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Cette fiche vous est proposée par : La Guerre des Cités
Noir. Alignés en première ligne, sur le point de faire face à la première charge adverse, ils avançaient prudemment. Un par un, comme le voulaient les règles du jeu. Mais toujours, étaient-ils soutenus les uns par les autres, on n’envoyait jamais un seul élément, isolé, à l’assaut de l’ennemi. Le reste suivait toujours furtivement, docilement mais par une progression pragmatique. La Guerre jouissait de son spectacle omnipotent. Surtout si les forces des ténèbres prenaient le dessus. L’ascendance de l’ombre sur la surface du champ de bataille, ravissait son Roi, qui restait en retrait, malgré tout. Pourtant les commandes ne provenaient pas de lui. Non. Celui qui tirait les ficelles, même celles du Roi de l’armée des ombres, tenait sa main ferme sur le Souverain. Le noir, la couleur de l’invisible, de l’imperceptible prenait inévitablement les rennes de la partie. Pourquoi ? Tout simplement parce que les forces de l’Ombre agissaient sans mesurer la situation. Ils prévoyaient leurs coups à l’avance, ils savaient où et quand ils frapperaient. Ni trop tôt, ni trop tard, au moment propice, au moment où l’on est le plus efficace, au moment où l’ennemi est le plus vulnérable à l’endroit où il s’y attend le moins. Et une fois ces dégâts provoqués, pour se sortir de sa tenaille, il fallait à l’adversaire procéder par des sacrifices en nombre, des pertes innombrables. Mieux valait il encore éviter de compter. Comment pouvaient-ils éviter les cavaliers de la nuit ? Ceux qui sur leur monture dominaient tout un bataillon, ceux qui par leur déplacement toujours aussi rapide, toujours aussi furtif surprenaient les plus affûtés.
* Sanctuaire Céleste de Pallas. Les cieux de l’olympe s’illustrèrent par des averses diluviennes sur la Cité de la Sagesse. Heureusement que l’astre diurne vint essuyer et sécher cette humidité remplie de souillures et de blessures dont les pierres et les édifices portèrent les plaies pour des siècles. Dohko de la Balance arriva trop tard ou trop tôt sur les lieux. Mais il ne put faire autrement que de passer par Héraclès… Les retrouvailles avec Shiryu se firent au milieu d’une incompréhension et d’une perplexité générale. L’un de leur plus précieux allié avait changé de camp et le passage vers l’ombre lui avait sûrement ôté les derniers rayons de vie… Si c’était nécessaire pour que la bataille cesse… Les combats cessèrent enfin avec le retrait de l’armée d’Ixion et la perte des armes divines d’Athéna. Personne ne comprendra jamais l’acte de Shaka : celui de livrer délibérément le Dikè et Nikè, respectivement le Bouclier de la Justice et le Sceptre de la Victoire, à l’Ombre de la prophétie. Il semblerait que les ordres aient été donnés par Athéna elle-même. Dans ces cas-là, il ne restait plus grand chose à dire, ni à faire. Sinon attendre. Attendre le moment où les " hauts placés " du Sanctuaire Céleste donneraient l’ordre de partir à l’assaut du Monde des Ténèbres dans lequel s’étaient réfugiés Ixion, Tityos et sûrement d’autres… Mais s’il fallait aller récupérer les armes sacrées, alors pourquoi déjà les donner ? Etait-ce vraiment nécessaire ? Mais comme à l’accoutumée seuls quelques-uns connaissent les réponses et ne les divulguent jamais. Ils donnent des indices jusqu’à ce que le commun des mortels les découvre par eux-mêmes. Ce n’était pas suffisamment compliqué, apparemment. L’ordre et les hiérarchies reprenaient leur cours au Sanctuaire Céleste d’Athéna. Seuls Shaka et Milo étaient autorisés à pénétrer dans la salle du trône de la déesse. Cette dernière devait se recueillir sur la tombe du défunt Gemini Saint, celui qui renaît et pérît par l’Aiguille Ecarlate, l’attaque qui recousît et rouvrît des plaies d’une irréversible fatalité. Ainsi tomba Kanon des Gémeaux qui même après sa mort avait protégé Athéna, destin commun et fatidique partagé avec son frère jumeau Saga. Qui pourrait porter l’armure d’or des Gémeaux sachant cela ! ? En tout cas Milo porterait le deuil de celui qui succomba à l’Antarès. Le Scorpion se tenait en retrait, son casque à bout de bras, derrière Saori qui récitait toutes sortes de prières en tenant la main de Kanon, dont le corps était posé sur un cercueil surélevé, une dernière fois. Sans doute pour le laver définitivement de tout ce sang versé et que son âme voyage en paix vers le monde auquel elle appartenait, désormais. Le cosmos de la déesse de la Sagesse envahissait toute la chambre divine et l’enveloppait de sa chaleur. Shaka intima soudainement à Milo de laisser la déesse achever la cérémonie d’accompagnement en paix et l’invita à le suivre dans une pièce voisine. Une fois les deux Saints dorés isolés, le Virgo Saint posa son casque sur une commode marbrée et entama la préparation d’un thé d’une senteur savoureuse. Le Scorpius fronça les sourcils.
_Tu n’avais jamais vraiment pardonné à Kanon, n’est-ce pas ? dit-il soudainement. _Je ne pardonne qu’à ceux qui souhaitent entendre le pardon, souffla Shaka en versant l’eau bouillante dans sa tasse contenant un sachet. _La dernière Guerre Sainte face à Hadès, il y a quatre années, décima plus de la moitié d’entre nous, reprit Milo pour changer un peu de sujet. Je me souviens que la précédente génération des Chevaliers d’Or qui livra bataille s’était vue anéantie, seuls deux survivants parvinrent à rester en vie et préparer la prochaine génération pour une prochaine Guerre Sainte. _Où veux-tu en venir, Milo ? l’interrogea le Virgo Saint en tournant sa tête à 90 degrés tout en portant la tasse à sa bouche. _Si nous sommes toujours en vie, cela signifie que notre tâche n’est pas achevée que ce soit sur Terre ou ici, dans ce monde céleste. _En effet, je le conçois également de cette façon, répondit Shaka en reposant délicatement son thé. _Sion ayant définitivement péri, Dohko prit logiquement sa place à la tête du Sanctuaire Terrestre et il paraît qu’il avait rebâti une Chevalerie toute entière ! Une armée de 84 Chevaliers ! Une génération exceptionnelle qui pourrait défier n’importe quel dieu de l’olympe ! _J’avais également entendu parler de tout cela, dit Shaka en esquissant un léger sourire. Tu penses donc que Dohko sait des choses, qu’il les partagerait avec Athéna et que tous deux laissent tout le monde dans l’ignorance ? _Je pense que des choses se préparent et j’ai besoin d’en être informé, dit fermement Milo. Il me semble que toi non plus tu ne me dis pas tout… _Je te répondrai, si tu poses les bonnes questions ! asséna l’homme le plus proche de Dieu en se retournant complètement oubliant de reposer sa tasse qui se brisa répandant des morceaux de porcelaine et du liquide au citron. _Dis-moi tout ce que je dois savoir sur la mort de Kanon, affirma le Scorpion d’or. _Je croyais que tu t’en doutais, dit ostensiblement Shaka. Mais si tu veux je peux te rappeler les bases du phénomène du Transfert…
Les Silver Saints qui firent le trajet de la Cité d’Héraclite à celle d’Athéna s’intégraient progressivement au décor. Bien que céleste, le Sanctuaire leur était familier. Cypris de l’Oiseau du Paradis et Hélénos de la Colombe aidèrent volontiers le Grand Pope, Gardien Lunaire de la Justice, à panser les blessures du repère de leur déesse. Aiolia fut transporté d’urgence dans la maison du Lion où Dohko s’occupait de lui mais tout le monde se doutait que le même sang coulait en cet homme que celui de l’ancien Sagittaire Aiolos. Le petit frère devenu grand ne se laisserait pas gagner par la mort si facilement. Auron se dévêtit également de son armure d’or du Serpentaire et se fit ordonner un repos forcé dans la Treizième demeure. Seul Mû du Bélier ne trouvait pas le repos. Les armures d’or avaient besoin de reprendre vie grâce aux soins du réparateur d’armures qui agitait la poussière d’étoiles au-dessus d’elles. Lui seul savait qu’il ne s’agissait que de l’orichalque… Cypris admirait les totems dorés des protections des Saints, celui du Lion, du Serpentaire, du Bélier, du Sagittaire et de la Balance brillaient et resplendissaient de plus belles à chaque jet de poussière des mains du maître en télékinésie. Hélénos de la Colombe et Cédalion le Saint d’Argent d’Orion étaient pris d’une sensation particulière à regarder Mû travailler. Ce n’était pas la première fois qu’ils le rencontraient. Il y a quatre années de cela, lorsque les Cinq Bronze se décidèrent à purifier le Sanctuaire Terrestre de la lueur ébène qui provenait de Saga, ils eurent, à l’époque, tous trois la même idée. Oui, eux aussi étaient des opposants féroces à la tyrannie exercée par le Pope imposteur. Eux, aussi durent s’incliner devant la puissance des Chevaliers d’Or lorsque Saga décida de se débarrasser d’eux en leur envoyant, Aphrodite des Poissons le terrible assassin. Cédalion d’Orion comme proche inséparable d’Orphée de la Lyre n’en faisait qu’à sa tête. Hélénos et Cypris tentèrent tout ce qui était en leur pouvoir pour le dissuader d’aller chercher le Saint Musicien aux Enfers. On disait que Cédalion Silver Saint considérait Orpheus comme son égal. D’ailleurs, Orphée était lui-même comparé à une force équivalente à un Chevalier d’Or. Ils faisaient partie de ces Chevaliers d’Argent d’exception dont la clairvoyance et l’intelligence ne pouvait se fondre avec les sombres desseins de la folie de Saga. Ainsi, Hélénos et Cypris firent face contre l’un des êtres les plus puissants sur la Terre : un Chevalier d’Or ! Evidemment leur défaite était inéluctable et fut expéditive. Aphrodite ne leur accorda aucune clémence. Les Roses piranhas du Pisces Saint perforèrent leurs cuirasses d’Argent pour déchiqueter la chair et les mettre hors de combat. Mais jamais il ne les acheva car un homme surgit de nulle part et intervint. Et un seul était en droit de stopper la folie meurtrière d’Aphrodite : un homme du même rang que lui.
*
Le Premier Dauphin du Roi traversa en diagonale toute la surface du champ de guerre, qui ressemblait toutefois à un jeu. Mais le jeu n’en valait pas la chandelle parce que les forces noires s’enorgueillissaient par la venue d’un combattant encore plus terrible : le Second Dauphin, frère jumeau du premier. Tous deux se partageaient le champ guerrier et leurs ravages étaient des plus destructeurs. Surtout lorsque ces deux derniers se joignirent aux troupes des Chevaliers pour venir soutenir les forces des premiers bataillons. La disposition des forces de la nuit prenait effet. Si bien que les lignes arrière s n’eurent pas nécessité de se déplacer pour aller achever les quelques résistants adverses. Et pourtant… Si. Un seul survivait toujours. Il en fallait bien un. Alors enfin, la figure la plus hostile de l’armée des ombres fit son apparition. Pas seulement la plus hostile, elle disposait des techniques les plus imparables de toute l’armée ténébreuse. Elle avait acquis, au fil des siècles, toutes les techniques des Chevaliers mais également des Dauphins du Roi ! Autrement dit : elle faisait tout ce dont on pouvait se permettre sur un champ de bataille. Oui, tout ! Elle écrasait aisément un à un les maigres soldats de première classe et vint à bout sans compassion aucune du dernier des résistants. Allez salut héros des forces pures, Adieu vaillant guerrier des forces immaculées, on ne t’oubliera pas l’artiste. Défendais-tu la justice ? On ne le saura jamais. Seul comptait la cause en laquelle tu croyais. Mais la Reine Sombre t’avait capturé, ne te laissant de chances que d’être ressuscité. Mais ne compte pas trop dessus, tout de même. T’inquiète, on trouvera du monde pour te remplacer. Les Tours des forces angéliques finirent par sombrer. Le stratège noir, qui surplombait toute l’action, voyait les forces de son vis-à-vis progressivement capituler. La dernière guerrière, la Reine aux couleurs de neige offrit à son tour, son corps pour protéger celui qui la commandait. Mais rien n’y fit, elle aussi par le nombre et la disposition était débordée. Et finalement, elle finit également par céder. Le Roi était à découvert. Mort au Roi. Le Roi des rats ! Vive le Roi ! _Echec et Mat, dit Héraclès en percutant de son doigt le pion principal adverse sur l’échiquier. _Les Noirs gagnent toujours… reconnut Ixion. J’admets ma défaite, la stratégie imprévisible reste le secret. L’homme est un loup pour l’homme. Ainsi le pire ennemi d’un dieu serait un dieu. _Evidemment ! pouffa Hercule. De la rivalité naît la dualité, source de guerre. Autrement, il ne s’agit que d’assujettissement pacifique et il n’y a plus personne à tuer. |