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Cette fiche vous est proposée par : Johnny Le 11ème chevalier
"Je veux un cheval!" Ce cri prononcé entre les quatre murs électrifiés de la fondation Graad, fondation créee à l'initiative du magnat japonais Mitsumasa Kido, créa une terreur généralisée chez les cent jeunes orphelins qui y vivaient depuis leur enfance. Ils savaient pertinemment ce que cela voulait dire; l'un d'entre eux allait devoir se soumettre aux caprices de Saori, petite-fille du magnat, dont le caractère irascible était craint des cent orphelins. Chaque fois que mademoiselle Saori voulait jouer, un orphelin, désigné par elle au hasard, devenait son partenaire de jeu, ou plutôt son souffre-douleur. Car Saori, bien que n'étant âgée que de sept ans, usait et abusait de sa position pour faire souffrir le malheureux qu'elle avait désigné. Et s'il refusait, c'était le fouet qui l'attendait. Le fouet qu'elle détenait entre ses mains. Dans un cas comme l'autre, c'était une situation insupportable. Ainsi donc, cent têtes regardaient avec crainte le regard de la petite fille, qui scrutait attentivement chaque visage, chaque paire d'yeux, afin de désigner celui qui allait devoir lui servir de monture. Et leurs pensées n'étaient franchement pas réjouissantes: "Oh non! Pas le cheval, pas ça!" "J'en ai marre, j'ai déjà joué à ça il y a trois jours, les deux jours qui ont suivi, je ne pouvais plus sortir de mon lit! Ras-le-bol!" "Si nous ne devions pas d'être là grâce au grand-père de Mademoiselle, il y a bien longtemps que je me serais rebiffé!" Outre les humeurs colériques de Saori, il y avait aussi un autre facteur qui poussait les orphelins à se soumettre au caractère de cette petite peste. Tous avaient vécu dans des orphelinats, jusqu'à ce que Mitsumasa Kido ne décidât de les prendre en charge et de les amener dans la fondation Graad, où ils vivaient une existence un peu plus favorable. Et Saori en profitait pour exercer sur leurs esprits une sorte de chantage, leur disant qu'ils n'étaient rien de plus que des esclaves, ce qui les rabaissait un peu plus dans leur amour-propre. Cela faisait donc trente secondes que Saori regardait attentivement la foule d'orphelins, qui étaient tous surveillés par Tatsumi Tokumaru, homme de confiance de Kido et serviteur dévoué de sa petite-fille.Cet homme avait une carrure imposante et était 3ème dan de kendo, ce qui pouvait dissuader les plus téméraires de se retourner contre lui. Finalement, au bout d'une minute, Saori fit son choix et désigna sa victime d'un index menaçant: "Eh, toi, là-bas! Viens ici!" "Quoi?!" Celui que Saori avait désigné pour faire le cheval se nommait Kentaro. Il était né de parents japonais, sa mère était morte quand il n'avait qu'un an, et il n'avait jamais connu son père. C'était le plus jeune des orphelins vivant entre les murs de la fondation Graad, il avait six ans. Il était de nature timide et réservée, il n'avait guère d'amis, pour ne pas dire qu'il n'en avait pas du tout. Son affection pour la solitude et sa tendance à l'isolement faisaient qu'il n'était pas vraiment apprécié par certains orphelins, notamment par les plus âgés, qui avaient entre neuf et onze ans. Et ils avaient quelquefois tendance à lui jouer des tours pendables, contre lesquels il ne pouvait pas grand-chose. Bien sûr, Tatsumi, qui jouait pour l'occasion les surveillants en chef, se chargeait de les réprimander ou de les punir, mais ses punitions avaient autant d'effet qu'un coup d'épée dans l'eau. Il fallait dire ce qui était; la fougue de leur jeunesse se moquait bien de la carrure du serviteur dévoué des Kido. Et aujourd'hui, Kentaro se trouvait face au pire cauchemar de n'importe quel orphelin vivant dans la fondation Graad: être le souffre-douleur de Saori. Il se mit à trembler sur ses deux jambes, ce qui n'échappa pas à Saori: "Alors, Kentaro, tu vas te décider à venir? As-tu oublié qui je suis?" Le petit garçon tremblait tout le long de son corps, tant il était angoissé à l'idée de servir de monture pour une fillette capricieuse et égoïste. L'un de ses compagnons d'infortune, qui s'appelait Nachi et qui avait deux ans de plus que lui, lui rétorqua: "Allez, Kentaro, dépêche-toi! Faut pas faire attendre Mademoiselle, elle déteste ça!" "Je...Je ne veux pas! balbutia Kentaro. Je...J'ai pas envie de faire le cheval!" "Ecoute, Kentaro, discute pas et obéis! lui dit un gamin du même âge que Nachi et répondant au nom d'Ichi. Sinon, Mademoiselle va se fâcher et on sera tous punis par ta faute!" Kentaro n'en fut pas intimidé pour autant: "Je...J'irai pas! dit-il avec le plus grand mal. Je veux pas venir, je veux pas!..." Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans ses protestations. En effet, une main venait de le saisir par le col de sa chemise et le suspendait deux mètres au-dessus du sol. Puis, ce fut une voix qui dit à Kentaro: "Alors, tu n'as donc pas entendu ce qu'a dit Mademoiselle? Tu es sourd ou quoi? Apparemment, oui! Je vais donc te conduire auprès d'elle!" Et Tatsusmi d'amener Kentaro vers Saori, toujours en le maintenant fermement par le col de sa chemise, sous les yeux terrifiés des autres orphelins, qui étaient effrayés en pensant au sort futur de l'infortuné Kentaro, mais en même temps, ils étaient extrêmement soulagés d'avoir évité le pire. Lorsque Tatsumi fut à trois pas de sa très jeune maîtresse, il laissa tomber Kentaro brutalement devant elle, puis s'éclipsa discrètement, la laissant à ses jeux. Kentaro, après être resté deux secondes à terre, leva les yeux au ciel, et tomba nez à nez avec Saori, qui tapait sa cravache dans la paume de sa main gauche, afin d'indiquer à Kentaro que le jeu du cheval allait bientôt commencer. Elle lui dit alors: "Allez, Kentaro, mets-toi à quatre pattes et fais le cheval!" Le sang du petit garçon ne fit qu'un tour. Il poussa aussitôt un cri particulièrement aigu qui fit vriller les tympans de Saori, qui se boucha alors les oreilles, tant elle trouvait ce cri insupportable. Se rendant rapidement compte du désarroi de la peste qui les tourmentait, lui et ses 99 camarades, Kentaro se releva, tourna le dos à Saori et entreprit une course effrénée. Malheureusement pour lui, la fillette avait rapidement repris ses esprits et s'était rendue compte de la fuite de son futur souffre-douleur. Elle poussa à son tour un cri aigu pendant cinq secondes, montrant son attitude capricieuse, puis s'adressa aux autres orphelins en ces termes: "Kentaro m'a désobéi! Il faut le retrouver, c'est lui qui doit faire le cheval pour moi!" Saori s'avança alors vers deux jeunes garçons, dont la carrure témoignait soit qu'ils avaient plus d'appétit que les autres, soit qu'ils étaient plus sportifs que les autres. Ils avaient tous les deux neuf ans et s'appelaient Geki et Ban. Elle leur dit à eux en particulier: "Vous deux, venez vers moi!" N'osant pas désobéir à la petite-fille de Kido, Geki et Ban s'avancèrent vers elle, qui poursuivit: "Rattrapez Kentaro et ramenez-le moi! C'est lui qui fera le cheval! Et si vous ne m'obéissez pas, je le dirai à mon grand-père et il vous punira!" Cette simple menace suffit à effrayer les deux orphelins, qui craignaient le vieil homme, bien qu'ils ne l'eussent vu que rarement depuis leur arrivée à la fondation Graad. Ils se mirent alors à courir en espérant rattraper Kentaro. Quant aux autres orphelins, ils étaient tellement paralysés par la peur, qu'ils ne virent pas une ombre furtive se détacher de leur masse et se mettre à courir à son tour. Kentaro se trouvait collé derrière un mur; il n'avait couru que durant une vingtaine de secondes, le temps de se mettre hors de portée de Saori, cette fillette qu'il ne portait pas dans son coeur, et c'était un euphémisme de dire une telle chose. Dos au mur, il pensait: "Pourquoi? Pourquoi le sort m'a désigné pour être le souffre-douleur de cette sale peste? Ce n'est pas parce que cette gosse de riches est la petite-fille du propriétaire de la fondation Graad que je dois me plier à ses quatre volontés!...Malheureusement, je n'ai pas la force de lui tenir tête, je suis trop petit! Et...Et puis, pourquoi on m'a envoyé dans cette prison? Je préférais mille fois l'ophelinat dans lequel je me trouvais avant, au moins, cette péronnelle n'y était pas!" Kentaro respira un bon coup puis, cinq secondes plus tard, il se décida à se cacher ailleurs, dans un endroit où il serait sûr que Saori ou Tatsumi ne l'y trouveraient pas. Il avança alors discrètement de quelques pas...mais fit dans la foulée un grand bond en arrière, tout en poussant un cri de stupéfaction: "Ah!!!" Il venait en effet de se retrouver face à deux gamins dont la carrure trapue suffisait à l'intimider, et qui n'étaient autres que Ban et Geki. Le premier dit à Kentaro: "Allez, Kentaro, tu vas être gentil, tu vas nous suivre, y'a Mademoiselle qui t'attend!" Geki et Ban n'éprouvaient guère de sympathie pour Saori, eux non plus. Mais la menace que la fillette leur avait adressée avait suffi à les faire obéir. De plus, comme ils savaient que Kentaro était le plus jeune des cent orphelins vivant dans la fondation, ils en profitaient un peu pour faire valoir auprès de lui leur autorité. Geki ne s'y trompait pas, qui disait à son camarade bien peu rassuré: "Kentaro, mademoiselle Saori a dit que c'était toi qui devrais faire le cheval, alors tu vas nous suivre et tu vas faire le cheval pour Mademoiselle!" En dépit de la crainte que la carrure de ses deux poursuivants lui inspirait, Kentaro prit son courage à deux mains et protesta véhémment: "Jamais de la vie! Pourquoi vous le faites pas, le cheval, vu que vous faites bien les chiens de garde? Je serai pas le jouet de cette peste!" Bien plus frappés par l'obstination de Kentaro que par l'insulte qu'il avait adressée à Saori, Geki et Ban répliquèrent: "Tu commences à nous fatiguer, toi! Tu vas venir avec nous, que tu le veuilles ou non!"rétorqua Geki d'un ton sévère. "Et visiblement, ajouta Ban, je crois que tu vas venir de force, Kentaro! Yaaah!" Ban se jeta alors sur son infortuné camarade, qui eut toutefois les bons reflexes pour éviter la charge, ce qui fit que Ban s'écrasa lamentablement par terre, au lieu de bloquer Kentaro. Le petit garçon, croyant s'en être tiré définitivement, entama alors une course rapide...mais cette course ne dura qu'une seconde à peine, car il se heurta quasi instantanément à la masse de muscles ou de graisses que représentait Geki. Ce dernier lui dit alors: "Eh bien, Kentaro, tu m'avais oublié? Même si tu as eu de la chance avec Ban, tu n'en auras pas autant face à moi!" "Je dirais même plus, Kentaro, dit Ban, qui était en train de se relever, tu n'auras pas de chance face à nous!" Cependant, si Kentaro était d'apparence frêle, il compensait ce désavantage physique par une capacité d'astuce remarquable pour un gamin de son âge: "Ah bon? Je n'aurai pas de chance face à deux gros pleins de soupe comme vous?" "Quoi?!" firent en coeur Geki et Ban. Et tous deux de se précipiter sur Kentaro, qui était néanmoins assez agile pour éviter la charge de ses deux poursuivants, de sorte que tous les deux, au lieu d'intercepter leur cible, se cognèrent l'un contre l'autre, et se retrouvèrent au tapis. Kentaro courut alors quelques secondes, puis se retourna, et cria à la face de Ban et Geki: "Pauvres gros pleins de soupe sans cervelle!" Kentaro reprit dès lors sa course effrénée. Il ne savait pas où il voulait aller, mais il était sûr d'une chose; il voulait échapper à tout prix à ce que lui réservait Saori. Il courut encore pendant une bonne minute, jusqu'à ce qu'il se retrouvât en face d'un grillage, derrière lequel il y avait la sortie des murs de la fondation Graad. Le prix de la liberté en quelque sorte. Le petit garçon leva les yeux vers le ciel et se dit: "J'y...J'y suis arrivé! Derrière ce grillage, c'est le prix de la liberté! Mais...Mais c'est si haut!" En effet, le grillage mesurait bien trois à quatre mètres de haut et Kentaro n'en mesurait qu'un mètre vingt-cinq. La tâche ne se révélait donc pas aisée. Pourtant, aussi dur que fût cet obstacle, il savait qu'il allait devoir le franchir s'il voulait s'échapper de cette prison qu'était pour lui la fondation Graad: "C'est...C'est vraiment très haut! Pourtant, il...il faut que je franchisse ce mur si je ne veux plus jamais revoir cette peste de Saori! Bon...Bon, j'y vais!" Kentaro dit alors d'une voix un peu plus forte: "A la grâce de Dieu!" "Yaaaah!" Soudain, alors que Kentaro allait sauter pour franchir le grillage, il fut assommé par la source de ce cri de guerre. Tombant à terre, il eut toutefois le loisir de reconnaître la voix de l'empêcheur de s'enfuir en rond: "Hé bien, Kentaro, t'as donc pas compris que tu devais obéir à la volonté de mademoiselle Saori?" L'élément gênant avait un an de plus que Kentaro. Il se nommait Jabu et n'était guère apprécié par les orphelins, en raison de son zèle à se soumettre aux quatre volontés de Saori. A tel point que la plupart de ses camarades avaient fini par oublier son nom pour ne plus que le connaître sous une variété de sobriquets tels que "fayot", "lèche-cul", "le toutou à sa mémère", ce qui donnait une bonne idée de la popularité de Jabu à l'intérieur de la fondation Graad. Voyant que Kentaro était inconscient, Jabu le prit par le col et le traîna sans ménagement au sol, depuis l'endroit où il l'avait intercepté jusqu'au lieu où Saori attendait sa monture. Au bout d'une minute et demie, Jabu arriva vers Saori et lui dit: "Mademoiselle, pendant que Geki et Ban étaient partis chercher Kentaro selon vos ordres, je me suis éclipsé de la masse des orphelins pour essayer de le retrouver moi-même, et j'ai réussi! Il voulait sauter par dessus le grillage électrifié, mais je l'en ai empêché.", acheva-t-il en inclinant sa tête vers la fillette. Saori sourit et dit: "Merci beaucoup, Jabu, j'en parlerai à mon grand-père, et il te récompensera." Elle vit alors Ban et Geki, qui étaient sur le chemin du retour, et leur cria, d'un air furieux: "Vous devriez avoir honte! Vous étiez bien plus costauds que Kentaro et vous n'avez même pas été capables de le ramener! Vous devriez prendre exemple sur Jabu, lui au moins, il a décidé seul d'aller me chercher Kentaro et il a réussi!" Les nouveaux compliments de la fillette firent se dessiner un sourire béat sur le visage de Jabu, dont le coeur était gonflé d'orgueil, tant il était fier d'avoir plu à Saori, ce qui fit jaser certains orphelins sous cape: "Quel fayot, ce Jabu! fit Ichi discrètement. Il est prêt à tout pour bien se faire voir auprès de mademoiselle Saori!" "C'est exact, approuva Nachi. D'ailleurs, il y a dix jours, il a accepté de faire le cheval pour mademoiselle, alors qu'elle ne le lui demandait même pas!...En tout cas, je plains Kentaro, il va en baver!..." En effet, à peine Kentaro venait de reprendre conscience qu'il sentit des coups lui pleuvoir sur le dos. Ceux que Saori lui administrait avec sa cravache en lui disant: "Méchant Kentaro! Je vais t'apprendre à ne pas vouloir obéir à mes ordres! Maintenant, tu vas faire le cheval, que ça te plaise ou non!" Saori prit aussitôt Kentaro par la peau du cou, monta sur son dos et lui cria aux oreilles: "Allez, Kentaro! Avance! Au galop! Au galop!" Tout en donnant ses ordres à l'infortuné orphelin, Saori s'était mise à lui donner de nouveaux coups de cravache, afin de bien se faire comprendre. Kentaro, comme s'il était anesthésié par la douleur, se mit à obéir et à galoper à quatre pattes, tant bien que mal, ce qui amusait beaucoup la fillette. En revanche, les orphelins qui assistaient à la scène étaient beaucoup moins enthousiastes, car la perspective d'être à la place de Kentaro suffisait à les terroriser. Une seule exception se trouvait néanmoins dans leur foule: Jabu, qui était fier d'avoir satisfait les désirs de la petite-fille du magnat Kido. Le calvaire de Kentaro dura bien trois minutes, jusqu'à ce que Saori se lassât du jeu du cheval. Elle descendit alors de sa monture de fortune et regarda son visage; Kentaro avait les larmes aux yeux et une lueur de colère brillait dans chacune de ses pupilles. Mécontente, la fillette lui dit: "Je ne te permets pas de me regarder comme ça, Kentaro! Je suis la petite-fille de Mitsumasa Kido, tu dois m'obéir!..." Saori s'interrompit brusquement pour jeter un coup d'oeil à sa gauche, puis s'adressa de nouveau à l'infortuné Kentaro: "Tiens, Kentaro, je vais t'apprendre à me regarder comme tu viens de le faire!" Sans ménagement, Saori reprit son malheureux compagnon de jeu par la peau du cou et le traîna par terre, salissant sa chemise blanche au passage. Cela dura quinze secondes, jusqu'à ce qu'ils se trouvèrent en face d'un flaque de boue, qui était l'une des séquelles laissées par la pluie tombée la veille. La fillette libéra alors Kentaro de son emprise et lui dit: "Kentaro, maintenant que tu as fait le cheval, tu vas faire le cochon!" "Comment ça?!"lâcha Kentaro. "Tu m'as bien comprise, Kentaro, poursuivit Saori. Tu vas faire comme les cochons font, tu vas grogner dans la boue!" A ces mots, Kentaro s'écria: "Jamais de la vie! Pour qui tu me prends donc?" A ces mots, Saori fronça les sourcils, ce qui intimida Kentaro, qui pensait qu'elle allait de nouveau le frapper à coups de cravache. Mais la petite-fille de Kido n'en fit rien. Au contraire, sans dire un mot, elle prit Kentaro par la peau du cou une fois de plus, et enfonça sa figure dans le tas de boue qui se trouvait près d'eux. Ce spectacle glaça le sang de tous les orphelins présents dans la cour, à l'exception de Jabu, qui ricanait sous cape. Dix secondes après avoir plongé la figure de Kentaro dans la boue, Saori l'en retira promptement, puis s'adressa à tous les jeunes garçons présents: "J'espère que vous avez bien compris ce qui s'est passé! Le prochain qui ne voudra pas m'obéir ou qui se montrera insolent à mon égard, je lui fais faire le cochon!" Terrorisés par les menaces de la capricieuse fillette, les orphelins ne purent dire un seul mot. Soudain, tous entendirent un battement de mains, c'était Tatsumi qui en était à l'origine. Il dit aussitôt: "Allez! Fini de jouer, vous allez devoir revenir dans vos chambres! Mademoiselle, vous devez venir, vos professeurs particuliers vous attendent!" Saori et la quasi-totalité des orphelins se dépêchèrent alors de rentrer à l'intérieur des bâtiments de la fondation Graad. Seuls restèrent à l'extérieur Kentaro, qui pleurnichait à terre, et Jabu, qui se dirigeait vers lui d'un air goguenard: "Alors, Kentaro, j'espère que t'as bien compris maintenant?! Quand Mademoiselle donne des ordres, t'obéis et tu discutes pas! Si tu t'étais soumis, t'aurais pas été obligé de faire le cochon, et tu serais pas obligé d'aller te laver la figure!" Kentaro, le visage couvert à moitié par la boue et les larmes, répliqua: "Ferme-la, Jabu! J'ai pas de leçons à recevoir d'un sale fayot comme toi!" "Comment?!" lâcha Jabu en fronçant les sourcils. Dans la seconde d'après, il administra un bon coup de poing à Kentaro, qui se retrouva de nouveau face contre terre. Celui que beaucoup appelaient secrètement "le gentil toutou à sa Saori" s'éclipsa alors pour regagner sa chambre. Quant à Kentaro, doublement humilié, à la fois par Saori et par Jabu, il se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, le visage collé au sol, pour que personne ne le vît pleurer, car il paraissait que les petits garçons ne pleuraient jamais, ce que faisait pourtant Kentaro. Le soir, dans la chambre de Kentaro Il devait être dix heures cinq du soir. Depuis cinq minutes, Tatsumi était passé dans les chambres des jeunes garçons et leur avait annoncé l'extinction des feux, qu'ils devaient se mettre au lit pour de bon et dormir. Cependant, Kentaro n'arrivait pas à dormir, tant les événements de la journée passée l'avaient marqué. Bien sûr, il avait déjà été marqué par certaines difficultés depuis son arrivée à la fondation Graad, quand les plus âgés des orphelins l'avaient embêté, mais tout cela n'était rien comparé à ce qu'il avait subi de la part de Saori et, dans une certaine mesure, de celle de Jabu. Depuis cinq minutes, il regardait le plafond d'un air triste, tout en pensant: "J'en ai marre! J'en ai marre de vivre dans cette fondation pourrie, de subir les sarcasmes des grands et de devoir satisfaire les caprices de Mademoiselle! J'ai beau être le plus jeune des cent orphelins, elle s'en est bien fichue aujourd'hui! Elle se prend pour le nombril du monde, mais en fait, ça n'est rien qu'une peste et une garce! Et Jabu...ça n'est rien d'autre que le petit toutou de Saori, il m'énerve autant qu'elle! J'en ai ras-le-bol!" Soudain, de manière presque instinctive, Kentaro se leva discrètement de son lit, et se dirigea vers la fenêtre couverte par les rideaux. Il se faufila alors entre le rideau et la vitre et contempla la nuit étoilée. Le petit garçon fut fasciné par les multiples étoiles qui éclairaient le ciel. Il se souvint aussitôt de ce que l'on leur avait dit, à lui et ses 99 camarades, lors de leur arrivée à la fondation Graad. On leur avait dit que dans l'Univers, il y avait des milliards d'étoiles, et parmi elles, il s'en trouvait dans le ciel surplombant la Terre, qui formaient des assemblages que l'on appelait des constellations. Ces constellations étaient au nombre de 88, 47 dans l'hémisphère Sud, 29 dans l'hémisphère Nord et 12 se trouvant autour du soleil, ces 12 constellations représentant les douze signes du Zodiaque. Durant son séjour dans la fondation Graad, Kentaro avait appris, ainsi que les autres orphelins, le nom des 88 constellations, mais le petit garçon n'était toujours pas parvenu à retenir les 88 noms, il ne savait par coeur que les noms des 12 constellations du Zodiaque. Mais il avait été surtout marqué par une information livrée il y a six mois: bientôt, lui et ses camarades seraient envoyés aux quatre coins du globe, où ils suivraient un entraînement de chevalier sacré. "Que va-t-il m'arriver quand je serai expédié dans une partie lointaine du globe pour devenir chevalier sacré? Survivrai-je à cet entraînement dont on dit qu'il vaut l'enfer sur Terre? Et si c'est le cas, quelle surprise nous attendra à notre retour au Japon?" Kentaro fut subitement interrompu dans ses réflexions par une lumière qui venait de commencer à briller dans le ciel. Intrigué, il leva la tête et aperçut plusieurs étoiles qui brillaient intensément dans sa direction. Ces étoiles, assemblées les unes aux autres, ressemblaient assez vaguement à un grand animal de la race des félidés. Kentaro contempla ce spectacle avec intérêt et curiosité durant une bonne minute puis, se rendant compte que la fatigue commençait à le gagner, il se dirigea vers son lit, s'y coucha et s'endormit en quelques minutes. |
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