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Cette fiche vous est proposée par : Atlas Le juste retour des choses
Alors que nous avions rejoint Athéna à la Maison Ellinogallikon en milieu de matinée une heure avant le départ pour l’île de Pâques, je consultai les relevés topographiques de celle-ci afin de mieux connaître l’endroit où nous nous rendions. Le document que je tenais dans les mains présentait tout d’abord l’île sous ses attraits touristiques, avec la description détaillée des mystérieuses statues ainsi que sa situation géographique précise. Je m’arrêtai plus longuement sur les pages suivantes, sur lesquelles étaient annexées les informations sur la faune et la flore de l’île, ajoutées par l’équipe de recherche de la Fondation. Apparemment, celles-ci étaient très pauvres. Sur l’île s’étendait une herbe rase qui en recouvrait la majeure partie, plantes et arbres s’élevant ça et là dans de rares endroits, notamment sur les contreforts rocheux. La faune regroupait pour l’essentiel des oiseaux marins. Je me demandais quelle était la raison pour laquelle Gaïa avait choisi ce lieu pour en faire son domaine ? Mes amis semblaient se poser la même question, parcourant le document avec une moue des plus dubitatives. Letho profitait des derniers instants en compagnie de son frère Echo, qui, avec quelques autres chevaliers d’Argent, avaient pris du retard pour rejoindre la Grande Prêtresse au Sanctuaire. Je pouvais voir dans ses yeux l’appréhension de la séparation, et compatissais en silence. Un peu plus tard, nous nous retrouvions dans le hall de la Maison, fin prêts. Mademoiselle Saori nous rejoignit et nous expliqua, alors que nous la suivions vers l’arrière de la Maison, que la manière la plus rapide de rallier l’île de Pâques était le jet privé de la Fondation Graad. Affrété spécialement pour nous, ses moteurs ronronnaient déjà au moment où nous atteignîmes la limite nord du domaine. Une piste privée, camouflée par de nombreux arbres, s’étendait sur plusieurs centaines de mètres à l’aplomb de la Maison Ellinogallikon. Une vision singulière, mais peu surprenante pour nous qui étions habitués aux moyens dont la Fondation disposait. Nous nous installâmes dans l’avion et décollâmes peu après pour un vol d’une durée approximative de dix heures, aux dires de mademoiselle Saori, ce qui nous ferait arriver dans la soirée.
Nous profitâmes de ce long parcours pour nous reposer à loisir. Non pas que nous fussions particulièrement fatigués, mais la linéarité du voyage et les heures qui s’étiraient en longueur eurent sur nous quelques effets. Une certaine somnolence nous gagnait de temps en temps, et il était difficile de garder nos sens en éveil (surtout pour Ban, qui ronflait bruyamment depuis que l’avion avait atteint sa vitesse de croisière). J’étais installé à côté de June, et je lisais sur son doux visage l’inquiétude qu’elle ressentait concernant le terme de ce périple. Je la rassurai tant bien que mal : - Tu sais, lui chuchotai-je avec un sourire que je m’efforçais de rendre réconfortant, que tant que nous serons avec toi, tous ensemble, il ne pourra rien t’arriver. - Oui, je sais… Enfin j’espère ! Oh Shun, je ne sais pas si je… - Ne t’en fais pas, coupai-je, ne t’en fais pas. Je tournai la tête du côté de l’allée centrale et aperçus Ikki en grande discussion avec Letho. Mon frère avait apparemment fini par adopter notre nouvel ami, et je n’en étais que plus content. Plus loin, Seiya et Jabu avaient semble-t-il décidé de s’affronter sur un domaine moins dangereux que celui du combat à mains nues, et jouaient une partie d’échecs endiablée au cours de laquelle les deux compères se lançaient des sourires sardoniques à chaque prise de pièce. Shiryu, Hyoga et Marine, quant à eux, relataient les derniers événements avec passion. Enfin, Nachi et Geki s’étaient mis en tête de faire cesser les ronflements intempestifs de Ban sans le réveiller : le premier sifflait près de son oreille, n’ayant pour effet que de rajouter un bruit agaçant à l’ambiance sonore pénible que nous connaissions depuis le début du voyage, alors que le second marmonnait des imprécations tout à fait inutiles. Une heure avant la fin du voyage, mademoiselle Saori sortit de la cabine de pilotage et vint nous faire part de ses dernières recommandations : - Chevaliers, nous arrivons bientôt au terme de notre voyage. Je ressentis une boule me monter dans la gorge. Tout le monde s’interrompit et Nachi réveilla Ban avec précaution. - L’ordinateur de bord indique une activité naturelle anormale, et j’ai imprimé des relevés ahurissants sur l’endroit où nous allons : il semblerait que Gaïa ait modifié l’environnement en le façonnant selon son plaisir… La faune et la flore sont aussi riches que si l’on se trouvait sur les régions les plus fertiles du continent ! Seiya intervint : - Mais que cela signifie-t-il ? Gaïa nous tendrait-elle un piège naturel ? - Je ne pense pas, reprit mademoiselle Saori. Je crois plutôt qu’elle a voulu concevoir un domaine divin à son image. Je vous demande malgré tout de rester sur vos gardes en arrivant, on ne sait pas ce qui peut arriver. Soyez attentifs, restons regroupés, et tout se passera bien pour nous. Un peu plus tard, nous arrivions au-dessus d’un paysage extraordinaire, qui n’avait rien à voir avec ce que nous avions pu observer sur le document d’information à la Maison Ellinogallikon. Si fantastique que cela parut à nos yeux, la forêt dense et luxuriante que nous survolions ne laissait rien apparaître de tout ce qui se passait en dessous. L’avion commença alors sa descente en cercles, tel un oiseau de proie, et nous aperçûmes un espace dégagé qui devait servir de piste d’atterrissage, un peu plus loin sur le côté ouest de l’île. A cet endroit, pas une herbe ne poussait, le sol n’était que terre et poussière. Nous atterrîmes non loin de lisière de la forêt, où nous vîmes les premières statues. Quel spectacle étonnant ! Celles-ci étaient alignées de part et d’autre d’une allée où se mêlaient herbe rase, sable et cailloux. Ce chemin était à coup sûr une des entrées principales du domaine de Gaïa. L’invitation de ces géants de pierre à parcourir ce chemin sous leur regard insolite était troublante. Nous nous éloignâmes de l’avion en direction des colosses immobiles, laissant le pilote et son co-équipier surveiller l’appareil, avec ordre de rester prêts à décoller. L’allée se prolongeait en un sentier forestier dégagé qui s’enfonçait loin dans la forêt. Alors que nous progressions en observant les statues qui nous toisaient d’un regard vide et froid, un homme semblable à un chevalier apparut soudainement à l’orée de la forêt s’étendant devant nous, comme s’il venait de se téléporter de nulle part. Nous nous arrêtâmes sur-le-champ, encadrant Athéna, les poings serrés. Il portait une armure assez semblable à la notre, d’une couleur indéfinissable, s’approchant de celle de l’argent, mais les nombreux reflets changeants ne me permettaient pas d’en être tout à fait sûr. Les protections sur son corps étaient cependant aussi importantes que celles des armures d’Or. L’homme nous observa un moment, sans aucune animosité apparente. Il nous dévisagea un par un, puis son regard perçant s’attarda sur la princesse. Il s’adressa à nous d’une voix grave et agréable, sans quitter Athéna des yeux. - Bienvenue, déesse Athéna. Bienvenue, chevaliers d’Or. Je suis Yahin, gardien de l’Elément Espace, pour vous servir… L’Elément Espace ? Que pouvait bien signifier cette dénomination ? J’interrogeai mes amis du regard, mais aucun ne semblait plus avancé que moi, et je sentais une tension latente s’élever de notre petit groupe. Athéna s’avança : - Pourquoi es-tu ici Yahin ? Que veux-tu ? Un léger sourire étira les lèvres de notre étrange interlocuteur. - Déesse Athéna, Gaïa m’a chargé de vous accompagner au cœur de son domaine, vous et vos chevaliers, afin que vous ne vous perdiez pas dans un quelconque recoin de l’île… Ce qui pourrait être fâcheux si vous n’y prenez garde, répondit-il, les yeux parcourant la lisière du bois. Maintenant, ne perdons pas de temps, veuillez me suivre, s’il vous plaît, je tâcherai de répondre à vos questions en route, si tant est que vous m’en posiez... Yahin nous invita d’un geste de la main à entrer dans la forêt. J’eus un dernier regard pour l’avion, le cœur empli d’appréhension malgré la présence de mes compagnons. Mon bref coup d’œil n’échappa pas à notre nouveau et mystérieux guide qui, après avoir laissé passer notre groupe, me sourit généreusement. Je ne saurais te dire, fils, ce que j’ai pu lire sur ce visage conciliant et agréable, à cette seconde où il me regardait, mais je ne me sentis pas à l’aise et suivis les autres qui s’enfonçaient déjà dans une forêt splendide mais inquiétante. Nous marchâmes pendant près d’une heure sur un sentier entretenu et dégagé, cernés par des arbres d’une taille impressionnante qui formaient une voûte au-dessus de nos têtes, laissant à peine filtrer la lumière. J’interrogeai discrètement Marine, m’étant assuré que notre guide marchait plus loin devant. - Quel singulier personnage, lui avouai-je. En apparence, prévenant, relativement agréable et pacifique, mais je ressens un très net malaise à son égard. - Moi aussi, si ça peut te rassurer, dit-elle. L’Elément Espace, souffla mon amie, comme pour elle-même. Qu’est-ce que c’est que ce titre ? - Et son armure… intervint discrètement, Nachi, les yeux rivés sur l’étrange chevalier. Je n’ai jamais vu une armure avec de tels reflets ! - Non, en effet, répondis-je. C’est assez étrange… mais ce qui me gène le plus, c’est peut-être son sourire, et je ne saurais dire pourquoi. Restons sur nos gardes ! Nous poursuivîmes notre route en silence, nous enfonçant de plus en plus profondément dans l’île. Un moment plus tard, je vis que le sentier débouchait sur une clairière de taille modeste, mais qui était le point de rencontre entre plusieurs chemins provenant de différentes directions. Peut-être étions nous arrivés à une intersection cruciale, au centre même de l’île ? Je n’aurais su le dire. Quoiqu’il en soit, les entrées de deux passages faites de pierres taillées se démarquaient plus que les autres sentiers similaires à celui que nous venions d’emprunter, et devaient certainement mener au domaine de Gaïa. Yahin confirma mes pensées : - C’est ici que nos chemins se séparent, chevaliers d’Athéna. J’accompagne votre déesse auprès de Gaïa par cette voie, vous, vous prenez celle d’à côté qui vous mènera directement à vos… appartements, si je puis dire, nous dit-il jovialement. Vous y trouverez tout le confort nécessaire pendant que le Conseil se déroulera. Vous devriez y trouver quelques autres gardiens, je pense, ainsi que les réponses aux questions que vous ne m’avez pas posées. - Allez-y, chevaliers, renchérit Athéna, de toute façon, nous n’avons pas d’autre choix. - Bien sûr que si ! s’emporta Seiya. Il faudrait que quelques-uns d’entre nous vous accompagnent, mademoiselle Saori, c’est pure folie que d’y aller seule ! - Seiya, ne t’inquiètes pas… C’est la seule solution, et je ne peux moi-même interférer sur les conditions du Conseil… Allez, soyez confiants, nous dit-elle, je vous retrouve après. - Je n’aime pas ça du tout, maugréa Seiya. - Allez vous détendre, je pense que vous devez être fourbus après un tel voyage, renchérit Yahin avec ce sourire si particulier. Ne vous en faites pas, Athéna est entre de bonnes mains. Allez ! Nous nous résolûmes donc à prendre le second chemin de mauvaise grâce, et alors qu’Athéna disparaissait avec Yahin sur l’autre sentier pavé, Ikki marmonna : - Entre de bonnes mains, hein… Nous verrons cela. Il le paiera cher, s’il devait arriver quoi que ce soit à notre princesse. - Du calme, mon frère, dis-je. Pour le moment, tout va bien. Nous poursuivîmes notre route sur le chemin que nous avait indiqué le gardien de l’Elément Espace pendant un court moment, puis arrivâmes dans une seconde clairière, totalement différente de la première. Là, nous pûmes admirer une architecture semblable à celle du Sanctuaire, mêlée à la flore locale. Pierres taillées et arbres dessinaient le contrefort de ce qui semblait être un palais, mais nous ne pouvions en distinguer que cette somptueuse façade, au pied de laquelle un ruisseau coulait en chantant. Là encore, deux statues semblaient en garder l’entrée. - C’est magnifique, avoua Marine. - Magnifique et inquiétant, ajouta Letho. Shiryu fit un pas en avant. - Allons-y, nous verrons bien ! Nous franchîmes prudemment la porte sous le regard froid des colosses de pierre brune, et arrivâmes dans une vaste salle éclairée par de nombreuses torches aux murs. Des branches gigantesques nous dominaient, faisant office de plafond. - C’est assez rudimentaire ! lança Geki, dont la moue sceptique trahissait notre étonnement commun. Je me demande si Gaïa utilise les moyens les plus modernes pour vivre ici ! Nos étions tous d’accord sur ce point. L’ensemble de l’édifice, du moins ce que l’on pouvait en voir à ce moment-là, ne laissait en rien présager de l’utilisation des techniques les plus répandues pour assurer un certain niveau de confort, comme… l’électricité par exemple. - Bien sûr, qu’elle en a les moyens, intervint une voix douce plus loin devant nous. Je ne pouvais rien distinguer de notre nouvel interlocuteur, la pénombre masquant la salle où nous étions entrés à certains endroits. - Qui a parlé ? demanda Seiya. Qui es-tu ? Montres-toi ! Nous entendîmes un petit rire, puis une silhouette s’avança lentement vers nous, se découvrant à peine. - Quelle impétuosité… J’imagine que tu es Seiya, n’est-ce pas ? - Mais… comment… allez, montres-toi ! insista mon ami, déconcerté. - Bienvenue dans le domaine de Gaïa, chevaliers d’Or, répondit la silhouette qui finit par se dévoiler complètement à la lumière des torches. Je me présente, je suis Elona, gardien de l’Elément Eau. Il s’inclina puis tendit la main derrière lui. - Et voici Qwel, gardien de l’Elément Psyché, ainsi que Ziyan, gardien de l’Elément Radian… Deux autres personnages, un homme et une femme, apparurent aux côtés d’Elona, et s’inclinèrent également. - Je crois que vous nous devez quelques explications sur vos intentions, vous semblez bien nous connaître, avança Hyoga. - Tout à fait, chevalier Hyoga, mais permets-moi de répondre d’abord à votre première interrogation, reprit Elona, souriant. Si nous avons bien évidemment recours aux techniques les plus modernes, dit-il en regardant Geki, nous ne nous en servons qu’à bon escient. Cette salle fait partie des salles de repos, nous n’y installons que le strict nécessaire, afin de goûter à la plénitude nécessaire à un prompt rétablissement. - D’ailleurs, intervint Ziyan, nous ne nous en servons pas très souvent. - Exact, Ziyan, renchérit Qwel, mais nos invités doivent en éprouver le besoin, à cet instant. A l’instar de Yahin, ces trois gardiens portaient également une armure faite de protections recouvrant presque totalement leur corps. La même couleur indéfinissable et changeante les caractérisait, mais je distinguai une nouvelle fois dans les reflets de chacune d’elle une très légère nuance propre à chacune de ces armures, semblant correspondre à l’élément que ces gardiens devaient sans doute protéger. Tout du moins pour les éléments concrets et visibles comme l’eau, pensai-je. - Pourriez-vous nous parler de votre ordre, si tant est que l’on puisse l’appeler ainsi ? demanda Jabu. Et d’abord, quelles sont ces armures aux reflets si étranges ? - Auparavant, et pendant que j’y pense, vous trouverez de quoi vous restaurer dans la pièce d’à côté. Très bien chevalier Jabu, je vois que tu as soif de réponses acquiesça Elona. Après tout, nous en savons plus sur vous que vous sur nous ! s’esclaffa-t-il. Qwel ? - Oui, Elona, je vais leur expliquer, pendant qu’ils s’installent. Je vous en prie, laissez là vos craintes et profitez de notre hospitalité ! nous demanda Qwel en souriant. Je vais vous raconter… Nous hésitâmes, nous consultâmes du regard et, ne voyant que faire d’autre, entreprîmes de nous détendre un peu et de profiter de l’accueil de nos étranges hôtes. Alors que chacun de nous s’était servi à manger et à boire en quantité, et que nous nous prélassions sur de confortables fauteuils d’apparence peu reluisante pourtant, Qwel se mit à nous décrire l’ordre auquel il appartenait, tandis que Elona et Ziyan restaient immobiles et silencieux. - Gaïa nous a appelés il y a plusieurs années afin de rejoindre ses rangs. Nous étions tous des combattants idéalistes, en quelques sortes des meneurs de troupe dans nos pays respectifs, au service d’idéaux écologiques. Elle nous proposa alors de transcender notre puissance à travers ces dalmatiques, ou armures comme vous aimez à les appeler, pour arriver à nos fins. Bien sûr, lorsque je vous parle de combats, ce ne sont pas des actes de barbarie tels qu’on pourrait l’entendre, non. Il s’agit de faire des actions d’éclat afin d’alerter les autorités concernées et de leur montrer qu’il existe des personnes prêtes à se battre pour un idéal de paix entre la nature et les hommes. En écoutant le discours de Qwel, je m’interrogeai sur la façon dont on pouvait concilier coups d’éclat, combats, et préservation de la Nature et de la vie humaine. - Bien sûr, reprit-il en nous accompagnant d’un verre de vin, en contre-partie nous sommes au service de Gaïa… - Ce qui signifie ? demanda Ikki. - Ce qui signifie que nous lui devons obéissance et dévouement sans limites, et que nous lui proposons une présence constante dans ces lieux, hormis lorsque nous sommes à nos petites affaires, bien sûr. - Nous sommes douze gardiens de Gaïa, intervint doucement Ziyan, dont le regard clair passait des uns aux autres, tout comme vous, chevaliers d’Or, êtes douze au service d’Athéna. Je ne tiens pas compte des chevaliers d’Argent et de Bronze, qui selon moi, ne sont que de bien piètres protecteurs, dit-elle, narquoise. - Les autres chevaliers au service d’Athéna sont aussi importants que nous, Ziyan, gardien de l’Elément Radian ! répartit Letho, d’un ton sec. Ce serait mal les connaître que de tenir de tels propos ! - Oh, mais je les connais, très bien même, ricana-t-elle. Puis, semblant se reprendre, elle ajouta : - J’espère que tu me pardonneras cet affront, Letho, chevalier d’Or des Gémeaux… Mon ami ne répondit rien. Je me doutais qu’il pensait à son frère qui, en cet instant, gardait une des douze maisons du Sanctuaire. - Nous sommes douze, donc, reprit la jeune femme en s’approchant de nous, chacun ayant la garde d’un élément, comme vous avez pu le deviner. Les quatre éléments fondamentaux, dont Elona est un des gardiens, et huit autres éléments tels que les notres, dit-elle en regardant Qwel. En ce moment même, les autres gardiens doivent se trouver non loin de l’endroit où se déroule le Conseil. Nous vous accompagnerons là-bas dans une heure, celui-ci devrait être fini d’ici-là. Cela vous laisse du temps pour vous reposer encore un peu. - Savez-vous ce que Gaïa veut dire à Athéna ? demanda Ban, inquiet. - Non, répondit Qwel après avoir posé son verre et s’être levé, nous l’apprendrons en même temps que vous, je crois. La réponse du gardien nous parût tout à fait sincère, et, alors que les trois mystérieux chevaliers s’éloignaient, nous nous détendîmes un peu plus. - J’aurais bien aimé en savoir un peu plus sur leurs pouvoirs, dit June, qui semblait refaire surface. Les dalmatiques, souffla-t-elle, protections sacrées offertes par Gaïa… - Oui, des armures étranges, tout comme l’est leur apparente tranquillité, avoua Ikki, ce à quoi Letho acquiesça d’un bref hochement de tête. Il nous faudra rester prudents, quelles que puissent être leurs manières. - Tout à fait d’accord, renchérit Shiryu, nous ne sommes pas en terrain conquis, ici. Une heure passa pendant laquelle nous en profitâmes pour enlever nos armures, afin de détendre des muscles mis à rude épreuve. Nachi et Ban avaient essayé pendant ce temps de repos de trouver un passage secret ou une porte dérobée, mais il n’y avait que celle par laquelle nous étions entrés, celle qui menait à la pièce où il y avait des vivres, et enfin la porte plus grande par laquelle les gardiens étaient partis. Au bout d’une heure et demie, nous avions tous remis nos protections, et il nous était impossible de tenir en place. Que l’attente était longue ! Puis, au moment où certains d’entre nous commencèrent à songer à une escapade par l’autre clairière, la porte du fond s’ouvrit et Elona nous fit signe de le suivre. Non sans appréhension, nous traversâmes plusieurs salles à sa suite, toutes plus belles les unes que les autres, et je remarquai que les installations « modernes » se faisaient de plus en plus présentes. Au bout d’un moment, nous franchîmes une porte donnant accès à une nouvelle clairière, au fond de laquelle se dressait une nouvelle façade de pierres, gigantesque cette fois. Douze portes semblables se découpaient à la base de l’édifice, et nous comprîmes tout de suite de quoi il s’agissait. - Voici nos douze temples, dit Elona, comme pour confirmer nos pensées. La salle du Conseil et l’endroit où se repose notre déesse se trouvent de l’autre côté. Mais avant que nous puissions nous demander s’il fallait que nous entrions chacun dans un des douze temples, Elona nous invita une nouvelle fois à le suivre. - Nous allons traverser mon temple, et de là nous rejoindrons les autres gardiens et attendrons la fin du Conseil. - Il n’est donc pas fini ? demanda Seiya. - Presque, répondit le gardien de l’Elément Eau. Le temple du gardien était somptueux : les murs de pierre disparaissaient sous une épaisse couche de plantes grimpantes et arbres aux troncs entremêlés qui faisaient là aussi comme une voûte au-dessus de nous. Un cours d’eau clapotait paisiblement et séparait la pièce en deux. Ce temple était plus petit que ceux du Sanctuaire, mais nettement moins froid et impersonnel. Lorsque nous débouchâmes de l’autre côté, dix personnages en armure attendaient là, tranquillement, sur les marches d’un temple colossal. Ici encore, les fameuses statues nous dévisageaient, de part et d’autre de la petite place. Elona sourit. - Voici mon Ordre, chevaliers d’Or… Avant que nous pûmes vraiment détailler chacun des individus nous faisant face à ce moment là, le douzième gardien qui manquait à l’appel apparût de l’enceinte de l’édifice nous faisant face. C’était Yahin, gardien de l’Elément Espace. - Gaïa a rendu son verdict, chevaliers, dit-il en s’adressant aussi bien aux autres gardiens qu’à nous. June se rapprocha subtilement derrière moi et frémit. Hyoga s’avança à mes côtés : - Voici l’heure des réponses…
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