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Cette fiche vous est proposée par : Dyvimm


Le Jugement dernier

Séjour à Delphes


            Thali était un adolescent de 17 ans à l’allure enfantine. Elancé, fin, son visage lisse et imberbe révélait sa jeunesse. De nombreuses années lui seraient encore nécessaires pour vieillir et devenir un vrai homme ! Et pourtant, Thali avait surpassé de ce point de vue la plupart de ces congénères. Sa force physique dépassait largement sa carrure svelte. Sa vie avait pris sens 7 ans plus tôt.
            Le garçon avait tout de l’adolescent de l’époque. Les cheveux bruns, courts, mais avec des mèches rebelles, ses yeux étaient d’un vert plus profond que l’opale, rieurs et joyeux. Pourquoi auraient-ils été tristes d’ailleurs ? Thali était heureux. Il portait les affaires des jeunes gens : jeans et tee shirt moulant laissant entrevoir ses biceps dessinés.


            Ça doit être par là ! Mon professeur a dit que je trouverais ma voie à Delphes. C’est la fin de mon entraînement. Ensuite je serais digne de protéger la Terre. Mais où faut-il donc que j’aille ? Que suis-je sensé trouver ici ? Il n’y a plus que des ruines dans ce sanctuaire moribond ! Et puis avec tous ces touristes qu’est-ce qui peut bien m’attendre ? Je croyais devoir affronter un adversaire, mais il n’y a personne qui soit apte à se battre contre moi. Je ne ressens aucune énergie. Ce qui est d’ailleurs étrange… Comment ce fait-il que je ne ressente rien ? Rien ne me parvient, pas le moindre effluve d’énergie… comme si une force m’en empêchait…


            Le garçon s’éclipsa du groupe de touristes qu’il suivait depuis son entrée dans l’enceinte sacrée. Il avait vu les restes des trésors de Siphnos et de Thèbes, et son guide partait maintenant en direction de l’autel de la pythie.
           
            Thali était interloqué par ce qui l’entourait. Il s’était cru seul au début, mais cette solitude qu’il ressentait n’était pas celle à laquelle il était habitué. Non ici, tout était trop désert et particulièrement les vibrations que chacun émet en temps normal et que Thali n’était plus capable de percevoir. Quelqu’un ou quelque chose l’empêchait de détecter ces fines ondes d’énergie.
            Le garçon décida de ne pas se laisser découvrir non plus. Il agirait comme n’importe quel adolescent en visite dans ce sanctuaire, la fameuse enceinte dédiée à Apollon où l’oracle rendait ses prédictions sous forme de délires hallucinogènes. Thali ne connaissait pas grand-chose de la région. Il était originaire de Corinthe et y avait passé toute son enfance. Son professeur lui avait parlé de Delphes comme de beaucoup d’autres villes sacrées, mais que devait-il y trouver ?


            Après avoir erré dans le sanctuaire, Thali se retrouva au niveau de l’amphithéâtre qui forçait l’admiration. Il se trouvait lui-même au centre de la construction et en fermant les yeux, il eut l’impression de sentir le stade vibrer comme autrefois, lors des jeux Delphiques. Penser que tant de personnes s’étaient assemblées ici pour applaudir leurs héros, aussi bien des musiciens, poètes, comédiens, qu’athlètes… On y célébrait à la fois les arts et la beauté physique…
            Mais tout avait disparu depuis des centaines d’années et il n’en restait plus que ces vestiges.
            Thali contempla à nouveau ces restes d’un glorieux passé. Que devait-il faire maintenant ? Il pouvait toujours rechercher la cause de ce silence mental, mais se faisant, il était sûr d’être découvert à son tour. Avait-il le choix ?


            Son regard s’était posé sur une mince jeune fille assise dans l’arène. Elle le regardait de ses immenses yeux gris-vert. Thali lui-même la dévisageait de façon éhontée. Elle avait de longs cheveux châtains clairs ramenés par dessus ses épaules et qui lui tombaient jusqu’au niveau de la poitrine. La jeune femme possédait un véritable charme. Elle devait être de son âge, mais il était surtout surpris par la façon qu’elle avait de le fixer du regard, lui, au milieu de cet amphithéâtre, comme si elle attendait de le voir réaliser quelques prouesses. Il n’y était pourtant pas seul ; d’autres visiteurs admiraient les ruines sous les discours attentifs des guides.
            Quand Thali ramena son regard là où se trouvait cette fille, elle avait disparu ! Comment avait-elle pu partir aussi vite ? Et où ? Il n’y avait aucune issue. C’était elle ! Thali était maintenant persuadé que son professeur avait voulu la lui faire rencontrer.
Il se concentra pour retrouver la trace de la jeune fille et la repéra grimpant depuis le sanctuaire sur les parois du mont Parnasse ! Thali partit si vite que personne ne s’aperçut de son départ.


Elle parcourait la paroi rocailleuse avec une rare vivacité. Contrairement à tous les autres, il avait pu détecter son harmonie. Il s’agissait donc d’une Gardienne comme lui ! Il devait la retrouver et lui poser des questions !
L’ascension était pénible. Peu à peu il se rapprochait de la jeune femme. Perchée un peu plus haut, elle l’attendait. Thali n’avait pas remarqué la façon dont elle était habillée, complètement en décalage pour l’époque. Elle portait une robe faite d’un long voilage s’enroulant autour de son corps svelte et lié au niveau de sa taille par un médaillon doré…
 
Alors que Thali allait atteindre la corniche sur laquelle elle s’était installée, il la perdit de nouveau de vue. Du promontoire, le garçon pouvait contempler l’ensemble du sanctuaire de Delphes, de nombreuses ruines dispersées en contrebas, mais qui dégageaient une telle majesté ! Le site était exceptionnel, mais où était-elle ?
La jeune fille était partie sur la gauche. Thali continua sa poursuite. Combien de temps encore durerait ce jeu de cache-cache ?
Soudain, la jeune femme disparut, aspirée par la Montagne ! Arrivé là où elle s’était volatilisée, Thali distingua une cavité dans le flanc du Parnasse. Elle n’était pas particulièrement imposante, et un enfant pouvait à peine s’y faufiler. Elle devait s’être introduite à l’intérieur, elle était si fine ! Dans ce cas, il le pouvait aussi. A quatre pattes, il commença à s’immiscer dans la crevasse. Au bout de quelques mètres, la lumière extérieure avait disparu. Cela ne dérangeait d’habitude pas le jeune homme qui pouvait facilement se repérer grâce à son sixième sens, mais dans cet endroit particulier comme dans le sanctuaire de Delphes, il n’avait aucun moyen d’utiliser cette capacité. Thali se cogna la tête, tout en continuant à progresser avant de se rendre compte avec joie que le boyau s’élargissait. Il essaya de se relever mais devait encore rester courbé. Dans quel piège s’était-il fourré ?
Peu à peu son corps se redressa. Il avançait à tâtons, s’aidant des mains alors que ses pas le guidaient toujours plus bas. Dans cette obscurité totale son ouie perçut quelques bruissements. Ses yeux commencèrent à distinguer des ombres et finalement une lueur. La jeune femme ne lui échapperait pas ! Il pourrait l’interroger à loisir sur son identité et où ils se trouvaient !


A quelques mètres devant lui, le boyau débouchait sur une grotte aussi imposante que l’arène de l’amphithéâtre. Le sol par terre n’était plus un encombrement d’éboulis et de pierres brisées mais un véritable dallage aussi blanc que la neige. En face de lui étaient accrochés deux flambeaux au mur, entourant une gigantesque porte composée de deux battants massifs, sculptés avec élégance et distinction.
Mais où donc Thali se trouvait-il ? Et où était passée la fille ?


Thali se retourna et fut projeté contre la paroi sous le choc d’un monstrueux coup de point. Le garçon souffrait de ce coup auquel il n’était absolument pas préparé, courbé, se tenant le ventre, il remonta la tête pour apercevoir devant lui un gigantesque guerrier !
Déjà l’homme plongeait sur lui du haut de ses deux mètres avec des intentions offensives ! Cette fois Thali était prêt, il ne se laisserait pas abattre si facilement. Esquivant la force brute de son adversaire, il plongea entre ses cuisses. Ce combat rappelait celui de David contre Goliath ! Thali paraissait si menu et fragile face à l’imposant Gardien ! Car lui aussi possédait cette harmonie caractéristique…
Ces réflexions ne durèrent pas l’espace d’une seconde ! Thali se releva et frappa son adversaire qui s’était récupéré contre le mur mais ne possédait pas la rapidité du jeune garçon qui lui sauta sur le dos et, les deux mains jointes, fit exploser sa force contre la nuque de son adversaire.
Son corps fut secoué de tremblements, mais ne s’effondra pas. Thali vit le monstre se retourner. Son visage était marqué par la douleur et la colère. Il faisait face à Thali de toute sa hauteur. Finalement, c’était bien un piège dans lequel la fille l’avait conduit !


Thali vit le corps de son adversaire miroiter d’une aura dorée. Il concentrait son énergie. Thali n’avait encore jamais ressenti une telle force chez un autre que son professeur. Puisqu’il fallait combattre à cette extrémité, le garçon devait également utiliser sa pleine puissance. Mais un doute l’assaillait. Les deux hommes ne risquaient-ils pas de se retrouver engouffrés sous la montagne avec le déclenchement d’une telle énergie ? La salle semblait solide, mais jamais elle ne pourrait résister à une telle force !


Le temps de la réflexion était passé. L’homme concentra toute son énergie dans ses deux gigantesques points. Une lueur bleutée et scintillante commençait également à vibrer autour du jeune homme.


« LA GARDE DES TRESORS !! », hurla le monstre en déployant ses deux bras devant lui.  Deux boules d’énergie se combinèrent l’une à l’autre en laissant un sillage doré vers Thali. 
Le garçon n’avait pas fini sa préparation, mais ne pouvait plus attendre, il faudrait que cela suffise. Il plaça ses deux paumes ouvertes devant lui, regardant son adversaire droit dans les yeux. La formidable attaque du géant percuta ses mains nues, une formidable explosion retentit qui fit voler en éclat la paroi des murs…


Comment tant de puissance peut-elle être réunie chez un si petit garçon ? Cela paraît impensable ! Je croyais n’en faire qu’une bouchée et ce môme a réussi à se relever de mon violent coup de poing. Puis il a évité mon attaque, m’a même frappé et vient à l’instant de bloquer une de mes plus puissantes attaques de ses deux mains nues ! Et il est encore debout ! Certes il perd abondamment son sang et il est dans un état de fatigue extrême, mais il me regarde toujours avec la même détermination ! Qui est-il donc ? Et que vient-il faire ici ? Il semble plus perdu qu’autre chose !
Il est à nouveau en train de concentrer son énergie ! Une lueur bleutée se dégage de son corps comme tout à l’heure… Dois-je récidiver mon attaque s’il peut la parer ? Lorsque mon coup l’a atteint, j’ai vu un bouclier se former devant ses mains ! Transparent, bleuté, étrange, si étrange… on aurait dit… oui, on aurait dit un visage grimaçant ! S’il attaque cette fois, il ne pourra pas arrêter mon coup !


Thali était essoufflé. Il avait dû puiser dans ses réserves pour parer l’attaque du monstre. Et pourtant, ce n’était plus le moment de penser. Le jeune homme était déterminé, il en finirait avec ce géant, quitte à ne pouvoir se protéger une seconde fois.
L’air se mit à grésiller autour de lui. Le monstre faisait également appel à son harmonie dorée. Leurs deux attaques seraient fulgurantes et il était possible qu’aucun d’entre eux n’en réchappe. Voilà le résultat lorsque l’on attaque sans prendre la peine de discuter…


 


Ce garçon est impressionnant ! Il vient de bloquer la terrible attaque d’Alcyon et se prépare à contre-attaquer plus mort que vif. Je n’aurais jamais cru que quelqu’un soit assez fort pour cela ! Il a l’air si jeune ! Je suis curieuse de savoir jusqu’à quel point ces deux-là pourront résister à leurs assauts respectifs…


Deux formidables attaques explosèrent à leur contact entre les deux hommes. ! Aucune ne semblait plus puissante que l’autre. Alcyon avait de nouveau invoqué la Garde des Trésors, alors que son adversaire n’avait pas dit un mot. La rapidité avec laquelle il avait attaqué n’en était pas moindre ! Thali fixait son opposant, déterminé, la bouche déformée en un rictus de douleur. Il n’avait pas bougé mais une puissante énergie partait de son corps et s’était stabilisée à quelques mètres de lui, retenue par celle d’Alcyon qui se décomposait sous la souffrance infligée.
Les dalles au sol se fendirent. Il était extraordinaire que cette pièce résiste comme elle le faisait ! Les deux hommes pouvaient encore augmenter leur attaque, mais aucun n’était disposé à le faire. Ils se toisaient, attendant la fatigue du premier. Le moment était enfin venu pour parler, alors qu’une énergie à laquelle aucun de leur corps ne pourrait résister se trouvait concentrée entre eux. Combien de temps encore pourraient-ils la maintenir ?


Thali était concentré sur l’homme qui s’opposait à lui. Tout son corps était tendu dans cette ultime attaque, une des plus puissantes qu’il eut jamais déclenchée ! Il aurait voulu poser tant de questions, mais en était incapable.
Alcyon voyait peu à peu leurs attaques s’éloigner de lui. Il prenait l’avantage. Si les Dieux en avaient décidé ainsi alors ce gamin mourrait ! L’entrée qu’il devait protéger était sacrée ! Personne n’avait le droit de s’aventurer jusqu’ici et encore moins un garçon capable d’invoquer une telle force !


Les attaques saturées d’énergie se rapprochaient inexorablement de Thali. Sa force n’était pas suffisante pour contrer celle du colosse. Réfléchir ! Il existait forcément une façon de s’en sortir. Il ne pouvait pas se protéger, son bouclier volerait en éclat et lui-même serait terrassé. Il n’avait plus qu’à essayer de l’éviter. Ce serait son unique chance de s’en sortir, la force brute n’est pas la meilleure solution pour gagner un combat !


Thali plongea sur le côté rompant son attaque ! L’effroyable boule d’énergie atteignit une vitesse folle que le jeune garçon parvint tout de même en partie à éviter. Une douleur insoutenable envahit son flanc droit. Il n’avait pas le temps de s’appesantir sur ce problème ; il était déjà au niveau d’Alcyon le bras gauche levé…


« ATTENTION Alcyon !!! »


La voix résonna plus perçante que n’importe quel cri ! Alcyon n’avait effectivement pas remarqué que le jeune homme avait échappé à la déferlante d’énergie, il eut tout juste le réflexe de tenter une parade. Une douleur écrasante se répandit le long de son avant-bras.
Thali se tenait sur lui, son poing venait d’atteindre le bras droit d’Alcyon manquant de peu son cou ! La violence de l’attaque propulsa le géant contre les deux portes qui frémirent, mais ne bougèrent pas.


Thali se récupéra sur ses pieds. Le monstre avait bloqué son attaque, mais ce n’était pas le moment de s’arrêter, son ennemi était à terre. Il en profita pour se précipiter à nouveau sur lui. Alcyon n’avait pas le temps de comprendre ce qui lui était arrivé que le jeune homme s’élançait sur lui plus rapide que jamais et cette fois il ne pourrait se protéger ! Son bras était probablement brisé et ne répondait plus.


« ARRETE Thali !!! … »


Le garçon freina sa course sur le molosse, on venait de l’appeler par son nom et cette personne… c’était la fille qu’il avait suivie ! Elle était devant le géant, l’enlaçant et le protégeant. Son regard était si doux, empli de peur et de tristesse !
Thali s’arrêta à quelques centimètres d’eux, le bras gauche levé en position d’attaque alors que des lambeaux de chairs et de sang pendaient lamentablement sur son autre flanc… Une lueur s’éleva autour de la jeune fille, différente de celles qu’il connaissait, plus douce…


La jeune femme se tourna vers Alcyon qui la regardait interrogatif et reconnaissant.


« Alcyon, tu ne dois plus te battre contre lui ! C’est un des nôtres !… »


            Un des leurs ? Mais que voulait-elle dire ?…


            La douleur s’immisça jusqu’au cerveau et Thali défaillit. Son côté droit n’était plus qu’une plaie béante ! Il fit quelques pas en arrière, manquant perdre l’équilibre, contemplant son bras gauche recouvert de sang, les os probablement broyés… La souffrance était telle qu’il aurait voulu arracher ce membre devenu un corps mort… Le garçon s’effondra en arrière, hurlant…
Le combat était fini ainsi qu’en avait décidé la fille, mais dans tous les cas, il n’aurait pu le continuer dans cet état. Thali entendit en même temps que ces propres cris les gémissements de douleur de son adversaire. L’os ressortait du bras droit brisé d’Alcyon.
           
            Epionée ne savait plus quoi faire ! Elle ne pourrait plus bien longtemps protéger les deux hommes. Tout était de sa faute, elle aurait dû intervenir bien plus tôt ! Les cris de Thali étaient insupportables et les gémissements d’Alcyon, un géant qui paraissait insensible, l’épouvantaient. Elle aurait voulu s’occuper d’eux, mais une menace plus grave pesait sur eux trois. L’entrée allait s’effondrer d’un instant à l’autre sous le choc de l’énorme explosion. Epionée s’était concentrée de toutes ses forces défaillantes pour éviter que la grotte n’implose sur eux. Les pierres morcelées s’écroulaient à terre. Epionée retenait l’édifice de sa destruction, elle en appelait à toutes ses sœurs pour venir au plus tôt leur porter secours. Elle s’en voulait d’avoir agi comme une idiote ! Comment aurait-elle pu se douter que ces deux hommes puissent être aussi puissants !


            Thali était allongé à terre, criant de douleur, se tordant alors que son visage était recouvert de larmes de sang ! Lui qui avait appris à maîtriser ses émotions, il ne parvenait plus à les canaliser. Un visage féminin se pencha sur lui à travers le voile pourpre de ses sanglots. Il était décomposé par la tristesse. Le monde s’arrêta. Thali venait enfin de basculer dans une douce inconscience qui l’éloignait de la souffrance de son corps…


 


Choquequirau, Salle Solaire du Temple Curicancha

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            Il y avait rarement autant de personnes à l’intérieur du temple dont l’accès était restreint à quelques initiés, mais sa Majesté avait donné des ordres. Tous les Combattants de Choquequirau devaient être présents. Une trentaine de personnes étaient donc rassemblées dont des prêtres et quelques gardes surveillant l’entrée du temple Curicancha. On se demandait bien entre les rangs ce que pouvait signifier une telle réunion, la plus importante depuis la renaissance de la Cité.
            Les personnes présentes ne suffisaient pas à remplir l’immense salle. Deux rangées de colonnes effilées soutenaient la voûte à une dizaine de mètres du sol autour de l’allée centrale. Des plantes disposées à chaque coin conféraient une allure verdoyante à la nef. La voûte était un curieux mélange de pierre et de verre, laissant entrer la lumière du soleil qui se reflétait par de curieux jeux de miroirs disposés un peu partout. Le trône était certainement l’objet le plus nimbé de lumière. Il illuminait sur une estrade où était installée une sculpture massive marquée du symbole du soleil. La salle était close par un épais rideau de velours bleu qui tombait depuis la voûte en deux pans encadrant le trône. Ce dernier surélevé, était entièrement sculpté dans le marbre. Ses deux accoudoirs représentaient de magnifiques serpents entremêlés.


            Ayar Manco se tenait d’un côté du trône encore vide et le Grand Prêtre Numa de l’autre. Tous attendaient l’entrée de leur Dieu. Lysippée était perdue au milieu de combattants qu’elle ne connaissait pas pour la plupart. Loque Yupanqui lui faisait face. Le garçon n’avait quasiment plus de traces des blessures que la jeune femme lui avait infligées. Elle ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil à celui qu’elle avait embrassé dans un moment d’oubli. Ce n’était pas son premier homme mais d’une certaine façon le plus étrange. Le seul autre qui avait eu l’honneur de la toucher ne l’embrassait plus… Mais ces souvenirs étaient douloureux et elle n’avait toujours pas oublié leur combat. Non elle détestait les hommes et cela ne changerait jamais !


            Lysippée se rappela l’échange qu’elle avait eu peu avant avec sa Majesté. Il s’était déroulé dans une autre salle, plus étroite et un garçon pressé était venu à elle. C’était Lui ! Lysippée avait été surprise en le voyant. Elle avait imaginé beaucoup plus de cérémonies autour de cet entretien.
Le garçon au teint mat, aux cheveux noirs malgré une mèche bleue étrange sur son front dégageait une telle aura ! C’était impressionnant ! Lysippée avait cru défaillir. Il  émanait de lui une impression de grandeur, assez difficile à définir, une aura sûre d’elle, non pas agressive, mais simplement majestueuse…
            Il lui avait parlé, normalement. Leur discussion n’avait rien eu de formel. Lysippée lui avait transmis le message de sa supérieure, l’informant qu’un espion avait été pris à Thémiscyra. Mais cette information n’eut pas beaucoup d’effet sur le garçon, et de fait Lysippée s’était demandée s’il ne le savait pas déjà par quelques moyens détournés. Peut-être même l’avait-il lu en elle !
            Il lui avait ensuite demandé de se présenter lors de la cérémonie à venir. Il aurait un message pour tous ses combattants et elle devrait transmettre un ordre à l’Empereur Morrigan. Lysippée sentait qu’il y avait un rapport avec les espions qui foisonnaient en ce moment aussi bien à Thémiscyra qu’à Choquequirau.


Une profonde aura envahit la salle. Personne ne pouvait être insensible à cette majesté. Elle invoquait le respect et la déférence. Et pourtant elle n’était possédée que par un jeune adolescent. Celui-ci semblait à peine s’apercevoir de sa puissance.
Des dizaines de têtes se courbèrent vers le sol, y compris celles de Numa et d’Ayar. Diego s’assit sur le trône de marbre. Il n’était habillé guère plus richement que les autres, avec une toge blanche et dorée ornée d’un long voile lié à son épaule droite et tombant le long de son bras jusqu’à mi-cuisse, le tout frappé de l’emblème solaire de la Cité.


« Combattants de Choquequirau, je vous ai réunis ce soir pour vous faire part de ma décision sur notre avenir. Auparavant, je vais interroger l’espionne qui s’est introduite ce matin à Choquequirau. Ayar Manco, faits entrer celle qui s’appelle Shina. »


Ayar fit une courte révérence, partit sur le côté et revint avec une jeune femme dont on pouvait voir le visage tuméfié. Elle était cependant en bien meilleure posture que dans les cachots de la cité, sans doute avait-elle été préparée pour cette comparution devant le Dieu.
Shina n’essaya pas de se défendre comme si son esprit vide de toute pensée attendait la sentence. Ayar la soutint en face de Diego illuminé de rayons de lumière. Shina le regardait droit dans les yeux.


Quelle prestance ! pensa Diego. Cette jeune femme paraît devant moi qui aie le pouvoir de lui ôter la vie et reste inflexible ! Quand je pense qu’elle se trouvait quelques instants auparavant dans mes prisons. Je sais qu’on y mène une survie difficile…


« Tu t’es introduite ce matin dans notre cité à l’abri de tous regards. Quelle était ta mission ? Qui t’a envoyée ici ?
_ Je n’ai aucun compte à vous rendre !
_ Tu n’as pourtant guère le choix ! Je sais que tu es une puissante guerrière, mais personne ne viendra te sauver et tu ne saurais t’échapper ! … »


Shina ne disait plus un mot, le regard fixé vers la lumière. Diego appréciait cette force de caractère. Elle ne clignait pas des yeux alors qu’il trouvait lui-même le halot de lumière trop puissant. Et puis cette force dans ses traits ! Elle était une des premières à oser l’affronter, cela lui plaisait et éveillait son humanité.


« Alors tu as perdu ta langue ?... Du reste je sais qui t’envoie. Tu es une combattante d’Athéna et donc une envoyée du Grand Pope ! Cela tombe bien car j’ai une mission pour toi. J’ai décidé de te laisser repartir saine et sauve. Tu transmettras ce message à ton maître. Dis-moi, quel est ton nom ? »


Jamais Shina n’avait voulu répondre à cette question. Il avait fallu toute la science d’Ayar pour lui extorquer ce secret. Pourtant cette fois elle se sentait obligée de répondre. Elle ressentait la puissance qui émanait de cet homme et qui ne souffrait aucun appel.


« Je… m’appelle Shina et je suis le chevalier d’Argent de l’Ophucius.
_ Bien. Chevalier d’Argent, tu transmettras au Grand Pope représentant d’Athéna, les paroles suivantes :
« Combattants de Choquequirau, comme vous le savez tous, la Terre est dirigée depuis les temps immémoriaux par Athéna et sa fidèle chevalerie. Pourtant cette dernière ne peut désormais plus assumer ce rôle. Aussi, moi, Mars, je lui lance un défi à elle et à tous ses guerriers. Athéna devra prouver qu’elle est encore capable de protéger la Terre et pour cela j’attaquerai son Sanctuaire avec une armée dans exactement trois mois. Si ses chevaliers réussissent à contenir l’assaut alors j’estimerai ma cousine digne de protéger la Terre. Dans le cas contraire, Athéna devra se retirer et je prendrai en charge la garde des Hommes contre les menaces de cet Univers. »
Chevalier d’Argent, tu remettras ce message au Grand Pope. Maintenant parts ! »


Ayant prononcé ces paroles, Diego lui-même se leva et sortit de la Salle Solaire. Tout le monde baissa la tête en repensant aux paroles de leur Dieu.
Lysippée était surprise et réjouie. Elle allait enfin pouvoir combattre pour son Dieu et montrer aux hommes ses capacités. En règle générale elle détestait l’inaction et cette bataille contre Athéna se promettait des plus intéressantes. Pourtant une ombre s’insinua dans l’esprit de Lysippée. Les chevaliers d’Athéna n’étaient plus des adversaires valables. Elle savait qu’ils avaient déjà livré de nombreux combats et leurs pertes étaient immenses. Restait-il seulement de ces chevaliers dont on lui avait tant vanté les mérites ?


 


De son côté Numa était également partagé par les paroles de son maître et élève. Enfin il avait suivi ses conseils et accepté d’entrer en guerre contre les derniers Chevaliers d’Athéna, mais pourquoi l’avertir ! Et puis si longtemps à l’avance ! Athéna aurait le temps de réorganiser ses forces et même peut-être d’entraîner de nouveaux combattants… Parfois Diego se montrait par trop puéril et Numa s’en inquiétait. Le jeune homme ne prenait pas suffisamment en compte les conseils du vieil homme. Et puis quelle idée de relâcher cette espionne contre qui il faudrait probablement se battre par la suite !
Enfin cela ne ferait que légèrement compliquer la tâche. Il savait de source sûre que le Sanctuaire d’Athéna était profondément affaibli et désorganisé. Ils n’auraient aucun mal à en venir à bout.


            Ayar quant à lui n’était pas du tout satisfait de la décision de son Dieu, même s’il ne l’aurait contesté. Bien sûr la Terre devait être protégée, mais la meilleure solution était-elle de déclarer la guerre à Athéna ? Ne pouvait-on au contraire s’entendre avec elle ?
Diégo devait avoir envisagé cette possibilité et s’il avait pris cette décision, c’est qu’il ne pouvait en être autrement, encore que... D’autre part tout était fait selon les règles de la chevalerie. Athéna était prévenue à l’avance et aurait le temps de se préparer. Ayar savait que l’état des Saints d’Athéna après les dernières Guerres Saintes était déplorable. Quoiqu’il en soit, il servirait son Dieu jusqu’au bout et le porterait à la victoire car sans aucun doute Mars était le plus à même de défendre la Terre…


 


La cité d’Apollon


            Epionée pleurait amèrement sur son rocher, le visage caché entre ses mains. Tout était de sa faute, elle ne se le pardonnerait jamais ! Comment avait-elle pu être aussi puérile ? Voir ces deux hommes s’affronter sans chercher à les séparer alors qu’ils étaient faits pour combattre côte à côte !


            Ses sœurs avaient essayé de la consoler inutilement. Elles ressentaient toutes son immense peine. Le jeune garçon était soigné par Hippocrate. Le médecin du sanctuaire l’avait conduit à l’intérieur de son temple où il avait pansé ses blessures et celles d’Alcyon. Ce dernier avait le bras brisé. Il lui faudrait du temps avant de pouvoir recouvrir tous ses moyens, mais il se remettrait. Alcyon était d’une constitution plus solide que la normale, l’attaque de Thali aurait pulvérisé le bras d’un autre !
L’état du jeune apprenti était lui beaucoup plus préoccupant. Il s’en sortirait, mais son bras droit sera inutilisable. On avait hésité à l’amputer depuis l’épaule, et finalement Hippocrate avait assuré qu’on pourrait faire quelque chose pour ce bras. Dire que Thali pourrait à nouveau s’en servir comme par le passé était ridicule, il ne retrouverait jamais ses pleines capacités, mais sans doute pourrait-il le faire bouger un jour et s’en servir. Le garçon avait insisté entre deux délires pour le garder. La perspective de l’amputation semblait le faire plus souffrir encore que ses blessures…


            Epionée était responsable de tout. Elle avait été punie par le Conseil, mais trop peu à son avis. Elle qui se faisait une joie de faire découvrir ce merveilleux endroit au jeune homme avait tout réduit à néant. Elle serait déjà bien heureuse s’il lui pardonnait mais elle était décidée à racheter sa faute ! Rien ne serait trop dur pour l’aider, elle avait envers lui une dette difficile à rembourser !


            « Encore à pleurnicher ! Tu ferais mieux de te rendre utile après les dégâts qu’il y a eu ! »
           
            Epionée ne releva pas la tête.


            « Je suis bonne à rien ! Pas même à accueillir un nouveau protecteur… À quoi voudrais-tu que je serve ?
_ C’est bien ce que je pensais, tu es un fardeau ! Je ne sais même pas pourquoi on t’accepte encore ici ! En tout cas c’est pas avec cette attitude que tu changeras les choses. Tes sœurs sont parties à ta place, accompagnées de Cyparissus, pour réparer les Portes du Sanctuaire. Nous sommes pour l’instant bloqués ici. Drôle de prison que ce Paradis sur Terre !
_ Laisse-moi Calliopé, je n’ai pas besoin de tes paroles acerbes en ce moment… 
_ Si au moins tu te rendais utile… Au fait, il paraît que Thali s’est réveillé. Il te demande. »


            Thali voulait la voir ? Elle ! Comment pouvait-il simplement se souvenir d’elle ? Il ne l’avait vue que quelques secondes. Le cœur d’Epionée était rempli de joie à cette idée, elle pourrait lui faire elle-même ses excuses ! À moins justement qu’il la demande pour la maudire… Il en avait parfaitement le droit…


            Calliopé s’éloigna. Celle-là savait toujours trouver les paroles pour vous mortifier d’avantage, mais elle n’avait pas tort. Epionée ne pouvait rester ici, toute l’entrée s’était effondrée après le combat d’Alcyon et Thali. La nymphe avait tenu le plus longtemps possible, jusqu’à l’arrivée de ses sœurs qui avaient emporté les deux hommes et puis tout s’était écroulé. Il fallait maintenant reconstruire. Cela ne serait pas trop compliqué avec les forces qui se trouvaient au sanctuaire, mais l’aide d’Epionée serait sûrement appréciée. C’était elle qui avait le plus d’influence sur la pierre et tout devait être parfait quand leur Dieu arriverait !


            La jeune fille admira l’ensemble du sanctuaire, l’endroit était magnifique ! Pourtant seul un petit nombre d’initiés pouvait le contempler. Son regard parcourut la haute voûte, un trésor de beauté... Ici la lumière régnait comme en plein jour et la nuit ne tombait jamais. Une journée perpétuelle dans un ciel rempli d’angelots, de légers nuages, de personnages mythologiques, dédié à Apollon avec en son centre la clé de voûte, un immense soleil doré, illuminant la cavité de son éternel rayonnement. Ce soleil, c’était lui, Apollon, Phoibos resplendissant, le Dieu Soleil…
            La beauté de cet endroit ne serait rien sans la musique qui s’élevait de partout. Qui pourrait être insensible à ces chants divins, ces airs mélodieux ? L’acoustique de l’enclave, à l’intérieur même du Mont Parnasse, au plus profond de la Terre, était extraordinaire et inégalée. Epionée avait appris à jouer du clavecin en arrivant ici, mais était encore loin de la maîtrise de la plupart des habitants de ce royaume !


            Elle quitta son rocher et partit en direction du temple d’Esculape. Elle allait voir Thali et peu importait au fond ce qu’il lui dirait, la jeune fille était prête à tout supporter de sa part. Elle avait une dette.


            Rapidement, elle s’élança sur la Via Dei, la formidable allée qui menait tout droit au Temple du Dieu. Enfin tout droit était une façon de dire… le chemin était long avant de pouvoir se présenter devant Phoibos t heureusement la jeune femme n’avait pas à aller aussi loin ! Ses pieds frôlaient à peine le dallage blanc divin d’omphalos. Autour d’elle défilaient de splendides sculptures d’artistes oubliés.  L’eau scintillait des fontaines généreuses comme autant de gouttes d’or. La jeune fille dépassa les imposants palaces, les jardins fleuris, les étendues d’eau claire bordées d’arbres centenaires, saules, chênes, frênes, peupliers, pommiers… et toujours ces statues à faire pâlir Rodin…


            Elle s’arrêta devant le chemin qui conduisait au temple d’Esculape en contrebas. La grandiose statue du Dieu de la Médecine, absent de son temple, s’élevait devant la façade de la construction, portant les feuilles d’onguents à la main. Hippocrate habitait ce temple en temps que médecin du sanctuaire, représentant du Dieu dans le sanctuaire de son père.
La jeune fille accourut de plus bel vers le temple à l’image d’un Dieu ! Gigantesque, aux piliers torsadés et ouvragés, aux corniches ciselées. Epionée passa les premières colonnes et apprécia la douce fraîcheur qui régnait chez le maître de la guérison. Elle le remarqua attelé devant une table de marbre, broyant, filtrant, mélangeant, préparant ses médecines. Il leva les yeux vers elle.


« Il est dans la chambre de Coronis. Il t’attend mais surtout ne le fatigue pas inutilement. Ce jeune homme est plus solide qu’il n’y paraît mais le coup qu’il a reçu était beaucoup trop puissant pour que son corps l’encaisse. Encore s’ils avaient combattu avec leurs Lumières, rien de tout cela ne serait arrivé ! Quelle idée de se battre si violemment, ils auraient pu mourir tous les deux à ce jeu… Heureusement que… »


Mais Epionée n’était déjà plus là. Quand Hippocrate commençait à parler on ne pouvait plus l’arrêter. La jeune femme s’empressa vers la chambre de Coronis. Il s’agissait d’une pièce dédiée à la mère d’Esculape à l’ouest du temple, où se reposaient les grands blessés dont l’état restait critique.


Thali n’avait pas entendu la jeune femme entrer dans sa chambre. Il était éveillé depuis une heure, son bras le faisait toujours souffrir mais la douleur était devenue supportable. Thali le contemplait, inerte à côté de son corps, enroulé de bandages, immobile. Il avait essayé de le remuer, mais la douleur avait failli l’évanouir. Le médecin lui avait ordonné de ne plus tenter de telles manoeuvres s’il voulait avoir une chance de s’en servir à nouveau.
De nombreuses plaies parcouraient également son flanc droit. Il avait eu de nombreuses côtes fracturées, le poumon droit perforé… Les bleus s’élargissaient sur plus des trois quarts de sa poitrine et de son dos. Ne pas bouger, c’était sa seule option. Alors il regardait devant lui, incapable de comprendre où il se trouvait et comment il s’était sorti de son dernier combat…
La pièce était teintée de vert par la lumière filtrant à travers les rideaux. Des plantes se développaient sur plusieurs colonnes de marbre. Les murs étaient encore plus impressionnants et Thali ne cessait de les admirer. Ils étaient totalement recouverts de peintures représentant des scènes mythologiques en tout genre que Thali n’avait pour la plupart pas reconnu.


Dans sa contemplation il vit le visage de la jeune fille à côté de lui. Celle qu’il avait poursuivie, et puis qui s’était interposée durant son combat et l’avait appelé par son nom ! Leur regard se croisa et le temps s’arrêta. Aucun n’était décidé à parler, Thali se lança.


« Pourquoi t’es-tu enfuie de l’amphithéâtre de Delphes ?
_ Je devais t’attirer ici. Mais tu ne devrais pas te poser de questions pour l’instant, tu auras le temps de trouver toutes les réponses. Tu dois te reposer pour aller mieux… »


            Les yeux de la jeune fille s’emplirent de larmes. Elle détourna le visage, mais Thali l’avait vue. Pourquoi donc pleurait-elle ? Avait-elle pitié de lui ? Le jeune homme n’aimait pas que l’on s’apitoie sur son sort, surtout quand lui ne le faisait pas. Il détourna les yeux et continua ses questions.


            « Où suis-je ? Je ne connais pas cet endroit. J’aurais dû mourir tout à l’heure, pourquoi m’as-tu sauvé ? Qu’importe en fait, j’ai été battu… j’ai raté l’épreuve de mon professeur…
_ L’épreuve ?…»


             Le garçon était perdu dans ses pensées.


            « Tu te trouves dans la cité d’Apollon, notre Dieu à tous… le tien aussi… »


            Que dit donc cette fille ?! Depuis quand serais-je au service d’Apollon ? Mon professeur ne m’en a jamais parlé. Ces Dieux grecs n’existent pas réellement… Mélété devait avoir une idée particulière en m’envoyant ici… Etait-il au courrant de tout ça ? Pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?
            Apollon… Le Dieu des Arts et de la Musique… également le Dieu soleil… Le sanctuaire de Delphes lui était consacré. La Pythie rendait ses prophéties grâce aux inspirations du Dieu. Aurais-je l’occasion de rencontrer un Dieu ? Pourquoi devrais-je servir ce Dieu plutôt qu’un autre ?


            « Je n’étais pas au courant de l’existence d’une telle cité… Je suppose qu’Apollon n’est pas très loin ? Tu l’as déjà rencontré ?
_ Oh non, pas encore, il n’est pas arrivé ! Il est encore très jeune à ce qu’il paraît, mais déjà un des plus grands !
_ Jeune ?! Ce Dieu existe pourtant depuis des millénaires…
_ Sa résurrection n’est pour l’instant qu’un enfant …
_ Sa résurrection… Il va grandir ? Comme un homme ??
_ Apollon s’est réincarné il y a quelques années dans le corps d’un jeune enfant. On ne sait pas où il est pour l’instant, mais il rejoindra bientôt la Cité pour protéger la Terre !
_ Pour protéger la Terre…
_ Oui depuis le départ d’Athéna…
_ Athéna ? Elle existe aussi ? Je suppose que je dois m’attendre à l’existence de tous les Dieux grecs alors ?…
_ Et bien… ça dépend… Certains ne se sont pas réincarnés à cette époque… Mais les choses sont compliquées… Je suis moi-même une nymphe au service d’Apollon…
_ Une nymphe ?… »


            Epionée se demandait si elle avait bien fait de se présenter ainsi. Pour qui allait-il la prendre ? Il ne savait de toute évidence rien de l’existence des Dieux et même pas qu’il avait été choisi par Apollon pour être un de ses plus puissants protecteurs. Il aurait donc tout à apprendre ici… Epionée serait son guide !


            « Tu ne dois pas en vouloir à Alcyon pour votre combat… Tout est de ma faute…
_ Alcyon ? Ce géant que j’ai affronté tout à l’heure ? Il était d’une force incroyable ! Je n’aurais jamais pensé rencontrer quelqu’un avec cette force !
_ Il est chargé de protéger l’entrée de la Cité des Arts et n’aurait laissé personne en franchir l’accès ! Je devais lui dire de te laisser passer mais je vous ai vus combattre et je n’ai pas pu m’empêcher de vous regarder… Je ne vous ai pas arrêtés… Tout est de ma faute… »


            La jeune fille s’effondra en pleurs sur le lit de Thali. Le garçon était ému de cette tristesse qu’il ne comprenait pas et ressentit une violente douleur dans son bras sur lequel la jeune femme était allongée. Il n’osait dire un mot et supportait la souffrance en devenant violet…
            La nymphe le regarda et vit sa douleur, réalisant soudainement qu’elle venait de s’appuyer de tout son poids sur son bras endolori !


            « Excuse-moi !! Je suis désolée ! »


            Elle ne savait plus où se mettre ! Non contente d’avoir failli le tuer, elle augmentait encore ses souffrances ! De désarroi elle se précipita hors de la pièce pour éviter d’empirer les choses !


            Thali contempla la jeune fille sortir en courant de sa chambre. Drôle de fille tout de même, mais cette fois il ne put retenir un cri de douleur en sentant son bras l’élancer horriblement ! C’est alors qu’il réalisa qu’elle ne lui avait même pas dit son nom !


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