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Cette fiche vous est proposée par : squekky


Initiation

Son entrevue avec l’inconnu l’avait fortement perturbée. Cela faisait déjà plus d’une semaine qu’ils s’étaient vus et leur discussion avait à peine duré dix minutes. Mais elle avait appris qu’elle n’était pas la seule à avoir subi ces entraînements. Leti était complètement perdue ; elle avait essayé de contacter Juka, mais celui-ci avait totalement disparu. Elle se retrouvait toute seule avec ses questions. Elle ne devait pas douter... Mais comment ne pas douter avec tout ce qui c’était passé ces derniers jours ! Par rapport aux autres, elle se qualifiait de monstre. Elle avait en elle un pouvoir qui défiait l’imagination !


Les vacances d’été étaient là ; Leti allait commencer son nouveau job, de quoi gagner un peu d’argent pour l’aider à vivre pendant la prochaine année. Elle avait trouvé un emploi étudiant à la poste. Elle était factrice, ce qui lui permettait de pouvoir aussi profiter de ses vacances. Le matin elle faisait sa tournée et l’après-midi, elle pouvait tranquillement se distraire.


Avec ses occupations, elle avait réussi à oublier. Sa vie se passait du mieux possible ; elle essayait de reléguer aussi loin que possible les dix années passées avec Juka. Elle savait que cet entraînement avait un but, mais lequel ? Pendant cette période, elle n’avait pas réussi à comprendre le pourquoi d’une telle formation. La seule réponse qu’elle avait obtenue était qu’elle avait un grand pouvoir et qu’il fallait le développer.


Leti préférait aujourd’hui reprendre une vie de jeune fille normale, et elle y arrivait sans trop de problèmes. Elle profitait pleinement de ses uniques vacances estivales, alternant entre son travail et les sorties entre amis. De temps en temps, elle recevait des nouvelles de Guillaume qui était parti avec sa faculté travailler deux mois en bénévolat en Inde. C’était merveilleux, lui racontait-il ; il découvrait une nouvelle culture, de nouvelles coutumes, rencontrait pleins de gens, et pouvait enfin mettre en pratique le savoir qu’il avait acquis pendant plus de trois ans. Elle l’enviait un peu, mais malheureusement, c’était un double programme : on partait deux mois exercer à l’étranger, on ne payait que son billet d’avion, et on était logé chez l’habitant . Mais en retour il fallait que pendant l’année on puisse aussi recevoir un étudiant étranger, et cela, Leti ne le pouvait pas. Sa chambre universitaire ne faisait pas plus de dix mètres carrés… Elle voyageait donc à travers les photos que Guillaume lui envoyait.


La journée fut harassante. La matinée avait commencé comme à son habitude : un réveil qui sonne mais qu’on n’entend pas, un saut du lit en quatrième vitesse, pour arriver enfin au travail pile à l’heure. Mais elle savait que pendant sa tournée, elle pourrait se réveiller. Faire plus de quinze kilomètres à vélo, ça vous empêche de dormir ! Heureusement, ce jour-là, la tournée fut courte. A onze heures et demi, elle avait déjà rendu son vélo et elle prenait la direction de la plage.


Sofiane était déjà sur place, en compagnie de deux personnes. Ils étaient allongés près des rochers. Le soleil se reflétait sur la surface de la mer et laissait se dessiner les silhouettes des personnes qui se baignaient dans l’immensité bleue.


Leti avançait tranquillement vers eux, à peine vêtue d’un paréo. Derrière elle, l’agitation d’un début d’après-midi ; le parking qui longeait la plage commençait à se remplir. Des familles en vacances, des groupes d’enfants des colonies avoisinantes, tout le monde venait profiter de la chaleur du soleil et de la fraîcheur de la mer.


Mais l’atmosphère était lourde, pesante. Leti se rapprochait des trois jeunes hommes. Sofiane lui avait dit qu’il serait seul aujourd’hui… Pourquoi était-il avec ces deux personnes ? De là où elle était, elle ne pouvait distinguer les inconnus. Mais cela ne la dérangeait pas. « Plus on est de fous, plus on rit… » se dit-elle. Mais au fur et à mesure qu’elle avançait, une sensation bizarre la gagnait. Son ventre se nouait de plus en plus, et des frissons la parcouraient. Puis tout a coup sa vue se brouilla, ses jambes fléchirent… La dernière chose qu’elle vit fut le reflet de l’inconnu de l’autre soir ; et elle s’effondra sur le sable.


Sofiane la vit tomber et se précipita avec ses deux amis à son secours. Leti était inconsciente. L’un d’eux courut chercher une bouteille d’eau fraîche et revint lui humidifier le front.


- C’est une insolation, murmura l’un des deux garçons.


- Je crois, oui, répliqua l’autre, mais il vaut mieux aller chercher des secours.


- Ce n’est pas la peine, elle ouvre les yeux ! s’exclama Sofiane. Leti ! ouh ouh ! Leti ! Réponds-moi !


Leti reprenait peu à peu ses esprits. Sofiane passa un bras sous son épaule et l’aida à se relever.


- Ca va, tu arrives à marcher ?


- Euh … oui … bredouilla-t-elle.


- Bon … on va te ramener chez toi, tu te sentiras mieux. Mais il faut vraiment que tu arrêtes de faire la bringue toute la semaine ! dit-il en plaisantant.


Ces simples mots détendirent l’atmosphère.


Ils se dirigèrent vers le parking où était garée la voiture de Sofiane. Il avait retiré son bras de la taille de Leti, et elle avançait en titubant. On pouvait discerner à travers les mèches de ses cheveux son visage marqué par la fatigue, ses yeux hagards, son teint pâle, maladif. Sofiane sortit les clés de sa voiture ; un léger bip, et les portières de la Clio noire se déverrouillèrent.


- Si tu veux t’allonger, tu peux t’installer sur la banquette.


- Ca va, je te remercie. Je préfère passer à l’avant.


- Si tu veux. Alors en route !


Il mit le contact et prit le chemin des cités universitaires du centre-ville. La voiture longeait la corniche. En contre-bas, on pouvait voir les vagues battre les rochers. Sur le trajet, Leti remarqua les nombreux touristes qui étaient venus profiter du temps magnifique ; ils étaient facilement reconnaissables à leur teint blanc ou leurs coups de soleil. Le trajet fut silencieux. Sofiane avait même eu la délicatesse de ne pas mettre la radio de peur de déranger son amie. Leti laissait ses yeux fuir au loin ; la tête penchée, elle appréciait la légère brise créée par la vitesse de la voiture. Puis, soudain, elle brisa le silence.


- Désolée...


- Hmm ? Désolée ?! Désolée de quoi ?


- Je m’excuse d’avoir gâché ton après-midi.


- Leti… soupira-t-il d’une voix blasée. En quoi gâches-tu mon après-midi ?


- Je ne sais pas.


- Toi, tu as besoin d’une bonne nuit de sommeil. Sinon tu ne tiendras pas la semaine. Nous ne sommes que mardi, il te reste encore quatre jours de boulot avant le week-end.


- Oui… je vais me reposer.


La voiture filait à travers les rues et s’arrêta enfin devant le grand portail bleu de la résidence universitaire. Trois grands bâtiments d’une dizaine d’étages chacun formaient la résidence où logeait Leti. Elle remercia Sofiane et descendit de la voiture. Le jeune homme attendit qu’elle entre dans le hall de son bâtiment avant de reprendre le chemin de la plage.


Allongée sur son lit, Leti se laissait bercer par le courant d’air qui traversait sa chambre. Les rideaux verts de sa fenêtre flottaient dans le vent. Le regard errant vaguement sur le plafond blanc, Leti essayait de se retrouver, de regagner sa confiance et sa maîtrise de soi. Ses paupières commençaient à se fermer… quand tout à coup, la lumière du soleil se voila brièvement, comme si quelque chose était passé devant sa fenêtre.


Elle se redressa brusquement, braqua son regard vers son bureau et ne vit rien. Pourtant sa chambre était minuscule ; un chaton aurait du mal à s’y cacher. La lumière du jour s’obscurcit à nouveau. Elle tourna la tête vers sa fenêtre et vit une personne assise sur le rebord. Un homme. Assis le dos contre le mur, les bras croisés. Elle pouvait voir qu’il portait des lunettes et son visage était assez jeune. Il devait plus au moins avoir la trentaine. Ses yeux étaient fixés sur Leti qui était assise en tailleur sur son lit. Elle était tétanisée : la personne qui se tenait sur le rebord de sa fenêtre dégageait une aura qui la paralysait entièrement. Mais déjà elle se demandait comme il avait atteint son étage - elle logeait au deuxième étage et il n’y avait rien qui puisse aider à escalader la façade du bâtiment - et ce qu’il lui voulait.


La personne bougea et s’assit dos au vide, un léger sourire se dessinant sur son visage. Il avait l’air très serein. Il porta la main à la poche de sa chemise blanche et en sortit un paquet de cigarettes. Il le tendit poliment à Leti qui refusa d’un geste de la main un peu raide. Il sortit une cigarette qu’il porta directement à sa bouche, mais il ne l’alluma pas. Son regard balaya la pièce. Puis il retira la cigarette d’entre ses lèvres et parla enfin.


- Désolé de t’avoir fait peur, Leti. Je ne connaissais pas le code de la porte du bâtiment, précisa-t-il en passant une main dans ses cheveux, signe de contrariété. Au fait… je m’appelle François… Encore désolé… Je peux entrer ? ajouta-t-il après un bref moment de silence.


Léti était bouche bée. Comment la connaissait-il ? Que lui voulait-il ? Et, enfin, comment était-il monté à sa fenêtre ? Toujours assise sur son lit, elle hocha la tête affirmativement.


François sauta légèrement à bas de la fenêtre et s’assit à coté de Leti.


- Je crois que tu dois commencer à comprendre qui je suis.


- Euh … je crois, oui … répondit-elle


- C’est toujours ça de gagné… Si tu as des questions, ne te gêne pas. C’est Juka qui m’envoie, annonça-t-il.


Les yeux de Leti s’illuminèrent aussitôt ces mots prononcés.


- Comment va-t-il ? Où est-il ? Que fait-il à présent ? Comment vous connaissez-vous ?


Les questions fusèrent vers François qui, pour toute réponse, esquissa un geste. Puis montra sa cigarette, demandant ainsi la permission de l’allumer. Leti hocha la tête, et le jeune homme sortit de la poche de son jean un Zippo. François aspira une première bouffée, et ferma les yeux lorsqu’une qu’un nuage de fumée s’échappa de ses lèvres. Lorsqu’il les rouvrit, ce fut pour répondre aux questions de Leti, d’une voix lente et profonde.


-Bon… Juka… il va très bien. Il est tout d’abord venu en Grèce pour nous faire part de ta progression et de ta future entrée dans nos rangs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis venu. Il est rentré aujourd’hui chez lui, au Danemark ; il a besoin de repos. Mais ne t’inquiète pas, ajouta-t-il précipitamment avant que Leti n’ouvre la bouche. Tu le reverras le jour où tu intègreras nos rangs.


Mais en répondant à ces simples questions, il n’avait fait qu’aggraver le trouble de Leti.


- Ascension, intégrer vos rangs… Qu’est-ce que c’est que ce charabia ?


François la regarda fixement, comme s’il avait du mal à assimiler le simple fait que Leti pose ces questions.


- Tu n’es pas au courant ? lâcha-t-il enfin. Juka ne t’a-t-il donc rien expliqué ?


- Non … je ne suis au courant de rien !


François, perplexe, se leva lentement du lit. Il tourna le dos à Leti pour regarder par la fenêtre, la main qui tenait sa cigarette pendant le long de son corps. Il réfléchissait aussi vite que possible ; il devait trouver les bons mots pour expliquer la situation à Leti…

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