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Il etait une fois au Sanctuaire

Une brume crépusculaire noyait le cimetière. Niemand était évidemment le créateur de cette atmosphère de deuil. Sans doute cherchait-il à cacher à la face du monde l’énorme tristesse qui s’était emparé du sanctuaire. Toutefois, personne ne lui reprocha cette inconvenante trouvaille quand, clôturant la procession funéraire, il laissa ainsi parler ses émotions. Dohko, à ses côtés, vit ses yeux se voiler de larmes.

- Le meilleur d’entre nous nous quitte, chuchota Ganymède, réagissant par la colère. Je jure qu’ils payeront ce crime !

La procession stoppa. Le Pope, à sa tête, se lança dans un émouvant discours que Dohko n’entendit même pas. Son regard voyageait sans cesse du cercueil à Isild et son fils. Dignement, tous deux arboraient un visage neutre mais il devinait aisément toutes les fêlures et les meurtrissures qu’ils dissimulaient. Tout le sanctuaire s’était déplacé pour assister aux funérailles de Lawrence. Personnage estimé et aimé, sa disparition marquerait pour toujours le cœur de tout un chacun.
Athéna elle-même n’en menait pas large, lorsqu’elle ordonna la mise en terre du cercueil. Ce fut trop pour Lucas, qui fondit en larmes. Sa mère essaya de le raisonner mais elle aussi chavira. Tour à tour, chaque Saint d’or jeta une fleur sur le cercueil. Même Auroch se plia à cette coutume ancestrale et parut, pour un temps seulement, plus humain. Après la cérémonie, le Pope et Athéna prirent la jeune veuve en aparté. Apparemment, la discussion s’envenima car Isild, furieuse, préféra s’éclipser.

- Elle nous considère comme responsable, assura Calahël. Notre visite était confidentielle, pourtant ce piège fut orchestré de main de maître ! Soit nos adversaires sont médiums…
- Soit il y a un traître parmi nous qui renseigne les fils de la nouvelle aube, poursuivit Niemand. Un Saint d’or peut être ? Probablement Dohko, la toute dernière pièce rapportée dont le passé trouble fait toutefois mention d’au moins l’un de nos ennemis! Facile de le cataloguer comme le suspect idéal !

Les regards se tournèrent vers le Saint de la Balance, qui ne préféra pas donner d’eau au moulin de son avocat improvisé.

- La vraie question est : pourquoi vous être livrés à cette opération clandestine ? renchérit le Saint des Poissons. Cela signifierait-il que nos entités dirigeantes n’ont pas confiance en sa garde d’élite, comme elle l’appelle ?

Cette fois, les regards convergèrent sur Calahël, qui avait prévu ce retournement de situation.

- Calme-toi Niemand ! Tout comme toi, j’ai les nerfs à fleurs de peau, mais nous quereller ne changera rien. Lawrence est mort, je le déplore d’autant plus que j’étais près de lui et que je n’ai pas pu l’aider. Mais c’est ainsi ! Pour répondre à ta question, les murs du sanctuaire ont des oreilles, comme cela vient d’être confirmé. Voilà pourquoi le Pope et sa majesté optèrent pour une discrétion aussi draconienne ! Mais je peux vous garantir sur mon honneur qu’ils ont une confiance aveugle en chacun de vous, pièces rapportés ou non !

Sans un bruit, Shion abandonna les autres Saints d’or à leur dialogue de sourds. Il s’engagea sur un chemin conduisant aux frontières du domaine sacré.

- Où vas-tu, l’interrogea Ganymède, seul à avoir remarqué son étrange comportement.
- Trouver des réponses… répliqua-t-il. Depuis le début, nous guettons dans la mauvaise direction.
- La guerre est officiellement déclarée, aboya Calahël. Tu ne peux quitter le sanctuaire sans l’accord d’Athéna !
- Essaye donc de me retenir, rétorqua-t-il en se téléportant.

Messidor, renfermé sur lui-même, observait la pluie qui battait aux carreaux de son manoir. Ventôse le sortit de sa semi torpeur en lui parlant ainsi :

- Cela fait longtemps que nous n’avons joué aux échecs. Te sens-tu d’attaque à croiser le fer ?
- Je ne pense pas être un adversaire très agréable en ce moment. Une autre fois peut-être…
- Je le savais, rigola Ventôse. Tu es mort de peur à l’idée que je te fasse enfin tomber de ton piédestal de champion !

Messidor sourit car Ventôse était un joueur d’échec exécrable. Il perdait donc régulièrement contre tous les habitants du manoir ce qui, évidemment, le mettait toujours dans une colère noire. Pourtant il s’acharnait et revenait constamment à la charge. A l’opposé, l’homme au catogan possédait, lui, un don naturel pour ce jeu. Ses coups étaient calculés selon des schémas et des stratégies dont lui seul avait le secret. Etrangement Ventôse, la lanterne rouge, le considérait comme son adversaire favori et le défiait en priorité.

- D’accord ! Mais ne détruis pas la bâtisse lorsque je t’aurai battu à plates coutures.
- Dis tout de suite que je suis mauvais perdant !

Les deux adversaires s’installèrent autour de l’échiquier. Vaillamment, l’individu au tatouage avança son premier pion.

- Merci… dit Messidor, un peu plus enjoué, en faisant de même.

Shion, perdu dans ses souvenirs, marchait d’un pas mesuré. Il savait que sa venue à Jamir le rendrait immanquablement nostalgique, mais avait-il le choix ? Autour de lui des squelettes en armures, répandus sur un pseudo champ de bataille, s’accumulaient à perte de vue. Pour un autre que lui, ces guerriers d’un autre temps se seraient aussitôt animés, bloquant toute avancée. Mais tous ces soldats décharnés, parfait système dissuasif, ne bougèrent pas une phalange lorsqu’il traversa le mince pont de pierre. Une tour, dépourvue de porte d’entrée, l’attendait immuable et solitaire.

- Etranger ! Sache que tu viens d’entrer en un lieu maudit ! Seules la mort et la désolation t’attendent si tu ne rebrousses pas chemin !

Shion, pas du tout impressionné par cette voix spectrale, cria plus qu’il ne répondit :

- Quel est l’étranger à qui tu t’adresses, Mirv ? Le temps a-t-il tant changé mon visage pour que tu ne le reconnaisses donc point !
- Shion !!!

Un individu, scrutant depuis la plus haute fenêtre de la tour, se téléporta devant le Saint. Vêtu d’une toge blanche assez stricte, il imposait d’emblé le respect. De solide constitution, il avait des traits durs que sa chevelure bleue marine aggravait encore. En lieu et place des sourcils, il possédait les mêmes deux points que Shion, mais d’une couleur ardoise assortie à ses yeux. Il arborait une expression sévère qui céda tout à coup, quand il donna l’accolade au Saint.

- Doucement, dit celui-ci. En temps normal je porte une armure d’or, mon squelette s’est donc sûrement beaucoup ramolli ! Tu vas me broyer en continuant ainsi !
- Shion mon ami ! Si tu savais comme je suis heureux de te revoir !
- C’est un sentiment partagé Mirv !
- Qu’est-ce qui t’amène ici ? Je croyais qu’après ta nomination en tant que Saint, tu étais persona non gratta ! L’Elu serait-il revenu sur sa décision ?
- A ce sujet, les choses n’ont guère évolué. Il me considère toujours comme une brebis galeuse. Mais dis-moi… Après ces trois années, je m’étonne de te trouver encore assigné à cette tour de guet !
- Eh bien… Que veux-tu ! Les âmes bien pensantes de la colonie estiment que ma sanction doit se poursuivre ad vitam aeternam… Ou presque.
- Comment !?
- Ce n’est pas bien grave ! En comparaison du châtiment de Cobalt, ma punition paraît douceâtre. Et puis, je dois bien payer le prix de mes erreurs de jeunesse.
- Cobalt, paraphrasa le Saint.
- C’est pour lui que tu es revenu ! Cela expliquerait beaucoup de choses, notamment l’agitation inhabituelle de la colonie !
- De l’agitation ? Voilà bien un terme que je pensais ne jamais entendre dans la bouche d’un Mü !
- Mon escapade dans le monde extérieur a dû enrichir mon vocabulaire… Quoi qu’il en soit, si tu veux passer, libre à toi. Mais sois conscient que l’accueil des nôtres sera peut être froid pour ne pas dire glacial. Je ne t’accompagne pas, tu connais parfaitement le chemin. Repasse donc me voir en repartant, je ne suis pas trop débordé, nous pourrons discuter.

Shion dépassa Mirv. Avant de contourner la tour, il lui posa la question qui lui brûlait les lèvres :

- Pourquoi l’as-tu suivi ?
- Je ne sais pas… Sans doute me suis-je laissé hypnotiser par ses discours progressistes. Le conseil a imputé cela à « une erreur de jugement due à la naïveté ». Mais à la vérité, je voulais avant tout connaître ce monde de primitifs. Cobalt aura au moins eu le mérite de mettre un bon coup de pied dans cette fourmilière. Sans lui, aurions-nous osé nous aventurer au dehors ?
- Pourquoi restes-tu dans cette tour ? Tu pourrais…
- Te rejoindre au sanctuaire, compléta-t-il. Un jour peut être… Pour l’heure, va ! Je suis certain que le conseil sera enchanté de t’écraser de remontrance ! Je compatis déjà à ta douleur !

Shion quitta son mystérieux ami. En arrière-plan de la tour, il put enfin redécouvrir le spectacle prodigieux de son ancienne patrie. La tour de guet n’était en fait que le paravent d’un pont gigantesque. D’une longueur invraisemblable, il reléguait au rang d’enfantillages toutes constructions humaines répertoriées à ce jour. Mais le plus stupéfiant restait à venir. Shion avança et, progressivement, vit se dessiner à l’autre extrémité les hauteurs d’une ville extraordinaire.
De forme circulaire, cette cité était, aussi surprenant que cela puisse paraître, suspendue dans les airs. Chaque édifice relevait d’un style architectural identique à la tour de Mirv, à la fois ancien d’apparence mais aussi très moderne dans son agencement. Comme si le maître bâtisseur avait eu, pour muse inspiratrice, un auteur d’anticipation.

- La Seconde Mü, l’identifia pour lui-même le Saint.

Il parvint au pied d’une muraille protectrice dénuée de la moindre ouverture. Contournant l’obstacle, il se téléporta au cœur de la cité fantastique.

- Shion, nous t’attendions ! N’esquive pas même un murmure sinon il t’en cuira !

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