FAQ
![]()
Saint Seiya
![]() Figurines
![]() Fanfics
![]() Fan Arts
![]() |
Cette fiche vous est proposée par : Aqualudo Les ages mythologiques
Une traversée mouvementée
La première nuit de navigation se passa pour le mieux. La bonne humeur l'avait finalement emporté, le navire avait atteint une bonne vitesse de croisière « Quand la montagne rencontre la mer », releva Mâa en souriant, l'Anatolie serait vite ralliée. Le vent suppléant suffisamment les rameurs, ceux-ci purent enfin se reposer au milieu de la nuit. Le capitaine veillait à la barre, le tambour s'était tu, la vigie veillait ... C'est elle qui réveilla tout le monde dans un cri d'effroi, quelques heures après que le repos fut décrété. Les cris avaient tôt fait de réveiller tout le monde sur le navire. Personne à bord ne connaissait les choses de la mer en dehors de l'équipage, mais en cet instant c'était inutile : le spectacle qui s'offrait à eux ne laissait aucun doute quant à ce qui allait leur arriver. Alors que le Soleil commençait tout juste à se lever, le navire filait droit vers un ciel noir comme une nuit privée d'étoiles. Des éclairs jaillissaient du ciel, frappant la mer en éclats multicolores. Autour du navire, la mer était encore calme, mais elle semblait jaillir au loin pour rejoindre le ciel sous forme de colonnes d'eau tourbillonnantes. Le capitaine ne donna aucune réponse, pas plus que le maître d'équipage, le navigateur ou la vigie. Tous se jetèrent brusquement à l'eau, s'éloignant au plus vite du navire. « Pauvres fous ! Vous allez périr noyés dans l'abîme de la mer Egée, sous les coups du Notos soulevant l'onde amère jusqu'en ses profondeurs », lâcha simplement le capitaine en s'éloignant à la nage avec ses trois hommes. La force de conviction de Thrall conquit tout le monde et l'ensemble des compagnons s'attela aux tâches définies. Avec la rage du désespoir les aventuriers firent effectuer le navire d'un quart de tour pour tenter d'éviter le tumulte des colonnes de mer, Séléné s'acharnant sur une barre, tandis que Meijuk et Dimitre faisaient de même de leur côté (1). Hélas, la fureur de la mer semblait réclamer son dû. Les masses d'eau se rapprochaient à une vitesse toujours plus grande, charriant avec elles une houle impressionnante. Le choc fut bref et soudain. Alors que la première colonne de mer se trouvait encore à une bonne distance le navire se souleva dans les airs, crispant d’effroi les visages de l'ensemble des élus. Chacun s'agrippa à ce qu'il put, en vain. Le navire se retourna plusieurs fois dans les airs avant de tourbillonner sur lui-même pendant des minutes qui semblèrent interminables. Perdant toute notion d'espace et de temps, Shiro fermait les yeux et implorait l'esprit de ses ancêtres dans son coin tandis qu'Hanz hurlait de rage ; Dimitre semblait sombrer dans la folie ... Lorsque le bateau finit par s'écraser contre le mur d'eau, se disloquant en milliers de fragments, tout fut perdu. Les tourbillons cessèrent, laissant vingt-deux corps inconscients flotter parmi les débris. *** Frank se réveilla en se tenant le crâne entre les mains. « Je suis encore en vie ? », se demanda-t-il en regardant au tour de lui. « Inyan ! ». Son frère n'était pas très loin, recouvert des restes de la grande voile déchirée. Agenouillé, Frank prit son frère dans ses bras et tenta de le réveiller. Frank approuva, sans toutefois sembler prendre totalement la mesure de ce qui s’était passé. Après quelques minutes, et après avoir réveillé son frère, il commença à s'occuper de ses compagnons. Personne ne souffrait de réelle blessure ... un véritable miracle. Pendant ce temps, Liu et Hanz s'étaient activés, constituant un grand tas de débris. Hanz faisait référence à une île voisine, située plein ouest, totalement recouverte d’un épais brouillard. Cette île, mais ceci personne ne pouvait le savoir, était en fait Chios. Elle était assez grande et relativement plate. Seule une petite montagne fermait sa façade orientale. La cime de cette dernière dépassait de la brume alors que le ciel était par ailleurs totalement dégagé. Plein est, un autre paysage se détachait. Un long littoral était visible, relativement escarpé quant à lui, bouchant totalement l'horizon. Les rivages de l'Anatolie étaient effectivement proches, quelques bons coups de rames suffiraient à le rejoindre. Hanz et Liu se montrèrent extrêmement habiles dans la confection d'un radeau capable d'accueillir tout le monde. Utilisant avec ingéniosité l'ensemble des débris, ils avaient conçu un solide moyen de transport qui leur permettrait de rejoindre le continent. L'aide de leur compagnon fut précieuse pour achever la tâche avant la nuit, ainsi que Liu l'avait prévu. « Nous devrions tous nous reposer, nous partirons demain aux aurores », proposa Hanz en essuyant la sueur de son front. Malgré sa robustesse, ses yeux clairs étaient entourés de cernes qui en disaient long sur sa fatigue tant physique que morale. Personne n'objecta. Après une nuit régénératrice, les premiers rayons de l'astre solaire vinrent lécher les visages de nos amis. Chacun entendit alors distinctement une voix intérieure s'adresser à lui : « Regarde le soleil se lever et rejoins-moi, je t'attends en Hattousa ». L'Anatolie
La traversée ne posa aucun problème. Après une bonne nuit de sommeil, tout le monde avait retrouvé le moral. Le fier radeau d'Hanz et Liu mena les élus sur les côtes anatoliennes, les courants marins venant seconder les énergiques coups de rames. Dans cet exercice, Séléné tint à conserver son titre de meilleur rameur, et tout le monde dut s'incliner, avec le sourire devant la nouvelle victoire du champion. De loin, le littoral avait semblé être composé d'une muraille de pierre interminable. Finalement il n'en était rien, la côte était certes escarpée, mais largement ciselée par de nombreux cours d'eau permettant de pénétrer, sans trop de problèmes, au cœur des terres. Rapidement, le temps se gâta : une fine bruine accueillit le groupe dans la dernière étape de son voyage le menant à Hattousa. La cité promise n'était plus qu'à quelques jours de marche ; ils allaient enfin comprendre ce qui les avait poussés à quitter leurs terres natales. Après deux jours de marche, Yshba trouva une route praticable, tracée par des passages réguliers. L'Hindou partait souvent en éclaireur de son propre chef afin de repérer des endroits de chasse. Dès la première journée sur le continent, il s'était distingué en ramenant trois chèvres qui permirent à tous se de rassasier. Ses compagnons le laissaient partir en avant, le gardant cependant toujours en vue .... « Ces terres sont nouvelles pour nous », avait insisté Shiro, « veillons les uns sur les autres, nous ne savons pas ce qui nous attend ». La route qu'Yshba avait trouvée s'enfonçait au loin vers l'est, à travers un imposant massif montagneux. La prêtresse de Cybèle les avait prévenus à Argos: « Hattousa se trouve au cœur de hautes montagnes, là où le soleil se lève ». Le groupe se remit en marche jusqu'à la nuit. Arrivés dans un petit bois, au pied du massif montagneux qui semblait être la porte vers Hattousa, chacun s'affaira à l'installation du camp. Yshba, Thrall, Liu et Dimitre partirent reconnaître les alentours. Yshba proposa de mettre quelques pièges, en place afin d'alerter le groupe de la venue d'un éventuel danger. Les trois Egyptiens avaient installé une grande tente avec les restes de la voile récupérée après le naufrage. Il ne pleuvait pas franchement, mais la bruine latente menaçait le feu allumé par Artholos. Profitant de ce temps de repos, chacun émettait des hypothèses sur ce qui les attendait. Asturias avait la particularité de tout noter sur des parchemins à l'aide d'une plume et d'un étrange liquide noirâtre qui fixait ses écrits. Shiro était très intéressé, et c'est avec joie que le Dalmate expliqua sa technique, et présenta quelques ouvrages qu'il avait pris dans la bibliothèque de son père. Après un repas assez copieux, composé des restes des chèvres et de quelques baies ramassées en chemin sur les conseils de Frank, le groupe se mit d'accord pour les tours de garde. La bruine s'était arrêtée, le ciel laissait apparaître maintenant la lune ... le sommeil avait conquis les plus endurants. A l'abri du tronc imposant d'un arbre déraciné, plusieurs silhouettes menaçantes observaient le campement. Les inconnus étaient trapus, aux yeux noirs malsains, au visage barbouillé de peintures de guerre rouge et verte qui n'occultaient cependant pas leur peau grisâtre et velue. Une épaisse chevelure noirâtre, une bouche cruelle et entrouverte sur des canines jaunies proéminentes, les inconnus n'avaient rien d'êtres humains. Ils sentaient la sueur, et aussi le sang qu'ils avaient répandu. Leurs cuirasses de cuir renforcé craquaient tandis qu'ils sortaient délicatement leurs armes de leurs fourreaux. Surpris, les assaillants se retournèrent d'un seul homme vers Memnoch qui, tranquillement adossé à un arbre n'avait rien manqué de la scène. Il portait une lourde hache dans sa main gauche, une rondache couvrant son bras droit. Bien entendu, tout le monde était d'accord avec Meijuk mais ni lui, ni aucun autre, ne parvint à trouver le sommeil après cet épisode sanglant.
La cité de Cybèle
Comme Meijuk l'avait prévu, le franchissement des montagnes ne fut pas chose aisée. Le chemin découvert par Yshba s'arrêtait aux pieds de ces murailles naturelles. Grâce à Meijuk et à l'expérience des trois Hindous qui avaient dû franchir les hauts cols de l'Hindu Kush, la troupe finit par franchir les principales difficultés. Mâa et Rahotep ne s'étaient pas montrés à leur avantage dans cette épreuve. Plus habitués à déambuler dans le désert ou le long des berges du Nil, cette escalade tourna par moment au cauchemar, leur maladresse se conjuguant à leur peur du vide. Seth, bien qu'Egyptien lui aussi, s'en tira mieux, ne quittant pas Meijuk lorsqu'une difficulté se présentait. Il faut dire que le montagnard au crâne tatoué était un guide merveilleux. On eût dit qu'il avait vécu toute sa vie en Anatolie : « Mes montagnes natales sont bien plus dangereuses ! », insistait-t-il pour asseoir davantage ses compétences. Après quatorze jours de périple en Anatolie, Hattousa fut enfin en vue : Mâa fut le premier à apercevoir la forme d'une tour qui se détachait dans la brume. Si le ciel était dégagé la nuit, le jour une brume tenace semblait suivre le groupe d'aventuriers et cette journée ne dérogeait pas à la règle. Ils avaient fini par retrouver un chemin en descendant dans une large vallée. - Nous sommes proches d'Hattousa, c'est certain. Je sens que mon pendentif raisonne, insista Mâa. L'enthousiasme de Mâa fut communicatif et, bien que la nuit tombât, le groupe poursuivit sa route. Ils furent bientôt accompagnés par une lune rouge qui semblait veiller sur eux. Il ne fallu que peu de temps pour rejoindre une cité, cernée par une muraille imposante dont la seule ouverture semblait être une grande porte de métal. « Cité d'Hattousa ... Sanctuaire de Cybèle - Il y a de la magie ici, je n'aime pas ça ! marmonna Séléné, rompant le silence stupéfait de la troupe. La cité d'Hattousa était entourée d'une longue enceinte de petites briques régulières. Rien à voir avec les pierres colossales d'Argos. Le chemin emprunté par les élus les avait menés devant cet accès de bronze. La nuit aidant, il était difficile de distinguer complètement tous les motifs ornant cette porte. Juste devant elle, se trouvait la fameuse stèle sphérique en pierre noire. Entourant la porte, tels des gardiens, deux amas de pierres complétaient le tableau. C'est sur l'un deux que venaient d'apparaître quatre hommes. « Ne vous inquiétez pas, vous ne risquez rien ici ! Je me présente : je suis Akurgal, je suis originaire de Mésopotamie. Voici Ryusei, venant de la lointaine Asie, Nibel, un homme d'un pays fort lointain et mystérieux nommé Asgard, et enfin Darkhan, du pays de Tien Mou (3), la célèbre déesse gardien des Montagnes du Wullao Fang. Nous sommes, tout comme vous, ici pour répondre à l'appel de Cybèle ... » Akurgal, au visage fin, avait de grands yeux verts en amande. Il portait un kaunakès (4) typiquement mésopotamien, caractérisé par de longues franges laineuses disposées en étage. Ses longs cheveux étaient délicatement tressés ainsi que le faisaient les Mésopotamiens. Près de lui Ryusei portait une armure d'os liés entre eux par des fibres de bambous. Il était armé d'une petite dague et portait une grande sacoche de voyage sur le côté. De taille assez modeste en comparaison d'Akurgal, son visage asiatique était agrémenté d'une petite barbichette brune à laquelle répondait un catogan de cheveux noirs comme la nuit la plus sombre. Le troisième homme portait un large manteau de peau de loup arctique. Ce dernier était entrouvert et laissait apparaître une chemise de soir bleue et un pantalon écarlate. Une large écharpe jaune lui entourait la taille et son ceinturon de cuir patiné soutenait un petit glaive. Tout comme Ryusei il portait une large sacoche. Tel était Nibel, au visage régulier et paisible, dont les cheveux bruns aux reflets clairs luisaient sous la lune rousse. Passés les premiers instants de stupeur, Mâa fut le premier à s'adresser aux nouveaux venus. Ryusei et Nibel se présentèrent rapidement, ce qui ne fut pas le cas de Darkhan, le dernier des quatre inconnus. Il avait des yeux verts émeraude, arborait deux tatouages noirs circulaires sur son front qui tranchaient avec des cheveux clairs en bataille. Darkhan n'hésita pas ainsi une seconde à présenter son parcours. « Ma mère est morte quand j'étais jeune, c'est mon père qui m'a élevé. Mon père était un garde royal reconnu et apprécié pour son travail au sein du temple du lotus. Il m'enseigna l'amour et le respect de mon prochain, ami comme ennemi. Selon lui, toute forme vivante, quelle que soit sa nature, doit être respectée, tout comme l'énonçait notre grand prêtre, Mahâvîra (5), dans sa parole divine. La nuit de mon septième anniversaire fut marquée par un évènement qui devait changer ma vie. Notre domaine subit les attaques d'étranges individus, des hommes capables de fendre la pierre avec leurs mains et de briser les roches glaciales, plus rapidement que le vent et plus sûrement que le feu du ciel. Je passais la nuit caché sous des caisses ; la seule chose que j'entendais était les cris d'agonie de la population qu'ils massacraient ... Au petit matin, j'étais seul ; seul au milieu de centaines de corps sans vie qui jonchaient la grand-rue. Les gardes s'étaient sacrifiés pour protéger le temple, mais la lutte fut vaine contre ces hommes, capables de pulvériser la roche. Je ne pouvais ni bouger ni crier, mon cœur semblait peser autant que nos montagnes. Bientôt je repris mes esprits et j'errais en direction du temple divin dans lequel mon père travaillait. Une fois arrivé à l'intérieur du temple, je remarquais qu'il avait été profané. Tous les gardes étaient morts, certains visages avaient gardé une expression d'effroi comme s'ils avaient vu la mort elle-même venir les prendre. Un gémissement se fit entendre et je reconnus la voix de mon père. L'appelant, je me mis à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient et trouvais rapidement son corps étendu à terre, baignant dans une flaque de sang. Deux hommes en armure sombre gisaient à côté de lui. La statue du sage aux mains jointes auprès de laquelle il méditait souvent lui faisait face, mais le réceptacle qui se trouvait en sa base était vide. Paniqué, je ne sus que faire et tombais à genoux suppliant mon père de rester à mes cotés et de ne pas rejoindre le monde des Ombres. Darkhan marqua un bref silence, que personne ne vint briser ... il reprit : Rassemblant leurs affaires, les vingt-six élus se dirigèrent vers la grotte où un feu et des victuailles les attendaient. Ils allaient y passer la dernière nuit de leur périple initiatique. Le lendemain, ils seraient enfin face à leur destin. Notes :
|
![]() ![]() |
© 2002-2010 Animecdz. Tous droits réservés. Saint Seiya © Toei Animation, Bandai et Masami Kurumada | ||
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |