, et cela l’inquiétait sérieusement.



- Je ne sais pas, Leti, finit-il par répondre d’une voix lente.

Mais quand je rentrerai à Athènes, je ferai ma petite enquête, je te le promets. Mais, ajouta-t-il en relevant la tête, je n’ai aucune description, pas le moindre indice… Tout ce que je sais, c’est que c’est quelqu’un d’assez jeune…


Ses yeux bruns s’assombrirent à nouveau, tandis qu’il réfléchissait encore : se pouvait-il que la personne dont Leti parlait soit quelqu’un du Sanctuaire, envoyé pour prendre contact avec la jeune fille avant lui ? Mais non, c’était impossible ! D’abord, on l’aurait au moins prévenu. Ensuite, il avait été convenu qu’il serait le seul à voir la disciple de Juka. Mais alors, qui ? Qui était au courant ? Qui avait pris l’initiative de parler à Leti avant lui, et pourquoi ?


 


Complètement embrouillé, François finit par se lever, un œil sur sa montre.



- Bon… il se fait tard, et je dois vraiment réfléchir à ce que tu m’as raconté. Je vais te laisser. Mais on se reverra de toute façon, promit-il avec un sourire chaleureux. Je repasserai pour t’aider à te préparer pour ton départ en Grèce. En attendant, je te laisse les billets. Et ne t’inquiète pas pour ton travail, tout est déjà réglé ; ils sont au courant de ta future absence.



Leti approuva de la tête.



- Merci beaucoup, François…



Le jeune homme eut un petit rire.


- Pas de quoi. Tu avais le droit de savoir, et il était temps de toute façon. J’imagine que ça n’a pas du être facile pour toi de te poser toutes ces questions, sans avoir la moindre idée des réponses. J’espère au moins avoir pu t’aider un peu, sourit-il.


Leti hocha vigoureusement la tête, et il éclata de rire, avant de se diriger vers la porte d’entrée, son paquet de cigarettes déjà sorti de sa poche.



- Allez… Passe une bonne soirée, et à la semaine prochaine, lança-t-il par dessus de son épaule.



Et avant que Leti ait pu ouvrir la bouche pour répondre, la porte claqua et elle se retrouva seule dans sa chambre.


 


La jeune fille resta un long moment immobile, fixant la porte sans ciller. Et, petit à petit, elle commença à réaliser : elle allait enfin comprendre, elle avait déjà eu une partie des explications, et bientôt elle saurait pour de bon. Enfin ! Elle se sentait heureuse, comme soulagée. Elle savait… elle savait que sa vie avait un sens, que ces dix années de souffrance lui avaient servi à quelque chose, qu’elles lui avaient apporté la force, la maturité, la maîtrise de soi… Des éléments désormais essentiels pour sa survie. Elle se prit à espérer que cette semaine s’écoule le plus rapidement possible. Leti s’écroula sur son lit, radieuse, et s’endormit immédiatement, un sourire sur les lèvres.


 


 


François se dirigeait vers la station de métro la plus proche pour pouvoir rejoindre son hôtel. Il s’arrêta pour allumer sa cigarette et regarda les étoiles. Elles étaient invisibles pour à cause des lumières de la ville qui masquaient celle des astres. Mais François savait parfaitement dans quelle direction regarder : au loin, une constellation parfaitement visible à ses yeux brillait chaudement.


Quelque peu réconforté par la douce lueur des étoiles, François se remit en route. La journée de demain promettait d’être éprouvante avec ses quinze heures de train ; les passer assis dans un compartiement à regarder la paysage défiler lui brisait d’avance le moral. Mais cette même idée lui réchauffait aussi le cœur, car il rentrait chez lui. Rejoindre sa famille, revoir Adeline, sa femme, et sa petite fille Candice… Cela faisait plus d’un mois qu’il ne les avait pas vues. Mais à partir de demain, songea-t-il, je passerai plus d’une semaine avec elles. Un peu comme une famille normale, quoi…


 


François était arrivé au grand boulevard, quand une sensation de menace l’étreignit brusquement. Ses sens s’éveillèrent en une fraction de seconde, se développèrent et s’intensifièrent avant même qu’il ne réalise ce qui se passait. Dans la foule qui l’entourait, il avait détecté deux personnes aux intentions plus que néfastes. Mais il n‘arrivait pas à les situer… Un des cosmos s’intensifia brusquement, et François le localisa immédiatement. En haut, songea-t-il. Il releva brusquement la tête, scrutant la nuée au-dessus de lui. Là, sur le toit d’un bâtiment, deux silhouettes se dressaient fièrement, arrogantes et provocantes. Il fait nuit, songea le jeune homme, et il était entouré de trop de monde pour pouvoir se battre sans être gêné, le cas échéant. Et les deux inconnus dégageaient une énergie très agressive ; François était certain qu’un combat était imminent. Il braqua son regard sur les deux personnes et les observa attentivement.


 


Elles étaient sur le toit d’un bâtiment résidentiel haut de quinze étages. L’un d’eux, d’après ce que François put voir, était accroupi, et ses yeux étaient cachés par un bandeau noir. L’autre, debout, le fixait du regard. Il était coincé. Mais que lui voulaient-ils ? Qui étaient-ils ? L’aura de l’un des inconnus,celui au bandeau…Pourquoi donc lui semblait-elle si bizarre ? Que renfermait-elle de si dangereux pour que François la perçoive de cette façon ? Il pensa soudain à l’inconnu dont lui avait parlé Leti mais c’était hautement improbable à ses yeux : l’âge et les habits ne correspondaient pas vraiment. Bien sûr, il pouvait se tromper... L’homme pouvait être plus jeune qu’il n’en avait l’air, ou ne pas s’habiller comme à son habitude, songea François. Mais le bandeau… Etait-il aveugle ? Probablement ; ce ne pouvait donc être l’individu que Leti avait rencontré. L’autre devait avoir plus ou moins la trentaine et une légère barbe brune recouvrait ses joues. Sa veste noire style bombers se gonflait sous l’effet du vent. Mais c‘était son regard… Un regard profond, mais glacial, qui mit François assez mal à l’aise, beaucoup plus que le fait que deux parfaits inconnus, à l’énergie malsaine, l’épiaient. Le barbu se détourna brusquement et traversa le toit, se dérobant au regard du jeune homme. Son acolyte se releva et l’imita. Les deux cosmo-énergies commencèrent à s’éloigner petit à petit. François resta immobile un bon moment, essayant de les suivre de son propre cosmos. Son corps se raidit soudain et se figea ; son regard perdit toute expression, il sentit son sang se glacer dans ses veines ; il venait de réaliser.


- Nom de… Leti ! grogna-t-il avant de s’élancer sur les traces des inconnus.


 


Il courait aussi vite que possible. Il s’en voulait énormément de n’avoir pas deviné plus tôt les intentions des deux individus ; à présent, ils devaient avoir une avance considérable sur lui. Et Leti n’avait jamais pris la peine de dissimuler son cosmos : une imprudence qui lui avait bien entendu bien facilité la tâche à lui, François, pour la retrouver, mais qui risquait à présent de coûter la vie à la jeune fille, s’il n’arrivait pas à elle avant les deux inconnus. Slalomant dans la foule, bousculant les passants sans s’arrêter malgré leurs protestations indignées, il se maudissait intérieurement d’avoir mis autant de temps à comprendre, se traitant de tous les noms entre ses dents serrées. Si jamais il arrivait trop tard…


Scrutant les toits, il repéra vite ses proies. Curieusement, bien que se dirigeant vers la cité étudiante, les deux hommes semblaient aller assez lentement, comme s’ils voulaient que François les rattrappe. Mais le jeune homme n’y fit pas attention ; il n’avait qu’une seule pensée en tête : Leti. Protéger Leti. Protéger l’une des douze. Arriver à Leti avant eux.


Le barbu s’arrêta, tandis que l’autre continuait sa course. François nota ce détail dans un coin de sa tête, mais ne ralentit pas. Leti. Protéger Leti. Même si elle était dotée d’une force impressionnante, la jeune fille n’avait aucune expérience du combat. De plus, elle ne devait en aucun cas dévoiler l’étendue de cette force colossale.


François trébucha soudain contre un obstacle invisible, manqua de s’étaler de tout son long et se rattrappa de justesse. On avait essayé de l’entraver ! Il se débarrassa facilement de l’attaque, mais il était à présent obligé de combattre cet homme. Il stoppa net, pivota sur ses talons et fit face à son adversaire, qui se tenait dans la ruelle perpendiculaire à celle où était François. Un sourire malsain sur les lèvres, l’homme dévisageait son opposant, une lueur sauvage dans les yeux, comme s’il se délectait à l’avance du massacre qui allait avoir lieu.



- Enfin… on te tient... souffla une voix rauque, lourde de menaces.



L’homme au bandeau venait de déboucher derrière François, bloquant l’accès de la rue.


 


François sentit une immense vague de soulagement le submerger. Ce n’était pas à Leti, mais à lui que les inconnus en voulaient. Et lui… Il était parfaitement capable de leur tenir tête à deux contre un. Il était parfaitement capable de les gérer tous les deux. Ils allaient regretter de s’être attaqué à lui, songea-t-il férocement, ses yeux plissés virant au noir sous l’effet de la concentration. Son corps tendu prêt à bondir à la moindre alerte, ses pupilles rétrécies fendues verticalement, tout en lui faisait penser au fauve à l’affût. Une aura blanche, légèrement bleutée, glacée, commençait à doucement l’envelopper. Une lueur meurtrière s’alluma dans ses yeux, son visage se durcit, un rictus mauvais se dessina sur ses lèvres. Ils allaient regretter… de s’en être pris au Chevalier d’Or du Verseau…

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