Asgard, le mensonge
Tanaïs, leva les bras pour former un V.
« FEMALE POSSESSION !! »
Sorrento sentit sa vue s’obscurcir et
ses sens s’emballer. Portant sa flûte à ses lèvres, il lui suffit de quelques
notes pour briser l’attaque de l’Eloim et retrouver le contact avec la réalité.
Tanaïs regardait son adversaire, sans crainte ni émoi.
« Ton enchantement ne marchera pas sur
moi ! Je l’ai déjà vu à l’œuvre et sans vouloir te vexer, je maîtrise bien plus
que toi les ondes cérébrales de mes adversaires !
_ C’est ce que nous verrons, je voulais juste vérifier. Tu es le premier à
résister à mon Charme.
_ A toi de juger ! DEAD END CLIMAX !! »
Dès les premières notes de la symphonie,
les yeux de Tanaïs se révulsèrent. La douleur qui envahissait son corps était
effroyable et n’avait rien à voir avec la paralysie qu’il avait subie quelques
instants plus tôt.
Sorrento contemplait la souffrance de
son adversaire qui tentait vainement de résister à l’envoûtante musique. Le
Général avait acquis au cours de ses combats, une parfaite maîtrise de son
instrument et sa symphonie ne pouvait être bloquée. Pourtant Tanaïs continuait
à lutter, il le vit tendre la main vers lui comme pour l’implorer et prononcer
quelques mots. Mais son bras se recouvrit d’une brume noire et opaque qui se
dirigeait lentement vers le Général. Sorrento avait l’impression d’y voir des
formes se mouvoir, mais sa musique contrait également cette attaque. Il allait
bientôt en finir avec ce Combattant quand une main se posa sur son épaule.
Hyoga était à côté de lui et bien que blême, il paraissait encore en état de se
battre.
« Merci Général, mais ce combat est le
mien… Tu n’as pas le droit d’intervenir… Laisse-moi ce Combattant et va plutôt
rejoindre l’autre Amazone. Elle va arriver au Palais d’Hilda d’un instant à
l’autre… »
La musique cessa et Tanaïs fut enfin
libéré des tourments qui l’avaient envahi. Il tomba à genoux fixant d’un regard
pénétrant celui qui venait de mettre fin à ses douleurs. Le Chevalier du Cygne
était en train de parler avec le Général de Poséidon. Tanaïs vit son pire
adversaire acquiescer aux paroles du Chevalier d’Athéna et se lancer à la
poursuite de Lysippée sans même lui jeter un dernier regard. L’Eloim avait cru
pouvoir venir à bout de la musique envoûtante de Sorrento, mais il s’était
révélé incapable d’en supporter la mélodie. Il comprenait mieux à présent la
défaite de Waltraute et Otrere.
Hyoga se présenta à nouveau devant lui,
il était essoufflé et avait peu récupéré de la perte de sang. Pourtant, dans
son regard luisait une détermination farouche qui avait remplacé la suffisance
qu’il affichait précédemment. Tanaïs doutait de l’efficacité qu’aurait
maintenant la FEMALE POSSESSION sur lui.
« Je suis ton adversaire et nous allons
finir ce que nous avons commencé ! Sans l’intervention de Sorrento je serais
sans doute mort, je dois reconnaître ta puissance. Tu es le deuxième à avoir
réussi à me tromper après le Général des Lyumnades et je ne te le pardonnerais
pas !
_ Je suis désolé d’avoir été obligé d’en arriver à ce point avec toi, je
n’avais jamais utilisé cette attaque auparavant sur un autre adversaire…
Désormais je suis sans armure et la tienne ne vaut guerre mieux. Notre
prochaine attaque sera fatale à l’un de nous sinon aux deux !
_ Aussi je te propose d’en finir immédiatement ! Nous allons utiliser notre
plus puissante attaque dans un dernier assaut… »
Tanaïs acquiesça. La fin du combat approchait, mais si Hyoga était encore
faible, lui-même était en mauvais état après la symphonie du Général de la
Sirène. Malgré tout, il n’avait pas le droit d’échouer. Pire que tout, ce
Chevalier connaissait sa véritable identité. Il devait mourir, ainsi que le
Général de Poséidon, sans quoi il perdrait tout ce pour quoi il s’était jamais
battu et le déshonneur s’abattrait sur lui et sur sa mère. Il ne pouvait se
permettre d’échouer et de la mettre en danger de mort.
Hyoga ressassait la folie qu’il avait failli commettre, et pourtant il ne
s’était jamais senti aussi apaisé que lorsqu’il s’était tranché les veines. Il
avait été à deux doigts de retrouver ses amis, son maître, Seiya… Mais il ne
pouvait se le permettre. Hilda comptait sur lui… et il y avait Freya. Pour
elle, il avait demandé la permission au Grand Pope de s’absenter alors que le
Sanctuaire se faisait attaquer.
Hyoga savait que le destin d’Asgard l’intéressait moins que la survie de la
princesse Freya, et face à Tanaïs il se serait suicidé. Comment avait-il pu
être aveugle à ce point ? L’amour qu’il recherchait n’était pas dans l’illusion
qu’il venait de subir, mais chez cette femme qui luttait contre les forces du
mal malgré sa faiblesse. Freya, qui en ce moment même, soutenait sa sœur contre
les envahisseurs. Hyoga ne pouvait échouer, il combattrait pour elle et pour
son pays.
Deux puissants cosmos s’élevèrent, l’un mauve bariolé d’ombres sombres et
l’autre blanc argenté, s’électrisant mutuellement. Hyoga joignit ses paumes
dans la position de son maître, baissant légèrement la tête, les yeux dans le
vide et l’image de Freya gravée dans sa mémoire. Son cosmos prenait une ampleur
qu’il n’avait plus connue depuis plusieurs années aux Enfers. Son armure
fragilisée s’effritait sous l’effet de cette décharge d’énergie, mais peu importait.
Tanaïs leva un doigt vers le ciel et tendit son autre main vers Hyoga. Sa
concentration était telle que ses yeux ne voyaient plus cette réalité, mais
celle des ombres qu’il invoquait. Tel que sa mère, l’ancienne Eloim d’Umabel,
le lui avait appris, il transcendait ce monde.
Sa mère avait eu le malheur de donner naissance et qui plus est, à un mâle.
Elle avait dû éliminer tous ceux qu’elle aimait pour corriger son erreur, y
compris son père dont elle ne lui avait jamais parlé. Aucun homme n’avait le
droit de vivre dans la cité de Thémiscyra, ils étaient regroupés à la
périphérie. Sa mère avait bravé la loi, cachant le sexe de son fils, le faisant
passer pour une fille et l’élevant seule. Elle l’avait formé et lui avait
permis de revêtir l’Arcane d’une Amazone. L’Empereur Morrigan l’avait toléré
aux vues des capacités de Tanaïs, mais ce secret ne devait jamais être
découvert sans quoi, il signifierait leur condamnation à mort. Tanaïs devait
maintenant sauver sa mère.
Les ombres envahissaient tout le corps de l’Eloim et tournoyaient à la pointe
de son bras dans un ballet furieux. Il les retenait encore, leur conférant
toute son énergie. Les sapins alentour tourbillonnaient, emportés par le vent.
Hyoga avait atteint le point de rupture de son armure qui éclatait
progressivement en petits morceaux. En mémoire de Freya, il abaissa les bras.
PAR L’EXECUTION DE L’AURORE !!
« STORM SHADOWS !!! »
Les ombres de l’Eloim fusèrent de toute part sur le Chevalier du Zodiaque,
anéanties dans le cylindre glacial projeté par l’attaque de Hyoga. Tanaïs vit
ce canal d’énergie déferler sur lui à la vitesse de la lumière, sa peau se
cristallisa et le froid envahit ses muscles. Il savait qu’il ne supporterait
pas cette attaque, il allait mourir, mais peu importait. Jamais son adversaire
ne sortirait vainqueur des esprits qu’il avait invoqués, ils mourraient tous
les deux. Lysippée devrait se débarrasser du Général et sa mère ne risquerait
rien… « FREYA !!! » Une lumière aveuglante s’éleva en face de lui, il se
produisait quelque chose chez son adversaire.
L’attaque de Hyoga avait fait éclater son Armure de bronze, bien que renforcée.
Elle ne pouvait tenir le choc à une telle température, toute armure des glaces
qu’elle soit. Hyoga savait que son adversaire ne pourrait supporter cette
attaque, mais allait-il lui-même résister, sans armure, au déferlement d’ombres
qui fondait sur lui à la vitesse de la lumière ? Il devait vivre pour Freya,
vivre pour sauver le Sanctuaire. Il n’avait pas le droit de décevoir ses amis.
Même si cette guerre contre Mars était la dernière, il devait vivre pour le
futur des hommes.
Son énergie continuait à croître alors que son attaque était à son paroxysme.
Son cosmos était si froid qu’il ralentissait les ombres, mais la douleur surgit
brutalement et son sang gicla autour de lui. FREYA !!! Une lumière aveuglante
l’envahit alors que ses membres se dérobèrent sous lui. Il avait quasiment
perdu connaissance, mais le visage de la princesse restait gravé devant lui. Un
formidable afflux d’énergie le souleva de terre et la douleur disparut,
l’Armure du Cygne se reconstituait sur lui. Chaque poussière désagrégée se
remodelait, le protégeant des Ombres et le sauvant de la mort…
Tanaïs s’effondra au sol. Son corps était presque complètement gelé, mais sa
dernière vision était fantastique, un ange était apparu devant lui. Son
adversaire s’était mué en un être de lumière. La paire d’ailes qu’il arborait,
l’armure scintillante qui le recouvrait… il n’avait plus rien à voir avec le
Chevalier de Bronze du Cygne.
Hyoga se pencha sur l’Eloim, ce dernier respirait encore faiblement à terre,
mais le sang en se gelant avait fait éclater ses vaisseaux et il mourrait d’un
instant à l’autre. Hyoga voyait qu’il voulait dire quelque chose.
« Merci Combattant, sans toi je n’aurais jamais recouvert l’Armure Divine du
Cygne. » Dans un sursaut Tanaïs attrapa son bras.
« Ma mère… je n’avais pas le droit… d’être un homme… Interdit… Ma mère aurait
dû me tuer… Protège… Promets-moi de la protéger…
_ Ta mère ? Mais je ne la connais pas… Comment veux-tu ?...
_ Tue Lysippée !… Morrigan ne saura jamais… » Sa main se crispa et retomba dans
la neige.
Hyoga avait du mal à comprendre ce que
le Combattant voulait. Tanaïs avait survécu pour lui confier ses dernières
volontés et Hyoga se sentait en obligation de les respecter. Tuer Lysippée. Il
s’agissait de l’autre Amazone. Si c’était ce que désirait ce Guerrier, cela
n’entrait pas en contradiction avec ses propres désirs…
Bien qu’ignorant des coutumes des Amazones, Hyoga comprenait peu à peu. Tanaïs
avait dû cacher son sexe à tous, c’était le message de son attaque mentale.
Dans une armée de femmes, il n’était probablement pas autorisé d’être un homme.
Tanaïs ne voulait pas que cela se sache, pour sauver sa mère.
Hyoga reposa la tête de l’Eloim à terre,
la neige commençait à le recouvrir. Il devait faire vite maintenant s’il
voulait arrêter Lysippée, en espérant que Sorrento arrive à la stopper avant
qu’elle n’atteigne Hilda et la princesse Freya.
Recouvert de l’Armure Divine du Cygne,
plus puissante que jamais, il s’envola vers le Palais d’Odin.
Maison du Taureau, la quête du Zéphyr
Les coups retentissaient dans l’enceinte
de la Maison du Taureau. Au centre de la vaste salle, une jeune femme
recouverte de son Arcane bleutée, enveloppée d’une cape blanche aux bordures
élimées s’évertuait à frapper un jeune homme étendu sous elle. Ses longs
cheveux bleus polaires retombaient devant son visage, masquant ses yeux.
Pourtant des larmes ruisselaient le long de ses joues et s’échouaient sur le
visage du Guerrier Divin qui avait perdu conscience sous les coups de la
Combattante, mais le Malachim ne s’en rendait pas compte.
Les coups se faisaient de moins en moins
puissants, de plus en plus espacés et seuls restaient les sanglots de Dana.
La jeune femme se releva, réajusta sa
cape en l’agrafant sur le devant de sa protection de verre, ses cheveux
restaient collés sur son visage sur lequel les larmes et le sang continuaient
de couler. Elle se dirigea d’un pas mal assuré vers la dépouille d’un autre
homme d’une corpulence imposante, recouvert de son arcane rougeoyante sauf à
l’endroit de la plaie béante un niveau du cœur. Dana s’agenouilla près de lui
et pressa sa main cadavérique entre les siennes.
« Mon pauvre Bosa, nous ne nous
reverrons plus… Mais sache que j’ai vengé ta mort. Avec lui, tous les Guerriers
Divins ont maintenant disparus et ne nous barreront plus jamais la route… »
Le Malachim d’Asaliah resta un instant
penché sur le Malachim de Yelaiah, silencieuse éprouvée.
« Je dois continuer mon chemin, mais je
reviendrai te chercher lorsque cette guerre sera terminée, attends-moi… »
Ses paroles venaient de fondre dans sa
bouche en même temps qu’une douce et puissante aura se répandait dans la pièce.
Elle avait déjà ressenti cette cosmo-énergie, mais n’arrivait pas à
l’identifier, il ne s’agissait pas de Bud… Dana se retourna vers le Guerrier
Divin qui était complètement enveloppé par cette chaude présence qui s’attelait
à réparer tissus et organes.
Le Malachim aurait pu trancher la tête de son ennemi d’un seul coup et ainsi
tout aurait été fini, mais elle se sentait paralysée devant le miracle qui était
en train de s’accomplir. La douceur et la tendresse qui s’occupaient de Bud
d’Alcor lui rappelaient celle d’une mère qu’elle n’avait pris le temps de
connaître.
Le Guerrier Divin ouvrit un premier œil,
puis le second. Son bras gauche remua tant bien que mal. Bud se releva,
tremblant sur ses jambes encore faibles, le bras droit toujours inutilisable.
« Pourquoi t’es-tu relevé ? … Tu aurais
dû te laisser bercer par la mort, tu n’es plus en état de combattre.
_ Je n’ai… pas le droit d’abandonner... La princesse Hilda… compte sur moi…
_ C’est ridicule. Ta princesse ne te demande que de souffrir un peu plus avant
de trépasser. Crois-tu pouvoir venir à bout de moi dans ton état ?
_ Dana, tu es d’Asgard… Tous nous avons souffert sous ce climat injuste et
cruel. Et pourtant c’est là-bas que j’ai su trouver l’amour d’un frère. Mon
cœur a été nourri de haine pendant si longtemps… Il n’est pas facile de vivre
en aimant. Mon frère a donné sa vie pour moi et m’a permis de comprendre mon
erreur, tu dois à ton tour te rendre compte de la tienne…
_ Arrête, c’est inutile ! Je suis un Combattant de Mars et seul m’importe sa
victoire sur Athéna ! Asgard n’a rien à voir là-dedans !!
_ Et pourtant… Mars attaque en ce moment-même Asgard et je ne suis pas là-bas
pour protéger ma patrie. Son seul but est de gouverner la Terre et peu lui
importe le moyen ! Si tu ne te rends pas compte de ça, alors c’est que tu es
totalement aveugle ! Tu te crois différente des autres Guerriers Divins, mais
tu es comme nous ! Tu confonds justice et désir de vengeance…
_ Si Mars attaque Asgard, c’est parce que ta Princesse n’a pas rempli son
contrat ! Il lui a demandé de ne pas intervenir, mais elle t’a envoyé ici et
regarde où cela vous mène ! Tu vas mourir et Asgard sera ravagé !
_ Tu ne comprends donc rien… Pourquoi crois-tu qu’Hilda ait voulu venir en aide
à Athéna alors même qu’elle connaissait le risque encouru ? Mars ne doit pas
gagner contre Athéna sinon ce sera la fin de toute liberté pour les humains !
Crois-tu que Mars aurait attendu longtemps avant de revenir en Asgard ?
_ Arrête ! Je t’ai déjà dit que le sort d’Asgard m’était indifférent !
Maintenant tu vas mourir, ZEPHYR STORM !! »
Un courant d’air violent se déclencha
dans la pièce emportant avec lui le Guerrier Divin qui n’eut pas la force de
résister.
« Ta faiblesse est pathétique ! Je n’ai
qu’à lever le petit doigt pour en finir avec toi ! »
Mais Bud se releva à nouveau, saignant
de la mâchoire. Les contusions parsemaient son corps, son armure de Zêta était
au plus mauvais point.
« Tu ne vois même pas que le seul qui
t’aie porté secours était un Guerrier Divin, tu m’as dit toi-même qu’un dénommé
Fenrir t’avait recueillie. Fenrir était le Guerrier Divin d’Epsilon ! »
Dana fut paralysée par cette révélation.
Etait-il possible que le jeune homme qu’elle avait connu soit devenu un
Guerrier Divin ? Il était extrêmement fort et l’avait entraînée pendant de
longues années dans sa jeunesse.
« Tu mens, Fenrir n’avait pas de patrie
! Sa famille, c’était sa meute de loups ! Pourquoi aurait-il décidé de servir
la Princesse Hilda ?
_ Tu le sais toi-même. N’as-tu pas ressenti sa douce cosmo-énergie lorsque tu
étais au Palais ? Fenrir est mort en luttant contre les Chevaliers d’Athéna
quand Hilda était possédée par l’anneau des Nibelungen. Tous les Guerriers
Divins sont morts dans cette lutte pour un avenir meilleur, tous nous avons cru
pouvoir nous délivrer des conditions hostiles d’Asgard et vois où cela nous a
conduit ! J’ai tué mon frère et Asgard est sans défense…
_ Ce sont les Chevaliers du Zodiaque qui vous ont anéantis, c’est à eux que tu
devrais en vouloir !
_ Tu te trompes, les Chevaliers du Zodiaque sont venus pour protéger la Terre
et faire entendre raison à Hilda. Athéna n’a pas hésité à se sacrifier en
priant Odin pour arrêter la montée des eaux.
_ Arrête Guerrier Divin, je ne veux plus t’entendre ! Tu essaies d’embrouiller
mon esprit avec tes divagations ! Puisque tu le veux, je vais mettre fin à tes
jours et tu rejoindras ainsi ton frère bien-aimé !
_ Attends Dana, ne fais pas cela ! Tu n’as pas le droit de gâcher ta vie, tu es
un Guerrier Divin au même titre que moi. Ta patrie ne t’a jamais reniée, c’est
toi qui lui as tourné le dos… Je suis sûr que, si tu acceptes, la princesse
Hilda sera heureuse de t’accueillir !
_ J’ai bien compris ton stratagème et je ne tomberai pas dans le panneau ! Tu
veux que je trahisse Mars pour venir vous rejoindre. Tu crois peut-être t’en
sortir ainsi, mais tu te trompes ! Maintenant, tu vas mourir et si Asgard doit
disparaître à cause de la folie de ta Princesse et bien soit !
_ Tu ne me laisses pas le choix… je n’ai pas le droit de faiblir… La Princesse
Hilda et tout Asgard compte sur moi ! Mars ne doit pas prendre le contrôle de
la Terre ! » Bud ferma les yeux et intensifia sa cosmo-énergie en brandissant
son bras gauche vers le ciel.
« Que fais-tu ? Tu crois encore pouvoir m’attaquer ? Les Griffes du Tigre
Viking sont sans effet sur moi, sans ton bras droit, tu ne pourras rien ! »
L’air dans la Maison du Taureau se fit
glacial, la cosmo-énergie bleue pâle de Bud envahissait toute la pièce alors
que derrière lui apparaissait l’image d’un iceberg écrasant.
« Pour mon frère, j’utiliserai sa
technique de combat !
_ Pauvre fou ! ZEPHYR STORM !!!
_ ORBE BLEUE !!! »
L’Autel d’Odin
Pourvu que je n’arrive pas trop tard !
L’Empereur Poséidon tient absolument à ce que je protège le Royaume d’Asgard.
Il a totalement changé, lui qui avait auparavant soumis la Princesse Hilda à
l’anneau des Nibelungen, désire maintenant la sauver. J’ai l’impression que la
défaite que nous ont imposée les Chevaliers du Zodiaque n’y est pas pour rien !
Mon Dieu ! On dirait que l’Amazone est déjà
passée par là, les gardes ont tous été sauvagement exécutés ! Les autres ont dû
s’enfuir… Elle doit être devant Hilda, j’espère arriver à temps !…
Sorrento débarqua sur l’esplanade où se
dressait la gigantesque statue d’Odin. La tempête de neige avait totalement
cessé et des voix lui parvenaient.
« Vois Grande Prêtresse d’Odin où t’a
conduite ta folie ! Tu as voulu t’opposer à Mars, maintenant ton peuple sera
soumis en esclavage et asservi pour sa gloire !
_ Jamais Asgard ne pliera devant les désirs d’un fou ! Jamais nous ne
reconnaîtrons votre domination !
_ Tu m’impressionnes, tu n’es pas dans une situation pour discuter et pourtant
tu continues à t’opposer à l’inévitable. Regarde-toi ! Tu es plus faible qu’un
nourrisson qui vient de naître ! Tu as brûlé tous tes pouvoirs de sorcière,
crois-tu qu’Athéna te viendra en aide ? Elle t’a abandonnée depuis longtemps !
Rends-toi et remets-nous l’Armure d’Odin et il ne te sera fait aucun mal.
Oppose-toi à nous et tu mourras ainsi que ta jeune sœur !
_ Freya !! Ne la touchez pas ! Vous êtes une femme mais votre cœur est empli de
haine ! Vous avez oublié ce que signifie le mot amour !
_ Arrête ! Ce n’est pas l’amour qui te sauvera, mais la force ! Je croyais
pourtant que tu étais bien placée pour le savoir. Nous autres, Amazones de
Mars, sommes élevées dans les règles les plus strictes de l’art du combat, nous
n’avons que faire de votre sentimentalisme ! Le seul homme que nous
reconnaissons est un Dieu ! Maintenant donne-moi l’Armure d’Odin !… »
Sorrento s’approcha suffisamment pour
apercevoir Lysippée qui tenait Freya et menaçait sa vie, face à une Hilda
décomposée par les larmes et la douleur. L’Amazone avait recouvert son Arcane
évoquant un Puma furieux. Portant sa flûte aux lèvres, il s’avança tout en
jouant.
Lysippée se retourna sur le Général.
« Je vois que tu as réussi à te
débarrasser d’Otrere… Mais je serais toi, je ferais attention à ma musique,
sinon cette jeune femme mourra !
_ Que m’importe cette fille… Je ne suis pas là pour elle… » Le visage d’Hilda
s’était métamorphosé par la haine quand elle reconnut le musicien.
« Monstre ! Tu es celui qui a tué mon bien-aimé Siegfried ! Mars n’est donc pas
le seul à vouloir la ruine d’Asgard ! Poséidon s’est également réveillé et nous
convoite à nouveau !
_ Détrompe-toi Grand Prêtresse, Poséidon ne veut absolument pas asservir
Asgard. J’ai été envoyé pour sauver ce royaume des griffes de Mars.
_ Comment pourrais-je faire confiance à un Dieu qui m’a ensorcelée pour servir
son dessein ! » Lysippée s’interposa, tenant Freya plus fermement.
« Suffit vous deux ! Je ne suis pas là pour écouter vos jérémiades. Maintenant
Princesse, vous allez me donner l’Armure D’Odin ou je tue votre sœur !
_ Non Hilda, ne l’écoute pas ! Tu ne dois pas leur donner l’épée ! » Freya
tentait de se défaire de la prise puissante de l’amazone.
« À ta place Guerrière, je ne toucherai pas à cette jeune femme. Le moindre
geste contre elle et je t’enverrai aux enfers rejoindre tes compagnons ! »
Sorrento jouait à nouveau un air de
flûte. Il pinçait ses cordes le plus calmement possible, apaisant les esprits,
endormant les inquiétudes, mais comment pourrait-il attaquer sans nuire à la
sœur d’Hilda ?
« Princesse, j’ai l’impression que le
sort de votre sœur vous intéresse peu, vous ne verrez pas d’inconvénients à ce
que je lui refasse son si joli visage !… »
L’Eloim approcha la pointe de ses doigts
tranchants de la joue de la jeune princesse, qui gardait un sang froid
remarquable dans cette situation extrême, davantage que sa sœur qui ne savait
comment réagir. Freya sentit les ongles de Lysippée entamer sa chair et les
premières gouttes de sang perler sur son visage.
« Attendez ! Ne la touchez pas !!
_ Tu te décides enfin, Hilda ! Alors dépêche-toi, je veux l’Armure et l’épée de
Balmung !
_ Hilda, non... »
En pleurs, la Grande Prêtresse d’Odin
ferma les yeux et joignit les mains. Elle avait résisté jusqu’à présent à Mars,
offrant tout son soutien à Athéna, permettant même à son dernier Guerrier Divin
de se rendre au Sanctuaire. Elle en payait maintenant le prix, mais plus que
tout, elle ne pouvait se résoudre à perdre sa sœur. Freya était la seule
personne qui avait toujours été là pour elle, au péril de sa propre vie. Elle
était allée trouver Athéna quand l’anneau avait brisé sa volonté, maintenant
Hilda ne pouvait l’abandonner.
« Ô, Puissant Odin, Seigneur d’Asgard…
Ton Royaume a besoin de toi une nouvelle fois... Prête-moi ta force et fasse
que renaissent ton Armure Divine et Balmung, l’épée des Dieux… »
Sorrento voyait l’étendue des pouvoirs
de la Princesse à l’œuvre. Il n’avait jamais ressenti une telle douceur
auparavant mis à part lorsque le Chant d’Athéna avait retenti dans le
Sanctuaire sous-marin. La Cosmo-énergie d’Hilda était emplie du même amour,
mais une tristesse sans nom s’en dégageait. Autant celle d’Athéna était chaude
et pleine de l’espoir qu’elle plaçait en chaque homme, autant Hilda paraissait
désespérée et démunie.
La prière d’Hilda gagna toute
l’esplanade et entra en résonance avec l’imposante statue d’Odin. Un halo de
lumière s’éleva du ravin qui séparait l’autel du Seigneur d’Asgard. Sorrento
vit pour la première fois s’élever la splendide Armure Divine à l’intérieur de
laquelle l’épée de Balmung était fichée.
L’Armure dégageait une telle énergie,
une telle force. Il n’était pas étonnant qu’en la recouvrant, Seiya ait réussi
à détruire l’anneau des Nibelungen. Mais aujourd’hui, personne n’était prêt
pour la revêtir et chasser l’intrus. Sorrento devait faire quelque chose, la
Guerrière de Mars ne pouvait repartir avec ce trésor. Et pourtant, il était
lié. Au moindre geste, la sœur d’Hilda serait tuée, et déjà une longue balafre
lui parcourait la joue.
Lysippée avait les yeux rivés sur
l’Armure d’Odin. Ses ordres étaient clairs, elle devait à tout prix la ramener
auprès de Morrigan. L’Amazone gardait également un œil sur Sorrento, le Général
de Poséidon qui avait réussi à se défaire d’Otrere, il pouvait poser problème à
sa mission.
L’Armure d’Odin se posa entre Hilda et
l’Amazone.
Maison du Taureau, la fin d’une étoile
La tempête déchaînée par Dana s’élança
sous la forme d’un faucon majestueux sur le Guerrier Divin, mais un souffle
glacial jaillit derrière Bud, gelant les ailes de l’oiseau et emportant Dana
dans des tourbillons de glace.
Le corps du Malachim retomba à terre
près de Bosa dans un bruit sourd, son Arcane volant en éclat sous le choc et
l’effet du gel. Son regard était tourné vers Bud et ses yeux embués de larmes…
« Je… regrette… Je n’ai pas voulu te
croire… et pourtant, moi aussi, j’ai ressenti la chaude cosmo-énergie de ta
princesse… Mais mon entêtement… »
Bud s’approcha d’elle et lui prit la
tête sur ses genoux.
« Accroche-toi Dana ! Tu peux encore
t’en sortir !
_ Non… tu avais raison… Je n’ai jamais combattu que pour moi-même… Mars, ce
n’est pas lui qu’il faut arrêter… Il y avait deux autres personnes avec nous…
_ Quoi ?
_ Ce sont eux… Je le s… »
Bud ressentit une violente douleur lui
déchirer le dos. Il vit deux étoiles à cinq branches enfoncées dans la chair de
Dana. Elle le regardait encore mais la vie quittait ses yeux.
Bud se releva comme il put.
« _ Qui est… »
A nouveau, des pics de douleur se
développèrent dans sa poitrine où deux étoiles traversaient son Armure Divine
de Zêta. Rapidement sa vue commença à se brouiller, les étoiles étaient
empoisonnées. Dans un dernier effort, il concentra ce qui lui restait
d’énergie.
« ORBE BLEUE !!... »
Un tourbillon de glace envahit à nouveau
le temple du Taureau, recouvrant Dana et Bosa de givre. Le corps de Bud
devenait si lourd qu’il n’avait plus de maîtrise sur lui. Il s’effondra de
toute sa masse sur le sol, prêt cette fois à rejoindre son frère…
Marches vers la Maison des Gémeaux
La troupe des neuf Combattants de Mars
avait dépassé la seconde Maison du Zodiaque. Leur nombre avait déjà
considérablement décrû depuis leur arrivée au Sanctuaire, mais Sanosuke ne se
faisait pas de soucis. Les plus faibles d’entre eux seraient éliminés, ce qui
était parfaitement normal et acceptable. L’Empereur ne comprenait même pas
pourquoi Diomède avait demandé à tous les Combattants de se rendre sur l’île.
Les trois Séphiroth, et une troupe de Protecteurs auraient suffit à venir à
bout des rescapés d’Athéna.
Sanosuke ne doutait pas un seul instant
que Mintaka, le Séphire de Malkuth, les rejoindrait sans tarder. S’il avait été
surpris par l’accueil de la Maison du Taureau, leur rencontre avec un Guerrier
Divin d’Asgard confirmait que l’effectif des Chevaliers d’Athéna était des plus
réduits. Les quelques Chevaliers de Bronze au bas des douze Maisons ne
comptaient pas, les Ishims et Malachims arriveraient sans problème à en venir à
bout. Un Chevalier puissant avait ensuite suivi dans la Maison du Bélier, mais
sans armure et trop jeune pour pouvoir les inquiéter. Le Guerrier Divin en
revanche pourrait se révéler plus inquiétant et Bosa en avait fait les frais.
Si le Sanctuaire avait reçu l’aide des autres Panthéons, cette bataille du
Sanctuaire fonderait les prémices d’une véritable guerre sainte.
L’horloge divine affichait encore onze
feux, dont un terminait tout juste de se consumer. Le temple des Gémeaux
apparut enfin face à eux… ou plutôt les temples !
Curieusement, deux Maisons leur
faisaient face en haut des marches, en tout point semblables. Il y aurait donc
deux gardiens ? Le signe des Gémeaux est un signe double… Il devrait donc se
séparer pour parvenir de l’autre côté, Sanosuke ne pouvait risquer qu’un
gardien les attaque dans le dos.
« Il y a deux temples, nous nous
séparerons donc en deux groupes. Raphaël, je te charge de traverser le temple
de droite accompagné de tes Malachims et de l’Ishim des tropiques. Gaboria et
les autres, vous me suivrez dans le temple de gauche. Nous ne devons pas perdre
plus de quelques minutes à traverser ces deux temples. Si vous rencontrez un
adversaire, désignez l’un d’entre vous qui l’affrontera pendant que les autres
nous retrouveront de l’autre côté. Nous avons encore de nombreuses Maisons à
franchir et notre temps est compté ! »
Raphaël, Séphire de Tiphéreth, hocha la
tête et s’élança, suivi de ses hommes vers le temple de droite, alors que
Sanosuke pénétrait dans celui de gauche.
Le Vol d’Asgard
L’Armure d’Odin se posa en rayonnant entre Hilda et l’amazone.
« Maintenant relâche ma sœur, elle n’a
rien à voir dans tout ça !
_ Me prends-tu pour une imbécile ? Aussitôt que je l’aurais lâchée, ton
ange-gardien s’empressera de me paralyser avec sa flûte ! »
Lysippée désigna Sorrento et Hilda lui
décocha un regard plein de colère. Sorrento avait conscience d’avoir tué le
Guerrier Divin d’Alpha si cher à la prêtresse et il ne pouvait lui reprocher de
lui en tenir rigueur.
« Demande-lui de lâcher sa flûte ! Qu’il
la jette loin de lui !
_ Je ne suis rien pour lui, il n’a pas d’ordre à recevoir de moi !
_ Alors Général de Poséidon, lâcheras-tu ta flûte ou prendras-tu le risque de
voir la sœur de la Prêtresse se faire défigurer davantage? »
Sorrento hésitait, mais un dernier
regard d’Hilda suffit à le convaincre. Et puis, même sans sa flûte, il lui
restait toujours l’ultime attaque de la Sirène.
Il envoya son instrument sur sa droite,
il était maintenant désarmé. Lysippée ne put retenir un fou rire comme rarement
elle en avait eu. Elle avait finalement réussi à récupérer l’Armure d’Odin et
se donnait le plaisir de mettre un Général de Poséidon à genoux devant elle.
Mais son rire fut coupé net par un
violent coup dans le dos qui lui coupe le souffle. Son corps fut projeté
plusieurs mètres en avant, emmenant avec lui celui de la princesse Freya.
Lysippée se remit aussitôt sur ses
jambes et lança son attaque contre l’homme qui déboulait comme un boulet de
canon sur l’esplanade. RAPID BITES !!
Les coups fusèrent en direction de la
forme filant à travers la neige qui s’était remise à tomber. Un froid intense
s’abattit sur eux.
Sorrento n’avait rien compris à
l’enchaînement qui venait de se dérouler. Il avait vu Lysippée se tordre de
rire et quelques instants plus tard, elle avait été projetée par une attaque
surgissant de nulle part. Un homme était apparu au milieu d’eux, recouvert
d’une formidable armure ailée, tel un ange de Zeus. Lysippée avait été plus
rapide que lui et n’avait pas attendu pour réagir, mais ses coups furent sans
effet sur l’arrivant qui s’était défait sans problème des attaques de l’Eloim
et s’approchait désormais calmement. Quelle ne fut pas sa surprise en
reconnaissant Hyoga, Chevalier du Cygne, mais l’armure qu’il portait à présent
n’avait rien à voir avec celle de Bronze qu’il possédait auparavant face à
Tanaïs. Le visage d’Hilda s’illumina en le reconnaissant.
« Hyoga ! C’est bien toi !! »
_ Encore toi ! Tu as changé d’armure mais ça ne changera rien, nous allons voir
si tu es toujours aussi résistant ! RAPID BITES !!! »
Les coups affluèrent sur Hyoga qui
tendit ses deux mains et arrêta tous les coups de Lysippée de son simple
cosmos. Cette dernière n’avait pas attendu la fin de son attaque pour se lancer
sur lui et engager un corps à corps.
« PUMA’S FANGS !! »
Les deux adversaires enchaînaient les
techniques, mais Hyoga possédait un avantage déterminant et bloquait sans
sourciller les tentatives de Lysippée. Augmentant son aura, il l’expédia à
plusieurs mètres de lui en la recouvrant de givre. Alors que tout autre se
serait avoué vaincu face à un tel adversaire, elle était à nouveau debout et
reprenait le combat. Elle espérait sans doute l’engloutir sous sa vitesse, mais
des deux, il était évident qu’elle était celle qui se fatiguait le plus.
Pendant ce temps, Hilda s’était rapprochée
de sa sœur pour s’assurer qu’elle n’avait pas souffert. La défaite de Mars
semblait maintenant sûre, Sorrento était persuadé que jamais Lysippée ne
viendrait à bout de Hyoga, transformé depuis son dernier combat. Il possédait
une telle maturité et son Armure une telle puissance, Sorrento n’en avait
jamais vu de telle en dehors de celle de Poséidon.
Pourtant, dans cette confusion, le
général eut à peine le temps de ressentir la brusque montée d’énergie qui
venait de faire surface. Hyoga ressentit vraisemblablement également le
changement. Un nuage de sable se souleva et s’abattit violemment sur Hilda et
sa sœur. Sorrento se précipita pour récupérer sa flûte alors qu’une autre
amazone se joignait à la bataille.
Hyoga concentra son énergie et frappa
Lysippée sans retenue, la recouvrant de glace. Du sang coulait sur la robe
blanche d’Hilda, il détecta l’origine de cette nouvelle attaque : une femme se
tenait à côté de Freya.
Sorrento reconnut, horrifié, l’Eloim
qu’il avait battu à la sortie d’un bois, une Amazone du nom de Waltraute dont
il avait cru se débarrasser facilement grâce à sa symphonie. Cette dernière
avait le visage marqué de croûtes sanguinolentes mais son regard était dur et
sa main droite soutenait un nuage de sable tourbillonnant.
Hyoga se précipita sur elle tandis que
Sorrento récupérait sa flûte. Le corps de la Princesse Freya se souleva du sol,
porté par un nuage de sable et Hilda vit sa sœur choir dans le ravin qui les
séparait de la statue d’Odin.
« FREYAAA !!!! »
Sorrento entama son air le plus terrible
en direction de Waltraute tandis que Hyoga plongea dans le gouffre pour
rattraper la Princesse. Les yeux de l’Eloim de Iah-Hel se révulsèrent sous la
douleur. Elle tenta vainement de se boucher les oreilles et tomba à genoux.
Dans l’intervalle, Sorrento remarqua
Lysippée à côté de l’Armure d’Odin qui retirait l’épée de Balmung de son socle
dans un éclair de lumière. Hilda accourut sur elle pour protéger l’Armure
d’Odin, mais Lysippée la renversa d’un coup de main. Sorrento ne pouvait agir
sans interrompre son emprise sur Waltraute, l’Amazone lui sourit avant de
disparaître en emportant l’épée d’Odin.
Hilda leva les yeux au ciel pour voir
une dernière fois l’Eloim s’envoler dans les airs avec l’épée d’Odin tandis
qu’un cri assourdissant retentissait. Waltraute était déformée par la douleur
et s’effondra de tout son long dans la neige, les yeux révulsés, son cerveau
broyé par la musique de la Sirène Maléfique…