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Initiation

L’hôpital de Aiinsa dominait la place principale de la ville. Le grand bâtiment blanc de quatre étages offrait une vision rassurante aux habitants de la ville. On y accédait par un grand portail vert qui donnait sur le parc de l’établissement. L’immense pelouse était partagée en deux par une route asphaltée qui menait au département des urgences ou à l’accueil de l’hôpital. Un peu partout, des bancs offraient repos et confort tant aux patients qu’au personnel. Installé à l’ombre des grands palmiers, on ne pouvait que se détendre et s’évader des tracas quotidiens.


Une voiture blanche était garée près de l’entrée aux urgences. Une voiture banale à un détail près : sa plaque d’immatriculation ne correspondait pas aux critères espagnols. Sur le côté de cette plaque se trouvait l’insigne des forces de l’ordre. C’était une voiture de police


 


Deux personnes avançaient main dans la main vers l’entrée des urgences. La femme portait à son bras droit un bouquet de roses sauvages aux couleurs flamboyantes ; le rose pastel se fondait agréablement dans le rouge pourpre. Son mari Enriké marchait à côté d’elle. En traversant le parc, ils aperçurent la voiture du docteur Gustavo, garée à côté de celle des policiers. Il était à peine neuf heures et demi, et les visites à l’hôpital ne commençaient qu’à dix heures. Mais Amia et Enriké savaient que le docteur Gustavo serait présent dès huit heures. Et les forces de l’ordre devaient déjà être au courant grâce à l’intervention des pompiers.


Amia serra le bras de son mari contre elle.



- J’espère que le garçon va mieux… murmura-t-elle d’une voix inquiète.



- Ne t’en fais pas… Il va sûrement bien, et son amie aussi.



Enriké essayait d’être aussi rassurant que possible mais il savait que ses efforts étaient dérisoires. Il se revoyait encore, pris de panique en voyant ce garçon se vider de son sang chez lui…


 


Ils arrivèrent enfin à l’accueil. L’infirmière était occupée avec deux personnes. A leur tenue, Amia reconnut des policiers. Le grand brun posait les questions tandis que son coéquipier consignait les propos de l’infirmière dans son calepin. C’était le début d’une enquête de routine, qui commençait toujours par une prise de renseignements… Mais malheureusement pour eux, l’infirmière n’avait pas encore débuté son service quand les deux jeunes gens étaient entrés à l’hôpital. Elle adressa aux policiers un signe poli de la tête et se tourna vers le couple.



- Bonjour ! Est-ce que je peux vous aider ? proposa-t-elle, un charmant sourire aux lèvres.



- Oui, s’il vous plaît… Hier soir, deux jeunes personnes, une fille et un garçon, sont entrés aux urgences. Le docteur Gustavo doit être à leur chevet, je suppose.



 


Entendant cela, les policiers se tournèrent vers le couple. Le brun faisait bien une tête de plus qu’Enriké, déjà grand de son mètre quatre-vingts. C’était le parfait type espagnol, le regard noir et profond, des cheveux de jais, la peau légèrement brunie par le soleil ; à son léger accent, on devinait un Andalou.



- Excusez-moi ! Officier Rubio. Et voici mon équipier, l’officier Gasque. J’aimerais vous poser quelques questions sur ce qui c’est passé la nuit dernière.



- Ce serait avec plaisir, messieurs, répliqua Amia, mais nous aimerions d’abord savoir comment ils vont.



- Bien sûr… Après les avoir vus, si vous pouviez passer au poste, nous avons besoin de certains renseignements. Je vous en serais reconnaissant.



- Pas de problème... Mais si vous voulez bien nous excuser pour l’instant, j’ai besoin de quelques renseignements de mademoiselle, précisa Enriké avec un geste de la main en direction de la jeune infirmière.



Rubio hocha la tête et les policiers sortirent après avoir salué leurs interlocuteurs. Enriké se retourna vers l’infirmière. Celle-ci leur proposa de les mener à la chambre de la jeune fille, où se trouvait probablement Gustavo.


 


Le petit groupe emprunta l’ascenseur qui les mena au deuxième étage. L’atmosphère était relativement calme pour début de matinée : pas un bruit, personne dans les couloirs, ni dans le petit hall commun aux deux services – les services de pédiatrie et de réanimation – Sur la terrasse, le docteur Gustavo faisait les cent pas, parlant au téléphone avec animation. Lui aussi accusait la fatigue de la nuit dernière, cela se voyait clairement à ses traits tirés et ses yeux cernés de noir. Apercevant le couple, il leur fit un signe de la main et ses lèvres prononcèrent silencieusement un « J’arrive » rassurant pour les jeunes gens : ils n’avaient aucune envie d’attendre la fin d’une discussion interminable. En effet, deux minutes plus tard, Gustavo raccrochait et se dirigeait vers eux. Amia était resplendissante dans sa robe d’été, son superbe bouquet au bras ; elle illuminait le hall à elle seule. Debout à ses côtés, Enriké luttait visiblement contre le sommeil. Pâle, les cheveux en bataille, les yeux enfoncés, il semblait sur le point de s’endormir à tout instant.



- Bonjour… Ou plutôt, re-bonjour, dit Gustavo avec un petit rire qui manquait néanmoins de conviction.



Enriké répondit simplement par un geste de la main. Amia, elle, alla directement au vif du sujet ; elle était vraiment inquiète pour ces deux personnes qui étaient encore de parfaits inconnus à peine douze heures plus tôt.



- Comment vont-ils ?



- Calmez-vous, Amia... Venez, on va s’installer dans le cabinet de Solene. Elle est en consultation en ce moment.


 



Arrivé dans le cabinet de Solene, le groupe s’installa. Le docteur prit place derrière le bureau où siégeait d’habitude le docteur Solene. Sur le bureau trônaient plusieurs petits cadres, des photos d’un petit garçon, sans doute son fils. Sur les murs, s’étalaient des cartes postales représentant différents paysages et un poster géant du corps humain.


Amia et Enriké s’installèrent sur les fauteuils face au docteur Gustavo.



- Bien… je n’irai pas par quatre chemins. La jeune fille, Cécile, va bien ; elle souffre juste de quelques contusions et d’une fêlure du tibia, rien de bien méchant, donc.



- Cécile… ?



- Oui, Amia… Elle s’est réveillée, mais malheureusement elle ne parle pas espagnol. Elle a en revanche un parfait anglais, et on a appris que son compagnon se nomme Patrick. Ne vous inquiétez pas, vous pourrez lui rendre visite après.


C’est Patrick qui me préoccupe. Il a perdu beaucoup de sang la nuit dernière. Et son état est jugé critique. Pour l’instant, il est encore dans un profond coma. Et on ne peut pas savoir s’il va se réveiller.


Malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus. Le secret médical, vous comprenez... Si vous voulez rendre visite à la jeune fille, je peux vous accompagner et jouer en même temps les interprètes.



- Merci beaucoup, Docteur.



 


Cécile était allongée sur un lit, vêtue d’une simple blouse, la jambe plâtrée. L’ensemble de son corps était vaguement douloureux, malgré les calmants qu’elle recevait par la perfusion sur son bras gauche. L’aiguille la gênait légèrement, d’ailleurs. La tête tournée vers la fenêtre, elle suivait des yeux les grains de poussière qui voltigeaient dans les rayons du soleil ; sa chambre était baignée d’une douce lueur dorée. Le cauchemar d’hier n’était plus qu’un vague souvenir. Mais elle était inquiète pour Patrick. La dernière fois qu’elle l’avait vu, il venait d’encaisser à sa place l’attaque surpuissante de Sonia de la Tourmente, l’adversaire le plus redoutable qu’elle ait jamais affronté. Puis… plus rien… le noir total jusqu'à ce matin. Elle savait qu’une journée s’était à peine écoulée depuis ce combat. Et que Patrick était dans le coma. Ses yeux se remplirent de larmes ; pourquoi avait-elle échoué ? Pourquoi n’avait-elle pas pu se battre contre Sonia jusqu’au bout ?


On frappa soudain à la porte, et Cécile s’essuya furtivement les yeux. Le docteur Gustavo entra dans la chambre, accompagné d‘un couple. Malgré le fort accent espagnol du médecin, la jeune fille comprit que c’était Enriké et Amia qui les avaient recueillis, Patrick et elle. Amia lui offrit le bouquet de roses ; Cécile fut très touchée par ce geste.


La discussion s’engagea immédiatement, et vira très vite à l’armure qu’elle portait. Mais malheureusement pour les Espagnols, Cécile s’excusa de ne pouvoir rien dire. Elle leur demanda même de cacher les protections. Elle ne voulait pas que l’histoire s’ébruite. Bien que déçus, Enriké, Amia et Gustavo promirent de mettre les armures en sécurité, et ne posèrent plus de questions. La conversation prit alors un tour plus médical, et Gustavo leur donna plus de détails sur l’état de Patrick.


 


 


 


Le soleil couchant s’éloignait derrière les flots tumultueux de la mer d’Egée. Arnaud était enfin de retour en Grèce ; son avion venait d’atterrir. Il avait l’air épuisé : pâle, les traits tirés, les cheveux en bataille, une certaine lenteur dans ses gestes, et dans ses yeux, une seule envie : dormir. Arrivé à la porte de l’avion il aperçut le comité d’accueil délégué par le Sanctuaire spécialement pour lui. A quelques dizaines de mètres de l’avion, se tenaient ses amis Math, reconnaissable à sa petite taille et à ses cheveux très blonds, et Steph, ses longues boucles châtain relevées ce jour-là en queue-de-cheval en raison de la chaleur écrasante.


La foule se dirigea vers la zone de récupération des bagages, et Arnaud vers ses amis. Math était ravi de le revoir, son sourire lui arrivait aux oreilles. Steph remonta ses lunettes de soleil, et ses yeux très bleus étincelèrent au soleil. Elle esquissa un petit sourire moqueur en voyant la barbe d’Arnaud. Il avait plus l’apparence d’un vieux baroudeur que celle d’un expert en histoire ancienne ; sac à dos en cuir sur l’épaule, lunettes de soleil à la Chips, vieille chemise beige sale et froissée et, pour couronner le tout, une paire de sandales usagée. Il n’y avait plus moyen d’attribuer une quelconque classe ou majesté au chevalier du Scorpion après l’avoir vu dans cet état.


Steph s’avança la première vers Arnaud. Elle voulut le débarrasser de son sac, mais il refusa, affirmant que ce n’était pas la peine, que ce n’était pas lourd et qu’il pouvait parfaitement bien porter son sac tout seul, merci. La jeune fille étouffa un petit rire entendu ; le fier chevalier n’était pas près de laisser une femme porter ses bagages ! Mais il ne refusait jamais une bise, et il ne put non plus s’empêcher d’adresser à Steph son plus beau sourire. Cette fois, son amie éclata franchement de rire, et elle riait encore lorsque Arnaud tapa dans la main de Math, un immense sourire aux lèvres.



- Ca fait un bail ! s’exclama Math. Alors, le tourisme ?



- Bien, bien, répondit Arnaud, mais, honnêtement, je m’en serais passé si j’avais su que ce finirait comme ça.



- Oh ! l’autre… tu as quand même voyagé, vu du pays… répliqua Steph. Jamais content, lui… ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel, dans une mimique faussement agacée.


Ils furent tous les trois pris d’un fou rire, heureux d’être réunis à nouveau.


Ce fut Math qui mit fin à ce moment d’hilarité en les ramenant brusquement à la réalité.



- Bon… c‘est pas tout ça, c‘est agréable de te revoir, mais on a encore une heure de route. Et le chef veut te voir, précisa Math en essayant de paraître aussi désinvolte que possible, espérant sans doute convaincre son vieil ami qu’il ne s’agissait là que d’une histoire de routine. Mais Arnaud n’était pas dupe.


 


Arnaud s’installa confortablement dans la voiture, et demanda immédiatement à ses amis pourquoi on l‘avait fait revenir au Sanctuaire. Math, qui conduisait, ne dit rien ; ce fut Steph qui prit la parole. Elle se retourna, ses longs cheveux châtains, maintenant défaits, cachant une partie de son visage. Ses yeux bleus ne trahissaient aucune émotion, ils étaient aussi neutres que possible.



- Sache que les nouvelles ne sont pas rassurantes. Il y a demain une convocation générale de l’Ordre.



- Comment ça, convocation générale ?



- L’avenir est loin d’être rassurant, intervint enfin Math, toujours concentré sur la route.



Ils se turent tous les trois. La gaieté manifestée quelques instants plus tôt avait disparu, avalée par l’angoisse du lendemain et de l’inconnu Elle avait été bien éphémère, songea Arnaud amèrement. La nuit approchait, et les montagnes qui protégeaient le Sanctuaire se profilaient au loin. Arnaud était songeur : pour la première fois de sa vie, il allait rencontrer ses autres compagnons d’armes. Il s’agita sur la banquette ; il se sentait de plus en plus nerveux. Au nom d’Athéna ! que signifiait tout ceci ? Que s’était-il passé pendant son absence ?

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